Publié le 25 Novembre 2018

Mobilisation nationale pour la Chapelle de Rancourt.

La Délégation du Souvenir Français des Hauts-de-Seine tient à relayer l’appel national de mobilisation pour la Chapelle de Rancourt.

 

Apprenant le décès de son fils lors de la bataille de la Somme, Madame Du Bos fait le vœu d’élever une chapelle sur son lieu d’inhumation. Aujourd’hui propriété du Souvenir Français, la chapelle de Rancourt-Bouchavesnes nécessite une profonde rénovation. Le 1er novembre 2018, pour le Centenaire de la fin de la Grande Guerre, le Souvenir Français lance une campagne de financement participatif pour transformer cette chapelle en un lieu d’exposition permanente.

 

Le lieutenant Jean Du Bos : un destin exemplaire.

En 1914, quand la Première Guerre mondiale éclate, Jean Du Bos rejoint son régiment d’infanterie. Commencent alors pour lui deux années de combats, marquées par de nombreuses blessures et plusieurs faits d’armes.

Un mois après le début du conflit, des éclats d’obus le blessent au bras et à la cuisse. En mai 1915, pris dans une intense fusillade, il permet le ravitaillement en cartouches et en explosifs de son régiment, qui se bat dans l’Argonne. On écrit de lui qu’il combat avec son revolver à l’avant-garde de ses hommes.  Ses supérieurs louent son sang-froid, son coup d’œil et, c’est plus rare, sa bonne humeur.

A l’hiver 1915, il remarque en avant du front des traces de travaux allemands. Parti en observateur, sans se soucier des balles tirées autour de lui, il étudie le terrain avec ses jumelles jusqu’à ce qu’un projectile le touche en pleine face. La balle traverse le nez : Jean Du Bos rejoint l’arrière. Revenu au front au printemps 1916, dans la Somme, il est tué devant Rancourt le 25 septembre 1916.

Ce village avait une importance stratégique. Occupé par l’armée allemande dès août 1914, il est au cœur de la bataille de la Somme qui commence en juillet 1916. La ligne de front est proche du village, traversé par une route qui constituait, pour les Allemands, un axe de communication indispensable à leur ravitaillement. C’est pour reprendre cette route qu’au cours d’affrontements particulièrement violents, un millier d’hommes meure aux côtés du lieutenant Jean Du Bos.

Une souscription publique pour la construction de la chapelle.

En 1917, la famille du soldat décide d’ériger une chapelle à l’endroit de sa mort en hommage à tous ses camarades tombés au champ d’honneur. Confié à l’architecte Pierre Paquet, la première pierre est posée le 25 septembre 1920 par l’évêque d’Amiens. La chapelle est inaugurée deux ans plus tard par le général Desticker, chef d’état-major du maréchal Foch, en présence de 10 000 personnes. Construite en pierre de taille, la chapelle est située devant la nécropole française, où reposent 8 566 soldats de la bataille de la Somme. Dans la mort comme au combat, Du Bos est à l’avant-garde de ses camarades. Non loin de là ont également été aménagés un petit cimetière militaire britannique, ainsi qu’un cimetière allemand qui abrite plus de 11 000 tombes. La chapelle de Rancourt est donc au cœur de toutes les nationalités qui ont pris part à la bataille de la Somme.

Pour financer le monument, une souscription publique est lancée ; les donateurs peuvent acheter un ex-voto ou un vitrail de la nef. L’opération est étendue aux Etats-Unis, d’où était originaire la mère du lieutenant. Malade, elle mourut avant l’inauguration de la chapelle.

Le tympan du portail d’entrée fait mention de la dédicace à tous les soldats français morts dans les batailles de Picardie pendant la Grande Guerre. Le porche en plein cintre évoque les voûtes des fermes de la région. Dans la nef, de nombreuses plaques de marbre portent les noms des soldats morts au champ d’honneur.

Un financement participatif pour sa transformation.

