Publié le 16 Février 2025

Au lieutenant Debidour, de Sceaux.

Louis Antoine Debidour nait le 9 novembre (comme un certain Charles de Gaulle…) 1873 à Sarlat dans le département de la Dordogne. D’une fratrie de quatre enfants, il est le fils d’Anne Joséphine Besse et de Louis Elie Debidour, historien, écrivain, professeur à la faculté de Nancy (de 1878 à 1890) puis doyen de l’Inspection générale de l’Instruction publique en 1903.

Louis Antoine suit de brillantes études au lycée Poincaré de Nancy puis à Henri IV (Paris) et à la Sorbonne. En 1895, il intègre la prestigieuse Ecole Normale Supérieure. En 1901 il devient professeur agrégé d’histoire et de géographie. Il habite Paris. Il est nommé au lycée Pierre Corneille de Rouen en 1908 puis au lycée d’Evreux.

Lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il vient d’être nommé au lycée Charlemagne à Paris.

Louis Antoine est recensé à Paris, au 3e bureau. Son matricule au recrutement est le numéro 1252. Au déclenchement de la mobilisation, il doit rejoindre le 102e régiment d’infanterie, avec le grade de sergent. L’unité est en casernement à Paris et à Chartres ; elle fait partie de la 13e brigade d’infanterie, 7e division et 4e corps d’armée et est constituée de trois bataillons. Le chef de corps est le colonel Valentin et les chefs de bataillon sont Wilbien, Signorino et Lemerdy.

En septembre 1915, le 102e est relevé pour venir prendre une nouvelle place sur la rive gauche de la Suippe, en face d’Auberive (en Haute-Marne). Il organise le terrain et se prépare par un travail de pionniers très assidu à prendre part à l’attaque générale qui se déclenchera le 25 septembre. Le régiment est placé entre Auberive et la voie romaine, à gauche et en arrière du 315e. Sa mission est d’enlever le saillant sud-ouest des défenses adverses (fortin de Vaudesincourt) en même temps que 315e abordera Auberive.

Extrait de l’historique : « Le mouvement est déclenché à 9 h 30. Les 7e et 8e compagnies s’élancent pleines d’ardeur à l’assaut, mais, tandis que le 315e réussit pour un moment à passer, elles sont arrêtées par des défenses accessoires importantes non entamées. Les 5e et 6e compagnies arrivent en deuxième vague. Les hommes se font bravement tuer, mais l’attaque de front ne peut plus réussir. Le colonel essayera avec le 3e bataillon d’abord, avec deux compagnies du 1er ensuite de contourner l’obstacle par la gauche. Tous les élans seront brisés. Le colonel Blin, commandant le 102e, est blessé. Le commandement passe au commandant bientôt lieutenant-colonel Vicq. Le régiment venait une fois de plus de se comporter brillamment. Les pertes étaient importantes, attestant le courage des hommes (651 soldats, tués ou blessés, le 2e bataillon perdant tous les officiers et le 3e plus de la moitié des siens) ». Louis Debidour fait partie des officiers tués à l’ennemi.

Croix de guerre avec palme, il est cité à l’ordre de l’armée : « Officier d'une haute valeur morale, n'a cessé depuis son arrivée sur le front au mois d'octobre 1914, de faire preuve de la plus grande bravoure. Est tombé glorieusement, le 25 septembre 1915, en se portant à l'assaut en tête de sa section." Sergent au début de la guerre, c'est sur le champ de bataille qu'il gagna ses galons d'adjudant, sous-lieutenant (30/11/1914) et lieutenant. » A titre posthume, Louis Debidour reçoit la Légion d’honneur. Le jugement « Mort pour la France » est prononcé le 1er mars 1918 et sa transcription est faite le 17 avril 1918 à Sceaux.

 

Son nom est inscrit sur les monuments suivants :

  • Nontron (Dordogne) : monument aux morts et tableau commémoratif de la mairie.
  • Nancy : plaque des élèves du lycée Poincaré.
  • Paris : livre des professeurs d’histoire et de géographie de l’enseignement secondaire public ; monument commémoratif de l’Ecole Normale Supérieure ; plaques commémoratives de la Sorbonne, du lycée Henri IV.
  • Rouen : monument aux morts ; stèle commémorative du lycée Pierre Corneille.
  • Sceaux : monument aux Morts.

