Publié le 21 Février 2024

21 février 1944-21 février 2024

En ce jour d’un triste anniversaire, la délégation générale des Hauts-de-Seine rendit un hommage à Spartaco Fontanot, fusillé au Mont-Valérien il y a 80 ans.

Fils d’une famille italienne immigrée en France, il entra jeune adulte, comme beaucoup d’autres de sa génération à cette époque, dans les Francs-Tireurs et Partisans Main-Œuvre Immigrée (FTP-MOI) et participa à de nombreux actes de résistance et d’hostilité à l’égard de l’occupant allemand.

Arrêté en novembre 1943 par les brigades spéciales, interrogé, torturé, incarcéré à Fresnes puis jugé le 18 février 1944 par le tribunal du Gross Paris, il fut conduit au Mont-Valérien et passé par les armes le 21 février 1944 avec 21 de ses camarades dont Missak Manouchian.

Tous figuraient sur la tragique et désormais célèbre « Affiche Rouge » de propagande éditée et placardée par les occupants allemands. Une femme, la seule du groupe, Olga Bancic, fut, elle, décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart.

Dans le prolongement de la cérémonie nocturne au Mont-Valérien et de la veillée autour du cercueil de Missak Manouchian, ne pas rendre hommage par un geste simple mais émouvant à l’un des siens eut été une faute morale et mémorielle.

Merci donc aux membres des comités voisins de Nanterre et leurs porte-drapeaux d’être venus partager cet instant de mémoire malgré la pluie qui d’une certaine façon le sublima alors même que le cercueil de Missak Manouchian quittait la crypte du Mont-Valérien pour rejoindre avec son épouse Mélinée le Panthéon.

 

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts-de-Seine

 

 

Crédits photographiques : Souvenir Français DG 92 – Bouquet déposé sur la tombe d’un fusillé de l’Affiche rouge – Evocation par Claude Guy de Spartaco Fontanot.

21 février 1944-21 février 2024
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21 février 1944-21 février 2024

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Publié le 11 Février 2024

Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.

Découverte de la crypte.

A Bourg-la-Reine, en 1995, l’association des anciens combattants demande à la mairie le déplacement du monument aux morts, pour l’ériger place Condorcet. Mais celle-ci est l’endroit où se déroulent de nombreuses fêtes et accueille souvent un manège. Le maire, Jean-Noël Chevreau, est réticent. Il a surtout l’intuition que le monument n’a pas été placé par hasard et qu’il conviendrait de faire des sondages pour savoir s’il recouvrait quelque chose. Les premiers coups de pioche révèlent une cavité emplie d’eau. Jean-Noël Chevreau : « On m’appelle dans mon bureau. Je confirme mon arrivée. On me prépare loupiote, échelle. Je descends sans autre protection. J'avais de l’eau jusqu’à mi-mollet. Mes souliers de cuir ont été endommagés mais j'étais aux anges de constater que ma prémonition se vérifiait ».

Les ouvriers trouvent ce jour-là toute une série de cercueils murés avec des briquettes, dont certaines sont gravées aux noms des Morts pour la France, et au fond, un squelette qui les attend, sans doute un mort de la guerre 14-18 inhumé à la hâte dans un cercueil en mauvais pin qui s’est dégradé avec les intempéries. Le cadavre est identifié grâce à son bracelet militaire.

Peu à peu la crypte se dévoile : elle sert de lieu de dernier repos de 28 militaires et civils de la Première Guerre mondiale, quatre de la guerre 1939-1945 et un soldat de la guerre d’Algérie. Des travaux de rénovation, entrepris en 2005, permettent d’aménager les lieux et de l’ouvrir aux visiteurs du cimetière.

 

Georges Castanet.

Georges Castanet est l’un des soldats dont le corps a été placé dans la crypte.

Né le 5 juillet 1886 à Verrières-le-Buisson, dans le département voisin de l’Essonne (à l’époque département de la Seine), Georges Castanet est serrurier de profession et célibataire. Il est soldat à la 8e compagnie du 131e régiment d’infanterie. Régiment de la 18e brigade du général Brissé, avec le 113e régiment d’infanterie, il fait partie de la 9e division d’infanterie du général Martin, du 5e corps d’armée du général Micheler et de la IIIe armée du général Sarrail. Il est caserné à Orléans.

Extrait de l’historique du 131e RI : « peu après, le 2 juin, à la suite d’un tir violent de minen, les Allemands exécutent un coup de main. Les vagues arrivent, déferlent avec une violence sauvage : grenadiers, tireurs, terrassiers..., par lignes successives. Un jeune Sous-Lieutenant, Miron de l’Espinay, se porte au secours du poste menacé. Une mêlée terrible s’engage ; les hommes luttent corps à corps avec un acharnement indescriptible. Les grenades éclatent en pluie meurtrière autour du jeune Chef qui se bat furieusement au premier rang. Soudain on le voit porter sa main à son visage et pâlir sans prononcer une parole. Les assaillants déconcertés par cette réplique audacieuse ont évacué les postes envahis et fuient dans une déroute complète. Mais 11 hommes sont tués, 48 sont blessés et le chef est mourant. Cet officier de 18 ans, que tout le monde aimait pour sa bravoure enthousiaste, son cœur ardent et sa nature droite, est décoré sur son lit de mort, le plus jeune Légionnaire de France ».

Le 30 juin 1916, à l’âge de 30 ans, Georges Castanet est tué par balles dans ces mêmes tranchées, secteur de la Fille Morte, au bois de la Chalande dans la Meuse. D’abord inhumé au cimetière militaire du Vallon des Chênes il est réinhumé dans la crypte de Bourg-la-Reine le 10 mai 1922.

 

Sources :

Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.

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