C’est à Bois-Colombes, que le Souvenir Français des Hauts-de-Seine rendait samedi 10 septembre 2022 hommage à Isidore Glueck, choisi pour figurer dans la revue spéciale d’automne de notre association mémorielle.
Né en Europe centrale, résidant habituellement en Belgique, entré en France clandestinement, ce jeune homme de 22 ans fut victime d’une rafle rue Richer dans le Xème arrondissement de Paris.
Interné à Drancy en raison de sa confession puis transféré à Fresnes, il fut, en représailles d’une action de la résistance, choisi avec quatre autres détenus pour être passé par les armes le 10 mai 1942 au Mont-Valérien.
Enterré loin du lieu d’exécution, il repose désormais dans le carré militaire de Bois-Colombes.
En présence du Maire de la ville, de son adjoint chargé de la mémoire, de la présidente du comité et des membres actifs qui font vivre notre association dans cette ville, un bouquet de fleurs a été déposé sur la tombe avant que ne retentisse la sonnerie aux morts et la Marseillaise.
Madame Raveleau, porte-drapeau et Madame Kimpyneck, vice-présidente du comité furent ensuite décorées respectivement de la médaille de bronze et de la médaille de vermeil du Souvenir Français.
Claude Guy, délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine.
Le comité de Châtenay-Malabry du Souvenir Français organise chaque année une exposition autour du thème de la « Mémoire » dans laquelle il coopère avec la Société des membres de la Légion d’honneur et la municipalité.
Après la « Guerre de 1870 à Châtenay-Malabry – 2020 » et « Si la Légion d’honneur m’était contée – 2021 », cette année le thème est tout simplement « le Souvenir Français ».
Celle-ci se déroulera du 27 septembre au 8 octobre 2022 au Pavillon des Arts et du Patrimoine, situé au 98 rue Jean Longuet à Châtenay-Malabry.
Les heures d’ouverture sont les suivantes :
Mardi : 10h-12h30 / 16h-18h
Mercredi : 10h-12h30 / 14h-18h
Jeudi : 10h-12h30 / 14h-18h
Vendredi : 14h-18h
Samedi :10h-12h30 / 14h-18h
Venez nombreux !
Jean-Claude Allard
Général de division (2S)
Président du comité de Châtenay Fontenay de la Société des Membres de la Légion d’honneur
Président du comité de Châtenay-Malabry du Souvenir français
Né le 27 juin 1934 à Valence dans la Drôme, Pierre Barbeau intègre Saint-Cyr et est de la promotion « Ceux de Dien-Bien-Phu » de 1953 à 1955. Ce nom de baptême est donné « en hommage aux 15.000 combattants de Dien-Bien-Phu qui ont lutté héroïquement du 13 mars au 7 mai 1954 pour l’honneur des Armes de la France. A la mémoire des 4.500 d’entre-eux tués ou disparus et des 6.000 morts en captivité entre le 8 mai et le 31 août 1954 sur les pistes et dans les camps de prisonniers ».
Le sous-lieutenant Barbeau débarque en Algérie. Il est officier au sein du 19e régiment de chasseurs à cheval, le régiment dont Grouchy a été le chef de corps en 1813. De Saumur en 1956, le régiment est établi à El Esnam en Algérie pour le poste de commandement et les 2e et 3e escadrons et dans le secteur de Palestro pour le 1er escadron. En 1957, l’unité est positionnée sur le secteur Maillot (wilaya de Bouira).
Pierre Barbeau est blessé le 21 février au cours d’une action contre une mechta. Le lendemain, il meurt des suites de ses blessures. Il avait 22 ans et habitait Bourg-la-Reine. Titulaire de la Légion d’honneur et de la croix de la Valeur militaire, il est cité : « A pris dès son arrivée en Afrique du Nord le commandement d'un peloton de commando. Le 21 février 1957, au cours de l'abordage d'une mechta dans laquelle se cachait un chef terroriste local, a pénétré en tête de ses hommes dans l'habitation. A été grièvement blessé alors qu'il cherchait à débusquer le rebelle sans risquer d'atteindre les femmes et les enfants qui se trouvaient dans la même pièce ».
En 2006, les anciens de la promotion de Saint-Cyr du sous-lieutenant Barbeau, inaugurent un monument à la mémoire des 51 officiers de cette promotion, tombés pour la France, en Algérie, entre 1955 et 1962.
