Publié le 25 Mai 2014

 

Pichard Robert

Robert Pichard.

 

Robert Pichard, né le 30 décembre 1913 est décédé le 7 mars 2014.

 Sapeur, il est incorporé au Régiment des Sapeurs-Pompiers de Paris, le 7 mars 1935, et intègre les rangs de la 8e compagnie pour la formation initiale. En juillet de la même année, il est affecté à la 2e compagnie. Nommé ‘’Clairon’’ en janvier 1935, il est élevé à la distinction de 1e classe en octobre 1938, puis caporal en décembre 1939 et, alors qu'il est affecté au centre de secours ‘’Blanche’’ (Paris IXe), il est envoyé sur la Ligne Maginot, près de Metz, comme porteur de lance-flamme.

 Après la campagne de France, il est réaffecté en centre de secours en août 1940 au sein de la 5e compagnie, nommé caporal-chef et sert à la compagnie Hors-Rang. En 1949, il est nommé sergent et est affecté à la 28e compagnie où il est nommé sous-officier de carrière puis sergent-chef en 1955. En avril 1959, il est muté sous-chef de centre au centre de secours de Nanterre, relevant de la 21e compagnie. Promu adjudant le 1er octobre 1960, il quitte le service actif l’année suivante. Il entame alors une seconde carrière dans le domaine de la prévention incendie au sein de la société Dubernard.

 Robert Pichard était le doyen de la brigade des militaires des Sapeurs-Pompiers de Paris. Il avait créé le comité garennois des membres de l’Ordre national du Mérite et présidé l’Amicale Ouest-Seine-Val-d’Oise-Yvelines des Anciens Sapeurs-Pompiers de Paris. Il était vice-président honoraire du Comité d’Entente. A ce titre, il avait fixé les bases des protocoles des cérémonies patriotiques à La Garenne qui nous valent des compliments des autorités départementales. Il était titulaire de la Médaille militaire, chevalier de l‘Ordre national du Mérite, titulaire du Titre de Reconnaissance de la Nation.

 Ses obsèques ont été célébrées avec beaucoup de solennité en l’église Saint-Urbain le vendredi 14 mars 2014, en présence de Philippe Juvin, maire de La Garenne, Jacques Kossowski, député-maire de Courbevoie, du général Gaëtan Poncelin de Raucourt, commandant la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP), du colonel Roger Barreau, commandant le 3e groupement d’incendie et de secours, d’un important détachement BSPP, accompagnés de Membres de l’Association Nationale des Anciens Cadres d’Active des Pompiers de Paris, de trente-et-un porte-drapeaux dont quatorze garennois, et d’une importante délégation des associations patriotiques de La Garenne conduite par Yves Perrée, Premier adjoint au maire délégué aux Associations patriotiques, et Pierre Lucas, président du Comité d’Entente.

 Son cercueil a été porté par des sapeurs-pompiers dont trois sous-officiers nommés en 2013 et faisant partie de la promotion "Adjudant Robert Pichard". Ensuite, avant l’inhumation dans le caveau familial, lors d’une courte cérémonie face au monument aux Morts, le lieutenant Joël Allenne, trésorier de la 1831e section des Médaillés militaires des Sapeurs-Pompiers de Paris, a rendu un dernier hommage à Robert Pichard, au nom de cette section, et en présence du major Marcel Wisslé, président de cette section, d’une quinzaine de drapeaux et de quelques membres des associations patriotiques.

 Le Comité d’Entente exprime à Nicole, sa fille, à ses petits-enfants et à toute sa famille, sa peine face au départ d’un ami d’exception dont le glorieux passé éclaire notre chemin lors des commémorations d’évènements de notre Histoire. Le Comité d’Entente n’oubliera jamais ce qu’il nous a appris et il garde l’espérance que son exemple sera aussi utilisé par tous pour entretenir son souvenir.

 

Pierre Lucas

Président du Comité d’entente

Extrait du numéro 40 de la Gazette des Associations patriotiques

de La Garenne-Colombes

 

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Publié le 23 Mai 2014

Versailles Chapelle Royale

 

Les Chœurs de Paris, chers à Madame Françoise-Marie Belin, présidente du Comité du Souvenir Français de Châtenay-Malabry, animeront la messe de 18h00 en la Chapelle du Château de Versailles, le 1er juin 2014, avec en première audition la Messe pour quatre voix mixtes de Christian Gouinguené.

 Venez nombreux !

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Publié le 18 Mai 2014

Du terrail Philippe Algerie

 

Arrivée en Algérie.

 

« Ce dimanche matin le bruit d’une étrange animation, qui me rappelait le souvenir du milieu familial, me réveilla et ouvrant les yeux, j’aperçus des lits superposés, des uniformes et des havres sacs pendus pêle-mêle me confirmant que j’avais dormi en réalité au Dépôt des Isolés Militaires d’Alger.

Quelques semaines auparavant, en rentrant au Quartier Pajol-Champrosay, caserne du 1er R.A.Ma (régiment d’artillerie de marine) à Melun, d’un stage de spécialisation, le capitaine s’étonnait de me voir, alors que la batterie était partie en Algérie. Je prenais donc une permission puis je ralliais le camp Sainte Marthe d’où j’embarquais sur le « Ville d’Alger ».

Ce n’était pas sans appréhension, que les appelés se retrouvaient sur les quais de la Joliette avec armes et bagages avant de monter à bord. Je m’installai sur le pont, il faisait déjà beau en ce jour d’avril et regardai les côtes de France disparaître à l’horizon.

