Publié le 21 Décembre 2023

Un regard sur 2023 et mes vœux pour 2024.

Mesdames et Messieurs les présidents de comité, adhérents et amis du Souvenir Français des Hauts de Seine,

L’année 2023 qui bientôt s’achèvera a permis au Souvenir Français de poursuivre dans un contexte toujours difficile ses efforts de transition vers les générations montantes et de reconnaissance auprès des personnalités, des médias et des plus jeunes. Pour autant, il faut persévérer et convaincre toujours plus afin que les rangs de notre association mémorielle ne s’éclaircissent pas mais se renforcent de jeunes retraités, d’étudiants, d’enseignants et d’acteurs de la société civile notamment.

C’est pourquoi, je remercie vivement celles et ceux qui se sont investis personnellement dans nos projets, dépassant le cadre traditionnel de leur action pour s’ouvrir à des hommages plus ciblés, plus forts et finalement plus conformes à notre histoire commencée il y a plus de 136 ans.

Il s’agit toujours et en premier lieu de veiller, de sauvegarder voire de sauver les tombes de celles et ceux déclarés « Morts pour la France ». Celles des carrés militaires ce qui est le plus facile et le plus visible mais aussi celles familiales en déshérence et menacées de reprise par les municipalités afin de libérer et revendre les emplacements. Auxquels s’ajoutent désormais celles des « Compagnons de la Libération » ou des « Justes parmi les nations ».

Une fois remises en état et géolocalisées, ces tombes familiales deviennent les stations d’un parcours mémoriel et historique local dont peuvent en particulier bénéficier élèves et professeurs.

Dans des conditions parfois surprenantes, nous avons réalisés plusieurs gestes mémoriels comme ce fut le cas pour les fusillés du Mont-Valérien, les médaillés de la Résistance ou une Juste parmi les nations.  Nous avons également contribué à rendre hommage aux infirmières pendant la guerre avec une belle exposition à l’HIA Percy à Clamart. Et nous continuons de donner une seconde vie aux drapeaux d’associations dissoutes en les confiant à des établissements scolaires et des Conseils municipaux de jeunes.

C’est à la fois leur rendre hommage et rappeler leur histoire dont plusieurs pans nous aident à comprendre notre présent et à préparer l’avenir.

2023 fut également marquée par le centenaire de la Flamme allumée le 11 novembre 1923 sous l’Arc de Triomphe, devenue Flamme de la nation, et qui depuis cette date brûle sans répit et brille discrètement dans la nuit parisienne.

2023 fut aussi l’année Jean Moulin auquel notre association a rendu hommage à travers la voix de Stéphane Bern, parrain de l’année, lors de son assemblée générale statutaire à Chartres.

Enfin, nous avons rencontré de nouveaux partenaires comme Enedis qui est prête à mettre à notre disposition dans les Hauts de Seine des bénévoles de son entreprise.

Mais à peine évoquées, à grands traits, ces actions marquantes de 2023, qu’il nous faut envisager celles à venir.

2024, en effet, constitue déjà une année mémorielle importante avec le 80ème anniversaire des débarquements en Normandie et en Provence, de la Libération de villes comme Paris et Strasbourg et de la Victoire finale. Un combattant des Hauts de Seine « Mort pour la France » en 1944 sera sélectionné pour figurer dans le numéro spécial de la revue du mois d’octobre prochain.

2024 est aussi l’année des Jeux Olympiques qui nous invite à partir à la recherche des tombes des sportifs « Morts pour la France » pour leur rendre un hommage mérité et ciblé.

D’autres grands rendez-vous de l’Histoire nous appellent à des gestes mémoriels dans le cadre de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian ou du 70e anniversaire de la bataille de Diên Biên Phu.

Le Souvenir-Français demeure ainsi une grande association mémorielle qui honore celles et ceux déclarés « Morts pour la France » quelles que furent leurs origines, croyances ou appartenances.

Ces destins individuels ou collectifs furent ceux d’une « certaine idée de la France », de ses valeurs et de son attachement à la liberté.

Une nouvelle fois nos esprits seront donc nourris de ce passé, soucieux du présent et ouverts à l’avenir.

