Publié le 25 Juillet 2010

 

Mémorial de l’escadrille Lafayette à Marnes-la-Coquette.

 

Après avoir évoqué les journées patriotiques et les associations américaines, voici une présentation des trois principaux monuments américains situés dans les Hauts-de-Seine :

 

  • - Le Mémorial de l’Escadrille Lafayette.
  • - Le Mémorial de l’American Legion à Neuilly-sur-Seine.
  • - Le cimetière américain de Suresnes.

 

 

Le Mémorial de l’escadrille Lafayette.

 

L’escadrille Lafayette a fait l’objet d’un article sur ce site, le 17 décembre 2008. Quant au mémorial, il est imaginé par le pilote Edgard Guerard Hamilton. D’abord, il aide les Alliés à localiser les corps de ses compagnons abattus pendant la guerre. Ensuite, pensant qu’un endroit où reposeraient tous ses anciens compagnons d’armes serait le meilleur des hommages, il commence une campagne de souscription. Des familles comme les Prince, les Chapman, les Vanderbilt ou encore les Hoskier participent au financement. Mais le plus généreux donateur est l’avocat américain installé à Paris, William Nelson Cromwell. Ce dernier ajoute à cette action, la supervision de la construction et est également à l’origine de la fondation du Mémorial de l’escadrille Lafayette, qu’il dote d’une bourse d’un million de dollars.

 

Le 4 juillet 1928 – Independance Day – le monument est inauguré en présence du maréchal Foch, du ministre de la Guerre Paul Painlevé et de l’ambassadeur des Etats-Unis en France, Myron T. Herrick. Sur le monument, et dans la crypte, figurent les noms et les restes de 68 pilotes morts au combat ainsi que les sépultures des commandants français : le général Brocard et le lieutenant-colonel Georges Thenault.

 

En date du 29 mai 2010, Charles H. Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en France a prononcé ces mots : « Il y a des hommes que rien n’arrête, qui traversent des océans au nom d’une cause pour laquelle ils ont accepté de donner leur vie. Car rien n’obligeait ces jeunes Américains de la future Escadrille La Fayette à revêtir l’uniforme français pour combattre un adversaire qui n’était pas encore en guerre contre les Etats-Unis. Rien, sinon une soif intarissable de liberté, celle-là même qui avait poussé des millions d’individus longtemps avant eux à faire le voyage dans le sens inverse en quête de leur rêve américain. »

 

 

Le Monument de l’American Legion à Neuilly-sur-Seine.

 

 Z - Neuilly - American Legion 002

 

 

Comme on l’a vu dans l’article précédent, l’American Legion est créée par des vétérans américains de la Première Guerre mondiale, à leur retour d’Europe.

 

Le guide de l’association raconte les débuts et l’importance de la France dans cette constitution (la 1ère section de l’association est d’ailleurs celle de Paris) : « un groupe de vingt officiers qui ont servi dans les forces expéditionnaires américaines (A.E.F.) en France pendant la Première Guerre Mondiale est désigné avec la création de l’American Legion. Le quartier général de l’A.E.F. a demandé à ces officiers de suggérer des idées pour améliorer le moral des troupes. Un officier, le lieutenant colonel Theodore (Ted) Roosevelt Jr., a proposé une organisation de vétérans. En 1919, ce groupe a formé un comité provisoire et a choisi plusieurs centaines de militaires qui avaient la confiance et le respect de l’armée entière. Quand la première réunion d’organisation a eu lieu à Paris en mars 1919, plusieurs centaines d’officiers et soldats étaient présents. La réunion, connue sous le nom de premier Caucus de Paris, a adopté une constitution provisoire et le nom « The American Legion ». Elle a également choisi un comité de direction pour terminer les travaux de l’organisation. Elle a considéré chaque soldat de l’A.E.F. comme membre de l’American Legion. Le comité de direction a nommé un sous-comité pour organiser les vétérans aux Etats-Unis. L’American Legion a tenu un deuxième comité d’organisation à St Louis, Missouri, en mai 1919. »

 

Autour de l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine (fondé en 1906), entre 1914 et 1918 viennent se greffer de nombreuses organisations et associations. Les dons de l’Amérique à la France au combat sont tels que les ambassades respectives doivent monter des dispositions spécifiques. En juin 1937, la municipalité de Neuilly-sur-Seine offre à l’American Legion l’emplacement pour édifier le monument, financé par une souscription. Inauguré en 1939, celui-ci contient de nombreuses urnes pour recevoir les restes des membres de l’association ou d’anciens combattants. Sur les panneaux de marbre sont inscrits plusieurs centaines de noms.

 

 

Le cimetière américain de Suresnes.

