Publié le 7 Mai 2015

Les Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Bernard Saint-Hillier de Vanves.

Biographie.

Fils de colonel d’infanterie, Bernard Saint-Hillier est né le 29 décembre 1911 à Dôle dans le Jura.

Après des études secondaires au lycée Michelet à Vanves, puis au Prytanée militaire de La Flèche, il entre à Saint-Cyr en 1931. Il en sort deux années plus tard, sous-lieutenant, et est affecté au 11e bataillon de chasseurs alpins. Lieutenant en 1935, il entre à la Légion étrangère en 1938, au 1er régiment étranger d’infanterie.

En avril – mai 1940, il participe, avec la 13e demi-brigade la Légion étrangère (13e DBLE) à l’expédition de Narvik, en Norvège, pour y déloger les Allemands et couper la fameuse route de l’acier en provenance de Suède. Bernard Saint-Hillier est blessé d’un éclat de bombe à l’occasion de cette opération.

Avec son unité, il est évacué vers l’Angleterre et il s’engage le 1er juillet 1940 dans les Forces Françaises Libres (FFL) sous le nom de Jean de Vienne. Capitaine en août 1940, il prend part à l’expédition de Dakar, où il doit renoncer à débarquer et rebrousser chemin après que les navires des Forces Navales Françaises Libres eurent essuyé les tirs des Français de la garnison de cette ville restée fidèle au maréchal Pétain et au régime de Vichy. Mais il finit par débarquer au Cameroun et, avec la Brigade française d’Orient, prend part aux combats en Erythrée contre les Italiens. Le 26 mars 1941, il fait 80 prisonniers. En avril, lors de la prise de Massaoua, il réussit, par une habile manœuvre, à faire encore plus de 150 prisonniers.

Il remplace par intérim le colonel Koenig comme chef d’Etat-major de la Brigade.

Adjoint du chef de bataillon Amilakvari, commandant le 1er BLE, pendant la campagne de Syrie, il participe brillamment, en Lybie, à la défense de Bir-Hakeim. (mai – juin 1942). Au cours de la bataille d’El Alamein, les 23 et 24 octobre 1942, il se signale par sa bravoure au moment de la prise temporaire de la position de l’Himeimat. Le 4 novembre 1942, il est blessé par une mine alors qu’il effectue une reconnaissance sur la cote 101 et qu’il règle des mouvements de canons antichars.

Après le campagne de Tunisie, en juin 1943, Bernard Saint-Hillier reçoit les galons de chef de bataillon. Nommé chef d’Etat-major de la 1ère Division française libre sous les ordres du général Brosset en septembre 1943, il débarque en Italie en avril 1944, puis en France, à Cavalaire, le 16 août 1944.

Après la remontée de la vallée du Rhône, à la tête de ses légionnaires, il libère Ronchamp. Il est de nouveau blessé par un éclat d’obus devant Belfort le 4 octobre et assure le commandement de la 1ère DFL entre la mort du général Brosset et la désignation du général Garbay pendant l’offensive au nord de Belfort. Promu lieutenant-colonel à trente-trois ans, le 5 décembre 1944, neuf fois cité et quatre fois blessé, Bernard Saint-Hillier prend, le 25 mars 1945, le commandement de la 13e DBLE et termine la guerre dans le sud des Alpes, au massif de l’Authion.

En 1946, il est affecté au Secrétariat général du Ministère des Armées avant de suivre les cours de l’Ecole supérieure de guerre et du Cours supérieurs interarmées (1947-1948). En poste à l’Etat-major général des Forces armées (1949), promu au grade de colonel (1951), il est affecté au Collège de défense de l’OTAN (1952) puis au commandement du 18e régiment parachutiste.

De 1954 à 1955, Bernard Saint-Hillier commande le Groupement aéroporté n°1 en Indochine.

Chef d’Etat-major à l’Inspection générale de l’Infanterie en 1956, il sert à l’Etat-major de Londres pour la préparation de l’expédition d’Egypte (Suez) à laquelle il prend part. En 1957, il se trouve au Centre des hautes Etudes militaires (CHEM) puis à l’Institut des Hautes Etudes de Défense nationale (IHEDN).

En 1958, il chef d’Etat-major du Corps d’Armée de Constantine avant de recevoir ses étoiles de général de brigade en 1959. Chef de cabinet du Ministre des Armées, il reçoit en mai 1960 le commandement de la 10e Division parachutiste en Algérie. Il est arrêté par les mutins au moment du putsch d’avril 1961 et interné à In Salah.

Représentant militaire français auprès du Commandement suprême allié en Europe (1962-1968), le général Saint-Hillier est promu général de division (1965) et reçoit la charge de l’Inspection technique du Personnel des Réserves de l’Armée de Terre (1966-1968). Général de corps d’armée en 1968, il commande alors la 3e Région militaire à Rennes jusqu’en 1971 et est membre titulaire du Conseil supérieur de la Guerre (1968-1971). Le 30 avril 1990, à Aubagne, à l’occasion de l’anniversaire de la Légion (Camerone), il a l’honneur d’être choisi pour porter la main du capitaine Danjou. Président de l’Amicale de la 1ère Division française libre, il est l’auteur de nombreux articles et ouvrage historiques.

Bernard Saint-Hillier est décédé le 28 juillet 2004 à Paris. Il est inhumé à Vanves dans les Hauts-de-Seine.

Décorations.

