Publié le 29 Mai 2017

Memorial Day 2017.

Le 28 mai 2017, deux importantes cérémonies se sont déroulées dans notre département sous la bannière étoilée américaine et les plis du drapeau français.

 

La première avait lieu au mémorial de l’Escadrille Lafayette à Marnes la Coquette. Elle visait à commémorer le sacrifice des aviateurs volontaires américains venu s’instruire puis servir aux côtés de leurs camarades français au cours de la Première Guerre mondiale. Outre différents présidents de comités et plusieurs porte-drapeaux fidèles, on pouvait remarquer dans l’assistance la présence du Président général du Souvenir français, venu presque en voisin.

 

Votre délégué général a déposé une gerbe aux couleurs de notre drapeau avant de saluer avec les autorités présentes les porte-drapeaux.

 

La deuxième cérémonie se déroulait en début d’après-midi au cimetière américain de Suresnes à l’initiative de l’agence fédérale américaine « the American Battle Monument Commission » qui gère les cimetières américains où reposent plus de 124.000 soldats. Chaque tombe est ornée des drapeaux de nos deux Nations et reçoit en fin de cérémonie un petit bouquet en hommage à celui qui repose à jamais dans le sol de France.

 

Claude Guy

Délégué général

Souvenir Français des Hauts-de-Seine

Memorial Day 2017.
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Publié le 28 Mai 2017

Septembre terrible : les frères Roquigny de Courbevoie.

Tombe triple.

Il est fréquent de voir dans les carrés militaires des tombes où sont enterrés deux frères. Trois, c’est plus rare. C’est le cas par exemple à Rueil-Malmaison avec la sépulture des frères Lambert. A Courbevoie, c’est celle des frères Roquigny qui attire l’attention. Et ce d’autant plus, qu’ils sont tous morts en septembre !

 

Trois frères.

Raoul nait le 7 mars 1880 à Maronne dans le département actuel de Seine-Maritime. De classe 1900, il porte le matricule 11102 au Corps et 982 au Recrutement du 2e bureau de la Seine. Il est sergent au 28e régiment d’infanterie. En 1914, ce régiment a ses casernements et lieux de regroupement à Evreux et Paris, aux forts de Saint-Denis, de Stains, de Montmorency et de Domont. Il fait partie de la 11e brigade d’infanterie, 6e division d’infanterie et 3e corps d’armée. Son chef de corps est alors le colonel André Allier.

 

Norbert Roquigny est né le 9 octobre 1885 à Paris dans le département de la Seine. Classe 1905, il porte le matricule 18069 au Corps et 3544 au Recrutement. Il est sergent au 276e régiment d’infanterie. Le 276e RI est un régiment de réserve du 76e RI (en casernement à Paris). Un point d’explication s’impose : les régiments de réserve étaient à deux bataillons (n°5 et 6) au début de la guerre au lieu de 3 ou 4 pour les régiments de l’active. Chacun des bataillons étaient composés de quatre compagnies. Les régiments de réserve se rattachaient aux régiments d’active, dont ils reprenaient la numérotation augmentée de 200. Ainsi, le 276e RI était le régiment de réserve du 76e RI. Il avait le même lieu de recrutement et de garnison. Au départ, le régiment de réserve était commandé par le lieutenant-colonel, commandant en second du régiment de l’active.

 

Quant à André, il est né le 13 juin 1892, à Clichy dans le département de la Seine. Classe 1912, il porte le matricule 8538 au Corps et 3976 au Recrutement. Il est soldat de 2e classe au 162e régiment d’infanterie. En 1914, le régiment est situé à Verdun. Il fait partie de la 84e brigade d’infanterie, de la 42e division d’infanterie et du 6e corps d’armée.

 

Trois morts.

André est le premier des frères Roquigny à donner sa vie pour la France. Il meurt lors de la bataille de la Marne, le 7 septembre 1914. Son régiment fait partie du dispositif français au centre du front. La 9e armée du général Foch et la 4e armée du général de Langle de Cary ont toutes les deux la mission de résister à outrance aux assauts de l’ennemi et d’empêcher que le centre du dispositif ne soit rompu. Dès le 6 septembre, Foch attaque. Le général Grossetti entraîne sa 42e division contre Soizy et Villeneuve que défend tout le Xe Corps prussien. Devant un ennemi deux fois supérieur en nombre, les 94e, 151e et 162e RI, les 8e, 16e et 19e bataillons de chasseurs, appuyés par le 61e régiment d’artillerie de campagne, font merveille. Les villages sont pris et perdus plusieurs fois, la nuit seule arrête la tuerie sur ce plateau qu’illumine l’incendie. Le 7 septembre, les instructions de Foch sont les mêmes avec une offensive à gauche, en liaison avec la 5e armée, et une action défensive acharnée sur le reste du front. Mais sous les rafales de l’artillerie lourde, la 42e division, la 52e division et la division marocaine ne maintiennent qu’avec peine leurs positions contre les furieux assauts de masses sans cesse renouvelés. Foch tient bon. Avec son bon sens, il a compris que ces attaques désespérées cachent une démonstration : « Puisqu’ils veulent nous enfoncer avec cette fureur, disait-il en mâchonnant un cigare, c’est que, positivement, leurs affaires marchent mal ailleurs ». Au cours de cette bataille, le 162e RI perd plus de 900 hommes… dont André Roquigny.

