Le carré militaire de Saint-Cloud et Buzenval.
Publié le 19 Septembre 2009
Le carré militaire.
La ville de Saint-Cloud tient son nom de Clodoald, petit-fils de Clovis, qui vient se réfugier en cette ville (à l’époque village) pour échapper à la perfidie et la cruauté de ses oncles. Plutôt que de s’enfermer dans les querelles de pouvoir, le jeune homme préfère revêtir l’habit monacal. Il devient évêque et fait bâtir un monastère.
La ville de Saint-Cloud est aussi connue pour son château et son parc, construits sous Louis XIV, par le frère de celui-ci, appelé « Monsieur ». Château qui sera la résidence du Premier consul, Napoléon Bonaparte, et qui terminera incendié lors de la Guerre franco-prussienne, par un obus français tiré depuis le Mont Valérien.
Le cimetière de Saint-Cloud, dont l’adresse est place du Souvenir Français, comporte un carré militaire principal, au sein duquel sont regroupées des tombes françaises, britanniques et belges. En tout, quelques 210 hommes morts pour la France (dont 76 à l’intérieur du carré militaire).
Parmi les monuments du cimetière, il convient de citer :
- – Le monument aux morts de 1870-1871 (« Oublier ! … Jamais !! »).
- – Le monument aux morts de 1914-1918.
- – le monument aux morts des Rapatriés, portant l’inscription suivante : « A nos morts civils et militaires, restés malgré nous dans les cimetières d’Outre-mer ».
- – Un monument dédié à la mémoire de ceux tombés en Indochine et en Algérie.
- – Une stèle : « Aux héros, aux martyrs morts pour la France, sans sépulture connue ».
- – Une stèle à la mémoire des déportés juifs de Saint-Cloud.
Enfin, deux Compagnons de la Libération sont enterrés à Saint-Cloud :
- - Jean des Moutis : officier de marine, il rallie l’Angleterre le 17 juin 1940, emmenant avec lui tout le commissariat de la marine de Cherbourg. De tous les combats pendant la Seconde Guerre mondiale puis en Indochine, effectuant une carrière exemplaire au sein de son arme, il décède à Fontainebleau en 1965.
- - Gilbert Grandval : Alsacien (son nom de naissance est Hirsch-Ollendorff), haut responsable chez les FFI (Région C – Alsace / Lorraine), il prend une part importante dans la libération de cette zone en 1944. Il fait par la suite une carrière de haut fonctionnaire et est nommé Ambassadeur de France de 1952 à 1955. Après cette date, il quitte la fonction publique pour entamer une reconversion dans la Marine marchande, et devient président de la Compagnie des Messageries maritimes. Il meurt à Paris en 1981.
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La bataille de Buzenval.
L’une des particularités de ce cimetière est de contenir trois tombes individuelles d’officiers prussiens, entretenues par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (équivalent du Souvenir Français en Allemagne) :
- – Gottfried Ernst Borsche, lieutenant au 47ème régiment d’Infanterie.
- – Theodor Langen, lieutenant au 58ème.
- – Robert Reitzenstein, sous-lieutenant dans l’artillerie (« Batterie de Saint-Cloud »).
Ils sont morts le 19 janvier 1871.
Ce jour-là, les troupes françaises – 90.000 hommes – sous le commandement du général Trochu, tentent une sortie du siège de Paris en direction de Versailles. La composition est la suivante : l’armée de gauche, dirigée par le général Vinoy, doit prendre la colline de Montretout, à Saint-Cloud ; le centre doit attaquer le plateau de Bergerie à Buzenval (actuelle commune de Rueil-Malmaison) ; la droite, doit également s’attaquer à Buzenval et ensuite prendre la direction de Vaucresson.
Les forces prussiennes ne sont en rien surprises et, solidement ancrées, attendent les charges des soldats français. Quelques heures après le début des combats, au prix de plusieurs centaines de morts, les hommes de Trochu doivent rebrousser chemin et à nouveau s’enfermer dans Paris.
A cette occasion plusieurs personnalités tombent sous les balles prussiennes : le marquis de Coriolis (engagé volontaire à l’âge de 67 ans) et le jeune et talentueux peintre Henri Regnault.
Retrouvez les photographies du carré militaire de Saint-Cloud, dans l’album éponyme.