Le Révérend Père Corentin Cloarec, mort pour la France.
Publié le 26 Juillet 2015
Jeunesse – Etudes – Première Guerre mondiale.
Jean-Marie Cloarec nait le 30 mars 1894 à Saint-Sauveur dans le nord du Finistère, pays des Abers et de l’Iroise. Ses parents sont cultivateurs. Troisième enfant d’une fratrie de quatre, il fait des études secondaires au collège de Saint-Pol-de-Léon puis entre au grand séminaire de Quimper en octobre 1913.
Alors qu’il est toujours séminariste, Jean-Marie Cloarec est mobilisé en novembre 1914 et rejoint il rejoint le 118e RI. Il participe aux batailles sur la Somme puis en Champagne en 1915. C’est là qu’il est blessé, le 25 septembre 1915, à Perthes-les-Hurlus. Rétabli, il retourne au front en février 1916, alors que la bataille de Verdun fait rage. Porté disparu, il est en fait prisonnier des Allemands et emmené en Allemagne. Il restera détenu au camp de Rennbahn (près de Munster) jusqu’en 1918.
Retour au grand séminaire de Quimper.
En 1919, Jean-Marie Cloarec reprend ses études au grand séminaire de Quimper et demande à entrer dans l’ordre des Frères mineurs. Il devient alors Corentin Cloarec.
Il fait son noviciat au couvent d’Amiens puis rejoint le scolasticat de Mons-en-Barœul dans le Nord. Il est ordonné prêtre le 2 juillet 1925 à Notre Dame de Paris. Devenu le père Corentin Cloarec, il enseigne au petit séminaire de Fontenay-sous-Bois puis au couvent de Saint-Brieuc, entre 1927 et 1937. A cette date, il est rappelé à Paris pour être vicaire du couvent Saint-François de Paris et responsable régional du Tiers-ordre franciscain.
La Seconde Guerre mondiale.
Mobilisé en 1940, le père Cloarec est affecté à un dépôt à Brest. Il ne participe pas aux combats de la Campagne de France mais refusant d’être prisonnier des Allemands qui arrivent en Bretagne au cours de l’été 1940, il se réfugie au couvent Saint-François de Paris, rue Marie-Rose dans le 14e arrondissement.
Peu après son arrivée, il prend contact avec des groupes de résistants, et notamment le mouvement « Ceux de la Libération ». Il est également en contact avec des gendarmes pour obtenir des faux-papiers à celles et ceux qui le sollicitent pour partir en Espagne. Deux années plus tard, il commence sa collaboration avec le mouvement de résistance Vercingétorix. A cette occasion il retrouve l’un de ses anciens condisciples du dépôt de Brest, Yves Massié. Comme il retrouve également Jean Teissier de Marguerittes, franciscain, qu’il héberge en 1943 au couvent Saint-François de Paris.
L’endroit devient peu à peu le repère – le refuge – d’un bon nombre de résistants et les réunions permettent aux lieutenants FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) de la Région parisienne d’exposer et de partager les ordres reçus du colonel Henri Rol-Tanguy, chef des FFI pour toute l’Ile de France.
Mais des tels agissements, de telles réunions finissent pas être découverts par la Gestapo. Des membres des réseaux régulièrement reçus au couvent sont arrêtés et torturés par la police politique allemande. Le 28 juin 1944, celle-ci dépêche deux jeunes français dont la mission consiste à se rendre au couvent et rencontrer le père Cloarec. Se faisant passer pour des résistants, ils y sont reçus et, à peine le temps d’entamer la conversation, ils tirent sur le religieux.
Le père Cloarec est atteint de plusieurs balles. Il parvient à se refugier dans le cloître du couvent, mais poursuivi, il est de nouveau atteint de plusieurs balles. Transporté dans une clinique toute proche, le père Corentin Cloarec meurt en déclarant : J’offre ma vie pour mes frères et pour le pays.
Hommages.
Dès l’annonce de l’assassinat du père Cloarec, c’est la consternation. Près de 30.000 personnes défilent devant sa dépouille entre le 29 juin et le 3 juillet 1944, date des obsèques, présidées par un évêque auxiliaire de Paris, Monseigneur Touzé.
En août 1944, le conseil de Paris décide de baptiser « Père Corentin » la rue qui longe le couvent Saint-François de Paris. L’année suivante, les municipalités de Courbevoie et de Bois-Colombes baptisent elles-aussi des rues du nom du révérend père.
Le 28 juin 2014, en l’honneur du 70e anniversaire de sa mort, une conférence a été organisée au couvent Saint-François et un ouvrage a été publié aux Editions Franciscaines. Il s’intitule : Le Père Corentin – Franciscain et résistant ».
Sources :
Sites Wikipedia, Larousse.
Site de la Résistance en ligne : www.museedelaresistanceenligne.org
HJ Rochereau, Le Séminaire Notre Dame de la Merci, Paris, Tequi, 1919.
Archives de la ville de Courbevoie
Journal de Marche et des Opérations du 118e RI