Publié le 27 Août 2017

Chatenay-Malabry : un adhérent mis à l'honneur.

C’est avec fierté que nous avons appris que Monsieur Démottais, adhérent au comité du Souvenir Français de Châtenay-Malabry, avait reçu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet dernier à Moulins sur Allier.

 

Jeune engagé volontaire pour la durée de la guerre en 1942, peu après ses 18 ans, il fait alors partie du corps expéditionnaire français en Italie qui le conduit à Naples, au Mont Cassin, à Rome et à Sienne. Débarqué en Provence en août 1944, il participe à la campagne de France, de Toulon à la poche de Colmar, puis aux opérations en Allemagne et à l’occupation de ce pays jusqu’en janvier 1946, date de sa démobilisation.

 

Monsieur Démottais est titulaire, entre autres, de la croix de guerre 39/45 et de la médaille militaire. Très longtemps conseiller municipal puis maire de Châtel de Neuvre (03), c’est un adhérent fidèle du comité du Souvenir Français de Châtenay-Malabry.

 

Par ce court billet, la Délégation générale du Souvenir Français dans les Hauts-de-Seine tient à lui rendre un hommage bien mérité.

 

Claude Guy

Délégué Général.

 

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Publié le 24 Août 2017

Indochine : le RICM en patrouille de reconnaissance.

Indochine : le RICM en patrouille de reconnaissance.

Le RICM.

Le Régiment d'Infanterie - Chars de Marine, formation blindée, est l'un des deux régiments blindés de reconnaissance de la 9e Brigade Légère Blindée de Marine.

Jeune Régiment, il naît à Rabat au Maroc au début du mois d'août 1914 sous l'appellation de 1er Régiment Mixte d'Infanterie Coloniale. En décembre, il devient le 1er Régiment de Marche d'Infanterie Coloniale. Le RICM, Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc est officiellement crée le 9 juin 1915. Le 17 août 1914, il débarque à Cette (ancien nom du port de Sète). Quatre années durant, il livre des combats qui feront de son emblème le plus décoré de l'armée française. Le 24 octobre 1916, il écrit l'une des pages les plus glorieuses de son histoire lors de la prise du fort de Douaumont.

Après plusieurs années d'occupation en Allemagne, le RICM retourne au Maroc en 1925 où le maréchal Lyautey l'a fait appeler. Dans le Rif marocain, ses opérations sont couronnées de succès. Il rejoint la France et Aix-en-Provence en 1932. En 1939, il quitte Aix-en-Provence pour combattre aux avant-postes en Alsace. Défendant pied à pied le sol français, il perd les deux tiers de ses effectifs.

Dissous après l'Armistice, il est reformé à Rabat en 1940. En 1943, il devient régiment blindé de reconnaissance de la 9ème DIC. Débarqué en Provence le 20 août 1944, il prend Toulon, Mulhouse et arrive sur le Rhin à Rosenau le 13 novembre 1944, le premier de toutes les armées alliées. Il atteint Constance quand a lieu la capitulation de l'Allemagne. Pour le RICM, il n'est pas question de repos ; il débarque à Saigon le 4 novembre 1945. Partout en Indochine, le régiment se montre égal à lui-même au cours de dix années de combats incessants.

Présent durant sept années en Algérie, le RICM s'est illustré lors des grandes opérations de l'Oranais et du maintien de l'intégrité du barrage algéro-marocain. A la fin de l'année 1958, il change d'appellation et devient Régiment d'Infanterie - Chars de Marine.

Le 22 janvier 1963, le RICM arrive à Vannes et s'installe au quartier Delestraint. En 1978, il obtient une 18ème Citation à l'ordre de l'Armée en participant aux opérations du Tchad et du Liban. Après deux nouveaux séjours à Beyrouth en 1982 et 1984, deux escadrons sont engagés au Moyen-Orient dans l'Opération Daguet en 1990-1991. Dans le cadre des efforts de paix de l'ONU en ex-Yougoslavie, le RICM effectue deux mandats en 1992-1993, puis en 1995. En 1994, le Régiment participe avec plus de la moitié de ses effectifs à l'Opération Turquoise déclenchée par la France au profit des populations du Rwanda. Durant l'été 1996, le RICM quitte Vannes et s'installe à Poitiers. Il part aussitôt pour un troisième mandat à Sarajevo en Bosnie, de septembre 1996 à février 1997. Puis en avril, un escadron participe à l'Opération Alba en Albanie jusqu'en juillet. De septembre 1997 à janvier 1998, le RICM met sur pied l'élément de réaction immédiate de la SFOR en Bosnie. A partir de 1998, se succèdent l'Opération d'assistance militaire Aramis au Cameroun, la RCA pour un peloton du 2ème escadron, Djibouti pour les 1er, 2ème et 3ème Escadrons, la Côte d'Ivoire pour 2 pelotons et une partie de l'ECL, la Bosnie encore pour le 4ème Escadron, le Tchad pour le 1er Escadron, le Kosovo pour une SRR et la liste est toujours prête à s'allonger. Ce siècle d'histoire s'achève pour le RICM à Mostar avec le Groupement Tactique Français.

