Un nom.
Malakoff, c’est d’abord un nom. Celui bien entendu de cette commune, de plus de 30.000 habitants, chef-lieu de canton, dépendant de l’arrondissement d’Antony, dans le département des Hauts-de-Seine. Mais ce nom provient d’une puissante construction, qui défendait la ville de Sébastopol, en Crimée (presqu’île du sud de l’Ukraine, sur la rive nord de la Mer Noire), et qui fut prise d’assaut par les troupes françaises du maréchal de Mac-Mahon.
Cet exploit militaire reçut un écho particulièrement fort en métropole. En 1868, le fait de donner ce nom à une commune est évoqué. En 1883, un décret signé par le président de la République, Jules Grévy, officialise la séparation des communes de Vanves et de Malakoff.
La Guerre de Crimée, qui se déroula entre 1854 et 1855, opposa d’un côté les Russes, aux Turcs, avec pour alliés la Grande-Bretagne, le Piémont et la France. La Guerre de Crimée fut un épisode de la Question d’Orient qui agita l’Europe de l’Est à partir de la fin du 18ème siècle. L’Empire ottoman, reculant au profit de l’émergence de nationalismes – et de l’indépendance – de plusieurs pays, comme le Monténégro, la Serbie, la Grèce – se trouva au centre d’un jeu diplomatique particulièrement serré où les grandes puissances occidentales se firent face afin de tirer profit de la situation. Ainsi, la Roumanie obtint son indépendance à l’issue de la Guerre de Crimée.
Cette guerre de Crimée opposa la Russie, qui avait des visées sur le détroit des Dardanelles et du Bosphore, à la Turquie et ses alliés. Et la France y envoya une armée, sur le modèle de l’Armée d’Afrique, avec pour résultats, des victoires militaires telles que Sébastopol, mais peu en matière de territoires.
Carrés militaires.
Le cimetière de Malakoff comporte deux carrés militaires. Le premier est celui relatif à la Seconde Guerre mondiale, et aux guerres d’Indochine et d’Algérie où sont disposées 41 tombes, qui viennent d’être repeintes et réhabilitées. On peut par exemple nommer : Paul Besançon (1916-1944) ; Georges Lafon (1912-1943) ; Alexandre Bertet (1912-1943) ; Joseph Roumy (1913-1940) ; Serge Wibrate (1928-1944) et Maurice Wibrate (1925-1947) ; René Berger (1936-1957)…
Le second carré militaire est dédié à la Première Guerre mondiale. Le nombre de sépultures est de 120. Quelques noms : Marcel Vannier, du 230ème R.I., tué à Challerange, en 1918 ; Jean Lefaure, tué le 28 août 1914, à l’âge de 21 ans ; Léon Callais, de la 10ème Section de C.O.A., mort pour la France le 9 septembre 1918 ; Albert Perthuis, du 4ème Zouaves, tué le 1er juin 1918 ; André Dubreucq, tué le 24 octobre 1918. Enfin, une stèle commémore la mémoire de Gustave Durassie (1887-1986), lieutenant au 95ème R.I., combattant à Fleury-sous-Douaumont en 1916, maître imprimeur à Malakoff, président national de l’association « Ceux de Verdun » de 1951 à 1974, commandeur de la Légion d’honneur.
Retrouvez les photographies des carrés militaires de Malakoff dans l’album intitulé : « Carrés militaires ».