 

Moins d’une semaine plus tard, c’est au tour de Raoul de tomber face à l’ennemi. Toujours au cours de la bataille de la Marne. Il est porté disparu au combat le dernier jour de la bataille, le 13 septembre. Le coup d’arrêt de la Marne marque l’échec de la manœuvre allemande à travers la Belgique et le nord de la France (surnommée « Plan Schlieffen »). Mais, selon le mot du général Chambe, alors jeune officier de cavalerie, « ce fut une bataille gagnée mais une victoire perdue ». En effet, si les armées franco-britanniques mirent alors un terme à l’avancée irrésistible des armées allemandes commandées par Von Moltke, elles ne purent ou ne surent exploiter cet avantage en repoussant ces armées hors du territoire français. D’une part, les troupes françaises sont trop épuisées et affaiblies pour se lancer dans une poursuite. D’autre part, l’Etat-major allemand avait redéployé une partie de ses forces, envoyant en Lorraine plusieurs corps d’armée en renfort sur leur aile droite. Cette aile s’arrête le 13 septembre, s’installant sur les rives de l’Aisne : les attaques françaises et britanniques n’arrivent pas à les repousser lors de la bataille de l’Aisne et cette partie du front se stabilise en s’enterrant dans des tranchées. Les belligérants recherchent alors la décision par une série de tentatives mutuelles d’enveloppement vers l’ouest, puis vers le nord, qui les mènent jusqu’aux rives de la mer du Nord, lors des combats appelés la « course à la mer » (de septembre à novembre 1914).

 

Dans la famille Roquigny, l’anniversaire de la mort de deux fils est à peine commémoré que le troisième meurt à son tour pour la France. Il s’agit du sergent Norbert Roquigny. Une vaste offensive française a été décidée en septembre 1915. Elle se déroule en Artois. Elle nécessite le déplacement de onze divisions et de trois corps d’armée. Tous les soldats sont déplacés par voie ferrée, ce qui implique la mise en marche de 592 trains. Les troupes sont prélevées dans les régions de Villers-Cotterêts, Jonchery, Charmes, Eparnay et Verdun. Elles débarquent autour d’Amiens, de Doullens et de Saint-Pol. Le 25 septembre à midi, la 10e armée française attaque en direction de Vimy, la 1ère armée anglaise en direction de Loos. Les deux armées doivent déborder Lens, grand centre minier, par le nord et par le sud. Le soir même, la gauche du 33e Corps d’armée a pris le château de Carleul et le cimetière de Souchez et le 21e Corps d’armée a atteint la route Souchez-Angres. Le 27, les Allemands évacuent Souchez. Puis les Français s’emparent des hauteurs de la crête de Vimy.

 

Mais début octobre, les contre-attaques allemandes entraînent de lourdes pertes dans les rangs français et britanniques. L’Armée française y perd près de 48.000 hommes !

 

Plus tard, le maréchal Pétain écrira : « Une des causes principales de l'échec de ces offensives de septembre [Champagne et Artois] fut qu'on n'avait pu réaliser la « surprise stratégique ». Les travaux d'approche effectués pendant plusieurs semaines à l'avance avaient donné aux Allemands l'éveil et leur avaient permis de ramener des renforts de Russie et de préparer sérieusement leur 2e position. Ces offensives ne furent cependant pas inutiles en ce sens qu'elles permirent aux Russes de reprendre haleine. Elles n'empêchèrent pas néanmoins la Bulgarie de se ranger sous les drapeaux de nos adversaires le 5 octobre ».

 

 

Et à Courbevoie.

Pendant la Première guerre mondiale, la caserne Charras était le lieu de départ pour le front de nombreux soldats issus de différents régiments dont le 119e d'Infanterie et servait d'hôpital militaire. En effet, face au manque d'infrastructures sanitaires, des sociétés d'assistance de la Croix-Rouge organisèrent des hôpitaux auxiliaires dans les locaux privés, tels que la Maison des Diaconesses au 12 rue de la Montagne (aujourd'hui Foyer des Arts), une infirmerie dans les bâtiments de l'usine The New America au 134 rue de Bécon (actuelle rue Jean Baptiste Charcot) ou encore une antenne pour convalescents à l'Union belge mise en place par l'armée belge.

