Publié le 15 Février 2015

Mémorial aux justes des nations. Shelomo Selinger. 1986

Mémorial aux justes des nations. Shelomo Selinger. 1986

 

Yad Vashem et les Justes parmi les Nations.

 S’il est un lieu des plus émouvants au monde, c’est bien Yad Vashem, non loin de Jérusalem, en Israël. Ce mémorial a été bâti en 1953, après le vote à la Knesset (parlement israélien) de la Loi du mémorial. Il est dédié à la mémoire des millions de juifs assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale, par les nazis et leurs alliés.

 Ce nom vient du chapitre V du Livre du prophète Isaïe : « Et je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un mémorial (Yad) et un nom (Shem) qui ne seront pas effacés ».

 L’édifice, planté sur une colline d’oliviers, comprend plusieurs bâtiments : la chambre de la mémoire, un musée historique, une galerie d’art, des archives, la salle des noms et peut-être le plus émouvant : le mémorial des enfants. On entre dans un bâtiment où règne la pénombre et on entend des voix citer les prénoms et âges des enfants au moment de leur mort.

 Il est un autre bâtiment : celui des Justes.

 Par une loi de 1963, l’Etat d’Israël attribue le titre de « Juste parmi les Nations » à des personnes non juives qui, au péril de leur vie et sans contrepartie, ont aidé des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce titre est la plus haute distinction civile de l’Etat d’Israël. Les cérémonies se déroulent partout dans le monde grâce aux représentants diplomatiques. Le récipiendaire, ou ses ayants droits, reçoit un diplôme d’honneur et une médaille, gravée à son nom qui est également inscrit sur le mur des Justes au mémorial de Yad Vashem.

 De nombreux pays ont des comités de « Justes parmi les nations », à commencer par la France, dont la présidente, Madame Simone Veil, a dit : « En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l’idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité ».

 

En France et des les Hauts-de-Seine.

 En 1940, la France comptait environ 320.000 juifs. 76.000 ont été déportés et seulement 2.551 sont revenus. Il est à noter qu’aucun enfant déporté n’est rentré des camps.

 Ils sont nombreux les Français non juifs qui ont été courageux dans leur aide ou leur dévouement à la population juive pendant la Seconde Guerre mondiale. La France compte 3.328 Justes. Leurs noms sont aussi inscrits à Paris, dans l’Allée des Justes, près du mémorial de la Shoah, rue Geoffroy l’Asnier.

 L’association « Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France », dont le siège est à Bordeaux, a dénombré 46 Justes pour le département des Hauts-de-Seine. Parmi ces héros, on peut citer Marie-Thérèse et Fernand Bibal de Levallois-Perret, Jane et André Perrot de Sèvres, la famille Charra de Bourg-la-Reine, ou encore Marthe Marie Potvin de Chatenay-Malabry.

 Pendant la Seconde Guerre mondiale, Monsieur Gabriel Boulle habite Bois-Colombes. Il exerce la profession d’ébéniste. En 1943, il rencontre dans la rue Monsieur Léon Fellmann. Les deux hommes se connaissent peu. Quelques échanges polis. « Et votre mère, comment se porte-t-elle ? » demande le premier au second. Léon Fellmann raconte alors les persécutions que lui et sa famille subissent de la part des autorités allemandes et françaises depuis l’été 1942 et la rafle du Vél d’Hiv. Léon Fellmann indique ainsi avoir perdu ses parents, déportés à ce moment-là. Il vit reclus dans une chambre de bonne en compagnie de ses trois frères, sa grand-mère et sa tante.

 Emu par cette histoire, Gabriel Boulle, qui cache déjà des pilotes anglais et américains, n’hésite pas et offre à la famille Fellmann l’hébergement dans sa maison. Plus tard, il ira même jusqu’à procurer des faux papiers et des cartes d’alimentation à tout le monde. Cette situation durera jusqu’à la Libération en août 1944.

 

Le 31 mai 1987, le titre de « Juste parmi les Nations » a été décerné à Gabriel Boulle.

  

 

Sources :

 Lucien Lazare, Dictionnaire des Justes de France, Fayard, 2003.

Mémorial de Yad Vashem : www.yadvashem.org

Comité de Yad Vashem en France : www.yadvashem-france.org

Association des « Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie » : www.ajpn.org

 

 

Gabriel Boulle.

Gabriel Boulle.

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Publié le 1 Février 2015

In mmemorian Armee Air

 

 

Jeudi 29 janvier 2015 : le C130 Hercules espagnol se pose sur la base de Nancy-Ochey, ramenant les dépouilles des Français. Le retour des corps des pilotes, navigateur et mécaniciens, tragiquement disparus alors qu’ils participaient au stage Tactical Leadership Program, a eu lieu par voie aérienne. Une chapelle ardente est désormais dressée au sein d’un hangar de l’escadron de chasse 1/3 « Navarre ». Les aviateurs de la BA 133 se relèvent jour et nuit pour la veillée des corps.

Une cérémonie dans l’intimité militaire, présidée par le général d’armée aérienne Dénis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air aura lieu lundi 2 février à 11h00 sur la Base aérienne 133 de Nancy-Ochey (Meurthe-et-Moselle), d'où sont originaire huit des soldats français de l'accident d'Albacète. A l'occasion de cette cérémonie d'hommage privé, les soldats se verront remettre la médaille de l'aéronautique ainsi que la médaille d'or de la défense nationale avec palme de bronze.

Mardi 3 février 2015, le cortège funèbre transportant les dépouilles des neufs soldats français passera sur le pont Alexandre III à 8h00 avant la cérémonie d’hommage national à l’Hôtel national des Invalides.

