Publié le 3 Avril 2021

Les lieux de mémoire du département : le musée des Gardes Suisses de Rueil.

Dans la série des lieux de mémoire du département, il convient de noter le musée des Gardes suisses de Rueil-Malmaison.

 

Le musée.

Le musée des Gardes suisses, fermé actuellement du fait des conditions sanitaires, est situé à Rueil-Malmaison, dans l'ancienne caserne des gardes suisses, corps d'élite de l'Ancien régime chargé d'assurer la garde et la protection du roi. La caserne des Gardes suisses à Rueil-Malmaison est appelée aussi Caserne Guynemer.

Au travers d'objets et costumes ayant appartenu aux Gardes suisses, le musée retrace l'histoire de ce régiment créé par Louis XIII en 1616.

L'architecte Charles Axel Guillaumot construit en 1756 la caserne de Rueil, en même temps et sur le même modèle que celles de Courbevoie et de Saint-Denis. Elles étaient destinées à abriter des gardes suisses. Caserne agrandie au début du 19e siècle. Autour de l'ancienne caserne Guynemer les nouveaux bâtiments sont construits en 1950. Le musée est situé à côté de la caserne de Rueil-Malmaison (caserne Guynemer) qui est la seule des trois casernes à exister encore aujourd'hui et qui est d'ailleurs classée monument historique depuis 1974.

 

Pourquoi des Suisses ?

Au XVe siècle, la Suisse est un pays pauvre dont les hommes émigrent facilement pour devenir soldats. Courageux, robustes et instruits militairement, ces hommes sont très recherchés par les princes. Louis XI (1423-1483), à l’âge de 20 ans, dauphin de France, assistant à la bataille de St Jacques sur La Birse, est conscient des qualités militaires des soldats suisses. Aussi, est-il le premier roi de France à pratiquer l’alliance avec les cantons helvétiques et à y recruter massivement, en accord avec les autorités locales, notamment pour sa guerre contre Charles le Téméraire qu’il gagne grâce à ses nouveaux alliés.

Suite à des malentendus, François 1er doit combattre les Suisses à Marignan en 1515. Vainqueur grâce à sa très belle artillerie, il veut la réconciliation et signe avec les cantons suisses la Paix Perpétuelle en 1516, suivie du Traité d’Alliance en 1521. Cette paix est respectée par la France et la Suisse jusqu’en 1792 et l’alliance confirmée périodiquement par la signature de capitulations. Ce mot vient du latin « capitula » qui signifie chapitres, traités établissant entre les deux parties des règles bien précises. Ainsi les régiments levés en Suisse doivent-ils être commandés par des officiers suisses.

Le nombre de Suisses ayant choisi de servir les Rois de France pendant trois siècles et demi est estimé à un million de soldats dont six cent mille sont morts au combat ou des suites de leurs blessures.

Parmi les différents régiments, celui des Gardes Suisses est un régiment d’élite devenu permanent en 1616. Formé de soldats de grande taille, triés sur le volet, il a été chargé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime d’une triple mission :

  • garde et service d’honneur auprès du Roi, à l’extérieur des châteaux royaux avec le régiment homologue des Gardes Françaises ;
  • maintien de l’ordre à Paris et en Ile de France ;
  • participation à la guerre en première ligne, comme les Gardes Françaises, pour une partie, au moins, du régiment.

Jusqu’en 1755, il n’y a pas de casernes pour ces soldats en région parisienne. Ils sont logés chez l’habitant. Il y a une compagnie à Rueil, et d'autres à Vanves, Issy, Colombes, Argenteuil, Saint Denis… L’arrivée des Gardes Suisses à Rueil s’est faite dès le début de la création du régiment et leur présence a été constante jusqu’au drame du 10 août 1792 (leur massacre aux Tuileries). Deux cents militaires vont cohabiter pendant plus d’un siècle avec la population du village de Rueil estimée à 1300 habitants vers 1700.