  • Grand Croix de la Légion d’Honneur.
  • Compagnon de la Libération – décret du 27 mai 1943.
  • Croix de Guerre 39-45 (9 citations).
  • Croix de la Valeur militaire (2 citations).
  • Médaille de la Résistance.
  • Croix du Combattant 39-45.
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance.
  • Médaille Coloniale avec agrafes « Erythrée », « Libye », « Bir-Hakeim », « Tunisie ».
  • Médaille de l’Aéronautique.
  • Médaille Commémorative 39-45.
  • Médaille des Blessés.
  • Distinguished Service Order (Royaume-Uni).
  • Croix de Guerre (Norvège).
  • Croix de Guerre (Brésil).
  • Grand Officier de l’Etoile d’Anjouan.
  • Commandeur du Nicham Iftikar.
  • Commandeur de l’Etoile Noire (Bénin).

Publications.

  • De Byzance à Byzance par l’atome, Berger-Levrault, Paris 1957.
  • Bir-Hakeim 1942. Sur les traces de la première légion romaine, ECPA, 1992.
  • Le cinquantenaire de Bir-Hakeim, 26 mai 1942-11 juin 1942, Délégation à la Mémoire et à l’information historique, paris 1992.
  • Les premiers soldats du général de Gaulle, Editions La Bruyère, Paris 2000.
  • Les Soutiers de la Gloire, Ed. Le Publieur, Paris 2004.

© Ordre de la Libération.

Source :

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr

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Publié le 3 Mai 2015

Vaucresson et Martelange unis depuis le 7 août 1914.

Hommage au brigadier Georges Martel et au cavalier de 1ère classe Henri Pecchini, de Vaucresson, premiers morts de la Grande guerre en territoire belge.

 

Depuis le 11 novembre 2014 une plaque distingue le tombeau de la famille Martel au cimetière de Vaucresson, dans les Hauts-de-Seine. L'écriteau mentionne que le monument  en pierre grise renferme les cercueils de deux combattants de la Première Guerre Mondiale : le brigadier Georges Martel et le cavalier de première Classe Henri Pecchini.

 

Ces deux soldats français sont les premiers à avoir perdu la vie en Belgique le 7 Août 1914. Si l'Histoire a bien souvent retenu l'identité du caporal Jules André Peugeot pour personnifier la première victime du million et demi de Français emportés lors de ce conflit meurtrier, d'autres s'arrêtent sur les noms de Martel et Pecchini car le caporal Peugeot est décédé le 2 août or l'Allemagne a déclaré officiellement la guerre à la France le 3 août. D'autres historiens recensent de leur côté une première victime militaire française le 3 août en Meurthe-et-Moselle. Mais, au fait, posons-nous cette question : que venaient faire ces deux dragons le 7 Août 1914 à Martelange ?

 

En 1870, la France ayant été vite vaincue, on entreprit dès 1874 la construction de forts. Les principales constructions se portèrent sur l'est et le nord-est, car les neutralités de la Belgique et du Luxembourg avaient été respectées en 1870.

 

Suite à l’assassinat de l’archiduc d’Autriche à Sarajevo, les Allemands et les Autrichiens regardèrent surtout vers l'est car la Russie mobilisait pour protéger la Serbie. Le 1er Août, l'Allemagne déclara la guerre à la Russie, mais liée par une alliance militaire avec la Russie la France mobilisa aussitôt le 1er août.

 

Comprenant qu'elle devait alors se battre sur deux fronts, l'Allemagne voulut agir vite. Premier objectif : battre la France rapidement, pour se reporter ensuite sur la Russie. Les Allemands suivirent le plan Schlieffen qui consistait à passer par la Belgique et le Luxembourg et effectuer un mouvement tournant afin d'encercler les forces françaises cantonnées surtout à l'est. Dès le 2 août, les allemands violèrent la neutralité du Luxembourg et le 3 août déclarèrent la guerre à la France. Le 2 août, le régiment du 9e dragons d'Epernay  quittait sa caserne pour "monter" en Belgique.

 

Le 4 août 1914, les Allemands étaient à Rombach-Martelange (Luxembourg) et des éclaireurs passèrent la frontière avec la Belgique. Le lendemain, les premières troupes Françaises arrivaient à Etalle qu'elles allaient occuper jusqu'au 14 août. Le 5 août à 17h00, le capitaine Yvart, adjoint du colonel Claret, commandant du 9e régiment de dragons effectua une reconnaissance automobile vers Florenville, Neufchâteau, Libramont, Bertrix, Bouillon avec retour le 6 août à 5h00 du matin.

 

Le 6 août 1914, à 5 h 30 le 3e escadron partit vers Neufchâteau pour reconnaître les routes vers Martelange, Bastogne. Une automobile, réquisitionnée pour deux officiers s’en alla reconnaître la route nationale 4. Ils rapportèrent que des patrouilles de cavalerie allemande surveillaient la frontière du Luxembourg. Le même jour, il y eut des escarmouches entre Uhlans et hussards.

 

Le Vendredi 7 août à 2h00 du matin  le 3e escadron de Fontenay, précédé par l'automobile réquisitionnée la veille, partit vers Martelange sans rencontrer d'Allemands. Vers 7h30 environ 200 Dragons français passèrent à Radelange. Le drapeau flottait sur l'église et la population fit une ovation à ces cavaliers en pantalon rouge et casque à crinière.

 

A 9 h 45 ce même escadron poussa une reconnaissance  jusqu'à Wolwelange. Des contacts eurent lieu avec des patrouilles allemandes. Celles-ci furent repoussées mais les Français constatèrent que les lisières des forêts étaient occupées par les Uhlans. Sur ordre du capitaine de Fontenay, l'escadron se scinda en deux groupes. Le second, un peloton sous les ordres des Lieutenants de Lassardière et Bertrand fut envoyé vers la route de Bastogne. Le brigadier Georges Martel et le cavalier Henri Pecchini constituaient l'avant-garde de l'escouade. De la ferme familiale le jeune Pierre Kauten, âgé de 8 ans vit alors passer les deux éclaireurs.

