Publié le 24 Août 2015

Les Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Jacques Baumel de Rueil-Malmaison.

Jeunesse à Marseille – La Résistance.

Fils de médecin, Jacques Baumel est né à Marseille le 6 mars 1918. Après des études au lycée Thiers, il entre à la faculté de médecine de Marseille. C’est alors qu’il est mobilisé, à la déclaration de la guerre, en tant que de médecin lieutenant auxiliaire. Il est affecté successivement à Montpellier et Toulon puis, après l’armistice, à un régiment de chasseurs près de Cannes.

Jacques Baumel tente de rejoindre Londres au cours de l’été 1940 et se fait engager comme médecin intérimaire de bord sur une compagnie maritime ce qui lui permet de gagner Alger. Ne trouvant pas de filière d’évasion, il rentre en France et décide d’y rester et d’agir sur place. Démobilisé début 1941, il reprend ses études de médecine à l’hôpital. Il fait la rencontre de Maurice Chevance et d’Henry Frenay, chef du Mouvement de Libération Nationale (MLN), futur mouvement Combat. Chargé de la diffusion du journal Vérités pour Marseille, il participe à la réunion constitutive de Combat pour la région R2 (Hautes-Alpes, Alpes de Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches du Rhône, Gard et Vaucluse). Il est alors chargé de la branche ROP (Recrutement / Organisation / Propagande) pour la région sud-est aux côtés du responsable militaire Henri Aubry, avec Bertin (Maurice Chevance) comme chef de région et il entre au Comité directeur de Combat.

Se couvrant de ses fonctions médicales, il multiplie les contacts avec les groupes Combat de Nice, Toulon, d’Avignon, des Hautes Alpes et Basses Alpes. Il assiste, entre autres, à une réunion générale des responsables de toutes les régions de zone sud, à Yenne, en Savoie, convoquée pour coordonner l’action de Combat sur la zone sud. Au moment de l’occupation totale de la zone sud, Jacques Baumel est désigné comme secrétaire politique de Combat et, comme tel, est chargé des questions civiles et administratives. A ce titre, il voyage constamment pour rencontrer les responsables de Combat, pressentis pour de futurs postes administratifs.

Début 1943, au moment de la constitution des Mouvements Unis de la Résistance (MUR), fusion de Combat, Libération et Franc-Tireur, il est désigné comme secrétaire général des MUR et est chargé de mettre à exécution les décisions du Comité directeur qui se réunit clandestinement deux fois par semaine. Il a également la responsabilité de superviser les services généraux du Mouvement, c’est-à-dire le service trésorier, le service social, le service « faux-papiers » et les liaisons, ce qui l’amène à prendre des contacts étroits avec la délégation zone sud du Comité de Londres et notamment avec « Max » (Jean Moulin) et Pierre Lambert.

En août 1943, les MUR s’installant à Paris, il est désigné comme secrétaire du Comité directeur et chargé plus spécialement des contacts politiques avec les autres mouvements de Résistance et la délégation générale, ce qui l’amène à multiplier ses rendez-vous avec différentes personnalités du monde politique et résistant. A l’automne 1943, il est désigné par le délégué du CFLN, Jacques Bingen, au poste de secrétaire du Comité Central des Mouvements de Résistance, en remplacement du titulaire récemment arrêté.

Jacques Baumel créé alors un service de coordination et de liaison avec quelques collaborateurs, service chargé des relations entre les Mouvements de Résistance nord et sud et les Commissions spécialisées du Comité central, c’est-à-dire le CAD (Comité Anti-déportation) avec Yves Farge, le Commission Service de santé avec le professeur Vallery-Radot, la Commission Ravitaillement avec Minet, le Commission Noyautage des administrations publiques (NAP), etc. En 1944, il est l’élément de liaison entre le MLN (Mouvement de Libération Nationale qui a remplacé les MUR) dont il reste secrétaire du Comité directeur, et la délégation du gouvernement.

Quelques semaines avant le débarquement, Jacques Baumel est chargé d’accompagner l’exécutif zone sud du MLN en vue de mettre en état cette zone en cas de débarquement par le sud. Il parcourt alors diverses villes de zone sud (Toulouse) avec Pascal Copeau et Marcel Degliame (dit « Fouché »), puis, au moment de l’arrestation de « Reclus » (Jacques Bingen), délégué général, à la mi-mai 1944, il est chargé provisoirement de la délégation zone sud avec Pierre Lambert. Après la désignation par Londres du nouveau délégué général, Jacques Maillet, Jacques Baumel reste à Lyon jusqu’au débarquement en Provence au mois d’août 1944 pour assurer la liaison entre les mouvements de Résistance et la délégation. Il passe ensuite dans la zone contrôlée par le maquis et accompagne le délégué du gouvernement, Claude Serreulles à Clermont et à Limoges récemment libérées. Il gagne Paris au début septembre pour prendre le secrétariat du MLN. Nommé au Comité directeur du MLN, il est désigné comme secrétaire général le 13 novembre 1944.

