Publié le 29 Mai 2019

Soldats du 2e REI pendant l’Opération Licorne.

Soldats du 2e REI pendant l’Opération Licorne.

Les causes de la crise.

 

A la mort de Félix Houphouët-Boigny, en 1993, Henri Konan Bédié est élu président de la République de Côte d’Ivoire. Mais six ans plus tard, à la suite d’une mutinerie qui se transforme en coup d’Etat, celui-ci est renversé par l’armée, avec à sa tête le général Robert Guéï. Ce dernier promet des élections, qui se déroulent en 2000.

 

Mais « l'ivoirité » reste utilisée dans la politique du pays pour limiter la vie sociale des « Ivoiriens d'origine douteuse ». De fait, quatorze des candidats à l’élection présidentielle sont déclarés inéligibles, par la Cour suprême de Côte d’Ivoire.

 

Le décompte des bulletins de vote place Robert Guéï en seconde position derrière Laurent Gbagbo le 22 octobre. Pour autant, le général se proclame président de la République ce qui déclenche d’importantes manifestations de la population, bientôt suivie par la gendarmerie. Les affrontements opposent également la garde prétorienne du général à la population. Les premiers sont rapidement vaincus mais les affrontements se prolongent entre partisans de d’Alassane Ouattara, qui ne pas pu concourir à l’élection et ceux de Gbagbo.

 

Le 26 octobre, Laurent Gbagbo est proclamé président de la République sur décision de la Commission électorale. Le 27 octobre, un charnier de 57 corps est découvert à Yopougon. Le bilan officiel à la fin de l’année 2000 est de 303 morts, 65 disparus et 1.546 blessés.

 

Quelques mois plus tard, en mars 2001, les élections municipales se traduisent par une victoire du parti RDR d’Alassane Ouattara : pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire assiste à une défaite électorale du parti au pouvoir. Les choses s’enveniment alors…

 

Les débuts de l’Opération Licorne.

En septembre 2002, la République de Côte d’Ivoire (RCI) connaît une importante dégradation de sa situation sécuritaire. Le pays est divisé et la moitié Nord est passée entre les mains des rebelles. Dès lors, 600 militaires du 43e bataillon d’infanterie de Marine (43e BIMa), régiment stationné à Port-Bouët, dans la capitale ivoirienne depuis juillet 1978, se déploient pour assurer la sécurité des 16.000 ressortissants français. Quelques jours plus tard, le 22 septembre, la France lance l’Opération Licorne et des renforts militaires pré-positionnés en Afrique sont envoyés en Côte d’Ivoire. Mais, face à la montée de la violence, des tensions dans le pays et des crises successives, l’engagement militaire français ne cesse d’évoluer.

Les différentes phases de crises qui ont eu lieu depuis 2002 sur le territoire ivoirien illustrent les capacités d’adaptation des forces armées françaises. En effet, alors qu’au départ l’objectif des soldats était de mettre en sécurité les ressortissants français, rapidement, à la demande de la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du gouvernement ivoirien, et de l’ONU, l’engagement militaire évolue et les soldats français deviennent une véritable force d’interposition entre les forces armées ivoiriennes et les rebelles.

Quelques mois plus tard, en mars 2003, la mission de la CEDEAO en Côte d’Ivoire prend la relève des forces françaises et Licorne devient alors une mission de soutien et d’appui aux casques blancs africains. Dans le même temps, le Conseil de sécurité de l’ONU décide la création d’une Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire, la MINUCI.

Un an plus tard, en 2004, une résolution est adoptée créant une force de casques bleus en Côte d’Ivoire, l’ONUCI. Mais, à la fin de l’année 2004, la situation politique et sécuritaire du pays se dégrade. Les forces rebelles, qui refusent de se désarmer, décrètent l’état d’urgence dans le Nord du pays. À cette date, les effectifs français déployés sont à leur maximum avec 5.000 militaires français mobilisés dans le cadre de l’opération Licorne.

 

Situation stabilisée.

Dès 2005, la situation politique et sécuritaire se stabilise dans le pays. Cela permet d’alléger le format de la force Licorne avec le retrait de plusieurs centaines de soldats. Les effectifs sont progressivement ramenés à 4.000, puis 3.500 soldats. Cette évolution favorable de la situation permet de réduire encore les effectifs en passant en 2007 à 1.800 militaires.