 

Entre temps, un petit nombre de cavaliers allemands  traversèrent la route nationale, là où elle fait une grande courbe. Les Uhlans mirent pieds à terre et se postèrent en embuscade dans un petit bois de sapins appelé : "Hinter des Hart". Alors que Martel et Pecchini s’approchaient, sans voir les ennemis, ils furent abattus par une salve tirée à bout portant. L'une des montures fut tuée sur place, l'autre s'échappa et, terrorisée, fut arrêtée, tant bien que mal par le père de Pierre Kauten.

 

Aussitôt, les Uhlans retraversèrent la route et disparurent en direction du Grand-Duché. Les Allemands s'étant retirés, l'escadron de Fontenay pu se diriger vers les lieux. Le brigadier Georges Martel avait été tué sur le coup à 11h00 et le cavalier Henri Pecchini, grièvement blessé, décéda peu après à 12h00. On les avait retrouvés couchés ou adossés aux banquettes du chemin. Les deux Français furent ramenés à Martelange dans la voiture du docteur Malget, chez les religieuses Maristes françaises établies route de Bastogne. Les corps furent ensevelis pieusement au cimetière de Martelange. M. et Mme Spoiden prirent soin de leur tombe jusqu'au moment du transfert des corps en France.

 

Plus tard, Armand Martel, le père de Georges entreprit les démarches nécessaires pour rapatrier le corps de Georges, son fils unique. Comme Pecchini n'avait plus de proches pour réclamer sa dépouille, Armand Martel dans un grand geste de solidarité fit ramener les deux corps à ses frais. Le 3 mai 1921, l'exhumation eut lieu à Martelange en présence de la famille Martel et de nombreuses personnalités. Les deux héros reçurent la médaille Militaire et la Croix de Guerre. Le lendemain, un service religieux eut lieu puis des discours furent prononcés par le Bourgmestre et plusieurs personnalités. Enfin, les corps furent escortés  jusqu'aux limites de la commune où toutes les maisons avaient été pavoisées.

 

Le dimanche  8 Mai 1921, après une magnifique cérémonie funèbre dans l'église de Vaucresson trop petite pour recevoir la foule, les deux frères d'armes furent inhumés. Pour l’Eternité, ils reposent côte à côte dans le caveau de la famille Martel dans le cimetière de Vaucresson (Hauts de Seine).

 

Le 31 Août 1924 à Martelange, un monument érigé à l'endroit où ils avaient été tués. Aujourd’hui encore, on peut y lire l’épitaphe suivante:

 

1914-1918

A L'HONNEUR DE LA CAVALERIE FRANCAISE

EN SOUVENIR

de

MARTEL Georges, brigadier

PECCHINI Henri   Cavalier de Première classe

du 9e régiment de dragons

Les deux premiers soldats Français

tombés sur le sol Belge  le 7 août 1914

sur le territoire de la commune de Martelange

 

Dans le cadre du centenaire de 1914, Le comité du Souvenir Français de Vaucresson a inauguré le 11 novembre 2014 une plaque qui rappelle ces évènements en reprenant l'épitaphe du monument de Martelange. L’inauguration s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités et des descendants de la famille Martel.

 

 

 

 

 

 

Alain Goussard – Président du comité de Vaucresson

 

Grâce aux recherches approfondies du Cercle d'Histoire de Martelange

et aux archives de la famille Martel-Lafosse.

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Publié le 26 Avril 2015

L'espion aux pieds palmés est descendu vers les profondeurs de l'océan...

Agent secret et écrivain, une « légende », un héros…

 

Né le 2 février 1923 à Neuilly-sur-Seine, ancien élève au Lycée Pasteur...

Robert (Bob) Maloubier s'engage dans la résistance à l'âge de 18 ans. Des errements d'Alger aux maquis de Corrèze en passant par Londres, il mènera sa guerre au sein du SOE, élément essentiel de l'action résistante en France créé en 1940 par Churchill. Il a ainsi participé à la Résistance comme Officier du service secret "privé" de Churchill. A l'issue de la Seconde Guerre mondiale il sert dans les services secrets français en Asie, puis fonde l'unité des nageurs de combats français. Dix ans de guerre tiède et froide avant trente ans de fortunes diverses en Afrique et au Moyen-Orient.

 

Citons parmi ses ouvrages : "Agent secret de Churchill" préfacé par Jean-Louis Crémieux-Brilhac qui a été publié chez Tallandier et le dernier "La vie secrète de sir Dansey maître-espion" publié en 2015 par les Editions Albin Michel. A lire ou à relire un important cahier spécial (article de Philippe Rousseau) de 14 pages qui lui est consacré dans le N° 7 (avril-mai-juin 2011) du magazine "Plongée OCTOPUS".

 

Son rêve pour suivre une formation de pilote de chasse restera inaccompli car une vie aux "400 coups" mène parfois ailleurs pour d'autres missions héroïques... Ce patriote, pudique maîtrisant à merveille un humour décapant prenant soin de conserver l'élégance moustachue d'un lord anglais nous a quitté le lundi 20 avril 2015... Il avait 92 ans... Il n'avait plus rien à prouver depuis longtemps... Imaginons que depuis son départ il continue de palmer avec toute son énergie et sa volonté pour rejoindre discrètement ses camarades du SOE et des Services Secrets...

 

 

Jean de Saint-Victor de Saint-Blancard

© Site WikiDive (l’encyclopédie de la plongée)

 

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Publié le 13 Avril 2015

Les Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Roger Lavenir de Bois-Colombes.

