Publié le 31 Mai 2009

Le samedi 23 mai dernier, la Délégation Générale du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine a participé, au pied du Mémorial de l'Escadrille Lafayette à Marne la Coquette, à la cérémonie américaine Memorial Day. De nombreux élus et personnalités du département étaient présents. Retrouvez toutes les photographies de l'événement dans l'album intitulé : "2009-05-23, Memorial Day".
 



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Publié le 30 Mai 2009




La Délégation générale du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine vous rappelle que le concert de notre association se déroulera samedi 6 juin 2009 à 20h30 en la basilique Notre Dame des Victoires, places des Petits Pères, 75002 Paris. Seront interprétées des oeuvres de Mozart et d'Haydn. Pour vous inscrire, merci d'appeler le 01 46 60 67 89. Nous comptons sur vous !

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Publié le 14 Mai 2009

Nissim de Camondo (copyright Musée des Arts Décoratifs). 

Les origines.

 Etablis à Istanbul, dans l’Empire ottoman, les Camondo, juifs sépharades, font des affaires fructueuses dans le monde de la banque. En guise de remerciements pour services rendus dans le cadre de la réunification italienne, la famille est anoblie par le roi d’Italie Victor-Emmanuel II en 1867.

 Décidant d’optimiser leurs affaires en Europe, les Camondo – Nissim et son frère Abraham-Behor – s’installent en France. Dans leur bagage, âgé de neuf ans : Moïse, qui apprend très vite et devient, comme son cousin Isaac, un financier et un collectionneur important. La famille s’installe au n° 63 de la rue de Monceau à Paris, dans un hôtel particulier. En 1891, Moïse Camondo épouse Irène Cahen d’Anvers. De cette union naissent deux enfants : Nissim, le 23 août 1892, à Boulogne-Billancourt et Béatrice, le 9 juillet 1894.

 Mais le couple formé par Moïse et Irène se sépare rapidement, en 1896. Abandonné par son épouse, Moïse met du temps à se remettre, même si ses enfants restent lui. Le divorce est prononcé en 1901. Puis à la suite des disparitions de sa mère puis de son cousin, Moïse, passionné par l’art du 18ème siècle, fait raser la demeure familiale, en 1912, pour y faire construire un hôtel particulier somptueux, dans la tradition du Petit Trianon de Versailles.

 

 

La jeunesse de Nissim de Camondo.

 Le jeune Nissim reçoit une éducation stricte et patriotique. Il poursuit ses études au lycée parisien Janson de Sailly. Il est de ces milieux de l’aristocratie et de la bourgeoisie parisienne si bien décrits par Marcel Proust. Les Rothschild, les Fould, les Pereire, sont des habitués de la rue de Monceau. En 1911, Nissim de Camondo devance l’appel et s’engage dans l’armée pour y effectuer son service militaire : il est affecté dans un régiment de hussards qui tient garnison dans la ville de Senlis. Il est libéré de ses obligations militaires en novembre 1913, et commence une carrière de banquier au service des titres de la Banque de Paris et des Pays-Bas. 

 

La guerre.

 Nissim de Camondo rejoint l’Armée française dès la déclaration de guerre, le 3 août 1914. Il est sous-lieutenant chez les Hussards. Faisant preuve d’un courage inouï, il s’illustre dès le 21 août et est cité à l’ordre de l’Armée : « Etant de patrouille de découverte avec quatre cavaliers, reçu à coups de fusil au village de Mellet, l’a contourné, mis pied à terre sous le feu pour relever un hussard tombé avec son cheval et, au retour, a abordé résolument une patrouille allemande de onze cavaliers qu’il mit en fuite… ».

 Intéressé par les propos de camarades qui lui enjoignent de poursuivre la guerre au sein des nouvelles unités de l’Armée de l’Air, qui est alors en pleine création, il devient officier observateur, et est rattaché au 21ème Régiment de Dragons (les escadrilles aériennes n’existent pas encore). Il fait encore une fois preuve d’une attitude exemplaire : « Observateur en avion de haute valeur, ayant montré en diverses circonstances de remarquables qualités de courage et de sang-froid, notamment en prenant les photographies du secteur du C.A. devant Verdun, malgré les attaques quotidiennes de plusieurs avions ennemis en groupe puissamment armés ».

