Publié le 8 Avril 2018

Soldats prussiens et soldats français s’affrontant vers Châtillon – Septembre 1870.

Soldats prussiens et soldats français s’affrontant vers Châtillon – Septembre 1870.

La première bataille de Châtillon.

 

La bataille de Sedan, le 2 septembre 1870, est une défaite cuisante pour l’armée française. Elle est mise en déroute et son Empereur, Napoléon III, est placé en captivité. Bientôt, il est escorté pour être emmené en captivité à Wilhelmshoehe, près de Kassel.

Dès le surlendemain, les Prussiens se mettent en marche vers Paris. Qu’ils atteignent le 17 septembre. Dès leur arrivée, en pleine nuit, la grande garde de la Grange-Dame-Rose, à Vélizy, est subitement attaquée par une reconnaissance d’une centaine de fantassins bavarois, appuyés par un peloton de dragons. Après une faible résistance, les zouaves se replient laissant 12 morts et 34 prisonniers entre les mains de l’ennemi, qui n’ose toutefois pousser plus loin son avancée.

Le 19 septembre, à cinq heures du matin, le général Ducrot engage le 14e corps sur trois colonnes, protégées par un épais brouillard. Deux heures plus tard, 72 canons français ouvrent une vive canonnade vers les bois. Surpris, les Allemands commencent à céder du terrain et se retranchent dans les bois de Verrières-le-Buisson. A 7h30, l’artillerie prussienne apparaît à la lisière du bois et réplique. Les Français s’apprêtent à lancer un assaut que d’aucun annonce décisif quand tombe l’ordre de se replier !

En effet, la division Caussade qui constitue l’aile droite est en plein débandade. Le 16e régiment de marche qui était en tirailleur dans les sous-bois se trouve au contact avec les Prussiens, donnant lieu à une fusillade extrêmement vive. Arrive un bataillon de mobile de la Seine, qui commence aussi à tirailleur. Il s’ensuit un désordre certain et les Prussiens s’emparent d’une position où ils amènent aussitôt leur artillerie : celle-ci envoie une grêle d’obus et de boulets. Les conscrits, qui composent le bataillon de mobile, sont alors pris de panique et aux premiers sifflements des obus, ils se couchent par terre, pendant que l’infanterie ennemie avance toujours. A 9 heures, la première ligne française se replie sous les forts de Montrouge et de Vanves.

Toute offensive étant devenue impossible et les Allemands gagnant du terrain, il faut se résigner pour les Français à sonner la retraite. Le 2e corps bavarois se heurte toutefois jusqu’au milieu de l’après-midi à une forte résistance française. Le général Ducrot espère conserver la redoute de Châtillon. Mais il doit évacuer la position, en apprenant que non seulement la division Caussade, sur sa droite, a regagné Paris, mais que la division de Maussion, sur sa gauche a également abandonné ses positions de Bagneux et de Fontenay-aux-Roses. Alors, il se replie sur Montrouge.

Le 20 septembre, le général Trochu, craignant une attaque en force de la capitale, fait évacuer les positions extérieures de la ceinture des forts, et dynamiter les ponts de Billancourt, de Sèvres, de Saint-Cloud, d’Asnières, de Clichy et de Saint-Ouen.

 

La deuxième bataille de Châtillon.

 

Le 13 octobre suivant, le général Trochu décide d’organiser une reconnaissance offensive sur les villages de Bagneux et Châtillon, par ses troupes, alors massées dans Paris.

Pour se faire, il dispose ses troupes en trois colonnes, plus la réserve :

  • La colonne de droite est composée du 13e de marche, avec 500 gardiens de la paix. Elle doit s’emparer de Clamart.
  • La colonne du centre et commandée par le général Susbielle ; elle est composée du 14e de marche et d’un bataillon du 13e. Elle doit attaquer Châtillon par la droite.
  • La colonne de gauche, sous le commandement du colonel Eugène Antonin de Grancey, composée des mobiles de la Côte d’Or et d’un bataillon des mobiles de l’Aube, sous le commandement André Picot de Dampierre, doit entrer dans Bagneux.
  • La réserve, formée du 42e de ligne, devant rester à l’arrière, au lieu-dit « La Barraque », devant Châtillon.

Dès les premiers engagements, la colonne de droite s’empare de Clamart et s’y maintient. Au Centre, les troupes du général Susbielle ne peuvent entrer dans Châtillon, dont les rues sont couvertes de barricades, en dépit des bombardements effectués depuis les forts d’Issy et de Vanves. Quant à la colonne de gauche, elle enlève Bagneux aux Bavarois. Mais ne peut aller plus loin. Les hommes voient le comte de Dampierre mourir sous leurs yeux.

Après cinq heures de combat, le gouverneur de Paris ordonne la retraite, le but de la reconnaissance étant atteint ! Le général Blanchard fait alors exécuter ce mouvement de retraite.

Les journaux parisiens se félicitent alors de l’entreprise… qui n’empêchera nullement la signature par le gouvernement français d’une convention d’armistice, trois mois plus tard.

 

 

Sources :

  • Ville de Châtillon : www.ville-chatillon.fr
  • Ville de Clamart : www.clamart.fr
  • Henri Guillemin, Cette curieuse guerre de 1870, Gallimard, 1956.
  • Pierre Milza, L’année terrible – La guerre franco-prussienne, septembre 1870-mars 1871, Perrin, 2009.
  • Pierre Miquel, La Troisième République, Fayard, 1989 ; Le Second Empire, Plon, 1992.
  • Archives du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Encyclopédie Wikipédia.

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