Roger Lavenir est né le 8 octobre 1919 à Bois-Colombes. Son père était employé de banque.

Après des études secondaires au lycée Condorcet à Paris, il devient employé de banque avant de s’engager à 18 ans, en octobre 1937, au titre du 8e régiment de cuirassiers. Deux mois plus tard, il passe au 1er régiment de spahis marocains (1er RSM) à Beyrouth. Spahi de 2e classe en 1939, il stationne au Levant et est promu brigadier en mai 1940.

Refusant l’armistice et décidé à combattre, il passe la frontière de Palestine le 30 juin 1940 avec le 1er escadron commandé par Paul Jourdier et rejoint les forces britanniques au Soudan anglo-égyptien ; ce qui lui vaut d’être condamné par contumace, en mai 1941, aux travaux forcés à perpétuité pour trahison et désertion par le tribunal vichyste de Clermont-Ferrand.

Promu au grade de brigadier-chef en octobre 1940, il est dirigé avec le 1er escadron de spahis vers la frontière de l’Erythrée et de l’Abyssinie deux mois plus tard. Il prend part à la campagne d’Erythrée contre les Italiens et combat à Umbrega ; il est cité à l’ordre de l’Armée par le général Catroux pour avoir « donné son cheval à un spahi blessé dont le cheval était mort » et l’avoir « ramené sous le feu ».

Le 20 avril, il quitte le 1er escadron et est dirigé vers Khartoum où il est affecté à la 2e compagnie de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère (13e DBLE). Il est dirigé sur Port-Soudan le 25 avril puis Massaoua où il parvient à la fin de la campagne d’Erythrée.

Il participe à la campagne de Syrie en juin 1941.

En août 1941, Roger Lavenir est promu maréchal des logis et est affecté à la 3e compagnie légère du désert (3 CLD) à Dmeir (Surie) où il assume les fonctions de chef du 1er peloton. Le 30 mars 1942, dans la région du Safa, attaqué par des bédouins Hassen, il conduit ses groupes de combat avec discipline et un mépris absolu du danger sous le feu croisé des rebelles et dans un terrain extrêmement difficile. Il parvient à empêcher l’encerclement de sa troupe et, après 4 heures de combat, à repousser sans subir de pertes 80 bédouins armés. En mai 1942, il promu maréchal des logis chef.

Roger Lavenir est affecté en juillet 1944 à la 1e CLD à Palmyre avant d’être nommé adjudant en janvier 1945 puis adjudant-chef en juillet 1945.

Démobilisé en janvier 1946, il devient employé de transit à Marseille.

Roger Lavenir est décédé le 31 juillet 2005 à Saint-Maximim (var) où il est inhumé.

Décorations :

  • Officier de la Légion d’Honneur.
  • Compagnon de la Libération – Décret du 1er février 1941.
  • Croix de Guerre 39-45 avec plame.
  • Croix de Guerre des TOE avec étoile d’argent.
  • Médaille Coloniale avec agrafe « Erythrée ».
  • Médaille Commémorative de Syrie-Cilicie avec agrafe « Levant ».
  • Mérite Syrien.

© Ordre de la Libération.

Source :

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr

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Publié le 5 Avril 2015

Saint-Cloud et la caserne Sully.

La caserne.

A Saint-Cloud, de nombreux bâtiments ont été endommagés par la Guerre franco-prussienne de 1870-71, et c’est bien entendu le cas du château qui s’élevait au milieu de son parc. L’un des rares édifices à ne pas avoir subit ce sort est la caserne Sully. Celle-ci fut construite sous le règne de Charles X et servait à abriter des gardes du Corps du roi, dans les murs du Domaine, à quelques dizaines de mètres du château.

Par la suite, elle servira pour le 101e régiment d’infanterie et sera protégée par le ministère de la Guerre devenu celui de la Défense. Après avoir longtemps servi pour la Direction Générale de l’Armement (DGA), la caserne a été rachetée en 2012 par le Conseil général des Hauts-de-Seine pour, entre autres, servir à implanter les archives du département.

« L’implantation des Archives départementales à cet emplacement permettrait de donner une vocation patrimoniale à l'entrée du Domaine national de Saint-Cloud et s'inscrirait dans le projet de la Vallée de la culture développé par le Département », indiqua à l’époque explique Patrick Devedjian, président du Conseil général. Et Eric Berdoati, député-maire de la ville ajouta : « Situé à côté du Domaine national de Saint-Cloud, le site de la caserne Sully est un site exceptionnel et nous souhaitions qu’un accord soit trouvé afin que cette partie de la ville puisse être véritablement reliée au reste du territoire, accueillir du public, ce qui n’était jusqu’à présent pas possible. Ce protocole fixe les objectifs afin de bien travailler ensemble ».

 

Le 101e.

 

En 1787, un régiment est créé sous le nom de Royal Liégeois. Mais à la Révolution, à la suite de l’éclatement du système de l’Ancien régime, l’unité est dissoute et immédiatement recréée sous les noms de 101e, 102e et 103e régiment d’infanterie de ligne.

Le 101e participe aux guerres de la Révolution et du Premier empire. Il s’illustre notamment à Marengo en 1800, à la bataille de Caldiero en 1805 et à la campagne d’Allemagne en 1813 (Bautzen, Lipezig).

 

Première Guerre mondiale.