Puis, en 1755, selon la volonté de Louis XV, trois casernes identiques sont construites à Rueil, Courbevoie et Saint Denis. Elles reçoivent chacune, au minimum, un bataillon de gardes. A Rueil, c’est désormais presque un millier de militaires qui vont vivre en symbiose avec les Rueillois, représentant le quart, environ, de la population totale. Sur le plan économique, c’est une aubaine : tailleurs, cordonniers, couturières, cabaretiers… assurent les besoins d’une clientèle qui peut payer. D’autre part, les Suisses achètent des maisons, des terrains, des vignes. Les soldats, peu occupés à la caserne, exercent une foule de petits métiers civils qu’ils conserveront à la fin de leur carrière militaire. Il y a aussi des retombées démographiques : mariages entre Suisses et Rueilloises, naissances de futurs jeunes gardes… A la veille de la Révolution, les baptêmes, mariages et décès figurant sur les registres paroissiaux de Rueil concernent des Suisses dans la proportion de 10 à 12 %. Il n’est pas rare de trouver sur les actes de baptême de petits Rueillois un nom de parrain ou de marraine suisse.

 

Informations pratiques.

Les visites se font sur rendez-vous pour les particuliers et les groupes à partir de 10 personnes. L’adresse du musée au 5 place du général Leclerc 92500 Rueil-Malmaison.

 

 

Sources :

 

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Publié le 13 Mars 2021

Marie Sautet et "ses enfants".

Marie Sautet et "ses enfants".

Lors de la journée internationale des droits de la femme, le Souvenir-Français a souhaité mettre à l’honneur en son siège parisien l’exceptionnelle Marie Sautet, marraine des Poilus, qui consacra son temps, son énergie de petit bout de femme et ses économies à venir en aide aux soldats partis au front. L’exposition qui lui est consacrée a été inaugurée le 8 mars par la ministre déléguée à l’insertion.

Dès 1870, lors du siège de Metz par les combattants prussiens, la jeune Marie, qui n’a que 11 ans, visite avec sa mère les blessés et ressent déjà la solitude et les souffrances des soldats pris dans la tourmente de la guerre.

En 1882, elle épouse un messin puis vient avec lui à Paris ouvrir une maroquinerie dans le quartier du Temple. Au début de la Grande Guerre, le couple décide « d’adopter » des régiments dont les bataillons de chasseurs à pied. Les deux, unis dans le même sens du devoir, consacrent temps et argent à cette noble cause.

Marie court les magasins à la recherche de denrées, de linge, de tabac et le soir venue elle fait des paquets, répond à des courriers, en écrit de nombreux.

Sans hésiter, elle part en direction du front apporter certains de ces colis. Au total, plus de 250 000 colis seront confectionnés. Elle est souvent surnommée "Marraine de France" ou "Maréchal des Marraines" par les soldats.

La guerre finie, elle continue son œuvre en direction des démunis, des veuves et des orphelins de guerre mais c’est la misère qui attend le couple. Monsieur meurt en 1936 et Marie Sautet décède à la maison de retraite des Petits-Ménages à Issy les Moulineaux en 1937. Dans sa petite chambre, 125.000 lettres de ceux qu’elle appelait « ses enfants » furent découvertes.

Dix ans plus tôt, elle avait été faite chevalier de la Légion d’honneur par le Gouverneur militaire de Paris.

La France reconnaissante lui offrit des obsèques nationales avant de conduire sa dépouille au cimetière du Père Lachaise à Paris.

Plus simplement, la ville de Puteaux, accompagnée de notre comité sur place a rendu hommage à sept jeunes femmes de la ville décédées dans le tragique accident de la cartoucherie du Mont-Valérien en 1882.

C’est pour moi l’occasion de dire Merci à toutes ses femmes qui servent avec dévouement dans nos rangs.

 

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine

Marie Sautet.

Marie Sautet.

8 mars 2021 : hommage aux mortes de Puteaux lors de la tragédie de la cartoucherie du Mont-Valérien en 1882.

8 mars 2021 : hommage aux mortes de Puteaux lors de la tragédie de la cartoucherie du Mont-Valérien en 1882.

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Publié le 10 Mars 2021

Les marsouins du 3e RIMa fouillent le village d’Al Salman. Derrière eux, un portrait de Saddam Hussein.

Les marsouins du 3e RIMa fouillent le village d’Al Salman. Derrière eux, un portrait de Saddam Hussein.

Août 1990 : l’invasion du Koweït par l’Irak.