Le 5 juillet 2022, la classe de CM2 de l’école Léopold Sédar Senghor de Clamart a été mise à l’honneur par l’ONAC-VG du département des Hauts-de-Seine en recevant le 1er prix des « Petits Artistes de la mémoire ».
Toutes nos félicitations également à M. le professeur Jonathan Rosenberg, membre du Souvenir Français, qui a amené sa classe à ce niveau d’excellence.
Après diverses allocutions des autorités, le diplôme et des cadeaux de l’ONC-VG ont été remis à chacun des élèves.
Par la suite, le classe a assisté au Ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe et a chanté une vibrante Marseillaise.
Le Comité du Souvenir Français de Clamart tient à féliciter les enseignants, les parents d’élèves, et leurs enfants ! pour ce beau patriotisme et cette belle cérémonie.
Marnes-la-Coquette est une terre de pilotes morts pour la France. André Balcou n’est pas seul !
La commune abrite un monument superbe qui donne lieu chaque année à l’une des plus belles cérémonies qui soit dans notre département : le Memorial Day américain (jour de la mémoire) qui se déroule au monument de l’Escadrille Lafayette, du nom de cette unité, formée d’aviateurs américains, d’abord membres de la Légion étrangère (en 1916, les États-Unis ne sont pas en guerre), fidèles aux services rendus par le général Lafayette à leur pays en 1780.
Le monument de l’Escadrille Lafayette abrite les dépouilles de 49 pilotes de l’unité plus leur commandant, le capitaine Georges Thenault et le général Brocard, tous deux Français. Parmi ces pilotes se trouve Raoul Lufbéry, qui a la particularité d’être né français et être devenu américain. Il était « l’As des As » de l’Escadrille Lafayette.
Raoul Lufbery.
Raoul Gervais Lufbery nait le 14 mars 1885, d'un père américain et d'une mère française. Dans sa petite enfance, son père travaillant aux États-Unis, il est élevé par sa grand-mère maternelle. Multipliant les métiers dès 12 ans, il quitte la France en 1905 pour voyager en Afrique du Nord, en Égypte, dans l'Empire ottoman, Grèce, Europe orientale et Allemagne. Il renonce alors à sa nationalité française pour ne pas être contraint au Service militaire (il est même déclaré « insoumis » le 4 février 1907). Il embarque pour les États-Unis la même année. A San Francisco, il s'engage au 20e régiment d’infanterie qui l’expédie aux Iles Hawaï en 1908 puis aux Philippines en 1910. Libéré en , il voyage entre Hong-Kong, Ceylan, Madras, Calcutta, Singapour, Bombay et l’Indochine.
En Indochine français, en 1913, il rencontre l'aviateur Marc Pourpe qui vit de démonstrations aériennes. Devenu son mécanicien, il le suit dans ses exhibitions et ses liaisons aériennes au travers de l'Indochine. En 1914, il accompagne encore Marc Pourpe dans sa remontée de Nil jusqu'à Khartoum ; événement qui donne à Pourpe une renommée internationale.
Fin août 1914, Lufbery s'engage dans la Légion étrangère, seule possibilité de rejoindre l'armée française en raison de sa nationalité américaine. Versé dans l'aviation, Pourpe le fait transférer auprès de lui à l'escadrille MS 23. À la mort de Marc Pourpe le 2 décembre 1914, Lufbery obtient de suivre une formation de pilotes à Chartres.
Ayant appris à voler sur Farman et obtenu son brevet de pilote militaire, il est affecté dans une formation de bombardiers sur Voisin et complète sa formation sur Nieuport pour entrer dans l'aviation de chasse. À partir de mai 1916, il rejoint l'Escadrille Lafayette, tout juste créée et essentiellement composée de pilotes américains volontaires et de quelques Français. C'est au sein de cette escadrille, dont l'emblème est une tête de Sioux, qu'il va combattre sur tous les fronts de la Somme à Verdun, participant à toutes les grandes batailles de l'armée française et abattant son premier avion le 31 juillet 1916 dans le ciel d’Étain, premier succès d'une longue liste qui fera de lui un as (minimum cinq victoires) et le pilote le plus remarquable de cette formation (17victoires homologuées et 15 probables).