 Dans son ouvrage Le Dernier des Camondo, publié aux Editions Gallimard, Pierre Assouline relate le carnet de campagne du jeune Camondo : « 23 décembre 1915 : départ pour les tranchées ; 18 janvier 1916 : visite de Charles de Noailles ; 21 janvier : journée à Malassise et Aumont ; 8 février : vais à Fosseux. Phonographe ; 17 mars : arrivée de papa et Béatrice ; 14-15 mai : Paris ; 22 mai : photos de Verdun. Prise de Douaumont ; 29 juin : premier vol comme pilote et non plus comme observateur. Deux fois dix minutes sous la pluie ; 30 juin : vol à nouveau. Enfin seul. Un quart d’heure ; 28 juillet : départ pour Paris. Arrivée 11h30. Déjeuner avec maman ; 29 juillet : retour de papa de Vichy ; 31 juillet : retour à l’escadrille ; 1er septembre : Champs ; 9 septembre : Paris. Déjeuner et dîner chez Larue avec Ninette ; 12 septembre : chasse à Aumont ».

 Une nouvelle fois, Nissim de Camondo est cité à l’ordre de l’Armée : « Officier commandant la section photographique du corps d’armée, joint à une très grande habileté professionnelle les plus hautes qualités de courage, de hardiesse et de sang-froid. A rendu des services exceptionnels en exécutant au cours de la bataille de l’Aisne, tant comme observateur que comme pilote de monoplan, des reconnaissances photographiques particulièrement dangereuses à très faible altitude sur un appareil de C.A. sans se soucier des attaques des avions ni du feu de terre de l’ennemi. Le 26 avril 1917, son appareil étant gravement endommagé par le feu de l’artillerie ennemie, n’est rentré qu’ayant terminé entièrement sa mission ».

Nissim de Camondo est promu lieutenant. Au sein de l’escadrille MF33, stationnée près d’Embermenil dans le département de Meurthe-et-Moselle, il est un exemple pour tous. Le 5 septembre, alors qu’il revient d’une courte permission effectuée à Deauville, son avion, à bord duquel se trouve également le sous-lieutenant Desessart, est pris en chasse par un appareil allemand. Camondo réussit à abattre l’engin ennemi, mais, également touché, il ne peut éviter un atterrissage en catastrophe. Des témoins voient le biplace disparaître derrière la forêt qui sépare les lignes françaises des allemandes. Ayant appris cette nouvelle, et sans aucune indication de l’Armée française, Moïse de Camondo espère un miracle pendant plus de deux semaines. Puis, un intendant confirme ce que l’on n’osait imaginer : Nissim de Camondo est bel et bien mort au combat ; il est enterré en terre française, à Dieuze, en Moselle, près de Sarrebourg. Même si sa disparition est notifiée en Belgique, à Housse.

 Pierre Assouline : « Qui saura dire la misère d’un père à jamais privé de son fils ? Il n’est pas de plus haute solitude. C’était comme s’il avait planté un arbre, qu’il l’avait amoureusement entretenu pendant toute sa jeune vie et qu’au bout de vingt ans, sans raison apparente, la foudre le déracinait brutalement ».

 Ce destin horrible amène Moïse de Camondo à léguer toute sa fortune et ses biens à L’Union des Arts Décoratifs (Musée des Arts Décoratifs). Jusqu’à sa mort, en 1935, il achète des œuvres d’art pour compléter une donation déjà exceptionnelle.

 

1943.

 Mais la tragédie ne s’arrête pas là. Béatrice de Camondo épouse en 1920 Léon Reinach. De cette union naissent deux enfants : Fanny, en 1920, puis Bertrand en 1923. En 1943, tous sont arrêtés et envoyés au camp de Drancy. Léon et ses enfants sont déportés à Auschwitz quelques jours plus tard. En 1944, c’est au tour de Béatrice. Aucun d’eux ne reviendra. 

 

Le musée.