Au premier semestre de l’année 2009, le nombre de soldats mobilisés diminue encore de moitié passant à 900. L’élection présidentielle de 2010 entraîne une nouvelle crise car les deux candidats présents au second tour se proclament vainqueur. L’ONU certifie la victoire d’Alassane Ouattara, et non de Laurent Gbagbo, président sortant. Dès lors, la force Licorne remonte à 1.600 soldats pour assurer la sécurité des ressortissants français. Le 11 avril, le président sortant est arrêté à sa résidence et la situation en Côte d’Ivoire s’apaise.

 

Les FFCI.

Progressivement, la situation en RCI s’améliore et un nouvel accord de coopération est signé en 2012 entre la France et la RCI. Cet accord est important car il consolide les engagements mutuels dans le domaine de la coopération militaire. Il permet notamment le maintien d’une présence militaire française permanente au-delà de la force Licorne. Le 21 janvier 2015, la France et les autorités ivoiriennes mettent fin à l’opération en créant une force de présence : les Forces Françaises en Côte d’Ivoire (FFCI). Elles ont pour objectifs d’être à la fois le point d’appui des forces de présence sur la façade ouest-africaine et un réservoir de force rapidement projetable en cas de crise dans la sous-région.

 

 

Source :

 

  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Archives ECPAD.
  • Site du Ministère des Armées.
  • Crédit photographique : Gomes Firmino.
  • Site : www.legion-etrangere.wifeo.com
  • Site de la Légion étrangère.

 

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Publié le 29 Mai 2019

L’aviso Commandant Blaison, qui effectua la première mission Corymbe en 1990 (« Corymbe 01 »).

L’aviso Commandant Blaison, qui effectua la première mission Corymbe en 1990 (« Corymbe 01 »).

La mission Corymbe est un dispositif naval mis en place en 1990 par la Marine nationale française, visant à assurer la présence permanente d’un bâtiment, au moins, dans le Golfe de Guinée et au large des côtes d’Afrique de l’Ouest.

 

Missions.

A l’origine, ce dispositif a été conçu pour préserver les intérêts économiques français dans cette zone, notamment ceux liés à l’exploitation pétrolière. Corymbe relève ainsi d’une logique de puissance militaire, en complément du dispositif militaire déployé en Afrique occidentale, constitué par les Eléments français au Gabon (EFG) et les Eléments français au Sénégal (EFS).

 

Dans ce cadre, on peut distinguer trois missions principales :

 

  1. Pré-positionnement « REVESAC » (Opération d’évacuation de ressortissants). La marine se tient prête à évacuer les ressortissants français et européens résidant en Afrique de l’Ouest.
  2. Soutien des forces françaises pré-positionnées avec par exemples des entraînements communs avec l’armée de terre et de l’air à Dakar (Sénégal).
  3. Lutte contre la piraterie et le brigandage.

 

Le dispositif relève en outre de la diplomatie navale française et souligne l’intérêt que porte la France pour la situation des pays bordant le Golfe de Guinée. Le renforcement des liens avec ces nations s’exprime par l’organisation de rencontres officielles à bord des bâtiments, par des manœuvres conjointes avec les marines des pays limitrophes, par des actions de formation de leurs marins, et d’aide à la population.

 

A de multiples reprises, le dispositif a connu une montée en puissance liée à la déstabilisation de pays d’Afrique de l’Ouest. A partir de 2004 et la guerre civile en Côte d’Ivoire, les bâtiments ont plus particulièrement soutenu les militaires français dans le cadre de l’Opération Licorne en Côte d’Ivoire.

 

Zone de déploiement.

Les bâtiments en mission dans cette zone se déploient de la frontière nord du Sénégal à la frontière sud de l’Angola, en passant par les eaux de la Côte d’Ivoire, du Bénin, de Ghana, du Togo, du Nigéria, du Cameroun, du Gabon ou encore des îles de Sao Tomé-et-Principe.

 

Corymbe.