 

Régiment le plus décoré de l’armée française.

Le drapeau du RICM est l’emblème le plus décoré de l’armée française :

Su l’avers :

République française Régiment d'Infanterie - Chars de Marine

Sur le revers :

Honneur et Patrie - La Marne 1914-1918 - Verdun-Douaumont 1916 - La Malmaison 1917 - Plessis de Roye 1918 - L'Aisne - L'Ailette 1918 - Champagne 1918 - Argonne 1918 - Maroc 1925-1926 - Toulon 1944 - Delle 1944 - Kehl 1945 - Indochine 1945-1954

Sur la cravate :

La Légion d'Honneur - la médaille militaire - la croix de guerre 1914-1918 avec 10 palmes - la croix de guerre 1939-1945 avec 2 palmes - la croix de guerre des T.O.E. avec 5 palmes - la croix de guerre de l'ordre Portugais de la Tour et de l'Epée - la cravate bleue de la "Distinguished Unit", inscription "Rosenau" - La croix de l'ordre du mérite chérifien

 

Pierre Aubert de Vincelles.

 

Pierre Aubert de Vincelles nait le 27 juillet 1926 au Mans. Issu d’une vieille famille de la noblesse française, famille de militaires, il intègre Saint-Cyr en 1947. Nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1949, il suit pendant une année les cours de l’Ecole d’Application de Saumur et se porte volontaire pour l’Indochine.

 

Nommé au grade de lieutenant le 1er octobre 1951, il est affecté au régiment d’infanterie coloniale du Maroc. Il est grièvement blessé lors d’une opération à Dinh Xuyen, au Tonkin. Rapatrié à Hanoi, il meurt des suites de ses blessures le 12 novembre 1953 à l’hôpital militaire Lanessan. Une semaine plus tôt, il venait d’être fait chevalier de la Légion d’honneur.

 

Deux ans plus tôt, pratiquement jour pour jour, l’un de ses parents, le chef de bataillon François Aubert de Vincelles tombait également en Indochine, tué au combat à la tête du 2e bataillon du 3e REI (régiment étranger d’infanterie) dans la région de Cho Cay, au Tonkin.

 

Le corps de Pierre Aubert de Vincelles est par la suite rapatrié en France. Il est enterré au cimetière de Neuilly-sur-Seine, dans une sépulture familiale.

 

Il est le parrain de la promotion Corniche Brutionne 2002-2004 du Prytanée national militaire.

 

Le chant de la promotion.

 

 

Lieutenant Aubert de Vincelles

Lieutenant marsouin

Notre Parrain

 

Au cœur de votre jeunesse

Imprégnée des valeurs militaires

Vous avez suivi sans cesse

L'idéal de vos pères

Du Bahut à Cyr

Sans jamais faiblir

Distingué par votre brillant

Vous demeurez persévérant

 

Refrain :

Lieutenant Aubert de Vincelles

Vous brûliez de tout quitter pour l'Indochine

Répondant présent à la victoire qui vous appelle

Héros de marine

Magnifique chef de guerre

La promotion prend exemple sur votre vie

Votre audace et votre foi ont servi la patrie

Héros militaire

 

Au plus fort des combats vous vous lancez

Pour mener votre escadron d'acier

Libérer l'Indochine enchaînée

Soumettre à votre volonté

Ceux qui devant vous

Voulaient résister

A leur destin de trépassés

A votre foi de chevalier

 

Refrain

 

En écoutant que votre courage

Fier cavalier vous avez défié

Dans cette contrée sauvage

Le Viêt Minh avec dignité

Frappant les dangers

Le sabre à la main

Vous luttez avec âpreté

Des rives de l'Annam au Tonkin

 

