Publié le 29 Avril 2011
Culture d’Arme, traditions, mémoire, rayonnement, promotion de l’esprit de défense et renforcement du lien Armées-Nation sont des éléments vitaux pour l’Infanterie française et c’est pourquoi l’Association Nationale des Réservistes de l’Infanterie (ANORI) leur consacre une attention toute particulière et, notamment, s’attache à la réouverture du Musée de l’Infanterie dans les meilleurs délais. Il s’agit de maintenir cette mission dans la partie supérieure de la pile des dossiers à traiter et d’assurer cette réouverture dans de bonnes conditions, propres à faire de ce Musée prestigieux un pôle d’attraction des Fantassins, de tous les soldats et de tous les citoyens et des amis de la France. Même si la préparation de cette opération d’importance ne défraye pas la chronique, les études préparatoires (hélas, non effectuées avant la fermeture du Musée de Montpellier, alors que l’anticipation et la planification sont des éléments essentiels pour une telle réalisation, comme pour toute opération militaire) sont en cours et progressent.
Un projet ambitieux.
Le ministère de la défense et les collectivités territoriales d’Alsace travaillent à la création d’un «équipement culturel de qualité à thème militaire dans un site d’exception autour d’un ambitieux projet : l’implantation des collections du Musée de l’Infanterie dans la place forte de Neuf-Brisach». Sous la présidence de M. Éric Straumann, député du Haut-Rhin, une commission scientifique et technique a élaboré un «document d’orientation scientifique et culturel du futur équipement muséographique, patrimonial et touristique de Neuf-Brisach», dans la perspective de «créer un lieu de culture, de rencontres et d’échanges entre le monde civil et le monde militaire».
Neuf-Brisach au cœur de l’Alsace et dans un environnement fantassin
La ville de Neuf-Brisach est située au cœur de l’Alsace, à 15 km de Colmar, à moins de 5km de la frontière avec l’Allemagne, à mi-chemin entre Bâle et Strasbourg. Elle est connue pour la place-forte construite par Vauban, qui a été inscrite au patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO. Elle se trouve aussi au sein d’un ensemble militaire avec la proximité du 152ème Régiment d’Infanterie à Colmar, du 35ème Régiment d’Infanterie à Belfort, du 1er Régiment de Tirailleurs à Epinal, du Régiment de Marche du Tchad à Meyenheim et de la Brigade franco-allemande à Müllheim (Allemagne) et également de hauts lieux de guerre, tels que le Vieil Armand (Hartmannswillerkopf) et le Linge. C’est dans la caserne Suzonni, dernière caserne restante de celles construites à Neuf-Brisach, que doivent être présentées les collections du Musée de l’Infanterie.
Un ensemble muséal très complet.
Dans le projet, il s’agit de faire plus qu’un musée. L’idée est d’avoir un ensemble avec la ville de Neuf-Brisach, la place forte de Vauban et le fonds patrimonial de l’Infanterie. Il comprendrait un pôle d’information sur le patrimoine des sites militaires, un centre d’interprétation de la fortification, une exposition permanente des collections et des expositions temporaires autour de la vie du Fantassin. Une revalorisation du centre historique que constitue la ville serait aussi de nature à attirer le public.
Il est également prévu d’établir un lien avec l’Université par la création d’un centre d’études et d’histoire du soldat, avec le fonds documentaire de l’Ecole de l’Infanterie. Pour les concepteurs du projet, il s’agit de constituer un fil conducteur du Musée avec l’Infanterie, vue comme l’expérience du soldat, avec sa vie quotidienne, la conscription, la présentation de l’Armée d’Afrique et aussi celle de la place-forte de Neuf-Brisach.
Attirer le public et répondre à ses attentes.
La muséographie proposée veut répondre aux attentes de tous les publics, à savoir « assister à des démonstrations, pouvoir toucher, faire soi-même, rechercher l’émotion, de sens et de découverte, lire moins, découvrir plus, avec différents niveaux de lecture, offrir l’opportunité d’une découverte partagée en famille ou entre amis, proposer du ludique, du divertissement ». Les locaux devraient comprendre l’accueil, avec boutique et commodités, l’espace de l’exposition permanente, l’espace des expositions temporaires, l’espace pédagogique, le centre de documentation, la salle de conférence, le point de restauration rapide, ainsi que l’entrepôt des réserves, l’atelier technique et les bureaux, soit en tout 5.700 mètres carrés dont 4.000 ouverts au public. Le coût de l’ensemble serait de l’ordre de 27 millions d’euros pour l’investissement, le futur budget de fonctionnement devant être pris en charge par le ministère de la Défense.
Une mission pour les Fantassins : œuvrer pour le nouveau Musée de l’Infanterie.
Comme on le voit, il s’agit bien d’un projet ambitieux qu’il convient de saluer et, en particulier, la volonté affirmée des collectivités territoriales d’Alsace, avec la participation du ministère de la Défense. L’ANORI se réjouit de voir la réouverture du Musée de l’Infanterie (en insistant pour qu’il conserve « Infanterie » dans son nom) s’annoncer sous de bons auspices, même si les délais apparaissent être bien trop longs. Il est, en effet, nécessaire d’insister aussi pour que cette réouverture intervienne en 2014, coïncidant ainsi avec le 100ème anniversaire du début de la Grande Guerre 1914-1918, conflit marqué essentiellement par l’affrontement des infanteries, et avec l’inauguration de la rénovation du site de l’Hartmannswillerkopf, haut lieu de l’Infanterie. En tout cas, en attendant sa réouverture, il convient d’entretenir la pérennité du Musée de l’Infanterie dans les esprits et d’assurer une communication et une présence du Musée durant toute la période de préparation et de réalisation par des communiqués, des publications, des expositions temporaires et itinérantes sur toute la France, etc. Pour sa part, l’ANORI présente en ligne sur son site (http://anorinfanterie.free.fr) une visite virtuelle de l’ancien musée sous le titre « Fenêtre sur le Musée de l’Infanterie » et ne manque pas une occasion de parler du futur Musée. Les Fantassins doivent agir en faveur de leur Musée et l’ANORI sera toujours en pointe pour atteindre le but fixé, fidèle à sa devise : Pour l’Infanterie, toujours en avant !
Lieutenant-colonel (h) Patrice FICHET
Président de l’ANORI – Président du Comité du Souvenir Français de Colombes.
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