Depuis 1937, Le Souvenir Français est propriétaire par donation de cette chapelle qui accueille 12 000 visiteurs par an. Dans le cadre du Centenaire de la fin de la Grande Guerre, l’association souhaite transformer la chapelle afin d’en faire un lieu d’exposition permanente consacré à l’histoire religieuse de la Grande Guerre, la sacristie étant maintenue en lieu de recueillement religieux. L’inauguration est prévue en 2022, pour le centenaire de la création de la chapelle.

L’exposition permanente composée de panneaux, de photographies et d’objets d’époque explorera, à travers une scénographie innovante, le rôle joué par toutes les grandes religions et les religieux pendant la Grande Guerre, pour mobiliser les communautés, accompagner les soldats au front, consoler l’arrière et préparer la paix.

Doté d’un comité scientifique réunissant des universitaires spécialisés et bénéficiant du dépôt d’objets de grandes institutions nationales, l’exposition permanente sur l’histoire religieuse de la Grande Guerre achèvera de faire de la chapelle de Rancourt l’un des sites les plus importants pour l’étude et la transmission de l’histoire de la Première Guerre mondiale. Cette réalisation complétera l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO de l’ensemble du site.

Cent ans après sa construction, en partenariat avec la Société Nationale immobilière, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, Le Souvenir Français lance donc une nouvelle souscription publique sous la forme d’un financement participatif sur le site Ulule. Chaque don, sera précieux pour, dans un premier temps, rénover la toiture. Pour un euro versé, la société partenaire verse également un euro.

Pour participer au financement participatif : https://fr.ulule.com/chapelle-rancourt/

Contact : Hugo MARTIN, missions@souvenir-francais.fr 

 

 

 

Sources :

 

  • Site national du Souvenir Français : www.le-souvenir-francais.fr
  • Crédit photographique : archives de la DG 92 du Souvenir Français.

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Publié le 22 Novembre 2018

Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.

En ce début de mois de commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale, notre délégation du Souvenir Français des Hauts-de-Seine et la grande majorité de ses comités ont honoré comme il convenait les soldats de ce terrible conflit et salué la victoire acquise après tant et tant de souffrances. Mais ils ont su également saisir l’occasion de faire connaître mieux encore notre grande association mémorielle, son passé, son présent et ses initiatives d’avenir.

 

Des rencontres que j’ai pu avoir au cours de ces dernières semaines, certaines furent suivies d’actions immédiates notamment à travers de nombreux articles de presse sans équivalent dans le passé.

 

D’autres conduisirent à des échanges prometteurs avec des professeurs et des élèves ou des responsables départementaux (chef de corps des sapeurs pompiers, auditoire d’une table ronde consacrée aux batailles inscrites sur le drapeau de la gendarmerie, directrice d’une médiathèque etc...).

 

Ce qui prouve que le Souvenir Français peut avoir une audience auprès de nouveaux acteurs et sensibiliser au-delà de son cercle habituel.

 

Au total, sans ignorer d’autres initiatives toutes riches en émotions et en symboles, on peut retenir l’hommage rendu à Auguste Thin au cimetière d’Asnières, l’exposition « la guerre est finie » à Châtillon avec notamment les lettres de jeunes écoliers à leurs anciens de 14/18, la remise d’un drapeau de Rhin et Danube au collège Yves du Manoir, à Vaucresson, marqué par une collaboration de 3 comités et la présence de militaires de la BSPP.

 

Mais c’était sans compter sur l’exceptionnelle rencontre des enfants des Poilus de la Grande Guerre, nés en 1919, 1920 et 1921, aujourd’hui en maison de retraite, avec les enfants des classes de Boulogne-Billancourt pour élaborer et présenter une pièce de théâtre.

 

Enfin, après l’inauguration de la tombe de regroupement à Clamart, résultat de 3 ans de travail acharné, la première géolocalisation des tombes dans le département a eu lieu à Levallois-Perret.