Ceux qui le souhaitent, sont invités à une présence silencieuse, au passage du cortège à partir de 7h45 sur le pont Alexandre III. 

L'hommage national sera ensuite présidé par le Chef de l'Etat, en présence du Chef d'Etat Major des Armées, des représentants de toutes les armées. Cette cérémonie se déroulera à partir de 10 heures dans la cours d'honneur des Invalides. Le Président de la République remettra aux neuf morts pour la nation, la légion d'honneur.

 

In memoriam 

Adjudant François Combourieu,37 ans, mécanicien.

 Adjudant Thierry Galoux, 41 ans, mécanicien.

 Capitaine Gildas Tison, 35 ans, pilote.

 Capitaine Mathieu Bigand, 30 ans, pilote

 Lieutenant Arnaud Poignant, 26 ans, mécanicien.

 Lieutenant Marjorie Kocher, 29 ans, navigatrice.

 Sergent Nicolas Dhez, 25 ans, mécanicien.

 Sergent Régis Lefeuvre, 25 ans, mécanicien.

 Sergent-chef Gilles Meyer, 27 ans, mécanicien.

  

© Air et Cosmos – Site Internet : www.air-cosmos.com

 

 

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Publié le 1 Février 2015

Robert Chambeiron

 

 

 

 

Résistant : c’est le titre du livre d’entretiens (coécrit avec Marie-Françoise Bechtel) que Robert Chambeiron avait publié, aux éditions Fayard, en avril 2014. Résistant : c’est aussi ce qui qualifiait le plus fidèlement celui qui, dès novembre 1940, rejoignit Jean Moulin pour commencer à structurer les réseaux de la Résistance et participa activement à la création du Conseil national de la Résistance (CNR). Robert Chambeiron est mort le 30 décembre 2014, à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), à l’âge de 99 ans. Dans un communiqué publié mercredi, François Hollande a salué la mémoire de celui qui, « dans la nuit de l’Occupation, fut de ceux qui eurent le courage defaire quelque chose».

 

« On savait qu’on allait faire quelque chose, mais on ne savait pas quoi », raconte celui qui, à peine démobilisé, en octobre 1940, prend contact avec Jean Moulin, sous les ordres duquel il avait travaillé à partir de 1937 au ministère de l’air, dans le cabinet de Pierre Cot. Né le 22 mai 1915 à Paris, Robert Chambeiron se destine en effet à devenir aviateur et décide d’effectuer une préparation militaire, mais, à peine affecté à la base 117, c’est au ministère de l’air qu’il atterrit. C’est à cette époque qu’il travaille auprès du chef du secrétariat particulier du ministre, Pierre Meunier, qui sera plus tard le représentant à Paris de Jean Moulin pendant l’Occupation. Ayant réintégré une unité combattante, il est en Tunisie depuis le 17 juin lorsque de Gaulle prononce son appel du 18 juin 1940.

 

 En novembre 1940 commence alors le travail d’organisation des réseaux, encore embryonnaires, de la Résistance, jusqu’à la création du CNR, le 27 mai 1943, à la suite d’une ordonnance établie à Londres le 21 février. L’instruction a été remise à Jean Moulin, chargé d’unifier les mouvements de la Résistance. Celui-ci nomme Pierre Meunier et Robert Chambeiron secrétaires généraux. Mais, tant à Londres qu’au sein de la Résistance intérieure, ces nominations, en l’absence de directive officielle, sont contestées.

 

« Quand Moulin fut arrêté [le 21 juin 1943, à Caluire], deux personnes s’occupaient du CNR : Meunier et moi, personne d’autre, raconte Robert Chambeiron dans ses souvenirs. On ne savait même pas ce qu’on devait faire. La seule directive restait de constituer un conseil national composé de délégués des mouvements de résistance et qui représenterait la Résistance dans son ensemble. » Ils assureront la liaison jusqu’à ce que Georges Bidault prenne la succession, début octobre, de Jean Moulin à la tête du CNR. Après plusieurs mois de négociations entre les différents courants, le 15 mars 1944, est adopté le programme du Conseil national de la Résistance, qui porte les principes d’action et de gouvernement qui devront être mis en œuvre après la Libération. Membre de l’Assemblée consultative en 1944, il fait partie, après la guerre, de l’Assemblée constituante.

 

Opposé au général en 1958.

 

En 1945, Robert Chambeiron est élu député des Vosges, sous l’étiquette du Parti républicain, radical et radical-socialiste. Il est exclu un an plus tard, en même temps que Pierre Cot et Pierre Meunier, du Parti radical, qui entend désormais se positionner au centre. Ils s’allient avec des proches du Parti communiste, dont Emmanuel d’Astier de La Vigerie, pour former l’Union des républicains progressistes (URP) qui, en 1950, deviendra l’Union progressiste (UP), issue de la fusion avec le Parti socialiste unitaire, le Regroupement des radicaux et résistants de gauche et l’Union des chrétiens progressistes. Les députés de l’URP puis de l’UP sont alors apparentés au groupe communiste de l’Assemblée nationale.

 

 Il siégera jusqu’en 1951, avant d’être réélu en 1956. Opposé au retour du général de Gaulle, il perd son siège lors des premières élections législatives de la Ve République, en novembre 1958. Robert Chambeiron retrouve un mandat de parlementaire sur des listes du PCF de 1979 à 1989. En 1992, l’ancien résistant s’était opposé au traité de Maastricht, avant de se rapprocher de Jean-Pierre Chevènement, dont il présidera le comité national de soutien à sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, avant que celui-ci ne retire sa candidature.

  

© Le Monde

 

 

 

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