 

Pour information, en botanique, le corymbe est une inflorescence simple, indéfinie, dans laquelle l’ensemble des fleurs se trouve dans le même plan, un peu comme dans une ombelle, et leurs pédoncules insérés sur la tige de façon étagée comme dans une grappe. Les pédoncules étant d’autant plus longs que les fleurs sont périphériques.

 

C’est en quelque sorte une grappe aplatie. D’ailleurs, le mot « corymbe » vient du latin corymbus (« grappe de lierre »).

 

 

 

 

Source :

 

  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Archives ECPAD.
  • Site du Ministère des Armées.
  • Site de la Marine nationale.
  • Archives du Fort de Vincennes.

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Publié le 12 Mai 2019

"J'ai l'impression d'avoir vécu plusieurs vies".

C’est ainsi que s’exprimait François Perrot, ancien résistant de la première heure, déporté à Buchenwald, soumis par les nazis aux « marches de la mort » pour échapper à l’avancée des Alliés mais libéré par ceux-là le 15 mai 1945. Jusqu’à sa mort en 1996, à 94 ans, il s’est appliqué à transmettre l’esprit de Résistance, à participer à la vie de la Cité comme maire adjoint de Vaucresson, à contribuer à celle de plusieurs associations dont le Souvenir Français.

À l’occasion de la cérémonie d’hommage dans la cour d’honneur des Invalides, notre délégation invitée lui avait consacré un long article publié le 18 octobre 2016 sur notre site.

Ce matin 11 mai 2019, à Vaucresson, Madame le maire, a inauguré une plaque sur la coulée verte, rue Victor Duret, « le chemin François Perrot ». À côté de l’épouse de ce grand serviteur des nobles causes, de ses amis du temps jadis, de sa famille, des associations d’anciens combattants, des élus de la ville, le Souvenir Français en tant que tel était représenté et cité en présence du président du comité et de votre délégué général.

Cette belle initiative mémorielle méritait d’être soulignée.

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir français pour les Hauts-de-Seine

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Publié le 8 Mai 2019

Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Gaston Tavian de Vanves.

Biographie.

 

Fils d'agriculteur, Gaston Tavian nait le 6 septembre 1908 à Echalot en Côte-d'Or.

 

Après ses études secondaires, il s'engage en 1928 dans l'artillerie et sert au Maroc jusqu'en 1933 comme sous-officier, chef de pièce. Il participe aux combats de pacification au cours desquels il est grièvement blessé à l'arme blanche le 19 mars 1931.

 

Servant au Ministère de l'Intérieur avant la guerre, il est affecté en 1939 au 407e Régiment d'Artillerie (407e RA) et cité pour avoir fait preuve des plus belles qualités de chef en toutes circonstances, sous les bombardements et au contact de l'ennemi en mai et juin 1940.

 

Alors qu'il s'est replié à Toulouse, l'adjudant-chef Tavian est mis en congé d'armistice à sa demande. Il forme avec Stanislas Mangin, Maurice Andlauer, Edgard Thomé et son camarade du 407e RA, Roger Warin, un groupe hostile à l'armistice. Le groupe, à l'exception de Mangin, entre, vers le mois d'octobre 1940, dans les Groupes de protection du colonel Groussard, qui se constitue comme une sorte d'armée secrète. Mais en décembre 1940, les groupes de protection sont dissous par le gouvernement de Vichy et Tavian et ses camarades cherchent un moyen de gagner la France libre. Alors qu'il ne parvient pas à découvrir la filière qui lui permettrait de gagner Londres, Tavian s'installe à Marseille pour s'occuper de camoufler des armes en liaison avec le colonel Groussard.

 

En mars 1941, Roger Warin établit une liaison directe avec l'Etat-major de la France libre à Londres par l'intermédiaire de Pierre Fourcaud, chargé de mission du général de Gaulle. Le 1er avril 1941, Gaston Tavian devient, avec ses quatre camarades de résistance, le premier engagé militaire secret dans les Forces françaises libres. Il exécute des missions de liaison pour le compte de Pierre Fourcaud jusqu'à l'arrestation de ce dernier en août 1941. Il participe activement à la préparation de son évasion, malheureusement sans réussite.