Merci encore à toutes celles et ceux qui œuvrent réellement pour que Le Souvenir Français séduise les cœurs et renforce son ancrage dans les villes de notre département en faisant appel à de nouveaux porteurs et gardiens de mémoire. 

Grande association mémorielle qui a déjà consacré 136 années aux « Morts au Champ d’honneur » puis aux « Morts pour la France » en sauvegardant notamment leur tombe familiale victime d’abandon, le Souvenir Français est plus que jamais utile, nécessaire et indispensable à la Mémoire d’un pays comme le nôtre.

À quelques jours du terme de cette année, le temps est venu de vous souhaiter à chacune et chacun malgré les vicissitudes et incertitudes du moment d’agréables fêtes de Noël et de fin d'année et de vous présenter mes vœux chaleureux pour 2024.

Ces vœux s’adressent d’abord à celles et ceux qui souffrent mais accomplissent avec constance ce qu’ils considèrent comme leur devoir et au-delà à chacune et chacun pour donner tout son sens et sa force à notre devise « À nous le souvenir, à eux l'immortalité »

 

 

Claude Guy,

Délégué général des Hauts de Seine

 

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Publié le 15 Décembre 2023

Le dernier SOE s’en est allé.

Le 18 janvier 2023, sur ce site, nous évoquions la disparition de Marcel Jaurant-Singer, dernier SOE français. Pour vous remémorer ce héros de la Seconde Guerre mondiale, il faut vous rendre sur ce lien : https://www.souvenir-francais-92.org/2023/01/marcel-jaurant-singer-de-sevres-dernier-soe-francais.html

Le 11 décembre dernier, Willy Beauclerk, vice-président de l’association Libre Résistance, dédiée, entre autres, à la mémoire des SOE et de la Section F, nous informait de la disparition de Pippa Latour, dernière SOE de la Seconde Guerre mondiale.

Willy Beauclerk : « C’est avec tristesse que nous avons appris le décès du dernier membre du SOE, Pippa Latour, qui vivait à Auckland en Nouvelle-Zélande, à l’âge de 102 ans. D’origine sud-africaine, elle avait reçu une formation d’opérateur radio et avait été parachutée au début de l’année 1944 dans la zone située juste derrière les aires d’atterrissage. Son arrivée sur le terrain avait été annoncée par un message diffusé par la BBC – « Le vin rouge est meilleur » – aux premières heures du 2 mai 1944, lorsqu’elle a été parachutée d’un bombardier de l’USAAF en Normandie occupée par les Allemands. Elle travaillait sous divers pseudonymes, dont Geneviève, Lampooner, Paulette ou le moins subtil Routal, et sa tâche consistait à être la radiotélégraphiste du réseau Scientist II, dirigé par les frères et sœurs Lise et Claude de Baissac. Elle effectue de nombreuses missions et envoie plus de 135 messages à Londres.

Pippa Latour a été nommée MBE (division militaire) et a reçu la Croix du guerre (avec palme de bronze) ».

 

Sources :

Encyclopédie Wikipédia.

Association Libre Résistance.

Les Amis de la Fondation de la Résistance.

Archives du Souvenir Français (siège).

Archives du Souvenir Français (Délégation générale des Hauts-de-Seine).

 

Association Libre Résistance

302, avenue Georges Clemenceau

78670 Villennes-sur-Seine

Le dernier SOE s’en est allé.

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Publié le 10 Décembre 2023

A Châtillon, Jean Dufour du bataillon de Corée.

La guerre de Corée.

La guerre de Corée se déroule de juin 1950 à juillet 1953. Elle résulte de la partition de cette péninsule à la suite d’un accord entre les Soviétiques, ayant libéré la Mandchourie et le nord de la Corée et les Alliés, victorieux de la guerre du Pacifique contre le Japon. Cette partition se réalise le long du 38e parallèle.

Mais à l'aube du 25 juin 1950, après une courte préparation d'artillerie, l'armée nord-coréenne met fin à plusieurs années de tensions entre les deux Corée et franchit le 38e parallèle : la guerre de Corée commence.

