Publié le 28 Novembre 2020

En ce 26 novembre 2020.

En ce soir du 26 novembre 2020, sous l’Arc de Triomphe, le traditionnel ravivage de la Flamme par le Souvenir Français s’est déroulé sans pluie, ce qui est rare, sans un souffle de vent, ce qui est également peu fréquent et sous un ciel d’encre seulement éclairé par la lune qui d’heure en heure s’arrondit pour atteindre sa plénitude.

Tandis qu’une grue aux couleurs du drapeau national surplombe certains bâtiments, les Champs Elysée bordés par deux haies de guirlandes rouges qui donnent un cadre et une profondeur à la plus belle avenue du monde, sont délaissés en cette période où la Covid sévit encore.

Enfin, la Flamme de la tombe du soldat Inconnu semble être plus que jamais celle de l’espérance.

C’est donc dans cette ambiance propice à la réflexion, à une vision intime du souvenir et de la mémoire que le sacrifice de ceux de 14 et des autres conflits plus récents jusqu’à ceux d’aujourd’hui fut honoré.

La ministre déléguée auprès de la ministre des Armées présidait cette cérémonie accompagnée d’élus de la Nation et de la ville, du Conseil d’administration de notre association mémorielle, des acteurs du siège, de membres de la délégation générale de Paris, d’une bonne dizaine de drapeaux et des responsables du comité de Sciences Po Paris.

Cette cérémonie très particulière ponctuait la non moins inédite assemblée générale 2020 et le vœu très émouvant de Francis Simon par deux fois accompli cette année avec en particulier l’entrée de Maurice Genevoix et du courage français au Panthéon.

 

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine.

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Publié le 11 Novembre 2020

11 novembre 1920 – Le cercueil du soldat inconnu est transporté sous l’Arc de Triomphe (© Gallica – BNF).

11 novembre 1920 – Le cercueil du soldat inconnu est transporté sous l’Arc de Triomphe (© Gallica – BNF).

 

Maurice Genevoix – Ceux de 14 : « Notre guerre… Vous et moi, quelques hommes, une centaine que j’ai connus. En est-il donc pour dire : « La guerre est ceci et cela » ? Ils disent qu’ils comprennent et qu’ils savent ; ils expliquent la guerre et la jaugent à la mesure de leurs débiles cerveaux.

On vous a tué, et c’est le plus grand des crimes. Vous avez donné votre vie, et vous êtes les plus malheureux. Je ne sais que cela, les gestes que nous avons faits, notre souffrance et notre gaîté, les mots que nous disions, les visages que nous avions parmi les autres visages, et votre mort.

Vous n’êtes guère plus d’une centaine, et votre foule m’apparaît effrayante, trop lourde, trop serrée pour moi seul. Combien de vos gestes passés aurai-je perdus, chaque demain, et de vos paroles vivantes, et de tout ce qui était vous ? Il ne me reste plus que moi, et l’image de vous que vous m’avez donnée.

Presque rien : trois sourires sur une toute petite photo, un vivant entre deux morts, la main posée sur leur épaule. Ils clignent des yeux, tous les trois, à cause du soleil printanier. Mais du soleil, sur la petite photo grise, que reste-t-il ? »

 

11 novembre 2020, Maurice Genevoix (1890-1980) – lieutenant au 106e RI, blessé gravement aux Eparges en 1915, écrivain, prix Goncourt, académicien, secrétaire perpétuel de l’Académie française de 1958 à 1973 – entre au Panthéon. « Au moment où les voix des Poilus se sont éteintes pour toujours il est incompréhensible que « Ceux de 14 » ne figurent pas au Panthéon. Ils en franchiront tous le seuil avec leur porte-voix que fut Maurice Genevoix » a écrit Emmanuel Macron, président de la République.

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Publié le 8 Novembre 2020

Une voiture remorque colombophile de l’Armée d’Orient en juin 1917. Sortie pour l'entraînement quotidien. Droits : Vardar Izvor (ECPAD).

Une voiture remorque colombophile de l’Armée d’Orient en juin 1917. Sortie pour l'entraînement quotidien. Droits : Vardar Izvor (ECPAD).

De l’efficacité des pigeons.

Au moment du conflit franco-prussien de 1870-1871, des pigeons permettent des communications entre le gouvernement en exil à Tours (puis Bordeaux) et la capitale. A la suite de cette expérience, l’armée française décide de créer deux centres d’instruction de colombophilie militaire à Coëtquidan et à Montoire.

Dès le début de la Première Guerre mondiale, les troupes se déplacent sur des grandes distances, notamment grâce au train. Mais il n’est pas rare que des unités soient isolées. Comment envoyer des messages ? Le téléphone existe bien, mais il nécessite une installation de milliers de piquets et coûte de nombreuses vies humaines : les téléphonistes sont des cibles privilégiées pour des tireurs isolés !

Alors, et c’est vrai pour l’ensemble des belligérants, les pigeons voyageurs sont largement utilisés. Ils sont transportés dans des unités mobiles de campagne, des camions spéciaux, comme cela est montré sur la photographie, qui se déplacent au gré des besoins sur les différents fronts. Mais les pigeons peuvent également être lancés depuis des avions ou des navires. Au total, plus de 60.000 pigeons seront mobilisés pendant la Première Guerre mondiale.

Les pigeons ont leur reconnaissance officielle. Ils sauvent des milliers de soldats en prévenant d’une attaque imminente ou en transmettant l’ordre à une unité de changer de direction afin de ne pas tomber dans une embuscade. Certains pigeons deviennent des héros comme Vaillant, dernier pigeon du fort de Vaux en juin 1916, qui transmet un ultime message du commandant Raynal : « Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite toute communication optique par Souville, qui ne répond pas à nos appels. C’est mon dernier pigeon ». Selon les versions, le pauvre animal, intoxiqué par les gaz, mourra juste après avoir délivré son message, ou plus paisiblement en 1929, année de la disparition du commandant Raynal !

 

La réaction ennemie.

Dans les zones occupées, les Allemands interdisent aux civils de lâcher des pigeons. Cela est régulièrement rappelé dans les journaux, et les peines peuvent aller jusqu’à la mort : « les personnes qui trouveraient des pigeons voyageurs sont tenues de les remettre à l’autorité militaire, faute de quoi elles seront suspectées d’espionnage et s’exposeront à des poursuites ; les infractions commises par négligence seront punies d’un emprisonnement pouvant atteindre 3 ans ou d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 10.000 marks ».

 

Des monuments.

Il existe au moins deux monuments à la gloire des pigeons voyageurs et de leur rôle pendant le premier conflit mondial : l’un est situé dans le parc Astrid à Charleroi en Belgique ; le second près du zoo de Lille.

Aujourd’hui, l’armée de terre a conservé une tradition de colombophilie, et possède un musée dédié à l’animal et à ses apports, situé au Mont Valérien, dans l’enceinte de la caserne du 8e régiment de transmissions. On peut y voir différents panneaux retraçant l’histoire de l’armée et de ses pigeons, de même que certains spécimens dont le fameux Vaillant, ainsi que sa distinction.

 

 

 

MUSÉE COLOMBOPHILE MILITAIRE : Mont Valérien - 92150  Suresnes.

 

 

Sources :

 

  • Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.
  • Fonds ECPAD.
  • Jean-Michel Derex, Le pigeon Vaillant, héros de Verdun, Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2016, 32 
  • Jacques Ancel : Les travaux et les jours de l’Armée d’Orient, Paris, 1921.

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