 

Un siècle plus tard, le commandant Grasset, dans son ouvrage intitulé La guerre en action – Le 22 août 1914 à Ethe, publié aux Editions Levrault en 1924, indique : « La 7e division, c’est l’une des divisions de Paris. Ses régiments d’infanterie sont les 101e, 102e, 103e et 104e. Ils ont bien leur dépôt et un bataillon respectivement à Dreux, à Chartres, à Alençon et à Argentan, mais leur deux autres bataillons viennent des environs immédiats (NDA : comme Saint-Cloud), des forts, des bastions ou des casernes de la capitale : Babylone, Penthièvre, Ecole militaire, Latour-Maubourg ; les numéros de leurs écussons sont familiers aux Parisiens. Ce sont leurs drapeaux que la foule a l'habitude de saluer à Longchamp; leurs musiques qu'elle applaudit dans les concerts publics. Il y a dans l'ensemble de ces effectifs un tiers de soldats de l'armée active et deux tiers de réservistes des plus jeunes classes. Ce sont des hommes de la Mayenne, de l'Orne, de la Sarthe, de l'Eure-et-Loir; il y en a de Seine-et-Oise et de la Seine aussi, venus de Rambouillet, de Sceaux, de Saint-Germain, de Vanves, de Villejuif et d'Ivry. Les Provinciaux (8e DI) sont un peu mous, mais solides, calmes, disciplinés, tenaces et résolus. Les Parisiens (7e DI) ont de l'entrain, de l'enthousiasme et l'esprit un peu frondeur; leur cœur est chaud ; leur patriotisme raisonné et ardent ; ils sont pénétrés de la grandeur du devoir à remplir. Y a-t-il parmi eux quelques antipatriotes, travaillés par les théories malsaines qui trouvent toujours un terrain favorable dans les faubourgs des grandes villes? On ne saurait le dire, car ils n'ont garde de montrer leurs sentiments aujourd'hui, si tant est qu'ils ne soient pas réellement gagnés par l'ambiance un peu enivrante.

Mais si le moral de ces hommes est excellent, leur instruction militaire présente de graves imperfections. La pénurie des effectifs dans les unités du temps de paix; l'abus des permissions ; le manque de champs de tir et de camps d'instruction où des exercices de guerre puissent s'exécuter normalement en toute liberté, sans souci du respect des récoltes ou des propriétés privées ; pour les réservistes, la faculté de choisir l'époque de leurs périodes, habitude qui les faisait souvent venir à la caserne à un moment où on ne pouvait rien leur apprendre d'utile... toutes erreurs ou faiblesses dérivant directement du besoin de réaliser des économies et de gêner le moins possible l'activité nationale, et qui avaient finalement abouti, en dépit du dévouement et de la valeur des cadres, à faire qu'officiers et soldats ne s'étaient jamais trouvés, autrement qu'en imagination, en présence de difficultés du genre de celles qu'ils allaient avoir à résoudre demain. (...) ».

 

Quant au lieutenant Charles Delvert, à la 2e section de la 4e compagnie du 1er bataillon du 101e RI, il écrit : « Vendredi 7 août 1914 / Après-midi, 2 heures 30 / Départ de Saint-Cloud. Les femmes, le visage tiré, les yeux secs de larmes. "Au revoir! Au revoir!". Agitant les mouchoirs dans une gaieté sans conviction. La campagne est splendide. Ciel gris. Il a plu toute la matinée, et pendant tout l'embarquement. Triste, bien triste pour un départ vers la victoire. Partout des vivats. Sèvres, Ville-d'Avray, Coteaux de bois. Tout est en fleurs. Les villas aux jardins soignés dans la verdure. »

 

Le 101e est affecté à Reims avant de se rendre sur les Ardennes où il perd de très nombreux hommes dans les combats d’Ethe (en Belgique proche du Luxembourg). Le régiment est engagé aux côtés de ceux de la IIIe Armée dirigée par le général Ruffey. Le 101e est sous le commandement du colonel Farret et les chefs de bataillons sont Lebaud, Laplace et Tisserand. Non loin se trouve le 14e hussards, commandés par un certain lieutenant-colonel de Hautecloque, aïeul du maréchal. Le 22 août, en plein brouillard et au cœur d’un déluge de feu, le 101e réussit à sauver momentanément le village d’Ethe. Mais le repli du 5e corps entraîne le sien. Ceux des soldats qui ne peuvent se sauver sont systématiquement passés par les armes ennemies. Au lendemain de la bataille, le régiment a perdu une bonne partie de ses effectifs…

 

A la suite de ces premiers combats, le 101e se replie jusque sur Paris (place forte de Pantin) puis participe à la Première bataille de la Marne puis à celle de Picardie. En 1915, il se trouve dans l’Aisne avant l’offensive en Argonne puis à Jonchery, Auberive et Thuisy. L’année suivante, c’est Verdun et Tavannes. En 1917, le régiment est dans le secteur de la Somme en janvier et février, avant de se rendre sur la Woëvre en mars – avril puis dans la Marne. L’année 1918 voit le 101e combattre en Champagne entre mars et juillet puis être de l’offensive victorieuse à Tahure, quilly et à nouveau dans l’Aisne.

 

Le 8 août 1918, alors que le général allemand Ludendorff parle de « Jour de deuil de l’armée allemande », le général français Henri Gouraud cite le 101e RI à l’ordre de la IVe Armée : « Unité d’élite qui a fait l’admiration de l’ennemi lui-même en Champagne et devant Verdun. A affirmé une fois de plus sa valeur au cours de récents et durs combats sous le commandement du lieutenant-colonel De Benoist, a opposé une résistance acharnée à la puissante poussée de l’ennemi qui avait concentré sur le front le maximum de son effort, afin de percer coûte que coûte et d’atteindre rapidement les objectifs éloignés qu’il avait choisis ; avec une abnégation et un courage magnifique, a brisé net la progression de l’ennemi en le fixant sur les positions qu’elle avait reçu l’ordre de maintenir à tout prix et en lui infligeant de très lourdes pertes ».

