Bagneux pendant la guerre franco-prussienne.
Publié le 7 Décembre 2024
M. Jean-François Decraene a écrit un ouvrage remarquable sur les lieux de la guerre franco-prussienne en région parisienne. Issu du tome relatif aux Hauts-de-Seine, voici un des récits sur Bagneux.
« Le 22 septembre 1870, quatre jours après la première déroute de Châtillon, la municipalité se réfugie 130 boulevard du Montparnasse à Paris 14e arrondissement. Le 13 octobre 1870, ce qu’on appellera la deuxième bataille de Châtillon ou l’affaire de Bagneux va permettre, par une reconnaissance en masse selon le général Trochu, de connaître les intentions de l’ennemi.
Des Mobiles de la Côte d’Or soutenus par les soldats du 1er bataillon de l’Aube, qui voyaient le feu pour la première fois, enlèvent Bagneux aux Bavarois, mais les Aubois perdent leur commandant Picot de Dampierre, frappé d’une balle au bas-ventre. Le capitaine de la 4e compagnie, Jean-Casimir Perier (1847-1907) futur président de la République, par un coup de main audacieux, enlève le corps pantelant de son officier supérieur sous une grêle de balles pour le transporter à l’ambulance des religieuses d’Arcueil. Pour ce haut-fait, il est cité à l’ordre de l’armée, décoré de la Médaille militaire et de la croix de la Légion d’honneur.
« Cette reconnaissance offensive a obligé l’ennemi à montrer ses forces, à appeler de nombreuses troupes de soutien, à essuyer le feu meurtrier de nos pièces de position et de notre excellente artillerie de campagne. Il a dû subir de fortes pertes, tandis que les nôtres sont peu sensibles, eu égard aux résultats obtenus. Nous estimons que nous n’avons pas eu plus de 30 hommes tués et 80 blessés alors que l’ennemi a laissé plus de 300 morts dans Bagneux et ses pertes sont considérables à Châtillon et sur les hauteurs. Le chiffre des prisonniers connus s’élève à plus d’une centaine (…). Des renseignements certains font connaître que l’ennemi a eu plus de 4200 tués ou blessés. » (rapport du général Blanchard au général Vinoy).
Le 20 avril 1871, un régiment de l’artillerie de campagne des armées de Versailles enlève le village sans coup férir. Les artilleurs installent une batterie destinée à tenir sous son feu le fort de Vanves occupé par les Fédérés de La Commune.
Sources :
- Jean-François Decraene, Lieux de mémoire des deux sièges 1870-1871, Ed. Gloria Victis, ouvrage édité en collaboration avec le Souvenir Français.
- Site internet Paris Collection des mussées
- Archives de la Délégation des Hauts-de-Seine du Souvenir Français.