A Raoul Lufbery, de Marnes-la-Coquette et d’ailleurs…

Publié le 19 Juillet 2022

A Raoul Lufbery, de Marnes-la-Coquette et d’ailleurs…

Une terre de pilotes.

Marnes-la-Coquette est une terre de pilotes morts pour la France. André Balcou n’est pas seul !

La commune abrite un monument superbe qui donne lieu chaque année à l’une des plus belles cérémonies qui soit dans notre département : le Memorial Day américain (jour de la mémoire) qui se déroule au monument de l’Escadrille Lafayette, du nom de cette unité, formée d’aviateurs américains, d’abord membres de la Légion étrangère (en 1916, les États-Unis ne sont pas en guerre), fidèles aux services rendus par le général Lafayette à leur pays en 1780.

Le monument de l’Escadrille Lafayette abrite les dépouilles de 49 pilotes de l’unité plus leur commandant, le capitaine Georges Thenault et le général Brocard, tous deux Français. Parmi ces pilotes se trouve Raoul Lufbéry, qui a la particularité d’être né français et être devenu américain. Il était « l’As des As » de l’Escadrille Lafayette.

Raoul Lufbery.

Raoul Gervais Lufbery nait le 14 mars 1885, d'un père américain et d'une mère française. Dans sa petite enfance, son père travaillant aux États-Unis, il est élevé par sa grand-mère maternelle. Multipliant les métiers dès 12 ans, il quitte la France en 1905 pour voyager en Afrique du Nord, en Égypte, dans l'Empire ottoman, Grèce, Europe orientale et Allemagne. Il renonce alors à sa nationalité française pour ne pas être contraint au Service militaire (il est même déclaré « insoumis » le 4 février 1907). Il embarque pour les États-Unis la même année. A San Francisco, il s'engage au 20e régiment d’infanterie qui l’expédie aux Iles Hawaï en 1908 puis aux Philippines en 1910. Libéré en , il voyage entre Hong-Kong, Ceylan, Madras, Calcutta, Singapour, Bombay et l’Indochine.

En Indochine français, en 1913, il rencontre l'aviateur Marc Pourpe qui vit de démonstrations aériennes. Devenu son mécanicien, il le suit dans ses exhibitions et ses liaisons aériennes au travers de l'Indochine. En 1914, il accompagne encore Marc Pourpe dans sa remontée de Nil jusqu'à Khartoum ; événement qui donne à Pourpe une renommée internationale.

Fin août 1914, Lufbery s'engage dans la Légion étrangère, seule possibilité de rejoindre l'armée française en raison de sa nationalité américaine. Versé dans l'aviation, Pourpe le fait transférer auprès de lui à l'escadrille MS 23. À la mort de Marc Pourpe le 2 décembre 1914, Lufbery obtient de suivre une formation de pilotes à Chartres.

Ayant appris à voler sur Farman et obtenu son brevet de pilote militaire, il est affecté dans une formation de bombardiers sur Voisin et complète sa formation sur Nieuport pour entrer dans l'aviation de chasse. À partir de mai 1916, il rejoint l'Escadrille Lafayette, tout juste créée et essentiellement composée de pilotes américains volontaires et de quelques Français. C'est au sein de cette escadrille, dont l'emblème est une tête de Sioux, qu'il va combattre sur tous les fronts de la Somme à Verdun, participant à toutes les grandes batailles de l'armée française et abattant son premier avion le 31 juillet 1916 dans le ciel d’Étain, premier succès d'une longue liste qui fera de lui un as (minimum cinq victoires) et le pilote le plus remarquable de cette formation (17victoires homologuées et 15 probables).

Promu sous-lieutenant en , il obtient, cette année-là, la Military Cross du gouvernement britannique, étant le premier pilote américain à recevoir cet honneur. Les Français pour leur part lui avaient déjà décerné la Médaille militaire, la Croix de Guerre 1914-1918 et la Légion d’honneur.

Après l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, l'Escadrille Lafayette peut tout naturellement passer sous commandement américain. C’est chose faite le 18 février 1918 où elle devient le 103e escadron de poursuite aérienne.

Raoul Lufbery, promu commandant (major en anglais), devient directeur technique d'un escadron chargé de l'instruction des jeunes pilotes, mais il ne peut s'empêcher de voler. Le 19 mai 1918, il trouve la mort sur la commune de Maron en Meurthe-et-Moselle sautant en plein ciel de son avion en flammes sans parachute.

 

 

Sources :

  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Site « Memorial GenWeb ».
  • Site « Mémoire des Hommes », du Ministère des Armées.
  • Archives de la Délégation du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.

 

Rédigé par Souvenir Français des Hauts-de-Seine

Publié dans #Témoignages-Portraits - 1914-1918

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