 

Sans nul doute, ces exemples résument le Souvenir Français dans sa profondeur : la tombe, la mémoire, la transmission, l’initiative d’avenir.

 

Les photographies ci-dessous représentent :

 

  • Claude Guy à Asnières auprès de la sépulture d’Auguste Thin.
  • Les lettres des jeunes enfants de Chatillon à leurs anciens de 14-18.
  • La remise du drapeau Rhin et Danube à trois collégiens de l’établissement Yves du Manoir de Vaucresson, avec la participation d’Alain Goussard, président du Comité.
  • Théâtre dans une maison de retraite de Boulogne.
  • La tombe de regroupement de Clamart.
  • La géolocalisation des tombes de Morts pour la France à Levallois-Perret.

 

 

 

Claude Guy

Délégué Général

 

 

Sources :

Les photographies ont été prises par des membres du Souvenir Français.

Celles pour Clamart, Levallois et une photographie de Vaucresson sont issues du journal Le Parisien, qui a largement fait écho au travail du Souvenir Français pendant ce mois de commémoration.

Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.
Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.
Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.
Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.
Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.
Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.
Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.
Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.
Le Souvenir Français des Hauts-de-Seine sur tous les fronts.

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Publié le 15 Novembre 2018

Crédit photographique : Serge Guével.

Crédit photographique : Serge Guével.

À l’initiative d’une professeure du plus grand établissement scolaire privé de France, s’est déroulée le 12 novembre 2018 une cérémonie d’hommage aux élèves et professeurs morts dans les conflits du siècle dernier.

Auparavant, votre délégué général a remis un drapeau de Rhin et Danube à la garde de trois élèves qui le portent à tour de rôle avec fierté. Le comité d’Antony a veillé avec les organisateurs de l’Institution à la préparation de cette cérémonie qui a fait une place remarquée à l’évocation de plusieurs destins individuels, l’appel aux morts suivi d’une vibrante Marseillaise portée par les notes puissantes et émouvantes du clairon. Une assistance nombreuse et silencieuse a partagé cet hommage inédit.

 

Claude Guy

Délégué Général des Hauts-de-Seine.

Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.
Crédits photographiques : Serge Guével.

Crédits photographiques : Serge Guével.

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Publié le 13 Novembre 2018

A Châtillon, la guerre est finie. Exposition.

A Châtillon, du 2 au 22 novembre, une exposition se tient à la Folie Desmares (13, rue de la Gare) : « La guerre est finie ! »

 

À l’occasion de la commémoration du centenaire de l’armistice de la Première Guerre Mondiale signé le 11 novembre 1918, la Ville de Châtillon et le Souvenir Français proposent une exposition à la Folie Desmares.

 

La genèse du conflit, la guerre au quotidien sur le front et à l’arrière, le courage  des soldats, les armes, le matériel militaire seront présentés au travers de  témoignages, d’objets et de photographies pour mieux comprendre ce que fut ce terrible conflit et la joie manifestée lors de la fin des hostilités.

 

Avec le Souvenir Français, les enfants de l’école Joliot-Curie ont préparé cette exposition en réalisant une lettre aux Poilus, une maquette d’avion comme celui de l’aviateur Roland Garros et un champ de bleuets. La chorale de l’école Gambetta participera à la commémoration officielle du 11 novembre.

 

Une exposition à ne pas manquer pour comprendre, se souvenir et ne pas oublier.

 

Du lundi au vendredi de 14h à 18h.

Samedi et Dimanche de 10h à 19h

Entrée libre

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Publié le 7 Novembre 2018

Soldats du 101e RI de Courbevoie.

Soldats du 101e RI de Courbevoie.

« Et c’est fini…

Voici la feuille blanche sur la table, et la lampe tranquille, et les livres… Aurait-on jamais cru les revoir, lorsqu’on était là-bas, si loin de sa maison perdue ?