Promu sous-lieutenant en , il obtient, cette année-là, la Military Cross du gouvernement britannique, étant le premier pilote américain à recevoir cet honneur. Les Français pour leur part lui avaient déjà décerné la Médaille militaire, la Croix de Guerre 1914-1918 et la Légion d’honneur.
Après l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, l'Escadrille Lafayette peut tout naturellement passer sous commandement américain. C’est chose faite le 18 février 1918 où elle devient le 103e escadron de poursuite aérienne.
Raoul Lufbery, promu commandant (major en anglais), devient directeur technique d'un escadron chargé de l'instruction des jeunes pilotes, mais il ne peut s'empêcher de voler. Le 19 mai 1918, il trouve la mort sur la commune de Maron en Meurthe-et-Moselle sautant en plein ciel de son avion en flammes sans parachute.
Sources :
Encyclopédie Wikipedia.
Encyclopédie Larousse.
Site « Memorial GenWeb ».
Site « Mémoire des Hommes », du Ministère des Armées.
Archives de la Délégation du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.
André Balcou nait à Paris le 11 mars 1920. A l’âge de 18 ans, il s’engage dans l’aviation à Versailles et signe un contrat de trois ans. D’abord affecté à Istres, au Bataillon de l’Air, il est transféré à Châteauroux le 28 août 1939.
Le 18 septembre 1939, il est affecté à l’École Auxiliaire de Pilotage de Nîmes. Une année plus tard, il est envoyé à la Base Aérienne de Salon-de-Provence. Le 15 avril 1941, il est affecté à l’Escadrille de Chasse 565 ; celle-ci a pour caractéristique d’avoir été créée quelques mois plus tôt (7 janvier 1941) sur l’île de Madagascar et a pour base la ville de Diego-Suarez (nord de l’île).
L’unité est équipée de Morane Saulnier 406. Mais elle n’existera que peu de temps, car début mai 1942, les Anglais débarquent à Madagascar et s’en emparent, le gouverneur français étant resté fidèle au régime de Vichy. Les combats vont durer quelques mois et bientôt un nouveau gouverneur général – Paul Legentilhomme – sera placé au nom de la France Libre.
André Balcou profite de ce débarquement pour signer un contrat avec les Forces Aériennes de la France Libre (FAFL) le 15 novembre 1941. Il rejoint l’Angleterre et reçoit le grade d’adjudant. Le 1er mai 1943, il se porte volontaire pour le Groupe de Combat 3 Normandie opérant sur le front soviétique. Comme tous les pilotes sous-officiers, il est nommé aspirant avant de rejoindre sa nouvelle unité. Il fait partie du contingent de renfort destiné à combler les sévères pertes de l'unité. Le 20 juillet 1943, sous les ordres du commandant Pierre Pouyade, il rejoint enfin le GC3 Normandie, sur la base de Kathionki.
Le 19 septembre 1943, il abat un Ju87 Stuka. Le lendemain, il est tué lors d'un engagement contre un FW190. Il s'abat près du village de Kniaje-Sélo, près d'Ilena. Les Russes l'enterrent alors près du village. En 1953, avec dix autres dépouilles de pilotes français tombés en Russie, sa dépouille sera ramenée en France et inhumée à Béziers.
Son nom est inscrit sur les monuments suivants :
Le Mémorial de l’escadrille Normandie-Niemen des Andelys (Eure).
Les plaques commémoratives de la mairie de Béziers (Hérault).
Le monument aux Morts et la plaque de la mairie de Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine).
La stèle commémorative du régiment de chasse Normandie-Niemen du Bourget (Seine-Saint-Denis) et celle de Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne).
La plaque commémorative Normandie-Niémen de Moscou et celle de Polotniany Zavod (Russie).
Sources :
Encyclopédie Wikipedia.
Encyclopédie Larousse.
Site « Memorial GenWeb », fiche individuelle d’André Balcou, relevés de Jean-Claude Vachet, François Passarella, Philippe Frilley, Liliane Haffreingue, Jean-Claude Jorand, Claude Richard, Patrick Malevergne et Thierry Prunier.
Site « Mémoire des Hommes », du Ministère des Armées.
Hélicoptère Sikorsky au Tchad, au début des années 1970, avec des parachutistes du 6e CPIMa.