 Aujourd’hui, le musée Nissim de Camondo, situé au 63 de la rue de Monceau, renferme des collections inestimables de meubles, de commodes, de secrétaires à cylindre, d’œuvres (estampes, toiles, dessins…) du 18ème siècle. Il est ouvert du mercredi au dimanche de 10h00 à 17h30.

 Un peu d’éternel, ou tout au moins de durable, était entré dans la composition de cet éphémère… Marcel Proust.



 

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Publié le 3 Mai 2009


 
Hommage national du 23 novembre 2008.

 

Un lieu de pèlerinage.

 

Le Mont Valérien est une colline, d’une hauteur de 162 mètres, qui domine l’ouest de Paris, et qui se situe sur les communes de Suresnes, de Nanterre et de Rueil-Malmaison. En France, le Mont Valérien est considéré comme un des hauts lieux de la Mémoire.

 

Au départ connu comme ermitage médiéval, un calvaire y est installé au cours du 15ème siècle. Puis, le lieu devient pèlerinage et, sous Louis XIII, des chapelles, rappelant les stations du Chemin de Croix sont bâties. Elles constituent autant d’étapes pour les processions des Parisiens, qui s’y rendent en masse. En 1634, une congrégation, les Prêtres du Calvaire, s’établie sur le mont, mais, cinquante ans plus tard, compte tenu de fréquents désordres, le pèlerinage est interdit, et la congrégation est dispersée. Plus tard, les prêtres sont remplacés par des laïcs qui y prononcent des vœux temporaires. Arrive la Révolution. Comme un bon nombre d’édifices religieux, le Mont Valérien est saccagé par les révolutionnaires.

 

Après la signature du Concordat entre Bonaparte, Premier consul, et le pape Pie VII, l’ordre ecclésiastique s’y installe à nouveau (des moines trappistes). Plus tard, le même Bonaparte, devenu l’empereur Napoléon 1er, fait construire des bâtiments – qui existent toujours – et dont le but est d’être maison d’éducation pour la Légion d’honneur.

 

Sous Louis XVIII puis Charles X, le Mont Valérien reprend totalement sa vocation religieuse et la société des Missions de France s’y installe. Symbole d’un christianisme royaliste ultra, le lieu est particulièrement visé pendant les Trois Glorieuses en 1830. Le nouveau roi des Français, Louis-Philippe, décide de dissoudre la communauté chrétienne et intègre la colline dans le réseau de fortifications de la défense de Paris.

 

 

Le fort du Mont Valérien.

 

L’actuel fort du Mont Valérien est construit à partir de 1841, et s’intègre dans le réseau de seize forts qui doivent défendre la capitale ; ceux-ci sont eux-mêmes intégrés comme avant-postes dans l’enceinte fortifiée qui fait le tour de Paris (forts de Nogent, Noisy, Issy, Montrouge, Vanves, …).

 

Peu après sa construction, le fort commence par être utilisé comme prison. Des opposants à Louis-Napoléon Bonaparte, devenu l’empereur Napoléon III, y séjournent. Il s’agit de Gustave de Beaumont, Achille Chaper, Joseph-Edmond Fayolle.

 

Le 19 juillet 1870 éclate la Guerre franco-prussienne. Après quelques semaines de combats, les forces prussiennes arrivent sur la capitale. Le fort du Mont Valérien joue un rôle très important. Les troupes républicaines du Gouvernement de la Défense nationale font feu depuis le fort, grâce à de nombreux et puissants canons, sur le château de Saint-Cloud tenu par les ennemis. Puis, au moment de la Commune de Paris, le fort est pris par les troupes versaillaises du gouvernement Thiers.

 

 

Mémorial de la France combattante.

 

Pendant la Première Guerre mondiale, le fort du Mont Valérien est utilisé pour la défense aérienne : un important projecteur y est placé pour voir de nuit les avions du IIème Reich et tenter de déclencher d’éventuelles ripostes avec l’envoi de chasseurs.