Refrain

 

Entraînant tous vos hommes au combat

Vous manifestez votre sang-froid

D'un cœur admirable et vaillant

Vous combattez ardemment

Allant de l'avant

Pour votre patrie

L'audace du soldat combattant

Sert à terrasser l'ennemi

 

Refrain

 

Vous saviez que la Mort vous suivait

Dans votre incroyable chevauchée

Mais vous resterez immortel

Car vous siégez dans le soleil

A l'assemblée

Des officiers

Qui comme vous se sont donnés

Faisant de nous leurs héritiers

Refrain

 

Lieutenant marsouin

Mort au Tonkin.

 

 

L'entrée de l'hôpital Lanessan à Hanoi.

L'entrée de l'hôpital Lanessan à Hanoi.

Sources :

 

  • Patrice Gélinet, émission de France Inter 2000 ans d’Histoire : Indochine 1945-1954, histoire d’une guerre oubliée.
  • Georges Fleury, La guerre en Indochine, Tempus, Perrin, 2003 et Nous, les combattants d’Indochine, Bourin Editeur, 2011.
  • Archives du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.
  • Archives du Prytanée national militaire de La Flèche.
  • Promotion Corniche Brutionne 2002-2004 du Prytanée national militaire.
  • Site www.8rpima.fr
  • Site de l’association ANAPI – Association des Anciens Prisonniers Internés Déportés d’Indochine : www.anapi.asso.fr
  • Site : www.cheminsdememoire.gouv.fr

 

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Publié le 5 Août 2017

Gilbert Grandval lors d’une inauguration dans la région de la Sarre.

Gilbert Grandval lors d’une inauguration dans la région de la Sarre.

Biographie.

 

De souche alsacienne, Gilbert Hirsch-Ollendorff est né le 12 février 1904 à Paris. Il est, par sa mère, le petit-fils de l'éditeur parisien Paul Ollendorff.

 

Après des études au lycée Condorcet à Paris, il devient, à 23 ans, directeur commercial d'une importante entreprise de produits chimiques, filiale des Phosphates de Constantine. Pilote de tourisme, totalisant de nombreuses heures de vol, il est mobilisé en 1939 comme sous-lieutenant pilote.

 

Gilbert Hirsch-Ollendorff, dès les débuts de l'occupation, aidé par sa mobilité professionnelle, commence à collecter des informations et à participer à des filières d'évasion d'aviateurs alliés. En avril 1943, sous le nom de Grandval, il entre, par l'intermédiaire de Roger Cocteau, en contact étroit avec Jacques Lecompte-Boinet, fondateur en zone nord du mouvement Ceux de la Résistance (CDLR). Entré dans le mouvement, Gilbert Grandval recrute d'abord des effectifs pour CDLR. Le 6 août 1943, il est arrêté à Paris mais, faute de preuves, est relâché au bout de 48 heures. Il entre immédiatement dans la clandestinité et consacre dès lors tout son temps à la Résistance.

 

Fin novembre 1943, à la suite d'arrestations en cascade au sein de la direction de CDLR qui se trouve pratiquement décapité, Grandval, membre du comité directeur de CDLR, est choisi comme chef de la branche militaire du mouvement en remplacement de Pierre Arrighi. Au même moment le Conseil national de la Résistance (CNR) charge CDLR d'organiser la Résistance dans le Nord-est. Grandval va donc concentrer son action sur l'Est, la Région C, où CDLR est le mouvement le mieux implanté mais que Grandval connaît très mal.

 

Après l'armistice, l'Alsace et la Moselle ont été annexées par l'Allemagne tandis qu'une zone interdite, "couloir" protégeant la frontière, a été instaurée. Huit départements de l'Est de la France englobant l'essentiel de cette zone forment, pour la Résistance, la Région C. Parvenant à renouer les fils avec des adjoints de Pierre Arrighi, le chef régional Gilbert Grandval est mis en relation avec André Schock (Diagonale), délégué militaire de la Région C qui lui présente les membres du Bureau des Opérations aériennes (BOA) que dirige Michel Pichard  A Paris, affecté à l'Etat-major FFI, Gilbert Grandval rencontre fréquemment André Boulloche, délégué militaire de la Région P, et Rol, représentant FTP à l'Etat-major FFI. A leur contact, il acquiert une bonne connaissance des rouages de la résistance.

