Au nom d'une France Libre.

Publié le 2 Juillet 2011

 

 

Congres national 2011 009

 

 

Paulette Levalleur-Steudler et Roger Levalleur au congrès national du Souvenir Français – Paris, avril 2011.

 

 

L’engagement.

 

Avril 2011 : à l’occasion du congrès national de notre association, nous rencontrons Paulette Levalleur-Steudler et son époux Roger. Membres du Souvenir Français de Neuilly, ils sont de toutes les commémorations et se consacrent sans relâche au Devoir de Mémoire.

 

Paulette Levalleur : « Il y a un grand nombre d’années, j’ai rencontré, lors d’un dépôt de gerbes au cimetière ancien de Neuilly, un personnage portant le drapeau du Souvenir Français. Après une courte discussion, je me suis engagée avec mon époux au Comité de Neuilly-sur-Seine». Mais en fait, l’engagement patriotique de Paulette Levalleur remonte au début de la Seconde Guerre mondiale, en ces temps où ceux qui suivaient un certain général de Gaulle n’étaient pas si nombreux…

 

Paulette Levalleur : « Je suis née à Saint-Leu-la-Forêt le 11 mai 1921 d’une maman française d’Alger et d’un papa suisse, de Neufchâtel. Mon père ayant trouvé une situation à Londres, notre famille le rejoignit en Grande-Bretagne en septembre 1936. J’ai été élevée dans le culte de la France une et indivisible, comme le dit si bien notre constitution de 1958, et dans l’amour de la Patrie. Pour mes parents le respect des valeurs et le caractère sacré de leurs drapeaux respectifs étaient des éléments essentiels. Nous avons vécu l’invasion de la France avec douleur et déchirement. Aussi, quand le général de Gaulle a lancé son appel en juin 1940, je n’ai pas hésité et je me suis engagée dans les Forces Françaises Libres ».

 

Les Forces Françaises Libres sont créées par le général de Gaulle le 1er juillet 1940. Elles sont divisées en trois unités : les forces terrestres, navales et aériennes. Les forces terrestres sont formées de soldats de métier et d’appelés de l’armée de terre française, qui rejoignent Londres comme ils peuvent, des hommes du colonel Béthouart, commandant le corps expéditionnaire en Norvège (ils viennent de remporter la bataille de Narvik mais ont dû laisser le pays aux troupes du Reich) et de civils qui s’engagent. De moins de 2.000 hommes en juillet 1940, elles passent rapidement à plus de 3.000 le mois suivant. Les forces navales rassemblent environ un millier de marins sous le commandement de l’amiral Muselier, et les forces aériennes regroupent environ 300 pilotes et mécaniciens.

 

Trois années plus tard, les Forces Françaises Libres seront fortes de près de 75.000 hommes !

 

Paulette Levalleur : « L’engagement était naturel pour moi. Je ne sais même pas si j’ai réfléchit aux conséquences de mon acte. J’ai donc signé selon la formule en vigueur : « Pour la durée de la guerre, plus trois mois ». J’étais affectée à des tâches de secrétariat aux services du Renseignement. Tous les jours, je venais travailler au quartier général de la France Libre à Delphin Square. J’y rencontrai des personnages extraordinaires. Par exemple, le colonel Passy (NB : André Dewavrin, qui mit en place les services secrets de la France Libre) était un grand personnage, aimé et apprécié de nous tous, ainsi que le colonel Rémy (NB : Gilbert Renault fut l’un des agents secrets français les plus célèbres de la Seconde Guerre mondiale). Et puis, bien entendu, plusieurs fois par an, nous avions l’honneur de prises d’armes et de revues devant le général de Gaulle. Je travaillais sur toute une série de dossiers. J’œuvrais entre autres dans le cadre de la correspondance avec la Résistance, pour indiquer des mouvements de troupes, des emplacements de rampes de V1 et de V2…».

 

 

Retour en France.

 

Paulette Levalleur : « En 1944, je débarquai à Arromanches avec les membres du service. Je fus affectée à la DGER, Direction générale des Etudes et Recherches puis à la Direction générale des Services Spéciaux, la DGSS ».

 

Pièce du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), créé à Londres par le général de Gaulle et le colonel Passy, la DGER fut constituée en 1944 et administrée par Jacques Soustelle, avant de devenir en 1946 le SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), qui sera actif – et célèbre – de sa création jusqu’en 1982. Quant à la DGSS, elle résulte aussi de la fusion du BCRA avec des membres des services de renseignements, fondés sous le régime de Vichy puis organisés par le général Giraud à Alger à partir de 1943.

 

Paulette Levalleur : « Mais je ne restai pas très longtemps au sein de ces services. On me proposa un poste au sein de l’American Army, sous le commandement du colonel Brunschvig, dans une mission de liaison, pour remplacer une secrétaire qui était alors très malade ».

 

 

Au sein de la Shell.

 

Paulette Levalleur : « Je ne restai pas très longtemps non plus membre de l’American Army. Dès que je fus libérée de mes obligations militaires, je rentrai à la société des pétroles Shell, comme secrétaire de direction bilingue. J’y effectuai 35 années de bons et loyaux services, du 14 février 1946 au 31 mai 1981. Avec un patron de nationalité britannique, je pouvais relater mes années de jeunesse à Londres !

 

A la Shell, j’étais fondatrice et présidente de la Section Equitation de notre club sportif. Je donnais des leçons, généralement le soir ; parfois le samedi et le dimanche. Un jour, c’était en 1951, un beau jeune homme vint prendre quelques leçons. Et voilà comment quelques temps plus tard, Roger devint mon mari ! ».

 

Aujourd’hui, Paulette Levalleur-Steudler est chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la médaille militaire, médaille de la France Libre, médaille de la Reconnaissance Française, médaille d’or de la Jeunesse et des Sports, médaille de Vermeil du Souvenir Français, Administratrice nationale honoraire de la FNCV (Fédération Nationale des Combattants Volontaires), membre de nombreuses associations patriotiques, dont l’Union des Gaullistes de France.

 

 

 

 

 Paulette Levalleur

 

  

Paulette Steudler, à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale (copyright FNCV).