Publié le 16 Août 2023

Guy Hémery de Clamart et les fusillés de la cascade de Boulogne.

Le 16 août 1944, 35 jeunes gens, âgés de 18 à 22 ans, sont fusillés derrière l’étang du Réservoir, après être tombés dans un traquenard qui aboutit à leur arrestation. Ils appartiennent à cinq organisations différentes : membres des Forces françaises de l'intérieur, francs-tireurs et partisans de la ville de Chelles, membres de l'Organisation civile et militaire de la jeunesse, Jeunes Chrétiens Combattants et membres du réseau Turma Vengeance. Tous veulent participer à la libération de Paris (25-26 août). Ils acceptent une mission de transport d'armes proposée par un soi-disant agent de l'Intelligence Service. C'est sans armes qu'ils se rassemblent à un rendez-vous place des Ternes. A peine arrivés sur place, ils sont encerclés par la Gestapo puis conduits au siège de celle-ci où ils sont gardés et interrogés jusque vers 22 heures, avant d'être emmenés à la Cascade et fusillés.

 

Les 35 fusillés.

  1. Fernand Bellenger (JCC)
  2. Jacques Bernard (OCM)
  3. Roger Bernard (OCM)
  4. Pierre Bezet (Turma-Vengeance)
  5. Charles Birette (Turma-Vengeance)
  6. Henri Blanchet (Turma-Vengeance)
  7. Claude Bouvelle (FFI)
  8. Paul Buchaillot (FFI)
  9. Robert Chalard (FFI)
  10. Raymond Counil (FFI/FTP)
  11. Jacques Delporte (Turma-Vengeance)
  12. Jean Desfarges (JCC)
  13. Arthur de Smet (Turma-Vengeance)
  14. Marcel Douret (FFI/FTP)
  15. Jean-Pierre Dudraisil-Élie (JCC)
  16. René Faugeras (FFI/FTP)
  17. Bernard Gante (FFI/FTP)
  18. John Gay (JCC)
  19. Maurice Guilbert (FFI/FTP)
  20. Guy Hémery (OCM)
  21. Franck Hemon (FFI/FTP)
  22. Michel-Henri Huchard (JCC)
  23. Georges Lorioz (FFI)
  24. Robert Magisson (FFI/FTP)
  25. Jacques Restignat (JCC)
  26. Pierre Rouillon (JCC)
  27. Pierre Sarrabayrouse (JCC)
  28. Jacques Schlosser (Turma-Vengeance)
  29. Maurice Thibairenq (JCC)
  30. Georges Trapletti (FFI/FTP)
  31. Luigi Vannini (FFI/FTP)
  32. Roland Verdeaux (Turma-Vengeance)
  33. Gabriel Verdier (FFI/FTP)
  34. Jean Veron (FFI)
  35. Pierre Weczerka (Turma-Vengeance)

 

Hommages.

Dès 1945, une souscription publique est lancée : elle donne lieu à la construction d’un monument commémoratif (voir photographie), autorisé par une délibération du conseil municipal de Paris. Tous les noms des victimes sont gravés ; non loin se trouve un chêne. Il porte des traces de balles et l’inscription : « Passants, respectez ce chêne : il porte les traces de balles qui ont tué nos martyrs ».

Le 16 mai 2007, jour de son investiture, le président Nicolas Sarkozy vient s’y recueillir. Chaque année de nombreuses associations, dont évidemment Le Souvenir Français, et des patriotes viennent rappeler cet acte barbare et honorer la mémoire des fusillés.

 

Au cinéma.

Cet épisode tragique de la Seconde Guerre mondiale est une scène du film de René Clément : « Paris brûle-t-il ? » : Jean-Louis Trintignant joue le rôle de l’agent double qui piège les résistants (Michel Sardou et Patrick Dewaere font de la figuration comme résistants).

 

Guy Hémery.

Guy Hémery nait à Clamart le 12 mai 1923. Etudiant, il est alors le responsable régional de l’OCM (Organisation civile et militaire – mouvement résistant créé dès décembre 1940 et qui sera l’une des sept organisations constitutives du Conseil National de la Résistance en 1943).

Guy Hémery n’en est pas à son coup d’essai : il a été l’un des étudiants qui ont défié l’occupant nazi, place de l’Etoile, le 11 novembre 1940. Arrêté à Toulouse en 1942 pour faits de résistance, il s’est évadé en octobre 1943. Au printemps 1944, Hémery fait partie de ceux qui rencontrent le capitaine Jack, qui se fait passer pour un officier anglais, alors qu’il s’agit de Guy Glèbe d’Eu, membre français de la Gestapo. Les supérieurs d’Hémery le mettent en garde : une livraison de plusieurs tonnes d’armes est suspecte. Il ne faut pas aller au rendez-vous de Jack. Mais Hémery n’écoute que la fougue de sa jeunesse et tombe dans le piège…

Réfugié au Danemark, Eu sera arrêté en décembre 1945, remis à la police française qui le condamnera en avril 1949. Il sera fusillé le 20 avril suivant au fort de Montrouge. Il avait dénoncé plus d’une centaine de résistants…

 

Sources :

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Publié le 11 Août 2023

L’ancienne présidente du comité de Puteaux s’en est allée.

Le 8 août dernier, Den Marais-Hayer s’est éteinte après 74 années d’une vie commencée en Allemagne, en zone française d’occupation, et poursuivie à Puteaux.

Comme l’a conté son fils Paul, dans un hommage empli d’émotion et de souvenirs, elle faisait partie des 60.000 enfants d’Allemagne et d’Autriche sauvés des tourments par la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Puteaux devint sa ville d’attache, « sa bulle de sécurité, sa carapace, son royaume », le lieu de sa vie professionnelle et celui de son épanouissement sportif, à travers la pratique du vélo et les différents degrés fédéraux d’entraîneur obtenus.

Mais pendant plus de 15 ans, elle fut également présidente du comité du Souvenir Français de cette ville. Elle se vit d’ailleurs remettre le 13 octobre 2012, la médaille d’or avec bélière laurée de notre association mémorielle.

En 2017, elle céda son poste à une nouvelle équipe pour que le Souvenir Français, notamment à Puteaux, puisse, au-delà des contraintes nouvelles et du seul monde combattant, entrer dans la modernité et poursuivre son action entreprise il y a plus de 135 ans.

 

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts de Seine

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