En août 1988, l’Irak sort d’un conflit de huit ans l’opposant à l’Iran. Le pays est mis à mal et criblé de dettes, détenues notamment par l’Arabie Saoudite et le Koweït. Pour effacer son dû, l’Irak tente de faire pression sur les deux monarchies, sans succès. Après avoir accusé le Koweït de ne pas respecter les règles établies par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en terme de barils produits et vendus, Saddam Hussein, président irakien, revendique le Koweït comme territoire appartenant à l’Irak.

 

En août 1990, l’armée irakienne envahit son voisin du Golfe et en quelques heures, le Koweït tombe aux mains du régime de Bagdad. Face à cette attaque, le Conseil de sécurité des Nations unies réagit en exigeant le retrait immédiat et inconditionnel des forces irakiennes du Koweït. Devant les atermoiements de Saddam Hussein, le Conseil de sécurité autorise alors l’intervention des forces armées étrangères pour chasser l’occupant irakien s’il ne se retire pas de lui-même avant le 15 janvier 1991. Une coalition internationale est alors mise en place, composée d’une trentaine de pays, dont la France.

 

Intervention française : lancement de l’opération Daguet

Dans ce contexte, les armées interviennent sur ordre du Président de la République de l’époque, François Mitterrand, pour participer tout d’abord à l’embargo naval décrété contre l’Irak. Dès le mois d’août 1990, plusieurs bâtiments de la Marine nationale sont envoyés sur place dont le porte-avions Clemenceau, chargé d’acheminer une force aéromobile. Puis, après la violation de la résidence de l’ambassadeur de France à Koweït City par l’armée irakienne, l’opération Daguet est déclenchée le 15 septembre. L’objectif est initialement de protéger les pays du Golfe, en particulier l’Arabie Saoudite, d’une éventuelle invasion irakienne puis de reconquérir le Koweït. Daguet constitue la participation française à une vaste coalition internationale rassemblant environ 700.000 hommes dans la région du golfe arabo-persique. Du côté français, 16 000 militaires sont projetés dont 12 000 combattants terrestres, 66 avions sont déployés, et de nombreux bâtiments de la Marine sont mobilisés pour des missions de soutien.

 

Le 17 janvier 1991, la coalition déclenche l’opération Desert Storm. Elle débute avec une campagne aérienne d’une ampleur inégalée depuis la Deuxième Guerre mondiale qui se poursuit pendant 38 jours. S’en suit une offensive terrestre qui ne durera que quelques jours avant la reddition de l’Irak. Après 43 jours d’opérations, le 28 février 1991, le cessez-le-feu est déclaré. Dans le même temps, le régime irakien se plie aux 12 résolutions imposées par le Conseil de Sécurité de l’ONU.

 

Les enseignements de l’opération Daguet.

L’opération alliée est un succès militaire du fait de l’efficacité de la campagne aérienne qui a non seulement décimé les forces irakiennes déployées sur le théâtre d’opérations mais a aussi, par des frappes stratégiques, rendu Saddam Hussein incapable de réagir à l’offensive alliée. Les forces armées américaines reconnaîtront publiquement l’efficacité des militaires français. Suite au conflit, le général Norman Schwarzkopf, commandant en chef des forces alliées, déclarera : « Peu de personnes savent qu'à la fin du premier jour de l'attaque terrestre, après avoir réalisé une percée fantastique, les forces françaises se trouvèrent le plus au nord, le plus à l'ouest. C’était elles qui avaient le plus profondément pénétré en Irak. Elles ont accompli, avec succès, les missions qui leur avaient été confiées et ce, d'une manière formidable. »

 

Par ailleurs, la prise de conscience de l’importance du rôle de l’arme aérienne dans Desert Storm conduira à une profonde réorganisation du système militaire français afin « d’inter-armiser » les états-majors de planification et de conduite mais aussi de transformer l’organisation du renseignement, des forces spéciales et de l’enseignement militaire supérieur. Un changement politique s’opère également durant cette période, puisque le gouvernement refuse d’engager des appelés.  Une décision qui appuiera la volonté de passer, quelques années plus tard, à une armée professionnelle.

 

 

Source :

 

  • Archives ECPAD.
  • Site du Ministère des Armées – DICoD.

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Publié le 14 Février 2021

Le caporal-chef Albertini d’Asnières et le 8e RTM à Coc-Xa.

