A Asnières-sur-Seine : le LCL Rançon, mort pour la France en Algérie.
Publié le 8 Avril 2024
Pierre Rançon nait le 17 septembre 1918 à Picquigny dans le département de la Somme. Il est le fils de Louis Rançon et de Marie-Adélaïde Vixe.
En 1939, il intègre l’Ecole Spéciale Militaire, promotion de l’Amitié franco-britannique (1939-1940) et y suit les cours à Aix-en-Provence entre 1940 et 1944. Lieutenant le 19 mai 1944, il est nommé au grade de capitaine à titre temporaire le 25 octobre 1944 puis confirmé le 1er septembre 1945. Il participe, en s’illustrant, à la libération de la France. Diplômé de l’Ecole d’Etat-Major en 1947, il débarque à Saïgon le 3 juin 1952. Il est détaché Hors Cadre de l’Armée Vietnamienne et prend le commandement du 73e bataillon vietnamien. Chef de bataillon le 1er juillet 1953, il rentre en août 1954 et est affecté au 5e régiment d’infanterie. Unité dont il prend le commandement l’année suivante, et qui part ensuite pour le Maroc dans le cadre de l’indépendance du pays.
En 1957, il est affecté à l’Ecole Supérieure de Guerre, il en sort diplômé en mars 1959. Il rejoint sa nouvelle affectation le 18 mars 1959 : chef du 2e Bureau du Corps d’Armée à Oran (renseignements).
Il est tué au cours d’un attentat le 16 décembre 1961 à 23 heures 15 : une charge explosive a été placée sous le lit de la chambre 27 de l’hôtel Windsor, rue du général Leclerc à Oran. L’attentat est revendiqué par l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète), organisation terroriste clandestine française, créée le 11 février 1961 pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme. Les termes du communiqué de l’OAS sont les suivants : « Le lieutenant-colonel Rançon, saint-cyrien, brillant combattant, en acceptant de mener la lutte anti-OAS et en proposant de mettre sur pied des réseaux de délation, ne pouvait plus être considéré comme un officier, mais comme un fonctionnaire de basse police ».
Les obsèques du lieutenant-colonel Rançon sont organisées à Oran en la cathédrale du Sacré-Cœur, en présence du général Charles Ailleret, commandant supérieur interarmées en Algérie, et de nombreux militaires venus rendre hommage à leur camarade.
Le lieutenant-colonel Pierre Rançon était titulaire des décorations suivantes : commandeur de la Légion d’Honneur (13/09/1955), croix de guerre avec palme 39/45, silver star le 28 juin 1945 ; médaille commémorative (sept. 1945), médaille commémorative de la campagne d’Italie, officier de l’Ordre national du Vietnam, Croix de la Vaillance avec palme (fév. 1954), croix de guerre des TOE avec étoile d’argent, officier du Mérite civil Thaï, médaille commémorative Extrême Orient, médaille coloniale avec agrafe Tunisie, médaille commémorative des Opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en Afrique du Nord avec agrafe du Maroc. Il était aussi titulaire de 13 citations.
Le 23 mars 1940, Pierre Rançon avait épousé Jeannine Lemercier. D’abord inhumé à Oran au cimetière du Petit Lac, son corps a été rapatrié en France, à Asnières-sur-Seine. Son nom est inscrit sur le Mémorial AFN de Péronne dans la Somme, sur le Mémorial AFN de Nanterre et sur le monument aux morts de la ville d’Asnières-sur-Seine.
Sources :
- http://www.memorialgenweb.org : informations et relevés de Jacques Fouré, de Claude Richard et de Stéphane Protois.
- Archives du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.
- Encyclopédie Wikipédia.
- Un document existe sur les obsèques du LCL Rançon à Oran : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf97078478/obseques-du-colonel-ranson . On y voit le général Ailleret rendant les honneurs militaires et accrocher une croix au cercueil du LCL Rançon. On notera la présence de l’emblème du Souvenir Français.