Le général Ecochard ajoute : « Le 101e est un brillant régiment qui vient de faire preuve d’une bravoure admirable et d’un mordant irrésistible ».

 

Extraits du Journal de Marche et des Opérations du 101e RI : « Samedi 9 novembre 1918 : le général Hilaire est de passage à Aussonce. Le général Cot rassemble les officiers du 101e RI, du 124e et du 44e RA au foyer du soldat d’Aussonce. Rien à signaler pour le régiment. Dimanche 10 novembre : Repos. Revues. Douches. L’armistice est attendu. Lundi 11 novembre : ARMISTICE. A 6 heures du matin, un coup de téléphone annonce que l’armistice est signé. Les hostilités cesseront à 11 heures. Le soir, feu d’artifice exécuté à l’aide de… fusées boches abandonnées à Aussonce ! Les Poilus fêtent discrètement l’armistice. Pas de manifestation bruyante. Mardi 12 novembre 1918 : messe à Aussonce à la mémoire des morts du 101 et du 124. L’assistance est nombreuse ».

 

Par la suite.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 101e RI fait partie de la 41e division d’infanterie. Il est affecté dans la Meuse, au secteur de Montmédy. Il combat contre la Wehrmacht mais pris par l’offensive ennemie, il est mis en déroute. Il combat à nouveau dans le Loiret à Gondreville quelques jours avant l’armistice du 17 juin demandé par le maréchal Pétain. Les dernières unités sont capturées par les Allemands à ce moment-là.

 

Plus tard, le 101e RI est dissous. Il est remplacé par la Délégation générale à l’Armement dans sa caserne Sully de Saint-Cloud.

Soldats du 101e RI.

 

Sources

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Publié le 21 Mars 2015

 

 

Le 22 janvier 2015, à la suite des attentats odieux qui ont bouleversé la France, le ministère de l’Education nationale a émis une série de 22 mesures pour rappeler les principes inaliénables de notre république. Les mesures 1 et 2 ont été écrites pour la grande mobilisation de l’école pour ces valeurs de la République :

  • Mesure 1 : Renforcer la transmission des valeurs de la République.
  • Mesure 2 : Rétablir l’autorité des maîtres et les rites républicains.

Le Souvenir Français participe à porter les valeurs républicaines et à transmettre la mémoire. L’association, reconnue d’utilité publique, a reçu un agrément national au titre des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public.

Dans le cadre des mesures annoncées le 22 janvier 2015, le Souvenir Français a une place majeure à tenir. Des actions sont déjà organisées avec les élèves afin de les faire participer à des déplacements dans le cadre de la conservation de la mémoire, comme ceux organisés avec l’Ecole Sainte-Geneviève d’Asnières au Mont Valérien, ou encore des cérémonies patriotiques avec le collège Jean Macé de Clichy mis à l’honneur sur le site national du Souvenir Français.

Cette année, il s’agit d’une cinquantaine d’élèves de 3e qui iront déposer une gerbe de fleurs sur le monument du commando Kieffer à Ouistreham, lors de leur séjour en Normandie, sur le thème de la Seconde Guerre mondiale, pour lequel le Souvenir Français d’Asnières, la Délégation de notre association pour le département des Hauts-de-Seine et le siège national, ont apporté une subvention.

Pour se faire, ils vont, entre autres, travailler avec leurs professeurs, le protocole d’une cérémonie et réviser l’Hymne national.

Cette action réalisée avec le soutien du Souvenir Français d’Asnières qui a reçu délégation du Souvenir Français départemental pour la ville de Clichy (il n’existe pas de comité à Clichy) se déroulera en présence de notre drapeau qui sera présent à cette cérémonie. Les membres du bureau du comité d’Asnières-sur-Seine ont également décidé de se rendre sur place pour accompagner ces jeunes.

Plus que jamais, nous avons besoin de vous pour nous aider à poursuivre cette mission auprès de la jeunesse.

Il existe aussi de nombreuses cérémonies (Déportés, 8 mai, 14 juillet, 11 novembre…) pour lesquelles la présence de jeunes est possible.

Adhérer à notre association ! Participer à nos côtés à transmettre nos valeurs communes !

Thierry LE GAC

Secrétaire du Comité du Souvenir Français d’Asnières-sur-Seine.

Retrouvez nous sur notre blog souvenir-francais-asnieres.fr ou sur notre facebook http://facebook.com/souvenir.francais.asnieres

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Publié le 14 Mars 2015

Le nouveau site du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.

Notre plateforme d’hébergement ayant procédé à une évolution majeure de ses outils et de ses versions logicielles, nous avons décidé d’en profiter pour rénover totalement notre site web.

Nous avons souhaité une plus grande lisibilité des textes en ne plaçant que les titres et les premiers mots de chacun d’entre eux.

Vous retrouverez toutes les catégories (1870-71 ; délégation générale et Comités ; Première et Seconde Guerres mondiales ; Indochine ; Algérie ; Actualités ; Commémorations) que vous aviez avant. Toutes les archives sont là également.

Les albums photos sont placés dans la catégorie « Pages » ; certaines photos sont « de travers » car elles ont été prises à la verticale. Il convient de cliquer sur lesdites photos pour qu’elles apparaissent normalement. Un nettoyage sera fait au fur et à mesure pour supprimer ces clichés.

Voilà : Nous espérons que ce nouveau site vous conviendra et qu’il vous apportera toujours autant d’intérêt dans la découverte d’histoires locales, nationales et même internationales !