On parlait de sa vie comme d’une chose morte, la certitude de ne plus revenir nous en séparait comme une mer sans limites, et l’espoir même semblait s’apetisser, bornant tout son désir à vivre jusqu’à la relève. Il y avait trop d’obus, trop de morts, trop de croix ; tôt ou tard notre tour devait venir.

Et pourtant c’est fini…

La vie va reprendre son cours heureux. Les souvenirs atroces qui nous tourmentent encore s’apaiseront, on oubliera, et le temps viendra peut-être où, confondant la guerre et notre jeunesse passée, nous aurons un soupir de regret en pensant à ces années-là.

Je me souviens de nos soirées bruyantes, dans le moulin sans ailes. Je leur disais : « Un jour viendra où nous nous retrouverons, où nous parlerons de nos copains, des tranchées, de nos misères et de nos rigolades… Et nous dirons avec un sourire : « c’était le bon temps ! »

Avez-vous crié, ce soir-là, mes camarades ! J’espère bien mentir, en vous parlant ainsi. Et cependant…

C’est vrai, on oubliera. Oh ! Je sais bien, c’est odieux, c’est cruel, mais pourquoi s’indigner : c’est humain… Oui, il y aura du bonheur, il y aura de la joie sans vous, car, tout pareil aux étangs transparents dont l’eau limpide dort sur un lit de bourbe, le cœur de l’homme filtre les souvenirs et ne garde que ceux des beaux jours. La douleur, les haines, les regrets éternels, tout cela est trop lourd, tout cela tombe au fond…

On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L’image du soldat disparu s’effacera lentement dans le cœur consolé de ceux qu’ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.

Non, votre martyre n’est pas fini, mes camarades, et le fer vous blessera encore, quand la bêche du paysan fouillera votre tombe.

Les maisons renaîtront sous leurs toits rouges, les ruines redeviendront des villes et les tranchées des champs, les soldats victorieux et las rentreront chez eux. Mais Vous ne rentrerez jamais.

C’était le bon temps.

Je songe à vos milliers de croix de bois, alignées tout le long des grandes routes poudreuses, où elles semblent guetter la relève des vivants, qui ne viendra jamais faire lever les morts. Croix de 1914, ornées de drapeaux d’enfants qui ressembliez à des escadres en fête, croix coiffées de képis, croix casquées, croix des forêts d’Argonne qu’on couronnait de feuilles vertes, croix d’Artois, dont la rigide armée suivait la nôtre, progressant avec nous de tranchée en tranchée, croix que l’Aisne grossie entraînait loin du canon, et vous, croix fraternelles de l’arrière, qui vous donniez, cachées dans le taillis, des airs verdoyants de charmille, pour rassurer ceux qui partaient. Combien sont encore debout, des croix que j’ai plantées ?

Mes morts, mes pauvres morts, c’est maintenant que vous allez souffrir, sans croix pour vous garder, sans cœur pour vous blottir. Je crois vous voir rôder, avec des gestes qui tâtonnent, et chercher dans la nuit éternelle tous ces vivants ingrats qui déjà vous oublient.

Certains soirs, comme celui-ci, quand, las d’avoir écrit, je laisse tomber ma tête dans mes deux mains, je vous sens tous présents, mes camarades. Vous vous êtes tous levés de vos tombes précaires, vous m’entourez, et dans une étrange confusion, je ne distingue plus ceux que j’ai connu là-bas de ceux que j’ai créé pour en faire les humbles héros d’un livre. Ceux-ci ont pris des souffrances des autres, comme pour les soulager, ils ont pris leur visage, leurs voix, et ils se ressemblent si bien, avec leurs douleurs mêlées, que mes souvenirs s’égarent et que parfois, je cherche dans mon cœur désolé, à reconnaitre un camarade disparu, qu’une ombre tout semblable m’a caché.

Vous étiez si jeunes, si confiants, si forts, mes camarades : oh ! Non, vous n’auriez pas dû mourir… ».

 

 

Source :

Les Croix de Bois, de Roland Dorgelès, Albin Michel, 1919.

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