François Albertini nait le 22 décembre 1928 à Paris. Il s’engage dans l’armée et rejoint le 8e RTM (régiment de tirailleurs marocains).

 

Le 8e RTM a été créé à Fès en 1929. De suite, l’unité participe à l’unification du Maroc. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle est de la campagne de France. En 1941, le 8e est rapatrié à Mekhnès, après avoir été en garnison à Belfort. En 1943, il combat au sein de la 2e DIM (Division d’Infanterie Marocaine) en Italie, en Provence, puis dans les Vosges et en Alsace.

 

Le 8e RTM débarque le 7 mai 1949 à Haïphong pour relever le 5e RTM. Il est chargé d’assurer la sécurité de la RC4 de Langson à Dong-Khé. En octobre 1950, pendant le désastre de la RC4, le 8e est pratiquement anéanti à Coc-Xa. Cette bataille a été évoquée à plusieurs reprises, sur ce site, et sur le site du Souvenir Français d’Issy – Vanves, notamment dans les articles sur Jean Cornuault et par le récit du colonel Martin, sur la réfection de la chapelle de That Khé, là où des dizaines de soldats français ont été rassemblés après avoir été blessés durant la bataille terrible.

 

Le caporal-chef Albertini est de la bataille de Coc-Xa. Gravement blessé, transporté à Hanoi, il meurt le 23 octobre des suites de ses blessures à l’hôpital Lanessan. Il avait 21 ans.

 

Son nom est gravé sur le mémorial des guerres d’Indochine à Fréjus et sur le monument aux Morts d’Asnières.

 

En juin 1955, le 8e RTM rejoint la Cochinchine puis quitte définitivement le Viêt-Nam en avril 1956. C’est la dernière unité militaire française à partir de ce qui fut la « Perle de l’Orient ».

 

Sources :

  • Encyclopédies Larousse et Wikipédia.
  • Fiche individuelle sur le site Mémorial Gen Web : http://www.memorialgenweb.org/
  • Crédits photographiques : Olivier Johnsson

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Publié le 6 Février 2021

Au capitaine Mauduit de Sceaux.

Georges Mauduit nait le 15 octobre 1923 à Monchy-Lagache dans la Somme.

A l‘âge de 20 ans, il intègre l’Ecole Spéciale Inter-Armes de Saint-Cyr, promotion Veille au Drapeau.

Après un temps en métropole, Mauduit est envoyé en Algérie, en tant qu'officier du 3e bataillon du 9e RIC (régiment d'infanterie coloniale). Cette unité est un vieux régiment issu des troupes coloniales ; il s'appelait alors "régiment de marche du Tonkin". Dissous en 1946, il est récréé dix années plus tard.

Le 21 février 1958, alors qu'il dirige une patrouille de renseignement, le capitaine Mauduit est mortellement blessé au cours d’un accrochage de nuit avec un important groupe de rebelles (commune de Tizi-Ouzou, lieu Tala Athmane).

Georges Mauduit était marié à Jeanne Torielli et père de deux enfants. Il avait grandi à Sceaux où ses parents, Charles et Gisèle Mauduit habitaient.

Le capitaine Mauduit était titulaire des décorations suivantes : chevalier de la Légion d’honneur, croix de la Valeur militaire avec palme, Croix de guerre des TOE. Son nom est inscrit sur les monuments aux Morts de La Garde-Freinet, de Saint-Raphaël (où il habitait), de Nanterre (monument départemental) et de Sceaux.

 

 

Sources :

http://www.memorialgenweb.org

Informations de Marc Mathieu, François Leplus, Stéphane Protois Alfred Panis et Martine Mangeolle.

Crédit photographique : Bertrand Lemonnier.

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Publié le 15 Janvier 2021

Un symbole vient de s’éteindre.

Les commémorations liées au 150ème anniversaire de la guerre de 1870-1871 vont bientôt prendre fin au jour de la deuxième bataille de Buzenval. Elles illustraient deux phases de notre histoire en Europe : 75 ans et trois guerres entre voisins européens suivis de 75 ans de paix avec la construction de ce qui est aujourd’hui l’Union européenne.

Maurice Lair, porte-drapeau à Rueil-Malmaison symbolisait à lui tout seul le deuxième tableau de cette histoire compliquée entre voisins européens.