Carrière politique nationale.

Après la Libération, Jacques Baumel entreprend une carrière politique. Membre de l’Assemblée consultative provisoire (1944-1945), il est élu député de la Moselle à la première Assemblée nationale constituante en 1945, puis député de la Creuse à la seconde Assemblée nationale constituante en 1946 ; il préside la groupe UDSR (Union Démocratique et Socialiste de la Résistance – mouvement créé par René Pleven et François Mitterrand).

Le 10 novembre 1946, il n’est pas réélu dans la Creuse qui envoie à l’Assemblée nationale deux députés communistes et un député socialiste. La liste du Rassemblement des gauches qu’il conduit ne recueille que 16.096 voix sur 89.065 suffrages exprimés. Dès l’hiver 1946, Jacques Baumel entame avec Jacques Soustelle une campagne de recrutement parmi les gaullistes. Il contribue à ce que l’UDSR autorise ses membres à adhérer individuellement au RPF (Rassemblement du Peuple Français), fondé le 7 avril 1947 à Strasbourg. Adjoint de Jacques Soustelle, secrétaire général du RFP, il en est le délégué général pour la Région parisienne en 1950 et se consacre à l’organisation professionnelle et aux groupes sociaux. Secrétaire général du groupement des patrons intéressés par la réforme des relations dans l’entreprise, il mène aussi une activité de publiciste, dirigeant notamment l’hebdomadaire Terre des Hommes et le Panorama du Monde et des Sciences.

Sénateur de 1959 à 1967, il devient l’un des adjoints des secrétaires généraux de l’Union pour la Nouvelle République (UNR). Il se rend aux Etats-Unis pour suivre la campagne de John Fitzgerald Kennedy en 1960. Il accède au secrétariat général du mouvement gaulliste le 7 décembre 1962 après le succès remporté par l’UNR-UDT en novembre et assume cette fonction jusqu’au 19 janvier 1968 où il est remplacé par Robert Poujade (ce dernier est alors député de la Côte d’Or). Il est élu lors des neuf élections à l’Assemblée nationale dès 1967 et siège au Palais Bourbon jusqu’en 2002, tour à tour membre de l’Union pour une Nouvelle République (UNR), de l’Union pour la Défense de République (UDR) et du Rassemblement pour la République (RPR).

A Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine et en Europe !

Jacques Baumel est secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas du 20 juin 1969 au 5 juillet 1972. Maire de Rueil-Malmaison, « une ville de province aux portes de Paris » selon son expression, de 1971 à 2004, il est à l’origine de Rueil 2000 (aujourd’hui Rueil-sur-Seine – un des 12 villages de Rueil-Malmaison, comme Buzenval ou Les Coteaux). Il pratique une politique active dans tous les domaines, à commencer par celui des jumelages (19 en tout) et favorise l’implantation de sièges sociaux d’importantes entreprises (Heineken, Unilever, Astra Zeneca, Vinci…).

Il préside le Conseil général des Hauts-de-Seine pendant neuf ans de 1970 à 1973 puis de 1976 à 1982. Au niveau européen, il représente le Parlement français à l’Assemblée de l’Union de l’Europe occidentale et à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

Jacques Baumel meurt le 17 février 2006 et repose au cimetière du petit village de Fourneville dans le Calvados.

Publications.

  • Une certaine idée de la France, éditions Vaugirard, 1985.
  • La France et sa Défense, éditions des Forges, 1994.
  • Résister, Histoire secrète des années d'occupation, Albin Michel, 1999.
  • De Gaulle, l'exil intérieur, Albin Michel, 2001.
  • La Liberté guidait nos pas, Plan, 2004.
  • La Libération de la France, édition l'Archipel, 2004.
  • Un tragique malentendu. De Gaulle et l'Algérie, Plon, 2006.

Décorations.

  • Compagnon de la Libération.
  • Officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur.
  • Croix de Guerre 39-45.
  • Médaille de la Résistance.

Sources :

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr

Encyclopédie Wikipédia.

Site du Sénat – www.senat.fr

Site de l’Assemblée nationale – www.assemblee-nationale.fr

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