Le conflit se déroule en quatre phases principales :

  • Mal préparées, face aux 200 000 soldats nord-coréens bien équipés par les Soviétiques, les forces du Sud accusent de lourdes pertes durant les deux premiers mois et, à la mi-, elles se retrouvent acculées dans le sud-est de la péninsule.
  • Contre-offensive des forces de l'ONU, dirigées par le général MacArthur, avec un débarquement le  à Incheon, non loin de Séoul, qui repousse en  les Nord-Coréens bien au-delà du 38e parallèle.
  • La république populaire de Chine entre en guerre aux côtés de la Corée du Nord. 1,7 million de « volontaires chinois » forcent les Sud-Coréens et les troupes de l'ONU à se replier derrière le 38e parallèle à la veille de Noël en 1950. En , les communistes reprennent Séoul, reconquise par l'ONU en .
  • Au printemps 1951, ce sont les troupes onusiennes qui gagnent peu à peu du terrain au nord, et le front s'établit de nouveau aux alentours du 38e parallèle, revenant "peu ou prou" aux positions d'avant le début du conflit.

Les négociations reprennent alors et la guerre s'achève le ,

Le bataillon français.

Dès le début du conflit, à l'initiative des États-Unis, l'Organisation des Nations-unies est saisie. Il s’agit de faire respecter le droit international. Une force multinationale se constitue donc sous l’égide de l’ONU avec mission de restaurer par la force la souveraineté de la Corée du Sud. La France commence par refuser d’y participer : elle est en guerre en Indochine et ne peut dégarnir ses unités en Allemagne et en Afrique du Nord. Puis, ne sous-estimant pas le rôle qu’elle peut jouer à l’échelon international (la France est membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies), elle consent finalement, en août 1950, à mettre sur pied un bataillon formé de volontaires issus en majorité de la réserve, qui dorénavant sera connu sous le sigle de BF/ONU. Pour donner un relief et un prestige particulier à la modeste participation française, le général de corps d’armées Raoul Magrin-Vernerey, dit Monclar, abandonne momentanément ses quatre étoiles pour le grade de lieutenant-colonel et est nommé à la tête d'un état-major des Forces terrestres françaises (EMFTF) qui coiffe le BF/ONU. Au total, 1.050 hommes partent pour la Corée à l’automne 1950.

La reprise de l'offensive des Alliés en juillet 1951 donne lieu à de furieux combats. Le bataillon français est engagé quant à lui à partir du 26 septembre : la 3e Compagnie du BF/ONU doit de déloger les Nord-Coréens du sommet et des flancs du piton de Crèvecœur. C’est le début d’une bataille qui va durer quinze jours. Lorsque le bataillon est relevé le 21 octobre, il a perdu 60 des siens et près de 260 ont été blessés, mais Crèvecœur est, grâce aux sacrifices des volontaires français et de leurs compagnons d’armes américains, aux mains des troupes des Nations-unies. Après la bataille de Crèvecœur, le BF/ONU est mis au repos.

Les deux dernières années du conflit sont essentiellement marquées par des activités de patrouilles et des coups de mains dans les lignes ennemies pour rapporter des prisonniers ou du renseignement et il n'y aura plus d'offensives majeures pour les hommes du bataillon de l'ONU hormis les très durs combats d'Arrowhead. À la fin du mois de septembre 1952, plusieurs indices témoignent de l’imminence d’une attaque chinoise. Celle-ci a pour but de s'assurer du contrôle de hauteurs tenues par la coalition et de s’ouvrir la route de Séoul, défendue par deux positions White Horse, tenue par les Sud-Coréens et Arrowhead (ou cote 281) aux mains des Français. Pour renforcer la défense, les Américains ont également envoyé plusieurs blindés et des canons antiaériens. L'assaut chinois débute le 6 octobre 1952 en fin de journée et se révèle immédiatement meurtrier pour le bataillon qui voit disparaître l’une de ses unités d'élite, la section de pionniers. Toute la nuit durant, résistant au déluge de l'artillerie chinoise et aux assauts de ses fantassins, les combattants français vont tenir. Au matin du 7 octobre 1952, pourtant, 47 d'entre eux manquent à l'appel, la défense d'Arrowhead a coûté cher.