 

Début 1942, après le retour de mission à Londres de Thomé, le réseau de renseignements des Forces françaises libres "Ali" est formé et dirigé par Stanislas Mangin ; Tavian est un de ses immédiats adjoints. Le 26 avril 1942, il quitte la France pour Londres par une opération aérienne ; il est un des rares français à ne pas passer par la Patriotic School et fait un rapport sur le réseau au Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA) du colonel Passy.

 

Après une rapide instruction sur la recherche des terrains d'atterrissage et leur préparation, il est de retour en France avec un radio, le 29 mai 1942, par une opération d'atterrissage. Il a pour mission la création d'un réseau action en Corse et un autre à Saint-Etienne. Il gagne Toulouse et remet du courrier à différents responsables de réseaux. Conformément aux ordres, il coupe toute relation avec le réseau "Ali" et, sous le nom de code de "Tir", crée le réseau d'action du même nom dont il devient le chef. Sous le nom de Collin, Gaston Tavian recrute des radios, établit des contacts, se déplaçant en train ou à bicyclette, notamment dans l'allier et dans la Loire avec Henri Romans-Petit.

 

Il établit des terrains de parachutage et accueille son premier parachutage d'hommes et de matériel début juillet 1942 dans la région de Montrond-les-Bains dans la Loire. Un des agents parachutés se blesse très grièvement pendant son largage. Collin emmène le blessé (qui ne survivra pas à ses blessures) chez le prêtre du village qui prévient le médecin. Avec trois camarades, il rejoint alors la gare et attend pendant trois heures le prochain train. Mais le parquet, alerté par le médecin, a déjà lancé un avis de recherches des résistants qui parviennent tout de même à sauter dans le train à temps. De Saint-Etienne il part pour Toulouse puis pour Marseille fin juillet 1942 et, début août, pour la Corse afin d'étudier la possibilité de parachutages d'armes et de contacts avec Londres. Il prospecte la région d'Ajaccio et, de retour à Nice, apprend que des arrestations ont eu lieu dans le réseau "Ali".

 

En septembre 1942 il remonte à Saint-Étienne avec son radio, Joseph Piet, et tous deux organisent une opération d'enlèvement (Pierre Queuille et Guy Chaumet) pour le mois d'octobre dans la région de Châteauroux. Mais cette fois, Joseph Piet est arrêté à Marseille. Tavian est "brûlé" et monte une opération aérienne pour regagner Londres, où il a été appelé, le 23 novembre 1942.

 

Arrivé en Angleterre, il reste quelques mois au BCRA où il remplace Fred Scamaroni parti en mission en Corse début janvier 1943. Devant ensuite remplacer Scamaroni en Corse à son retour, l'arrestation de ce dernier en mars 1943 annule l'opération.

 

Gaston Tavian est alors volontaire pour une unité combattante et il est affecté à la 1ère Brigade française libre qui combat en Tunisie au Djebel Garci. Lieutenant au 1er Régiment d'Artillerie coloniale (1er RAC) de la 1ère Division française libre, il termine avec cette grande unité la campagne de Tunisie puis prend part aux combats d'Italie à partir d'avril 1944, du Garigliano jusqu'à Rome, et ensuite au débarquement en Provence et à la campagne des Vosges. En novembre 1944, il est affecté à la Police nationale à Paris. Chef du Service central automobile au Ministère de l'Intérieur après la guerre qu'il termine comme capitaine, il progresse ensuite jusqu'au grade de commissaire divisionnaire.

 

Sa compétence lui vaut d'accéder en 1964 au poste de contrôleur général de la Police. Il deviendra également le maire de son village natal d'Echalot. Il prend sa retraite en 1969. Gaston Tavian décède le 28 janvier 1987 à Vanves (Hauts-de-Seine). Il est inhumé à Echalot.

 

Décorations.

 

  • Commandeur de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
  • Croix de Guerre des TOE (2 citations)
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
  • Médaille Coloniale avec agrafe "Maroc"
  • Médaille des Blessés
  • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
  • Officier du Mérite Combattant
  • King Medal for Courage (GB)
  • Chevalier du Ouissam Alaouite

 

 

© Ordre de la Libération.

 

 

Source :

 

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr

 

 

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