Prisonnier en Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale, il comprit très vite que la folie des hommes devait laisser place dans notre vieille Europe à la réconciliation, à la mise en commun de destins partagés et non plus opposés.

C’est pourquoi, à son retour sur le sol de France, il s’est appliqué à fonder un jumelage franco-allemand dans sa ville de Rueil-Malmaison.

À chacune de mes visites pour la réunion annuelle des adhérents précédée d’une cérémonie devant le monument aux morts, j’ai pu échanger avec lui et mesurer combien il était aussi investi dans sa fonction de porte-drapeau.

Il était également un témoin pour les jeunes générations qu’il rencontrait dans les écoles de la ville.

Auteur d’un recueil sur « le destin d’un prisonnier de guerre », il a consacré ces dernières 75 années à la réconciliation entre deux pays devenus, grâce à elle, moteurs de l’Union européenne.

Le Souvenir-Français à travers son comité de Rueil-Malmaison perd un ami serein, discret, toujours présent et qui le restera dans nos mémoires. Il était âgé de 101 ans.

 

Claude GUY,

Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts de Seine.

Crédit photographique : journal Le Parisien – Amanda Breuer Rivera.

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Publié le 27 Décembre 2020

Mes voeux pour 2021.

Chers adhérents et futurs adhérents du Souvenir Français,

 

Il y a peu, je vous adressais un message de bonnes fêtes de Noël et de fin d’année après neuf à dix mois marqués par les mesures plus ou moins contraignantes de protection face à la Covid 19 qui se promène à travers le monde. Je remerciais également celles et ceux qui étaient sortis de leur bulle habituelle pour explorer de nouvelles pistes d’évolution de notre association.

Mais avant de vous présenter des vœux que j’espère suivis d’effets en 2021, je veux saluer la mémoire de ceux qui sont partis au cours de cette année 2020 qui comme je vous le disais et l’écrivais ne mérite certes pas la note de 20/20.

Je pense évidemment et d’abord à celles et ceux assurément emportés par la Covid mais aussi par les maladies ou simplement l’arrêt de la vie lié à l’âge et dont les noms me sont parvenus : Christian Poujols, Raymond Duval, Guy Monteiro, général Albert Moinard, Vicenza Signoroni, Michel Gallois, Patrice Fichet, ancien président du comité de Colombes, général Michel Forget dignitaire de la Légion d’honneur. Nous ne les oublions pas.

Pour eux, comme pour ceux qui savent que l’avenir mémoriel de notre pays reposera principalement sur le Souvenir Français, notre association continuera de fonctionner, de se moderniser, d’offrir aux générations qui montent l’attrait d’une mémoire partagée et non morcelée à travers trop de petites associations du passé.

2020 était centré sur le 150e anniversaire de la guerre de 1870-1871. Au sein du conseil dédié mais aussi avec plusieurs comités, nous avons contribué à sortir de l’oubli à travers expositions, cérémonies, restaurations, publications et conférences, cette guerre lointaine et pourtant déterminante dans ses conséquences en France et en Europe.

Nous avons également rendu hommage aux Morts pour la France en Corée ou lors de la bataille de France de 1940 et pour ma part j’ai participé à plus de 40 actions hors domicile.

Aujourd’hui nous devons penser à 2021 qui sera encore une année troublée mais que nous traverserons à petits pas en fonction des évolutions de la situation sanitaire. De façon résolue nous poursuivrons l’œuvre entreprise il y aura bientôt 134 ans. Certes nous refermerons le 19 janvier au pied du monument restauré de Buzenval le livre ouvert sur 1870-1871 afin d’ouvrir celui sur les Morts pour la France de la France Libre et de la Résistance.

Dans la tradition de notre grande association, nous poursuivrons notre travail de veille, d’alerte et de contribution à la sauvegarde des tombes notamment familiales qui sont en déshérence dans nos différents cimetières.

Enfin, ici ou là nous mènerons des actions ciblées de valorisation de la Mémoire d’ouverture de nos rangs aux jeunes générations qu’il faut aller chercher, séduire et convaincre. Comme ce fut le cas pour Sciences Po Paris, grande réussite de l’année écoulée.