Depuis la fin du 19e siècle, la France affirme progressivement sa souveraineté sur l’ensemble du territoire du Tchad actuel, qu'elle incorpore à l’Afrique Equatoriale Française en 1920. Vingt ans plus tard, grâce au gouverneur général Félix Eboué, le Tchad est le premier territoire français à se rallier à la France libre. Le pays obtient son autonomie en 1958, puis son indépendance en 1960, avec pour premier chef d'État François Tombalbaye, assassiné en 1975.
Les Opérations Limousin et Bison.
Les opérations Limousin et Bison sont deux opérations militaires françaisesmenées au Tchad de à dans le but de contrer le front de libération nationale du Tchad qui mène une guérilla et menace la capitale N’Djaména. Cette opération est la plus vaste opération anti-insurrectionnelle depuis la guerre d’Algérie, mais aussi la première opération extérieure (OPEX) de l'armée française en Afrique.
L’Opération Tacaud.
L’opération Tacaud est une opération militaire française qui se déroule entre février 1978 et mai 1980, durant la guerre civile tchadienne de 1965 à 1980.
Le 17 février 1978, Faya-Largeau, au nord du pays, est prise par les bandes rebelles du FROLINAT qui progressent sur plusieurs axes en direction de la capitale tchadienne. La France décide l’envoi de forces militaires pour soutenir l'armée régulière tchadienne. L'opération fait suite à l’opération Bison qui se déroula de 1969 à 1972. Dix-huit militaires français perdent la vie durant Tacaud et deux avions Jaguar sont abattus.
L’Opération Manta.
Août 1983 marque le début de l’opération militaire française Manta au Tchad : 4 000 soldats français viennent en appui au régime du président tchadien Hissène Habré, qui fait face aux forces d’opposition du Gouvernement d’union nationale du Tchad (GUNT) de Goukouni Oueddei, soutenu par la Libye de Mouammar Kadhafi.
L’année suivante, Charles Hernu, ministre de la Défense, déclare sur Radio France Internationale que "les Français ne quitteront pas le Tchad tant qu’il y aura un soldat libyen au sud de la bande d’Aozou" (zone frontalière du territoire tchadien occupée par la Libye depuis douze ans). Peu après, un accord franco-libyen est trouvé pour l’évacuation du Tchad par les deux armées à partir du 25 septembre 1984. Le même jour, Claude Cheysson, ministre des Relations extérieures, indique que l’accord de coopération militaire franco-tchadien reste en vigueur si la Libye ne tient pas ses engagements.
L’Opération Epervier.
En février 1986, le Tchad connait de nouveau la guerre avec la reprise des combats au nord du pays entre les forces du président tchadien, Hissène Habré, et celles du GUNT de Goukouni Oueddei, appuyées par la Libye. La France met en place à N’Djamena un système aérien dissuasif dans le cadre de l’opération Épervier. Puis les avions français bombardent la piste d’atterrissage d'Ouadi Doum dans le nord du Tchad. Hissène Habré déclare à la presse que cette action entre "dans le cadre d’une demande d’aide militaire adressée par le Tchad à la France" et précise que l’aéroport d'Ouadi Doum était une "place forte libyenne".
En février 1987, la France décide d’un renforcement et d’un redéploiement du dispositif Épervier pour parer aux pressions croissantes des forces libyennes opérant au nord du pays. Les effectifs passent de 1 400 à 2 200 hommes.
Après la fuite au Cameroun d’Hissène Habré (décembre 1990), président du Tchad depuis 1982 et l’entrée dans la capitale du Mouvement patriotique du salut (MPS), Jean-Pierre Chevènement, ministre français de la défense, annonce un renforcement du dispositif militaire Épervier et Jacques Pelletier, ministre de la coopération et du développement, indique que la France soutiendra les efforts de démocratisation d’Idriss Déby, nouvellement nommé chef de l’État par le MPS. Le 2 janvier 1992, à la suite de combats entre l’armée tchadienne et des partisans de l’ancien président Hissène Habré, la France consolide le dispositif militaire Épervier en envoyant un renfort de 450 hommes. Le 7, retour en France d’une partie du contingent, mais aussitôt suivi de l’annonce par la France de l’envoi d’une compagnie de parachutistes à N’Djamena.