 

Devenu chef régional FFI de la Région C, Grandval, avec Shock, consacre ses efforts à la mise sur pied de son état-major et à la fusion des unités militaires des différents mouvements (Armée secrète, Franc-tireurs et Partisans, Organisation de Résistance de l'Armée) pour former les FFI. Il participe activement aux liaisons avec le BOA. Le contexte régional, la proximité de l'Allemagne, rend les actions très difficiles. En février 1944, sous le pseudonyme de Planète, il remplace André Schock arrêté le 28 janvier à Paris, cumulant ainsi, de façon unique dans l'histoire de la Résistance, les fonctions de chef régional des FFI et de délégué militaire régional. En mars 1944, il diffuse son "Instruction n°1" qui définit toute l'organisation régionale FFI : constitution de l'Etat-major, fédération sous son autorité de toutes les forces de la Résistance, coordination des actions, financement, liaisons, équipement, préparation de la réorganisation administrative une fois la région libérée.

 

En mai 1944, Grandval quitte définitivement Paris et installe son PC dans la Meuse, à Bethincourt. Il fait preuve de remarquables qualités d'organisateur en installant les chefs départements FFI et leurs états-major, développant les équipes d'action immédiate et en intensifiant les sabotages. Les effectifs militaires de la Région C sont de l'ordre de 30 000 hommes à l'été 1944 dont 2 500 maquisards mais assez pauvrement armés.

 

Avec son adjoint Jean Bertin, le colonel Grandval met en place l'application du "plan vert" destiné à détruire les voies de communication ferroviaires. Il installe également les autorités civiles (commissaire de la République, préfets) et les comités départementaux de libération. Il ajoute à ses fonctions celle d'officier d'opérations aériennes et, début juillet 1944, assure des opérations de parachutages de jour dans les Vosges. Il se déplace continuellement, généralement à bicyclette.

 

De retour à Nancy le 20 août 1944, Grandval y reste jusqu'à la libération de la ville le 15 septembre 1944. Il y accueille la 3e armée américaine et installe dans leurs fonctions le commissaire de la République, le préfet, le maire et le comité de libération. De juin à septembre 1944 plus de 1 000 câbles ont été échangés avec l'Etat-major du général Koening, commandant des FFI et on dénombre 700 sabotages ou action de guérilla dans la Région C. Le 20 septembre 1944 le colonel Grandval reçoit le commandement de la 20e Région militaire.

 

Gilbert Grandval, qui a obtenu de garder officiellement ce patronyme, est ensuite nommé dans la Sarre, d'abord comme gouverneur (1946-1948) puis successivement comme Haut-commissaire de la République (1948-1952) et comme Ambassadeur de France (1952-1955). Le 20 juin 1955, il est nommé résident général de France au Maroc mais opposé aux décisions gouvernementales, il démissionne en septembre.

 

Secrétaire général de la Marine marchande en septembre 1958, Gilbert Grandval, militant de l'Union démocratique du Travail (UDT) est nommé secrétaire d'Etat au commerce extérieur en avril 1962 puis ministre du Travail de mai 1962 à janvier 1966. En juillet 1966 il est nommé président de la Compagnie des Messageries maritimes jusqu'à sa retraite en 1972. Gaulliste de gauche, il est président de l'Union travailliste dès sa fondation en 1971.

 

Membre du Conseil de l'Ordre de la Légion d'Honneur et du Conseil de l’Ordre de la Libération. Gilbert Grandval est décédé le 29 novembre 1981 à Paris. Il est inhumé à Saint-Cloud.

 

Décorations

 

  • Grand Officier de la Légion d'Honneur.
  • Compagnon de la Libération - décret du 24 mars 1945.
  • Croix de Guerre 39/45.
  • Médaille de la Résistance avec rosette.
  • Officier des Palmes Académiques.
  • Commandeur du Mérite Maritime.
  • Legion of Merit (USA).
  • Grand Croix du Ouissam Alaouite (Maroc).
  • Grand Croix de l'Ordre National du Mérite (Cambodge).
  • Commandeur de l'Ordre National Malgache.

 

Publications

 

  • La Sarre. Déclaration de M. Gilbert Grandval, Paris 1955.
  • Ma mission au Maroc, Paris 1956.
  • Libération de l'Est de la France, Paris 1974 (avec Jean Collin).

 

 

 

 

Source :

 

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr

 

Encyclopédie Wikipédia

 

 

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