 

 Z - Suresnes Cemetery - Defense

 

Le cimetière américain de Suresnes a été créé en 1917, par le Graves Registration Service of the Army Quartermester Corps. Son implantation en Région parisienne est due à la proximité des hôpitaux. Généralement, les cimetières militaires, et surtout ceux de la Première Guerre mondiale, étant plutôt placés près des champs de batailles.

 

Sur un peu plus de 3 hectares, le cimetière compte 1.541 tombes de militaires américains morts entre 1917 et 1918, que ce soit à l’occasion des combats ou de maladies, comme la grippe espagnole (d’ailleurs, sept infirmières y sont également enterrées). Un « mur des disparus » évoque la mémoire de 974 hommes disparus au combat, que ce soit en mer, sur terre ou dans les airs. Le cimetière est inauguré par le président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, en 1919, le jour du Memorial Day. On doit la chapelle à l’architecte Charles Adams Platt.

 

Après le Seconde Guerre mondiale, 24 soldats inconnus morts entre 1944 et 1945 sont disposés dans ce cimetière. Le général Marshall, alors président de l’American Battle Monuments Commission, vient consacrer cette partie en 1952.

 

 

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Publié le 4 Juillet 2010

Général Forget (D) - André Labour, DG SF 92 (G)

 

Le général de corps aérien, Michel Forget (à gauche) et André Labour, Délégué général du Souvenir Français des Hauts-de-Seine – Mémorial de l’Escadrille Lafayette – Marnes-la-Coquette.

 

Le 19 octobre 1781, les troupes dirigées par le général Washington remportent une éclatante victoire sur les 6.000 soldats britanniques de Lord Cornwallis, retranchés dans les places fortes de Yorktown et de Gloucester. Dans l'armée du général de la toute jeune nation des Etats-Unis d’Amérique se trouvent les hommes du marquis de Lafayette. L’armée du Roi de France est dirigée par le comte de Rochambeau. C’est là l’une des premières opérations militaires combinées (infanterie, cavalerie, artillerie et marine) et elle marque indélébilement l’amitié entre la France et les Etats-Unis.

 

A l’occasion des conflits du 20ème siècle, cette amitié sera toujours renforcée. C’est pourquoi, le Souvenir Français des Hauts-de-Seine tient tout particulièrement à fêter chaque année le Memorial Day aux côtés de représentants civils et militaires de la république américaine. Retrouvez toutes les photographies de l’événement dans l’album intitulé : « 2010-05-29, Memorial Day ».

 

 

1 – Journées patriotiques aux Etats-Unis.

 

Les journées patriotiques aux Etats-Unis relatives à des commémorations militaires et/ou politiques sont celles-ci :

 

- 4 juillet : Independance Day : célébration de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique (1776).

 

- Dernier lundi de mai : Memorial Day : cette journée est dédiée aux citoyens des Etats-Unis morts pour la patrie. Jour de congé officiel, d’abord appelé Decoration Day (en l’honneur des hommes et femmes qui donnèrent leur vie pour la nation pendant la Guerre de Sécession – 1861-1865), le terme Memorial, plus rassembleur (la première appellation n’étant que peu fêtée par les états du Sud) apparaît à la fin du 19ème siècle. Peu à peu, cette commémoration s’élargit et depuis la Première Guerre mondiale, elle s’adresse à tous les morts pour la patrie des Etats-Unis. Pour des raisons pratiques, et principalement en-dehors des Etats-Unis, elle est souvent fêtée plutôt le dernier week-end du mois de mai. A cette occasion, le président américain se rend au cimetière militaire d’Arlington en Virginie et des défilés et commémorations se déroulent partout dans le pays et à chaque lieu glorifiant des faits d’armes américains. Ainsi dans le département des Hauts-de-Seine sont concernés : le Mémorial de l’Escadrille Lafayette et le cimetière américain de Suresnes.

 

- 11 novembre : le 11 novembre se déroule la journée des anciens combattants américains ; elle est appelée Veterans’ Day.

 

 

2 – Associations patriotiques.

 

Les associations patriotiques américaines sont très nombreuses. Il serait vain de les citer toutes. Voici les plus connues :

 

  • - American Legion : créée à la fin de la Première Guerre mondiale par des vétérans, l’American Legion est une association patriotique qui compte dans ses rangs près de trois millions de membres, répartis dans plus de 15.000 posts (sections). Elle œuvre pour l’entraide entre anciens combattants et leurs familles, la revalorisation des pensions, la couverture médicale et le système de santé. Elle intervient dans l’éducation, grâce au financement d’écoles, de bourses, et d’aides diverses. Elle est également un groupe de pression important, dans une mouvance conservatrice.