Et les combats continuent… En 2006, en soutien à l’armée tchadienne face aux rebelles, l’aviation française effectue un tir de semonce devant une colonne rebelle à 250 kilomètres de N’Djamena. Deux années plus tard, la France doit protéger l’aéroport de cette même capitale et ordonner l’évacuation des ressortissants français. Des échanges de tirs entre l’armée française et les rebelles se tiennent près de l’aéroport. Idriss Déby conserve le pouvoir (il sera assassiné en 2021 et remplacé par son fils).
L’opération Barkhane.
Le 1er août 2014 est lancée l’opération Barkhane, conduite par les armées françaises. Elle se caractérise par une logique de fusion et de partage des moyens qui, jusqu’alors étaient dévolus à des opérations distinctes (l’opération Serval au Mali, déclenchée en 2013 et l’opération Épervier au Tchad, déclenchée en 1986) avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. La fin de cette opération est annoncée par le président de la République en février 2022.
Le Souvenir français honore la mémoire de tous les Français morts pour la France ; qu’ils soient tombés aux cours de conflits majeurs, comme aux cours des opérations Extérieures. Et pour rappel, le 11 novembre 2019, Emmanuel Macron, président de la République, a inauguré un monument à la mémoire des militaires français tombés pendant l’ensemble des opérations extérieures. Ce monument se trouve dans le parc André Citroën à Paris. Quant aux militaires tués en OPEX, ils sont au nombre de 645 à ce jour.
Dictionnaire des Opérations Extérieures de l’armée française - de 1963 à nos jours ; Nouveau monde Ed., coédité par le ministère des Armées et l’ECPAD – 2018.
Exceptionnel en ce qu’il célébrait aussi, outre l’appel du général de Gaulle, une résistante née en 1925, présente sur les lieux du square qui depuis ce matin porte son nom : Aliette Coutelle.
Exceptionnel donc par la présence de cette femme chaleureuse, témoin d’une époque qui s’efface aux regards directs de celles et ceux qui ont agi pour restaurer la liberté.
Exceptionnel par la présence nombreuse d’hommes et de femmes, de jeunes et d’anciens venus malgré la forte chaleur qui écrasait la cérémonie.
Exceptionnel par l’émotion suscité par le Chant des partisans que les jeunes gens des écoles chatillonnaises entonnèrent avec gravité et respect.
Exceptionnel enfin par l’instant de transmission et de reconnaissance lorsque j’ai remis à Aliette Coutelle la médaille de prestige de notre association mémorielle sous les regards de la présidente de notre comité local, Mme Bouzon, du colonel Keraudren, ancien président du comité et de Frédéric Rignault venu en voisin qui tous œuvrent pour le Souvenir-Français.
Merci à Madame la Maire de la ville et aux nombreux élus présents à ce rendez-vous exceptionnel.
Claude Guy, délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts de Seine.
Georges d’Hostingue nait à Paris le 6 mars 1896. Il est le fils d’Emma Bourlier, professeur de piano et Georges-Louis, libraire. Les métiers de l’écriture et de la lecture sont une tradition séculaire chez les Hostingue : originaire de Normandie (ce nom provient-il d’Hastings ?), la famille est connue comme étant l’une des spécialistes de l’imprimerie dans cette région. Il en sera ainsi pendant des générations. Sous Henri IV, la famille est anoblie.
Le jeune Georges n’a pas suivi cette voie : il est contre-maître en usine et, en 1916, il habite la ville de Garches. Incorporé en 1915 au 6e régiment de dragons, il passe au 27e l’année suivante, et c’est avec cette unité qu’il part aux armées.
Au 27e dragons.
Unité de la 11e brigade de dragons (27e et 32e RD avec le général Corvisart pour chef)), ayant pour casernement Versailles, le 27e est placé au sein de la 1ère division de cavalerie d’août 1914 à novembre 1918.
Georges d’Hostingue reçoit les galons de brigadier le 9 décembre 1916 puis ceux de maréchal des logis le 19 juin 1917. Intégré à une section de mitrailleuses, il est placé sous le commandement d’un officier mitrailleur, directement rattaché à l’Etat-major du régiment.