 

A l’issue de la Première Guerre mondiale, la municipalité n’oubliera pas cette histoire ainsi que celles de deux autres fratries. C’est ainsi qu’à Courbevoie, existent la place des Trois Frères Roquigny, la place des Trois Frères Enghels et celle des Trois Frères Lebeuf. Neuf frères d’arme que la ville n’a pas oubliée.

 

 

 

Sources :

 

  • Photographie en copyright de la DG du Souvenir Français 92.
  • Archives du SF 92.
  • Site Internet dédié à la Grande guerre et aux unités : www.chimiste.com
  • Site Internet de la ville de Courbevoie.
  • Sites Internet du Ministère de la Défense, dont www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  • Encyclopédies Wikipédia, Britannica et Larousse.

 

 

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Publié le 6 Mai 2017

Les Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Jean des Moutis de Saint-Cloud.

Jean des Moutis est né le 11 août 1911 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).

 

Bachelier, il est élève officier dans la Marine marchande en 1931 avant de s'engager en 1933 dans la marine de guerre. Il suit les cours de l'Ecole des EOR avant d'être affecté comme aspirant à bord du Colbert. Enseigne de vaisseau de 2e classe en 1934, il sert à la 3e Escadre sous-marine puis, enseigne de vaisseau de 1ère classe, à bord des torpilleurs Orage et Frondeur, de 1936 à 1939.

 

En décembre 1939, Jean des Moutis prend le commandement du chasseur de sous-marins n°6, qui vient d'être construit. En mai et juin 1940, il participe activement à l'évacuation de Dunkerque, du Havre puis de Cherbourg ce qui lui vaudra deux citations à l'ordre de l'Armée.

 

Le 17 juin 1940, il quitte Cherbourg, deux heures avant l'entrée des Allemands, en emmenant à son bord tout le commissariat de la marine. Le 18 juin il rallie Portsmouth et s'engage dans les Forces navales françaises libres le 3 juillet. Affecté au 1er Bataillon de fusiliers marins comme commandant en second avec le grade de lieutenant de vaisseau, il prend part à la formation et à l'entraînement de l'unité. A bord du Commandant Duboc avec un détachement du 1er BFM, il participe à l'expédition de Dakar et à la tentative de débarquement de Rufisque en septembre 1940.

 

En novembre, il sert en qualité d'officier de plage des troupes du colonel Leclerc pendant les opérations de ralliement du Gabon. Une fois les combats terminés, il se voit confier, avec le grade de lieutenant de vaisseau, le commandement de la Marine du Gabon qu'il réorganise. En juin 1941, le lieutenant de vaisseau des Moutis combat en Syrie, notamment à Djeidet-Artouz et à Mezzé avant de prendre, par intérim, la tête du 1er Bataillon de fusiliers marins après la mort du commandant Détroyat, tué devant Damas.

 

Promu capitaine de corvette pour faits de guerre, il est rappelé en Angleterre en septembre 1941 pour servir au commissariat national à la Marine et à la Marine marchande. Il prend part ensuite à la libération de Saint-Pierre-et-Miquelon où il organise les opérations navales anti-sous-marines de juin à décembre 1942. Rentré en Grande-Bretagne, il rejoint l'Etat-major des FNFL à Londres. En mai 1943, il prend le commandement de l'aviso Commandant Dominé qui effectue de nombreuses escortes de convois dans l'Océan Indien, en Mer Rouge et en Méditerranée, notamment lors des opérations du Dodécanèse Italien en novembre 1943. Jean des Moutis quitte le Commandant Dominé en juillet 1944 pour servir à Madagascar jusqu'en octobre 1945.

 

Après un séjour au quartier général de la marine à Paris, il commande la Marine en Nouvelle-Calédonie (1947-1949) puis participe aux campagnes d'Indochine et du Pacifique. Promu capitaine de frégate en janvier 1952, il est ensuite de nouveau commandant de la Marine en Nouvelle-Calédonie et attaché naval pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande de 1955 à 1957. Il est ensuite affecté à l'Etat-major de l'OTAN à Fontainebleau.

 

Capitaine de vaisseau en 1959, il est auditeur puis instructeur au Centre des Hautes Etudes Militaires. Le 1er novembre 1963, Jean des Moutis rallie Cherbourg pour prendre son poste de chef d'Etat-major de l'amiral La Haye, à la Préfecture maritime.

 

Jean des Moutis est décédé à Fontainebleau, le 11 janvier 1965, à l'issue d'une longue maladie. Il a été inhumé à Saint-Cloud.

 

Décorations :

  • Officier de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
  • Croix de Guerre 39/45 (avec 3 palmes)
  • Croix de Guerre des TOE (1 citation)
  • Médaille de la Résistance avec rosette
  • Médaille Coloniale avec agrafe « E-O »
  • Croix de guerre (Pays-Bas)
  • Officier de l'Etoile Noire (Bénin)
  • Officier de l'Etoile d'Anjouan (Comores)

 

 

© Ordre de la Libération.

 

 

Source :

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr

 

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