 

Sources :

  • Archives de la Délégation du 92 du Souvenir Français.
  • Site national du Souvenir Français.
  • Historique du 102e régiment d’infanterie.
  • Site Chtimiste sur les unités militaires de la Première Guerre mondiale.
  • Memorial GenWeb : fiche individuelle de Louis Debidour.

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Publié le 9 Février 2025

Au capitaine Caussin, de Nanterre.

René Caussin nait à Versailles le 17 octobre 1885. Après avoir suivi un scolarité élémentaire au lycée Hoche de la ville, il la poursuit au Prytanée militaire de La Flèche (à l’âge d’une dizaine d’années), dans la Sarthe, puis l’Ecole militaire spéciale de Saint-Cyr. Il entre à Polytechnique en 1906 et intègre l’armée du génie.

Après plusieurs années dans divers régiments de son arme, Caussin est volontaire pour rejoindre l’aérostation (ballons d’observation, dirigeables). Il est nommé au 1er Groupe d’Aérostation. En août 1914, quatre compagnies d’aérostiers existent en France. elles vont donner naissance au cours de la guerre, et en moins de deux années, à 75 compagnies d’aérostiers qui vont participer à toutes les grandes batailles et à de nombreuses opérations de détail, tant sur le front français, des Vosges à la mer du Nord et de la Marne à l’Escaut, que sur le front italien et sur celui de la Macédoine.

En 1914, les formations de l’aérostation militaire sont réparties dans les ports d’attache de dirigeables installés à Maubeuge, Verdun, Toul, Epinal, Belfort et Saint-Cyr. Au Grand Quartier Général, le colonel Voyer est chef du Service Aéronautique. Le capitaine Jaillet lui est adjoint pour l’Aérostation.

Quand un certain nombre de compagnies d’aérostiers sont mises à la disposition des armées, elles sont rattachées dans chacune d’elles au Service de l’Aviation de l’Armée, qui devient alors le Service Aéronautique de l'Armée. Les commandants des compagnies d’aérostiers sont donc placés sous les ordres du chef du Service Aéronautique et, plus tard, du commandant de l'Aéronautique de l'Armée.

En 1916, alors qu’il conduit son dirigeable vers le front d’Italie, le capitaine Caussin est victime d’un accident. Son engin s’abime en mer près de l’île d’Asinara, à la pointe nord-ouest de la Sardaigne. Le capitaine Caussin est déclaré « Mort accidentellement en Service » puis, en 1919 « Mort pour la France ».

René Caussin avait été cité à l’ordre de l’armée : « Capitaine du génie, pilote d'un dirigeable : a prit part, comme pilote, a de ascensions de reconnaissance et de bombardement effectués par un dirigeable et notamment à celles particulièrement dangereuses des 9, 10, 22, 23 août, 3 septembre, 9, 10, 12, 13 octobre 1914. A contribué à leur succès par son habilité professionnelle, son sang-froid, son entrain et son esprit de discipline. »

 

Son nom est inscrit sur les monuments suivants :

  • Lycée Hoche, Versailles.
  • La Flèche, Prytanée militaire.
  • Ecole Polytechnique (ancien site de Paris et site de Palaiseau).
  • Monument aux morts d’Epinal.
  • Monument aux morts de Nanterre.

 

Sources :

  • Archives de la Délégation du 92 du Souvenir Français.
  • Site national du Souvenir Français.
  • Site Albin Denis sur l’aérostation pendant la Première Guerre mondiale.
  • Site Chtimiste sur les unités militaires de la Première Guerre mondiale.
  • Memorial GenWeb : contributions de Claude Richard, Bernard Tisserand, François Leplus, René Lehimas, Philippe Creusot, Laetita Filippi, Gilles Gauthier et Natacha Baschon.
Un dirigeable militaire français de la Première Guerre mondiale.

Un dirigeable militaire français de la Première Guerre mondiale.

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