L’unité est de la Seconde bataille de la Marne (mai à août 1918). Elle est placée dans le nord de la Marne, à la frontière du département de l’Aisne : « La poussée allemande continuant de s'exercer, le bataillon reçoit l'ordre de se replier et de tenir sur la crête au nord d'Anthenay (31 Mai). Cette fois encore, le bataillon Collet venait d'être jeté inopinément en pleine action, à l'heure où notre ligne refluait presque en désordre, sous le choc offensif ennemi. Tâche angoissante et difficile que celle de ces replis successifs devant un ennemi dix fois supérieur en nombre et en moyens d'action ! Et cela, avec la terrible préoccupation de se sentir constamment isolé, dépassé, enveloppé par des éléments ennemis, filtrant sans difficulté à travers les brèches d'un mince cordon à demi disloqué de défenseurs, reculant depuis trois jours, exténués et mal nourris ! Le 31, le bataillon Collet est relevé et rejoint les chevaux haut-le-pied, au sud de la Marne, à la ferme de la Cense-Carrée. II avait perdu 35 hommes. A peine a-t-il rejoint, que l'ordre arrive de former le bataillon Gascuel. Le 27e fournit une compagnie, commandée par le capitaine Favre, un Peloton d'Éclaireurs montés (Janet), une Section de Mitrailleuses (Paccaud). A Vandières (Marne), la compagnie Favre reçoit l'ordre de refouler les éléments ennemis qui tenteraient de déboucher de Verneuil et de se glisser le long de la Marne. Elle prend position devant Verneuil, une fois sa mission accomplie, dans une position très dangereuse, avec la Marne à sa droite et les Allemands à sa gauche. Elle réussit pendant deux jours à arrêter toutes les infiltrations ennemies, le long de la Marne. Elle est relevée le 2 Juin. Mais elle est immédiatement reformée et va relever, dans le bois de Trottes, une compagnie du 32e qui a été très éprouvée ».
Sous-officier du 3e groupe d’automitrailleuses du 27e RD, Georges d’Hostingue est tué à l’ennemi le 2 juin 1918, sur la route de Chézy à la Ferté-Million, à environ 2 km au nord de Saint-Quentin. Il était titulaire de la Croix de Guerre et de la Médaille militaire. Et il avait 22 ans.
Sources :
Encyclopédie Wikipédia.
Encyclopédie Larousse.
Site ch’timiste sur les unités de la Grande guerre.
Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle de Georges d’Hostingue – Fiche individuelle avec les informations et contributions de Michel Salvetti, Philippe Frilley, Thierry Lefebvre, Dominique Dumont et Jean-Claude Jorand.
Site Mémoire des Hommes du Ministère de Armées avec le Journal de marche et des Opérations du 27e régiment de dragons.
Comme il est de coutume, la journée de cette commémoration franco-américaine débuta le matin du 29 mai par une cérémonie au mémorial de l’escadrille Lafayette, à Marnes la Coquette.
Madame Denise Campbell Bauer, ambassadrice des États-Unis d’Amérique en France présidait cette cérémonie.
Nommée en décembre dernier, elle a pu échanger pour la première fois avec plusieurs élus nationaux ou locaux et avec le délégué général du Souvenir-Français dans les Hauts de Seine. Elle a ensuite visité la crypte où reposent 68 membres du Lafayette flying corps et les deux commandants français qui ont souhaité rejoindre à leur mort leurs camarades américains.
L’après-midi, c’est au cimetière américain de Suresnes que l’hommage fut rendu aux 1 541 soldats américains de la Première Guerre mondiale qui reposent chacun sous une stèle de marbre blanc tout comme les 24 inconnus tombés lors de la Seconde Guerre mondiale.
Une belle journée de l’amitié franco-américaine et du Souvenir.
Claude Guy,
Délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts-de-Seine
Ci-dessus les photographies de S. GUEVEL : Ph 1 : un DG du Souvenir français bien entouré ! Ph 2 : garde-à-vous au début de la cérémonie ; Ph 3 : traditionnel survol par l’Escadron de chasse Lafayette de la base de St-Dizier ; Ph 4 : dépôt de gerbe par le DG 92 ; Ph 5 : salutations et remerciements à Mme le porte-drapeau de Bois-Colombes ; Ph 6 : de g à dr : DG92, Madame l’ambassadeur, Mme le maire de Marnes-la-Coquette, M. le sénateur des Hauts-de-Seine, M. le surintendant du Mémorial ; Ph 7 : cérémonie au cimetière US de Suresnes.