CDT (RC) Frederic Rignault

Délégué général adjoint pour les Hauts-de-Seine

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Publié le 15 Février 2015

Mémorial aux justes des nations. Shelomo Selinger. 1986

Mémorial aux justes des nations. Shelomo Selinger. 1986

 

Yad Vashem et les Justes parmi les Nations.

 S’il est un lieu des plus émouvants au monde, c’est bien Yad Vashem, non loin de Jérusalem, en Israël. Ce mémorial a été bâti en 1953, après le vote à la Knesset (parlement israélien) de la Loi du mémorial. Il est dédié à la mémoire des millions de juifs assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale, par les nazis et leurs alliés.

 Ce nom vient du chapitre V du Livre du prophète Isaïe : « Et je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un mémorial (Yad) et un nom (Shem) qui ne seront pas effacés ».

 L’édifice, planté sur une colline d’oliviers, comprend plusieurs bâtiments : la chambre de la mémoire, un musée historique, une galerie d’art, des archives, la salle des noms et peut-être le plus émouvant : le mémorial des enfants. On entre dans un bâtiment où règne la pénombre et on entend des voix citer les prénoms et âges des enfants au moment de leur mort.

 Il est un autre bâtiment : celui des Justes.

 Par une loi de 1963, l’Etat d’Israël attribue le titre de « Juste parmi les Nations » à des personnes non juives qui, au péril de leur vie et sans contrepartie, ont aidé des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce titre est la plus haute distinction civile de l’Etat d’Israël. Les cérémonies se déroulent partout dans le monde grâce aux représentants diplomatiques. Le récipiendaire, ou ses ayants droits, reçoit un diplôme d’honneur et une médaille, gravée à son nom qui est également inscrit sur le mur des Justes au mémorial de Yad Vashem.

 De nombreux pays ont des comités de « Justes parmi les nations », à commencer par la France, dont la présidente, Madame Simone Veil, a dit : « En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l’idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité ».

 

En France et des les Hauts-de-Seine.

 En 1940, la France comptait environ 320.000 juifs. 76.000 ont été déportés et seulement 2.551 sont revenus. Il est à noter qu’aucun enfant déporté n’est rentré des camps.

 Ils sont nombreux les Français non juifs qui ont été courageux dans leur aide ou leur dévouement à la population juive pendant la Seconde Guerre mondiale. La France compte 3.328 Justes. Leurs noms sont aussi inscrits à Paris, dans l’Allée des Justes, près du mémorial de la Shoah, rue Geoffroy l’Asnier.

 L’association « Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France », dont le siège est à Bordeaux, a dénombré 46 Justes pour le département des Hauts-de-Seine. Parmi ces héros, on peut citer Marie-Thérèse et Fernand Bibal de Levallois-Perret, Jane et André Perrot de Sèvres, la famille Charra de Bourg-la-Reine, ou encore Marthe Marie Potvin de Chatenay-Malabry.

 Pendant la Seconde Guerre mondiale, Monsieur Gabriel Boulle habite Bois-Colombes. Il exerce la profession d’ébéniste. En 1943, il rencontre dans la rue Monsieur Léon Fellmann. Les deux hommes se connaissent peu. Quelques échanges polis. « Et votre mère, comment se porte-t-elle ? » demande le premier au second. Léon Fellmann raconte alors les persécutions que lui et sa famille subissent de la part des autorités allemandes et françaises depuis l’été 1942 et la rafle du Vél d’Hiv. Léon Fellmann indique ainsi avoir perdu ses parents, déportés à ce moment-là. Il vit reclus dans une chambre de bonne en compagnie de ses trois frères, sa grand-mère et sa tante.

 Emu par cette histoire, Gabriel Boulle, qui cache déjà des pilotes anglais et américains, n’hésite pas et offre à la famille Fellmann l’hébergement dans sa maison. Plus tard, il ira même jusqu’à procurer des faux papiers et des cartes d’alimentation à tout le monde. Cette situation durera jusqu’à la Libération en août 1944.

 

Le 31 mai 1987, le titre de « Juste parmi les Nations » a été décerné à Gabriel Boulle.

  

 

Sources :

 Lucien Lazare, Dictionnaire des Justes de France, Fayard, 2003.

Mémorial de Yad Vashem : www.yadvashem.org

Comité de Yad Vashem en France : www.yadvashem-france.org

Association des « Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie » : www.ajpn.org

 

 

Gabriel Boulle.

Gabriel Boulle.

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Publié le 1 Février 2015

In mmemorian Armee Air

 

 

Jeudi 29 janvier 2015 : le C130 Hercules espagnol se pose sur la base de Nancy-Ochey, ramenant les dépouilles des Français. Le retour des corps des pilotes, navigateur et mécaniciens, tragiquement disparus alors qu’ils participaient au stage Tactical Leadership Program, a eu lieu par voie aérienne. Une chapelle ardente est désormais dressée au sein d’un hangar de l’escadron de chasse 1/3 « Navarre ». Les aviateurs de la BA 133 se relèvent jour et nuit pour la veillée des corps.

Une cérémonie dans l’intimité militaire, présidée par le général d’armée aérienne Dénis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air aura lieu lundi 2 février à 11h00 sur la Base aérienne 133 de Nancy-Ochey (Meurthe-et-Moselle), d'où sont originaire huit des soldats français de l'accident d'Albacète. A l'occasion de cette cérémonie d'hommage privé, les soldats se verront remettre la médaille de l'aéronautique ainsi que la médaille d'or de la défense nationale avec palme de bronze.

Mardi 3 février 2015, le cortège funèbre transportant les dépouilles des neufs soldats français passera sur le pont Alexandre III à 8h00 avant la cérémonie d’hommage national à l’Hôtel national des Invalides.