 

  • - The Veterans of Foreign Wars of the United States (VFW) : organisation officielle de veterans de l’Armée américaine. Pour en faire partie, il faut non seulement être citoyen des Etats-Unis et également avoir servi dans l’armée dans un corps expéditionnaire à l’étranger durant un conflit, et avoir reçu une médaille ou un ruban. Forte de près de 1,5 millions de membres, la VFW possède plusieurs posts dans les Hauts-de-Seine, entre autres sur la commune d’Issy-les-Moulineaux. L’association récolte de l’argent pour aider des œuvres sociales et éducatives, dans le but de soutenir les anciens combattants.

 

  • - L’AMVETS ou American Veterans : formée par des vétérans de la Seconde Guerre mondiale, elle travaille pour améliorer le quotidien des anciens combattants, notamment dans le cadre des systèmes de santé. De plus en plus, elle s’ouvre aux anciens combattants des récents conflits. Active dans le lobbying politique, l’association regroupe également des sections de mères, filles ou sœurs de vétérans, de même que pour les pères, frères et fils.

 

  • - L’American Overseas Memorial Day Association (AOMDA) : chargée de célébrer le Memorial Day à l’étranger. L’association a été créée en 1920 (reconnue d’utilité publique en 1952) dans le but de perpétuer la mémoire des Américains et Américaines morts pour la liberté et enterrés en dehors des Etats-Unis. Son action concerne les lieux connus, mais aussi les tombes et monuments isolés. Ainsi, ils sont au nombre de 183 et se trouvent sur 123 communes en France, 12 en Suède, 120 au Danemark et le même nombre en Norvège. Un peu partout l’association travaille en étroite collaboration avec les ambassades américaines, de même qu’avec les consulats et les représentations de l’American Legion.

 

  • - L’American Battle Monuments Commission (ABMC) : il ne s’agit pas à proprement parler d’une association mais de l’agence officielle du gouvernement américain en charge de l’entretien des cimetières et monuments militaires des Etats-Unis à l’étranger. Ceux-ci se trouvent aussi bien en France, qu’en Angleterre ou en Belgique, mais aussi en Tunisie, aux Philippines ou encore en Italie ou au Mexique. Bénéficiant généralement de l’extra-territorialité, ces monuments et cimetières comprennent près de 94.000 tombes et rappellent le souvenir de plus de 125.000 disparus. En France, les cimetières américains sont situés dans les lieux suivants :

 

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    • - Aisne-Marne Cemetery, à Belleau (Bois-Belleau) dans le département de l’Aisne (2.289 tombes de militaires américains morts pendant la Première Guerre mondiale).
    • - Brittany American Cemetery, sur la commune de Saint-James, dans la Manche (4.410 tombes – combats de la bataille de Normandie en 1944).
    • - Epinal American Cemetery, dans le département des Vosges (5.225 tombes – combats de 1944-1945).
    • - Lorraine American Cemetery and Memorial, situé sur la commune de St-Avold en Moselle. L’un des plus grands cimetières américains de 1944-45 en Europe avec plus de 10.500 tombes individuelles (et une plaque rappelant le sacrifice de 444 disparus, « missing in action »).
    • - Meuse-Argonne Cemetery and Memorial, placé sur la commune de Romagne-sous-Montfaucon (Meuse). Là sont enterrés plus de 14.500 militaires américains tués au cours des combats dans ce secteur, au cours d’une année (fin 1917 – fin 1918). Une stèle rappelle aussi la mémoire de soldats tués en 1918-1919 lors d’une expédition dans le nord de la Russie (devenue bolchévique).
    • - Normandy, l’un des cimetières américains les plus célèbres de France et du monde (Il faut sauver le soldat Ryan). Il contient les restes de près de 10.000 américains, dont Théodore Roosevelt Junior, fils aîné du président Théodore Roosevelt (1858-1919) mort d’une crise cardiaque sur le front normand en 1944 (il était également vétéran de la Première Guerre mondiale).
    • - Oise-Aisne Cemetery and Memorial, sur la commune de la Fère-en-Tardenois (Aisne). Il comprend les restes de 6.018 victimes américaines des offensives de 1918 dans le secteur.
    • - Rhone Cemetery and Memorial. Le site de Draguignan dans le Var a été retenu car placé sur la route empruntée par la 7ème Armée US dans sa conquête du territoire français sur les Allemands en 1944. Le cimetière présente 861 tombes individuelles.
    • - Somme ; cimetière situé sur le territoire de Bony dans l’Aisne et qui contient 1.844 tombes individuelles et une stèle portant mention de 333 disparus (combats de 1918).
    • - Saint-Mihiel, dans le département de la Meuse, près de Verdun. Théâtre de combats d’une férocité et d’une ampleur inouïes, Saint-Mihiel représente l’une des victoires majeures de l’Armée américaine pendant la Première Guerre mondiale (réduction du « saillant de Saint-Mihiel). 4.153 tombes individuelles y sont placées.
    • - Suresnes American Cemetery and Memorial. Ce cimetière est présenté dans le cadre du second volet de cette étude.

 

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