Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Gaston Tavian de Vanves.

Publié le 8 Mai 2019

Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Gaston Tavian de Vanves.

Biographie.

 

Fils d'agriculteur, Gaston Tavian nait le 6 septembre 1908 à Echalot en Côte-d'Or.

 

Après ses études secondaires, il s'engage en 1928 dans l'artillerie et sert au Maroc jusqu'en 1933 comme sous-officier, chef de pièce. Il participe aux combats de pacification au cours desquels il est grièvement blessé à l'arme blanche le 19 mars 1931.

 

Servant au Ministère de l'Intérieur avant la guerre, il est affecté en 1939 au 407e Régiment d'Artillerie (407e RA) et cité pour avoir fait preuve des plus belles qualités de chef en toutes circonstances, sous les bombardements et au contact de l'ennemi en mai et juin 1940.

 

Alors qu'il s'est replié à Toulouse, l'adjudant-chef Tavian est mis en congé d'armistice à sa demande. Il forme avec Stanislas Mangin, Maurice Andlauer, Edgard Thomé et son camarade du 407e RA, Roger Warin, un groupe hostile à l'armistice. Le groupe, à l'exception de Mangin, entre, vers le mois d'octobre 1940, dans les Groupes de protection du colonel Groussard, qui se constitue comme une sorte d'armée secrète. Mais en décembre 1940, les groupes de protection sont dissous par le gouvernement de Vichy et Tavian et ses camarades cherchent un moyen de gagner la France libre. Alors qu'il ne parvient pas à découvrir la filière qui lui permettrait de gagner Londres, Tavian s'installe à Marseille pour s'occuper de camoufler des armes en liaison avec le colonel Groussard.

 

En mars 1941, Roger Warin établit une liaison directe avec l'Etat-major de la France libre à Londres par l'intermédiaire de Pierre Fourcaud, chargé de mission du général de Gaulle. Le 1er avril 1941, Gaston Tavian devient, avec ses quatre camarades de résistance, le premier engagé militaire secret dans les Forces françaises libres. Il exécute des missions de liaison pour le compte de Pierre Fourcaud jusqu'à l'arrestation de ce dernier en août 1941. Il participe activement à la préparation de son évasion, malheureusement sans réussite.

 

Début 1942, après le retour de mission à Londres de Thomé, le réseau de renseignements des Forces françaises libres "Ali" est formé et dirigé par Stanislas Mangin ; Tavian est un de ses immédiats adjoints. Le 26 avril 1942, il quitte la France pour Londres par une opération aérienne ; il est un des rares français à ne pas passer par la Patriotic School et fait un rapport sur le réseau au Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA) du colonel Passy.

 

Après une rapide instruction sur la recherche des terrains d'atterrissage et leur préparation, il est de retour en France avec un radio, le 29 mai 1942, par une opération d'atterrissage. Il a pour mission la création d'un réseau action en Corse et un autre à Saint-Etienne. Il gagne Toulouse et remet du courrier à différents responsables de réseaux. Conformément aux ordres, il coupe toute relation avec le réseau "Ali" et, sous le nom de code de "Tir", crée le réseau d'action du même nom dont il devient le chef. Sous le nom de Collin, Gaston Tavian recrute des radios, établit des contacts, se déplaçant en train ou à bicyclette, notamment dans l'allier et dans la Loire avec Henri Romans-Petit.

 

Il établit des terrains de parachutage et accueille son premier parachutage d'hommes et de matériel début juillet 1942 dans la région de Montrond-les-Bains dans la Loire. Un des agents parachutés se blesse très grièvement pendant son largage. Collin emmène le blessé (qui ne survivra pas à ses blessures) chez le prêtre du village qui prévient le médecin. Avec trois camarades, il rejoint alors la gare et attend pendant trois heures le prochain train. Mais le parquet, alerté par le médecin, a déjà lancé un avis de recherches des résistants qui parviennent tout de même à sauter dans le train à temps. De Saint-Etienne il part pour Toulouse puis pour Marseille fin juillet 1942 et, début août, pour la Corse afin d'étudier la possibilité de parachutages d'armes et de contacts avec Londres. Il prospecte la région d'Ajaccio et, de retour à Nice, apprend que des arrestations ont eu lieu dans le réseau "Ali".

 

En septembre 1942 il remonte à Saint-Étienne avec son radio, Joseph Piet, et tous deux organisent une opération d'enlèvement (Pierre Queuille et Guy Chaumet) pour le mois d'octobre dans la région de Châteauroux. Mais cette fois, Joseph Piet est arrêté à Marseille. Tavian est "brûlé" et monte une opération aérienne pour regagner Londres, où il a été appelé, le 23 novembre 1942.

 

Arrivé en Angleterre, il reste quelques mois au BCRA où il remplace Fred Scamaroni parti en mission en Corse début janvier 1943. Devant ensuite remplacer Scamaroni en Corse à son retour, l'arrestation de ce dernier en mars 1943 annule l'opération.

 

Gaston Tavian est alors volontaire pour une unité combattante et il est affecté à la 1ère Brigade française libre qui combat en Tunisie au Djebel Garci. Lieutenant au 1er Régiment d'Artillerie coloniale (1er RAC) de la 1ère Division française libre, il termine avec cette grande unité la campagne de Tunisie puis prend part aux combats d'Italie à partir d'avril 1944, du Garigliano jusqu'à Rome, et ensuite au débarquement en Provence et à la campagne des Vosges. En novembre 1944, il est affecté à la Police nationale à Paris. Chef du Service central automobile au Ministère de l'Intérieur après la guerre qu'il termine comme capitaine, il progresse ensuite jusqu'au grade de commissaire divisionnaire.

 

Sa compétence lui vaut d'accéder en 1964 au poste de contrôleur général de la Police. Il deviendra également le maire de son village natal d'Echalot. Il prend sa retraite en 1969. Gaston Tavian décède le 28 janvier 1987 à Vanves (Hauts-de-Seine). Il est inhumé à Echalot.

 

Décorations.

 

  • Commandeur de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
  • Croix de Guerre des TOE (2 citations)
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
  • Médaille Coloniale avec agrafe "Maroc"
  • Médaille des Blessés
  • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
  • Officier du Mérite Combattant
  • King Medal for Courage (GB)
  • Chevalier du Ouissam Alaouite

 

 

© Ordre de la Libération.

 

 

Source :

 

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr