Les Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Achille Peretti de Neuilly.
Publié le 7 Décembre 2019
Biographie.
Achille Peretti est né à Ajaccio (Corse) le 13 juin 1911.
Son père, rédacteur à la Préfecture d'Ajaccio et engagé volontaire lors de la Grande Guerre, tombe au Champ d'Honneur. C'est donc comme pupille de la Nation qu'il fait ses études secondaires à Ajaccio puis à la Faculté de Montpellier où il obtient sa licence en droit et un diplôme de Médecine légale.
Avocat inscrit au barreau d'Ajaccio en 1935, il se destine à la magistrature, mais attiré par l'action, il passe avec succès en 1937 le concours de commissaire de Police. Commissaire de police à Ajaccio, il est affecté, à la déclaration de guerre, au 19e Train des équipages. Il obtient d'être versé à l'Etat-major de la 7e Région à Dijon où, en vertu de sa formation professionnelle, il sert dans le contre-espionnage. Surpris à Troyes par l'avancée allemande, il parvient à rejoindre Dijon et se replie jusqu'à Perpignan. Le 16 juin 1940, il essaie vainement, avec un collègue de la surveillance du territoire, d'embarquer sur un destroyer anglais ancré à Port Vendres rapatriant des troupes polonaises. Après deux mois passés à Nice où il a gardé le contact avec le 2e Bureau de l'armée (contre-espionnage), il rejoint son poste de Commissaire de Police à Ajaccio et, refusant la défaite, entreprend aussitôt une lutte active contre le régime de Vichy.
Achille Peretti entre en contact avec le capitaine Giraud du 2e Bureau de l'Armée ; avec lui, il organise la mise en place d'agents radios destinés à intervenir en cas d'occupation de la ville par les Allemands ou les Italiens. En octobre 1940, il rapporte de Nice des armes qui sont distribuées à Ajaccio. Il apporte notamment un fusil et des cartouches à Henri Maillot.
En avril 1941, il se fait muter à Nice où il poursuit son travail de façon efficace en liaison avec l'Intelligence Service (IS) et les service du colonel Payolle, chef du 2e Bureau. En janvier 1942 il entre en relation avec les Forces françaises libres par l'intermédiaire de Maurice Andlauer, qu'il avait connu à Ajaccio comme directeur des Haras. Ce dernier le fait entrer au réseau de renseignements "Ali", dirigé par Roger Wybot, et signer un engagement aux FFL ; en mai 1942 il reçoit le grade de chef de mission de 2e classe. Affecté par la Sûreté nationale à Vichy début 1942, il en profite pour "piller" les archives du gouvernement de Vichy lors de ses permanences. Il fait bientôt une demande de mise en disponibilité pour pouvoir se consacrer entièrement à ses activités résistantes. Suspecté, il est arrêté le 9 août 1942 et accusé de vols de documents au profit des anglais et du général de Gaulle. Faute de preuves, il est relâché et aussitôt mis en disponibilité. Achille Peretti se consacre alors presque entièrement au réseau "Ali".
Au mois d'avril 1943, il organise avec son ancien collègue, le commissaire Louis Dubois, l'évasion de Jacques Robert, chef du réseau "Phratrie" arrêté par la police de Vichy. Quelques semaines plus tard, le 13 juin 1943, sous le nom de Paul Vatier, il parvient à rejoindre l'Angleterre par voie aérienne grâce au réseau "Phratrie". En Grande-Bretagne il effectue un stage spécial et rentre en France le 22 juillet 1943 sous le pseudonyme d'Ajax, nom qui est donné au nouveau réseau de renseignements qu'il crée et dirige en zone sud ; celui-ci a pour buts essentiels de noyauter la police, saboter la répression, recueillir des renseignements économiques, politiques et militaires et préparer la police de la Libération. "Ajax" s'étend à tout le territoire français et Achille Peretti devient ensuite le chef des sous-réseaux "Candide", "Zadig", "Micromegas" et "Stuart". Ces réseaux se développent dans le centre de la France et créent des antennes en Autriche, en Suisse, en Hollande et en Belgique avec la complicité d'agents étrangers, recrutés dans les milieux militaires.
Appelé à Londres en janvier 1944 pour rendre compte, l'opération échoue et c'est finalement le 3 mars 1944 qu'il est évacué vers l'Angleterre par une opération aérienne, après avoir mis son organisation parfaitement au point. En Angleterre, Achille Peretti est nommé chef de mission de 1ère classe. Nommé le 5 mai 1944 directeur adjoint de la Sûreté nationale, chef du théâtre d'opérations zone nord, il prépare à Alger la mise en place des services de police au moment du débarquement. Il rejoint Londres au lendemain du débarquement et remplit une mission en Normandie avant de regagner la Grande-Bretagne.
Nommé préfet de 3e classe hors cadre, il rentre à Paris le 25 août 1944 avec le général de Gaulle dont il assure la protection. Il prend part au combat de la rue de Bourgogne et de la Chambre des Députés avec des éléments de la Division Leclerc placés sous ses ordres.
Conseiller général d'Ajaccio en 1945 (étiquette Union nationale gaulliste), il est élu premier vice-président du Conseil général de la Corse la même année. Elu maire de Neuilly sur Seine en 1947, il le restera jusqu'en 1983. Conseiller de l'Union française de 1952 à 1958 puis député de la Seine de 1958 à 1978, Achille Peretti est premier vice-président (1964-1969) puis président de l'Assemblée nationale (1969-1973). Président (1957-1958) puis président d'honneur du Comité des anciens chefs de réseaux FFC. Conseiller général des Hauts-de-Seine en 1970, il est nommé membre du Conseil constitutionnel en mars 1977.
Achille Peretti est décédé le 14 avril 1983 à Neuilly. Il est inhumé à Ajaccio.
Décorations.
- Commandeur de la Légion d'Honneur.
- Compagnon de la Libération - décret du 6 avril 1945.
- Croix de Guerre 39/45 (4 citations).
- Médaille de la Résistance avec rosette.
- Distinguished Service Order (GB).
- Croix de Guerre Belge avec palme.
- Officier de la Couronne Royale de Belgique avec palme d'Or.
- Chevalier du Mérite Civil Espagnol.
- Grand Croix de l'Ordre de Malte.
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