Publié le 21 Décembre 2024

Octobre 2024, au congrès du département, à Sceaux.

Octobre 2024, au congrès du département, à Sceaux.

Mesdames et Messieurs les présidents de comité, adhérents et amis du Souvenir Français des Hauts-de-Seine,

Dans quelques jours, pour la plupart d’entre nous, Noël illuminera nos foyers et nos pensées puis l’année s’achèvera avec les résolutions préparées pour le Nouvel an.

Le moment est venu de faire le bilan de l’année 2024 afin que le Souvenir Français au sein du département poursuive, sans nier les difficultés, son évolution et sa transition vers les générations nouvelles. Plus que jamais, la reconnaissance des personnalités, des médias et du public en général nous est nécessaire. Il n’est plus temps de rester parfois figés dans une position passéiste de copains qui disparaissent les uns après les autres.

Il faut donc persévérer et convaincre d’abord les jeunes retraités mais aussi les étudiants, les enseignants et les acteurs de la société civile de rejoindre nos rangs pour que notre action mémorielle ne s’éteigne pas. Il faut au contraire qu’elle se renforce partout où la déshérence menace la dernière demeure terrestre des « Morts pour la France ».

C’est pourquoi, je remercie chaleureusement celles et ceux qui ont compris cette obligation. Ils se sont investis personnellement dans nos projets, dépassant leur cadre habituel et rituel pour donner corps à des hommages plus ciblés, plus forts et finalement plus respectueux de notre belle histoire commencée il y a plus de 137 ans.

Plus que jamais, il faut veiller, sauvegarder voire sauver les tombes de celles et ceux déclarés « Morts pour la France ». Celles des carrés militaires bien évidemment mais aussi et peut-être surtout celles familiales à l’abandon, sans descendant, et menacées de reprise par les municipalités qui revendent les emplacements. C’est une question morale qui ne doit pas nous échapper y compris pour les sépultures plus récentes des « Compagnons de la Libération » ou des « Justes parmi les nations ».

Vous le savez bien : ces tombes familiales une fois remises en état et géolocalisées, deviennent les stations d’un parcours mémoriel ouvert aux élèves et à leurs professeurs qui peuvent ainsi découvrir ce que fut la vie d’un combattant, son apport à l’histoire locale et nationale.

Deux nouveaux comités sont entrés dans le process de géolocalisation ce dont je les remercie vivement.

Au cours de l’année, nous avons connus plusieurs moments forts dont la panthéonisation de Manouchian, précédée de la descente mémorielle du cercueil vers la clairière des fusillés du Mont-Valérien et de la veillée organisée en hommage aux Espagnols, Hongrois, Italiens, Polonais, Roumains et Français de l’Affiche rouge. Ainsi, le souhait de cet Arménien dans la dernière lettre à sa femme – « Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. » – se trouvait réalisé. Le lendemain, nous étions quelques-uns sur la tombe des frères Spartaco-Fontano à Nanterre victimes aussi de la même traque et barbarie.

Nous avons continué à donner une seconde vie aux drapeaux d’associations dissoutes en les confiant à des établissements scolaires et des Conseils municipaux de jeunes. Occasion de rappeler l’histoire inscrite dans les plis de ces drapeaux qui nous aide à comprendre notre présent et à penser l’avenir.

Et puis ce fut la rencontre avec les vétérans du D-Day, venus 80 ans plus tard sur les plages de Normandie en faisant auparavant une halte au cimetière américain de Suresnes.

Quelques semaines plus tard, la Flamme olympique gravissait les pentes du Mont-Valérien avant que de nombreuses cérémonies marquent de leur empreinte le 80ème anniversaire des débarquements en Normandie et en Provence et la libération de villes des Hauts-de-Seine puis de Paris et de Strasbourg.

Ces quelques repères de 2024 ne doivent pas nous faire oublier l’important travail quotidien effectué souvent dans l’ombre au sein de vos comités et de la délégation générale.

Ensemble, nous faisons que Le Souvenir-Français demeure la grande association mémorielle qui honore celles et ceux déclarés « Morts pour la France » quelles que furent leurs origines, croyances ou appartenances.

Ces destins individuels ou collectifs ont forgé une « certaine idée de la France », de ses valeurs et de son attachement à la liberté qu’il convient de faire prospérer.

Merci à vous toutes et tous pour votre apport à notre rayonnement là où vous êtes pour que Le Souvenir Français séduise les cœurs et s’enracine mieux encore dans les villes de notre département en faisant appel à de nouveaux porteurs et gardiens de mémoire.

Comme il y a 137 ans, le défi de l’hommage aux « Morts au Champ d’honneur » puis aux « Morts pour la France », de la veille et de la sauvegarde du patrimoine qui nous rappelle leur sacrifice ultime est nécessaire, utile et indispensable à un pays comme le nôtre.

2024 est proche de son terme. Il est donc temps de vous souhaiter à chacune et chacun d’agréables fêtes de Noël et de fin d'année et de vous présenter mes vœux chaleureux pour 2025.

Vœux qui s’adressent d’abord à celles et ceux qui souffrent mais accomplissent tout de même ce qu’ils considèrent comme leur devoir. Vœux qui permettent à chacune et chacun de donner tout son sens et sa force à notre devise « À nous le souvenir, à eux l'immortalité »

 

Claude GUY,

Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine.

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Publié le 13 Décembre 2024

Conférence sur les troupes marocaines.

Le comité du Souvenir Français de Chatenay-Malabry, sous la présidence du général Jean-Claude Allard, organise une conférence le jeudi 19 décembre 2024 à 11h00 au restaurant Le Grove, 1, rue Ravon à Bourg-la-Reine (parking Condorcet, 71 avenue du général Leclerc). La participation est de 29 € à régler sur place.

Cette conférence est suivie d’un déjeuner.

Pour vous inscrire : jca732@live.com avant ce dimanche 15 décembre.

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Publié le 7 Décembre 2024

Henri Dupray, "Attaque du village de Bagneux" (reproduction).

Henri Dupray, "Attaque du village de Bagneux" (reproduction).

M. Jean-François Decraene a écrit un ouvrage remarquable sur les lieux de la guerre franco-prussienne en région parisienne. Issu du tome relatif aux Hauts-de-Seine, voici un des récits sur Bagneux.

« Le 22 septembre 1870, quatre jours après la première déroute de Châtillon, la municipalité se réfugie 130 boulevard du Montparnasse à Paris 14e arrondissement. Le 13 octobre 1870, ce qu’on appellera la deuxième bataille de Châtillon ou l’affaire de Bagneux va permettre, par une reconnaissance en masse selon le général Trochu, de connaître les intentions de l’ennemi.

Des Mobiles de la Côte d’Or soutenus par les soldats du 1er bataillon de l’Aube, qui voyaient le feu pour la première fois, enlèvent Bagneux aux Bavarois, mais les Aubois perdent leur commandant Picot de Dampierre, frappé d’une balle au bas-ventre. Le capitaine de la 4e compagnie, Jean-Casimir Perier (1847-1907) futur président de la République, par un coup de main audacieux, enlève le corps pantelant de son officier supérieur sous une grêle de balles pour le transporter à l’ambulance des religieuses d’Arcueil. Pour ce haut-fait, il est cité à l’ordre de l’armée, décoré de la Médaille militaire et de la croix de la Légion d’honneur.

« Cette reconnaissance offensive a obligé l’ennemi à montrer ses forces, à appeler de nombreuses troupes de soutien, à essuyer le feu meurtrier de nos pièces de position et de notre excellente artillerie de campagne. Il a dû subir de fortes pertes, tandis que les nôtres sont peu sensibles, eu égard aux résultats obtenus. Nous estimons que nous n’avons pas eu plus de 30 hommes tués et 80 blessés alors que l’ennemi a laissé plus de 300 morts dans Bagneux et ses pertes sont considérables à Châtillon et sur les hauteurs. Le chiffre des prisonniers connus s’élève à plus d’une centaine (…). Des renseignements certains font connaître que l’ennemi a eu plus de 4200 tués ou blessés. » (rapport du général Blanchard au général Vinoy).

Le 20 avril 1871, un régiment de l’artillerie de campagne des armées de Versailles enlève le village sans coup férir. Les artilleurs installent une batterie destinée à tenir sous son feu le fort de Vanves occupé par les Fédérés de La Commune.

 

Sources :

  • Jean-François Decraene, Lieux de mémoire des deux sièges 1870-1871, Ed. Gloria Victis, ouvrage édité en collaboration avec le Souvenir Français.
  • Site internet Paris Collection des mussées
  • Archives de la Délégation des Hauts-de-Seine du Souvenir Français.

 

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