Ceux qui le souhaitent, sont invités à une présence silencieuse, au passage du cortège à partir de 7h45 sur le pont Alexandre III. 

L'hommage national sera ensuite présidé par le Chef de l'Etat, en présence du Chef d'Etat Major des Armées, des représentants de toutes les armées. Cette cérémonie se déroulera à partir de 10 heures dans la cours d'honneur des Invalides. Le Président de la République remettra aux neuf morts pour la nation, la légion d'honneur.

 

In memoriam 

Adjudant François Combourieu,37 ans, mécanicien.

 Adjudant Thierry Galoux, 41 ans, mécanicien.

 Capitaine Gildas Tison, 35 ans, pilote.

 Capitaine Mathieu Bigand, 30 ans, pilote

 Lieutenant Arnaud Poignant, 26 ans, mécanicien.

 Lieutenant Marjorie Kocher, 29 ans, navigatrice.

 Sergent Nicolas Dhez, 25 ans, mécanicien.

 Sergent Régis Lefeuvre, 25 ans, mécanicien.

 Sergent-chef Gilles Meyer, 27 ans, mécanicien.

  

© Air et Cosmos – Site Internet : www.air-cosmos.com

 

 

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Publié le 1 Février 2015

Robert Chambeiron

 

 

 

 

Résistant : c’est le titre du livre d’entretiens (coécrit avec Marie-Françoise Bechtel) que Robert Chambeiron avait publié, aux éditions Fayard, en avril 2014. Résistant : c’est aussi ce qui qualifiait le plus fidèlement celui qui, dès novembre 1940, rejoignit Jean Moulin pour commencer à structurer les réseaux de la Résistance et participa activement à la création du Conseil national de la Résistance (CNR). Robert Chambeiron est mort le 30 décembre 2014, à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), à l’âge de 99 ans. Dans un communiqué publié mercredi, François Hollande a salué la mémoire de celui qui, « dans la nuit de l’Occupation, fut de ceux qui eurent le courage defaire quelque chose».

 

« On savait qu’on allait faire quelque chose, mais on ne savait pas quoi », raconte celui qui, à peine démobilisé, en octobre 1940, prend contact avec Jean Moulin, sous les ordres duquel il avait travaillé à partir de 1937 au ministère de l’air, dans le cabinet de Pierre Cot. Né le 22 mai 1915 à Paris, Robert Chambeiron se destine en effet à devenir aviateur et décide d’effectuer une préparation militaire, mais, à peine affecté à la base 117, c’est au ministère de l’air qu’il atterrit. C’est à cette époque qu’il travaille auprès du chef du secrétariat particulier du ministre, Pierre Meunier, qui sera plus tard le représentant à Paris de Jean Moulin pendant l’Occupation. Ayant réintégré une unité combattante, il est en Tunisie depuis le 17 juin lorsque de Gaulle prononce son appel du 18 juin 1940.

 

 En novembre 1940 commence alors le travail d’organisation des réseaux, encore embryonnaires, de la Résistance, jusqu’à la création du CNR, le 27 mai 1943, à la suite d’une ordonnance établie à Londres le 21 février. L’instruction a été remise à Jean Moulin, chargé d’unifier les mouvements de la Résistance. Celui-ci nomme Pierre Meunier et Robert Chambeiron secrétaires généraux. Mais, tant à Londres qu’au sein de la Résistance intérieure, ces nominations, en l’absence de directive officielle, sont contestées.

 

« Quand Moulin fut arrêté [le 21 juin 1943, à Caluire], deux personnes s’occupaient du CNR : Meunier et moi, personne d’autre, raconte Robert Chambeiron dans ses souvenirs. On ne savait même pas ce qu’on devait faire. La seule directive restait de constituer un conseil national composé de délégués des mouvements de résistance et qui représenterait la Résistance dans son ensemble. » Ils assureront la liaison jusqu’à ce que Georges Bidault prenne la succession, début octobre, de Jean Moulin à la tête du CNR. Après plusieurs mois de négociations entre les différents courants, le 15 mars 1944, est adopté le programme du Conseil national de la Résistance, qui porte les principes d’action et de gouvernement qui devront être mis en œuvre après la Libération. Membre de l’Assemblée consultative en 1944, il fait partie, après la guerre, de l’Assemblée constituante.

 

Opposé au général en 1958.

 

En 1945, Robert Chambeiron est élu député des Vosges, sous l’étiquette du Parti républicain, radical et radical-socialiste. Il est exclu un an plus tard, en même temps que Pierre Cot et Pierre Meunier, du Parti radical, qui entend désormais se positionner au centre. Ils s’allient avec des proches du Parti communiste, dont Emmanuel d’Astier de La Vigerie, pour former l’Union des républicains progressistes (URP) qui, en 1950, deviendra l’Union progressiste (UP), issue de la fusion avec le Parti socialiste unitaire, le Regroupement des radicaux et résistants de gauche et l’Union des chrétiens progressistes. Les députés de l’URP puis de l’UP sont alors apparentés au groupe communiste de l’Assemblée nationale.

 

 Il siégera jusqu’en 1951, avant d’être réélu en 1956. Opposé au retour du général de Gaulle, il perd son siège lors des premières élections législatives de la Ve République, en novembre 1958. Robert Chambeiron retrouve un mandat de parlementaire sur des listes du PCF de 1979 à 1989. En 1992, l’ancien résistant s’était opposé au traité de Maastricht, avant de se rapprocher de Jean-Pierre Chevènement, dont il présidera le comité national de soutien à sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, avant que celui-ci ne retire sa candidature.

  

© Le Monde

 

 

 

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