Publié le 22 Janvier 2022

A Clamart, décès de Germain Clemenceau.

Enfant de l’Anjou, né au sein d’une famille de 13 frères et sœurs, le colonel Germain Clemenceau, résident à Clamart, nous a quitté le 1er janvier 2022, à l’âge de 85 ans. Le Souvenir Français était présent à ses obsèques, le 12 janvier à l’église Saint-Joseph de Clamart.

Né en 1936, Germain Clemenceau fondera avec la Lorraine Jacqueline Thouvenin, une famille soudée qui verra naître deux enfants, Anne et François.

Repéré par son instituteur pour ses prédispositions intellectuelles, il va bâtir année après année, une carrière riche et remplie au service de la Nation. Elle débute par deux années à Oujda au Maroc, dans le cadre de son service militaire. Il intègre successivement l’Ecole des sous-officiers de l’armée de l’Air de Rochefort, puis celle de l’Ecole de l’Air à Salon de Provence, où il devient Officier des systèmes aéronautiques en 1961.

Il travaille ensuite à Lahr en Allemagne, à Toul, puis à Djibouti. En 1971, il est basé au ministère de l’armée de l’Air à Paris, avant d’accepter un poste de coopérant de trois ans à Rabat au Maroc en 1977. De retour en France en 1979, il est promu Chef des Moyens Techniques à la BA 116 de Luxeuil-les-Bains.

Germain termine sa carrière de colonel à Rochefort où il fait partie de la direction de l’école. Germain est officier de l’Ordre national du Mérite et chevalier de la Légion d’honneur.

Parmi ses centres d’intérêt : le vol à voile (il a ses trois diamants), le golf, la littérature (Saint-Exupéry était son auteur préféré), l’Histoire de France et les voyages.

A Clamart, décès de Germain Clemenceau.

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Publié le 7 Janvier 2022

A La Garenne-Colombes : disparition de Claude Collas.

A La Garenne-Colombes, Pierre Lucas, président du Comité d’Entente des Associations patriotiques et président de la section ACPG-CATM, nous a informé de la disparition d’un grand ancien de la Seconde Guerre mondiale : Claude Collas, qui vient de s’éteindre à l’âge de 96 ans.

Au cours de l’été 2017, le journal communal de La Garenne-Colombes relatait un portrait saisissant de Claude Collas. Nous remercions son rédacteur, Christophe Taamourte de nous avoir permis la reproduction dudit article ci-après :

« Avis aux historiens : s’ils recherchent un récit singulier, précis et documenté de la Seconde Guerre mondiale, c’est à La Garenne-Colombes, avenue Gabriel-Péri, qu’ils doivent se rendre. Claude Collas a tout conservé : les lettres des copains, les photos d’armée, les journaux d’époque, les médailles et distinctions, et surtout, son incroyable mémoire qui lui permet de citer chaque nom, chaque régiment, chaque numéro de cellule avec une précision d’horloger.

La guerre, encore la guerre.

Grand gaillard, Claude Collas est né le 7 mars 1925 au « dernier numéro de la rue Voltaire », au 61 très exactement. Il y grandit aux côtés de ses parents et de son frère Alexandre, de 3 ans son aîné. Claude pratique la boxe et son physique lui profite : « A 15 ans, je boxais dans les mi-lourds. C’était la belle vie ».

Jusqu’à la guerre. Son papa la connait bien, lui le combattant de la guerre de 14-18, qui a perdu un de ses trois frères au front. Lorsqu’éclate le second conflit mondial, chez les Collas, la perspective de nouvelles mobilisations s’avère plutôt décourageante. Claude Collas est envoyé par son père dans le Loiret, chez des cousins : « J’ai pris position, je ne voulais pas être à leur charge. J’ai trouvé un travail auprès de mon cousin Alphonse comme homme à toutes mains et laitier ». Son frère, lui, est employé à la cristallerie de Courbevoie avant d’être appelé en Allemagne. Après un an loin de La Garenne-Colombes, Claude est de retour. Il trouve un emploi : « au 77 de la rue de Colombes » et, là encore, les souvenirs sont clairs : « Je me rappellerai toute ma vie du pointeau, mutilé au visage pendant les combats de 14-18, qui m’a dit « si la guerre dure 4 ans, t’es bon pour y aller ! ».

La grande vadrouille.

Prémonitoire. La guerre continue. « Dès que j’ai frôlé mes 18 ans, en 1943, je me suis sauvé. J’ai trouvé un travail auprès des Maîtres Maçons, à Dieppe ». Claude est ravi, ça le rapproche de l’Angleterre. Car, son objectif, c’est de partir là-bas se battre pour libérer la France. Il échoue malgré plusieurs tentatives, dont une qui l’envoie à la Kommandantur. « Je n’ai pas perdu les pédales, dès que j’ai pu, j’ai fait le mur direction Paris ». Il repasse alors par La Garenne-Colombes pour embrasser ses parents : « J’ai envoyé un ami pour qu’il s’assure qu’il n’y ait pas de danger et j’y suis allé ». Le jeune Claude part pour Bordeaux, puis Dax, puis Peyrehorade. L’Angleterre est un échec ? Ce sera donc l’Espagne. Il se planque, notamment à proximité de l’état-major allemand, à « l’hôtel La Roseraie » pendant 3 jours. Avec d’autres camarades, il tente à plusieurs reprises de franchir la frontière, enchaînant prison et évasions. Il utilise une astuce donnée par son père et enduit ses chaussures de graisse de marmotte pour tromper l’odorat des chiens. Ça finit par passer !

Le gars de la marine.

En Espagne, Claude est encore fait prisonnier. Il est transféré au camp de concentration de Miranda de Ebro où près de 3.000 personnes sont regroupées. « On leur a chanté la Marseillaise et ça ne leur a pas plu » se rappelle-t-il fièrement. C’est là qu’il tombe nez-à-nez avec Léon Ségard, son copain garennois de 9 ans son aîné, avec qui il allait au patronage : « Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas » commente-t-il, amusé. Puis vient le rapatriement par la Croix-Rouge vers Malaga. Là-bas, il s’engage dans la Marine et fait comprendre au commandant qu’il n’est « pas venu éplucher des patates et balayer le dépôt ». A bord du torpilleur Simoun, Claude Collas suit donc une formation, puis participe à des escortes de convois, en Corse, en Italie, et au débarquement en Provence le 15 août 1944. Puis ce sera Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, Royan et, finalement, l’Angleterre.

La fille du Garenne Palace.

La parenthèse guerrière terminée, Claude Collas retrouve sa ville natale : « Je n’ai jamais revu ma mère qui est décédée le jour de la Libération de Paris ». Il apprend le métier de tourneur dans une usine d’emboutissage « rue Gabriel Péri, à Colombes » puis devient rectifieur pour moteurs, mécanicien sur des moteurs de camions et, recommandé par Mme Ségard (la maman de son ami Léon), il intègre l’hôpital de Neuilly comme chauffagiste. Il suit une formation qui lui permet de devenir contremaître principal et finit sa carrière à ce poste. Entre temps, il a rencontré Renée, qui travaillait comme placeuse au cinéma Le Garenne Palace. Ensemble, ils ont vécu de nombreuses années de bonheur au « 11 bis, avenue Joffre puis rue Gabriel-Péri » dans la maison que Claude occupe toujours. Ils ont beaucoup voyagé, en Belgique (« en moto side-car »), en Allemagne, en Autriche, en Italie, où Claude pratiquait l’escalade. La belle vie.

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