 

Mais c’est surtout au cours du conflit suivant que le Mont Valérien est tristement célèbre : la forteresse est rapidement utilisée par les soldats nazis pour être une prison. Les interrogatoires qui s’y déroulent sont d’une barbarie sans nom. Bientôt, des otages, des résistants, des Français libres y sont exécutés. Il serait vain de faire une liste exhaustive de toutes celles et ceux qui ont perdu la vie dans la petite clairière jouxtant l’édifice et aujourd’hui appelée « clairière des fusillés ». Néanmoins, il convient de citer quelques noms : Honoré d’Estienne d’Orves, Gabriel Péri, André Bloch, des membres du réseau du Musée de l’Homme, Jacques Decour, Arthur Dallidet, Missak Manouchian et les 21 résistants de son réseau, … Certains jours, les exécutions se suivent à un rythme terrible : le 15 décembre 1941, 70 otages dont 44 viennent du camp de Drancy sont fusillés ; le 11 août 1944, alors que les Alliés sont aux Portes de Paris, 93 détenus du camp de Royallieu sont exécutés.

 

Après la libération totale du territoire national, le général de Gaulle décide, en juin 1945, de consacrer ce lieu au Devoir de Mémoire. Henri Freynay, ministre des prisonniers, déportés et réfugiés du Gouvernement provisoire de la République française, y fait inhumer 15 corps de combattants de la Guerre 1939-1945, originaires de Métropole et des colonies. Il demande à ce que soient également placés les corps de Berty Albrecht et Renée Levy, grandes résistantes, massacrées par les nazis. 

 

En 1958, à nouveau au pouvoir, le général de Gaulle charge Félix Brunau de faire construire un véritable monument au pied de la forteresse : le Mémorial de la France combattante est né. L’esplanade de l’édifice fait 10.000 m2 et un mur long de 150 mètres, en granit rose des Vosges, permet d’organiser des prises d’armes et des commémorations ; au centre, est sculptée une immense croix de Lorraine. Elle marque l’entrée de la crypte où reposent les combattants, avec une particularité : le caveau n°9 est vide car il attend le corps du dernier Compagnon de la Libération.

 

Au-devant de cette croix se trouve une flamme, qui brûle en permanence, comme sous l’Arc de Triomphe de Paris : « Quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance ne s’éteindra pas – 18 juin 1940 – Charles de Gaulle ».

 

Par la suite, des modifications et des compléments sont ajoutés : en 1962, c’est l’inauguration du « parcours des fusillés » ; en 1989, est inauguré le « bosquet de la Liberté » ; en 1997, sur proposition de Robert Badinter, un monument sur lequel figurent les noms des fusillés est approuvé par le Sénat et inauguré en 2003.

 

Quant à la forteresse du Mont Valérien, aujourd’hui, elle est le siège du 8ème Régiment de Transmissions ; du colombier militaire national et du musée colombophile militaire ; du Centre national d’études et de formations pour l’enfance inadaptée. Elle est aussi utilisée dans le cadre de la Politique européenne de sécurité et de défense pour des missions comme l’Opération Artemis (RD Congo en 2003) ou l’EUFOR (Tchad / RCA en 2007-2009).

 

Enfin, quatre lieux funéraires complètent l’ensemble des édifices, bâtiments et lieux de Mémoire du Mont Valérien : le cimetière du Mont Valérien, construit au 19ème siècle ; le cimetière américain de Suresnes, qui contient des tombes de soldats américains tombés pendant les deux guerres mondiales ; le cimetière paysager du Mont Valérien, créé par la ville de Nanterre en 1969 et le crématorium du Mont Valérien, ouvert en 1999.

 

Le Mémorial de la France combattante est ouvert tous les jours de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00 (19h00 en été) ; pour se renseigner ou organiser une visite de groupe, il convient de prendre des renseignements au 01 49 74 35 87.

 

Les moyens d’accès sont les suivants :

 

  SNCF : Ligne Paris Saint Lazare - Versailles - Arrêt gare de Suresnes

  RATP : RER A La Défense ou ligne n° 1 La Défense puis bus n° 360 (arrêt Mont Valérien ou Hôpital Foch Cluseret)

  TRAMWAY : Val de Seine T2 La Défense - Issy les Moulineaux - Station de Suresnes : Longchamp

  ROUTE : Porte Maillot - Pont de Suresnes

 

 

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