Le temps est donc venu de vous souhaiter une bonne année 2021 et surtout une bonne santé pour conduire le Souvenir Français dans le cadre de ses nouveaux statuts, règlement intérieur et autres outils de notre temps.

Bonne année 20021 à chacune et chacun d’entre vous.

Ce message figurera également, mais en vidéo, sur nos réseaux sociaux.

 

Claude GUY,

Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts de Seine

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Publié le 23 Décembre 2020

Malgré tout, bonnes fêtes de Noël et de fin d’année.

En cette période qui précède les rendez-vous de Noël puis du Nouvel An, il nous est facile de dire que 2020 ne mérite pas une note de 20/20.

En effet, la pandémie mondiale que la Covid 19 a provoquée a bouleversé nombre de nos habitudes, suscité des inquiétudes et changé nos rapports humains et l’organisation même de nos sociétés.

Pour autant, le Souvenir Français a continué de fonctionner, de se moderniser et d’ouvrir des voies possibles pour les générations qui entrent dans la vie active.

Dans notre département, j’ai veillé autant que cela se pouvait à remplir les objectifs qui nous étaient suggérés dont le principal était la commémoration d’une guerre oubliée, celle de 1870-1871, qui a marqué de son empreinte mortifère l’actuel département des Hauts de Seine.

Il nous fallait rappeler que cette guerre ouvrait une période de 75 années avec trois guerres entre voisins européens avant qu’une construction sui generis non encore achevée ouvre une période de 75 ans de paix sur le Vieux continent.

Beaucoup d’entre-vous, malgré les difficultés du moment ont œuvré pour magnifier les braves et les héros de cette guerre lointaine qui sont tombés sur les terres de vos actuelles villes.

Je remercie chaleureusement ces acteurs de nos comités qui dépassent le cadre habituel et étroit des simples cérémonies ou assemblées. C’est ainsi que l’on peut faire connaître notre association et relever le défi des adhésions car c’est finalement au nombre d’adhérents que l’intérêt porté à une association se manifeste.

Alors réjouissons-nous que grâce à votre investissement, le Souvenir Français puisse devenir la grande association mémorielle de France.

Mais pour l’heure, je vous souhaite de bonnes fêtes de Noël et de fin d’année.

Ce message sera également placé, mais lu, sur nos réseaux sociaux.

 

Claude GUY,

Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts de Seine

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Publié le 10 Décembre 2020

Savoir glisser sur des pistes nouvelles.

Il n’est bien sûr aucunement question d’aborder dans ce petit article la problématique des stations de ski mais de mettre en lumière une piste de financement à explorer par le Souvenir Français dans la réalisation de certains travaux.

Ainsi, dans le cadre de la commémoration de la guerre de 1870-1871, certains monuments ont fait/ou vont faire l’objet de rénovation ou de restauration.

Le monument phare de cette époque dans les Hauts de Seine à Buzenval, ainsi que celui dédié aux braves tombés lors de ces terribles combats entre soldats prussiens et soldats français entrent dans ce cadre.

La ville bien évidemment est partie prenante de ces restaurations ou rénovations tout comme le Souvenir Français à travers son comité de Rueil-Malmaison.

C’est grâce à la volonté, la ténacité, la curiosité et la proposition providentielle d’un citoyen ami de notre association mémorielle que fut explorée la piste d’un mécénat avec le Crédit Agricole.

Si au niveau local, la proposition faite n’a pas eu le succès immédiat escompté, le dossier transmis à l’échelon régional a séduit « Les Caisses Locales » représentées par le président du comité régional de la direction régionale du Crédit Agricole.

Après signature d’une convention avec le Souvenir Français, un chèque de 2.000 € a été reçu par le comité du Souvenir Français de Rueil-Malmaison.

Cet exemple de mécénat est sans conteste un jalon nouveau posé sur la piste qui conduit à des sources nouvelles de contributions intelligentes et pragmatiques.

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts de Seine.

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Publié le 6 Décembre 2020

A Clamart, les Américains de la Quinte Royale.

Le 100th Bomb Group.

Le 25 mai 1943, le quartier général de l’US Air Force ordonne au 100th Bomb Group, formé de plusieurs unités et de centaines d’avions, de se déplacer de sa base de Kearney au Nebraska, vers le Maine et de là de rejoindre la région du Norfolk en Angleterre.