Au petit matin, Alger la Blanche se découvrait dans la grisaille du lever du jour avec au cœur une interrogation quant à l’incertitude sur l’avenir.

J’errais plusieurs jours dans le D.I.M. Je fis la connaissance d’un « gus », rapatrié sanitaire, qui avait été grièvement blessé dans le secteur de Palestro. Enfin, je reçus mon affectation pour Tizi Reniff que je devais rejoindre par mes propres moyens. Le guichetier de la gare me vendit un billet pour Dra el Mizan en me précisant de descendre à la station Aomar !

Après la patrouille des C.R.S., le train quitta Alger et bientôt le paysage grandiose de la plaine de la Mitidja se laissa admirer dans ses couleurs, avec des orangers à perte de vue au pied de collines sombres qui fermaient l’horizon. Je me sentais rassuré car je remarquais un poste militaire dans chaque gare du parcours. Le train longeait alors l’oued Isser et traversait les sinistres gorges de Beni Amran avant d’arriver à Palestro. Le 18 mai 1956, dix-neuf appelés du 9e régiment d'infanterie coloniale avaient été tués et massacrés dans une embuscade.

Enfin, le train arriva à Aomar. La station était située en plaine, à l’écart de toute agglomération. Le quai fut désert une fois le train reparti. On entendait parfois un âne braire. Et au loin apparaissait un poste isolé qui surveillait la région.

J’ai attendu plusieurs heures avant qu’un convoi sous escorte d’half-tracks n’arrive enfin. Dans les mois qui suivront, je ferai souvent cette protection du vaguemestre ou pour recueillir  des nouvelles recrues.

La patrouille me conduisit à Dra el Mizan et de là je rejoignais Tizi Reniff où j’étais affecté à la 4e Batterie du 1/43ème RA (régiment d’artillerie) dans la 27ème DIA (division d’infanterie alpine), sur le piton Bégasse à 922 mètres d’altitude dans le djebel kabyle.

Le soir même le poste essuyait des coups de feu. Dans le noir de la mechta qui m’abritait pour la nuit, je fus envahi d’un étrange sentiment. D’abord, cela allait être comme cela pendant les deux ans à venir. Et ensuite, il fallait me blinder. Je décidai de rompre avec mon éducation pour assurer la mission qui serait maintenant la mienne. Cette attitude m’isolait de mes camarades qui s’accrochaient à leur vie de civils, mais me permettait de me protéger de toute agression extérieure. L’ennemi n’était pas franchement désigné car il ne pouvait y avoir d’état de guerre dans un département français. Mais il fallait cependant protéger des populations du terrorisme ».

 

En opération.

 

« Aux premières heures de ce matin de mai 1961, la section « intervention » est réveillée pour accompagner et protéger un convoi de troupe d’infanterie sur les lieux d’une opération montée dans le plus grand secret par l’état-major, afin de garder le maximum de chance de surprendre un commando fellaghas qui traverse le secteur de Dra el Mizan. Cette section est généralement chargée de la protection des autorités, des blessés, des convois et du bouclage des opérations.

Un half-track, composé d’un équipage de six hommes et armé de mitrailleuses de 12.7 et de 30, prend la tête du convoi. Les véhicules roulent en black-out (NB : tous feux éteints), pour ne pas être repérés et les chauffeurs se guident sur les carrés blancs peints sur les camions. Un second half-track avec la radio ferme la marche. La progression est lente dans la nuit. Le regroupement se fait au départ de la piste de la S.A.S. de Pirette sur la route de Boghni et qui conduit dans la forêt du Bou Mahni.

La mise en place doit se faire dans le plus grand silence. Mon groupe qui assure la protection de cette mise en place aperçoit subitement, dans le jour qui se lève, des ombres qui se découpent sur la crête. L’instant de surprise passé, il s’agit d’une section de chez nous que nous avons failli prendre pour des « fells » si elle n’avait pas fait autant de bruit !

Un message me parvient : il faut appeler le garage car un chauffeur a versé volontairement son Dodge 4x4 dans un ravin en prévenant les hommes de sauter. La rumeur a couru qu’il a eut peur de participer à cette « opé ».

Le ratissage du secteur dure plusieurs heures. Le « crapahute » se fait dans un maquis sous le soleil. La gorge est sèche, les tempes battent, les pieds humides de sueur dans les pataugas. Parfois, il faut monter des pentes raides. Un foulard de couleur, attaché au cou dès un premier coup de feu, permet de se reconnaître. Vers 16 heures, le commando est accroché : une grenade vient soudainement d’exploser en pluie au-dessus de la pièce F.M. dont le chargeur est sectionné et les pourvoyeurs sont blessés par les éclats. Les « fells » sont cernés mais difficile à déloger. Aussi, l’aviation est-elle appelée à la rescousse pour les mitrailler. En fin de compte, un bidon de napalm est largué mettant le feu aux broussailles. On dénombrera 14 tués carbonisés parmi les HLL (hors la loi).

Il nous faut, lors du décrochage, en fin d’opération, rester vigilant pour parer à toute réaction adverse au moment de rembarquer dans les camions.

Ce jour-là, il y avait près de deux cents hommes sur le terrain pour un résultat qui peut paraître mince. Mais voilà l’exemple type de cette guerre d’embuscades, d’attentats et de désinformation, car quelques jours auparavant, nous étions huit seulement à accompagner l’officier de renseignement venu en repérage de ces lieux sauvages, décrétés « zone interdite », dans la perspective de cette opération ».

 

 

Philippe du Terrail est membre du Souvenir Français de Bois-Colombes.

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