Au mois de décembre 1952, le troisième contingent du BF/ONU prend la relève. Il livre une guerre de positions, souvent passée sous silence, et perdra de nombreux soldats du fait des bombardements chinois ou d'attaques localisées. Après la signature de l'armistice, le 27 juillet 1953, ses hommes restent encore quelques mois en Corée avant de s'embarquer, le 25 octobre 1953, pour l'Indochine où d'autres combats très difficiles les attendent. Le BF/ONU, arrive à Saïgon le 1er novembre 1953 et est intégré au sein du Groupe mobile 100, stationné au Centre-Annam. Il subit de très lourdes pertes dans la dernière phase de la guerre d’Indochine, au mois de juin 1954.

 

Jean Dufour.

Jean Dufour nait à Paris 14e le 13 juillet 1927. Au moment de son incorporation il demeure au 45 de la rue Gabriel Péri à Châtillon dans les Hauts-de-Seine. Soldat du bataillon de Corée, affecté à la fameuse section de pionniers, Jean Dufour est tué lors des combats d’Arrowhead le 6 octobre 1952, à l’âge de 25 ans.

Son nom est inscrit sur le Mémorial de la guerre de Corée à Paris, sur une plaque commémorative à Saint-Germain-en-Laye, sur le monument aux Morts de Châtillon et sur le War Memorial of Korea de Séoul.

 

Sources :

  • Commandant Ivan Cadeau, La guerre de Corée, 1950-1953, Paris, Perrin 2013.
  • du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement – Histoire du bataillon de Corée.
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Claude Delmas, Corée 1950 paroxysme de la guerre froide, Bruxelles, Editions Complexe.
Le sommet du piton d'Arrowhead en Corée. Début octobre 1952, photographe inconnu.

Le sommet du piton d'Arrowhead en Corée. Début octobre 1952, photographe inconnu.

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Publié le 9 Décembre 2023

Exposition « Jean MOULIN » à Vaucresson avec le Souvenir Français.

L’association Souvenir Français a présenté l’exposition « Jean MOULIN, une vie d’engagement » à l'occasion du 80e anniversaire de sa disparition. Son président, Alain GOUSSARD, a reçu au centre culturel La Montgolfière des classes élémentaires pour lesquelles il a retracé le parcours de ce grand résistant.

Cette exposition s’est déroulée du 6 au 15 novembre 2023.

 

Jean Moulin.

Jean Moulin (1899-1943) est un préfet ordinaire lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale.

Compétent et sérieux, cet homme de gauche est impliqué dans les luttes politiques et sociales que connaît la France de l’entre-deux-guerres. Les premiers épisodes de l’Occupation révèlent très vite une personnalité affirmée, qui refuse les diktats des Allemands victorieux comme ceux d’un gouvernement qui collabore avec l’occupant. Destitué parce que son active sympathie pour le Front populaire n'est un secret pour personne, il entre aussitôt en résistance. Il fait chevalier de la Légion d’honneur en 1937.

C’est en administrateur qu’il propose ses services au général de Gaulle, chef de la France libre. Ayant notamment pour pseudonymes successifs « Rex » et « Max », Jean Moulin parvient au péril constant de sa vie à rencontrer tous les chefs de la Résistance française et à rassembler leurs efforts au sein d’une même instance pour plus d’efficacité. Dénoncé, il sera arrêté à Caluire, près de Lyon, lors d’une réunion secrète en 1943. Torturé par les Allemands, il meurt le 8 juillet 1943 des suites de ses blessures, dans le train qui le conduit en Allemagne. Jean Moulin est fait officier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret du 1er octobre 1945.

 

Sources :

  • Crédits photographiques : Souvenir Français de Vaucresson et Legs Antoinette Sasse, Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris/Musée Jean Moulin (Paris Musées).
  • Ville de Vaucresson.
  • Comité du Souvenir Français de Vaucresson.
  • Site Chemins de Mémoire, du Ministère des Armées.
  • Site de la Grande chancellerie de la Légion d’honneur : https://www.legiondhonneur.fr/fr
Exposition « Jean MOULIN » à Vaucresson avec le Souvenir Français.

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