En quelques mois, le 100e va devenir l’une des unités les plus célèbres de l’histoire de l’armée américaine. Ses missions de bombardement sont périlleuses. Il s’agit de survoler la France et d’aller vider des milliers de bombes (comme on peut le voir sur la photographie) sur des villes telles que Cologne, Kaiserslautern, Francfort et même Berlin. Les officiers qui proposent les noms des missions ne sont pas avares d’humour puisque certaines sont baptisées « Royal Tour », « Voyage au Rhin » ou « le Tour de la Ruhr », « La vallée fertile du Rhin »…

Cela n’empêche pas l’unité de faire preuve d’un courage inouï. Ainsi, le 14 octobre 1943, soit 109 jours après les premiers entraînements en Angleterre, 27 des 35 équipages d’origine avaient été perdus. Par exemple, au cours d’une mission au-dessus de Berlin en mars 1944, l’unité perd quinze bombardiers, après en avoir perdu neuf lors des semaines précédentes au-dessus de Ratisbonne.

Composé des 349e, 350e, 351e et 418e escadrons de bombardements, le 100th groupe de bombardiers concentre ses efforts contre les aérodromes en France et les installations et industries navales en France et en Allemagne au cours de l’année 1943 et du premier semestre 1944. Puis, durant les mois d’octobre à décembre, le 100e intensifie ses actions contrat la Ligne Siegfried et les communications allemandes pendant la bataille des Ardennes.

Pour ses actions, le 100e groupe de bombardiers reçoit en 1945 la Croix de Guerre 39-45 avec palme. En décembre 1945, il s’en retourne aux Etats-Unis non sans avoir laissé une grande partie de ses matériels aux forces françaises. Le 21 décembre 1945, l’unité est dissoute.

 

La mission Royal Flush et son équipage.

Villacoublay abrite une base aérienne depuis les années 1910. Elle va être beaucoup utilisée par les pionniers de l’aviation et ensuite pendant la Première Guerre mondiale. Le 13 juin 1940, elle est occupée par les Allemands, sans un tir : les Français l’ont abandonnée deux jours plus tôt et y ont laissé intacts installations et avions !

Pendant quatre années, Villacoublay sera une base majeure de la Luftwaffe en France. Elle y installe des unités de bombardiers et des unités de chasse. Mais dès 1943, la base devient une cible privilégiée des bombardements alliés. Ainsi, le 24 août 1943, près de 1.100 bombes sont lâchées depuis des flottes de Boeing B-17 Flying Fortress. Malheureusement, les villages voisins sont également touchés et l’attaque fait 34 victimes civiles.

Le 11 août 1944, les batteries anti-aériennes allemandes réussissent à abattre un B-17 américain de l’escadron 418. Les quatre hommes à bord sont tués :

  • Stuart Allison, né en 1925 dans l’Illinois, Technical sergent (photographie avec le reflet du flash). Stuart s’est engagé dans son Etat de naissance. Il est célibataire.
  • Alf Aske (photographie déchirée), né en 1924, Second lieutenant.
  • Gordon Davis (photographie avec un impact sur le haut), âgé de 20 ans, Second lieutenant.
  • Robert Williams (il porte un calot), né en 1926, mécanicien.

Tous les quatre sont tués ce jour-là alors qu’ils effectuent la Mission Royal Flush (Quinte Royale). Ils sont enterrés à Clamart, au fond du cimetière communal du Bois Tardieu. Leurs tombes se touchent, comme pour en faire une seule. Morts ensemble, enterrés ensemble (exemple ci-dessous avec des tombes regroupées d’aviateurs anglais à Clichy).

Onze jours plus tard, les Allemands évacuent la base, et le lendemain, 23 août, le site est occupé par les hommes du général Leclerc, qui y passent la nuit, avec leur illustre officier, avant d’entrer dans Paris le 24 août 1944.

 

Sources :

 

 

A Clamart, les Américains de la Quinte Royale.
A Clamart, les Américains de la Quinte Royale.
A Clamart, les Américains de la Quinte Royale.
A Clamart, les Américains de la Quinte Royale.
A Clamart, les Américains de la Quinte Royale.
A Clamart, les Américains de la Quinte Royale.

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