Publié le 8 Juin 2019

Les Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Jean Nanterre.

Biographie.

 

Jean Nanterre est né le 30 août 1907 à Nanterre. Son père est commissionnaire pour le commerce extérieur.

 

En 1926 il devance l'appel comme engagé volontaire au 8e Régiment de chasseurs à cheval puis est détaché au peloton d'élèves officiers de réserve de la 1ère Division de cavalerie au 4e Régiment de hussards à Rambouillet.

 

Nommé brigadier en mars 1926, il est affecté, en novembre 1927, à l'encadrement du peloton d'EOR de la 1ère Division de cavalerie au 16e Régiment de dragons.

 

Rendu à la vie civile, il exerce la profession de fondé de pouvoir de banque.

 

En 1938 il est nommé sous-lieutenant de réserve. Mobilisé en août 1939, il rejoint le 40e GRDI (groupe de reconnaissance), où son courage durant la campagne de France lui vaut deux citations. Lors des combats du 12 au 14 mai 1940, il se distingue en accomplissant des missions de reconnaissance dans des conditions particulièrement périlleuses. De même, les 13 et 14 juin, en allant seul dans les lignes ennemies, rechercher des cavaliers égarés de son escadron.

 

Démobilisé après la campagne de France, Jean Nanterre refuse la défaite et, après avoir fondé dans la clandestinité l'amicale des Anciens du 40e GRDI, il s'évade de France.

 

Parvenu en Angleterre, il s'engage dans les Forces françaises libres le 17 mai 1942 et est affecté, avec le grade de lieutenant, au 1er Escadron mixte, future 3e Compagnie de chars des FFL. La 3e Compagnie quitte l'Angleterre en mars 1943 sur le Monarch of Bermudas et débarque à Suez avant de gagner Le Caire, le 5 mai 1943. Le mois suivant Jean Nanterre, avec son unité, rejoint Sabratha en Tripolitaine où se constitue le 501e Régiment de chars de combat (501e RCC) au sein de la 2e Division blindée du général Leclerc. Au Maroc, le 1er septembre 1943, il est affecté à la 4e Compagnie du 501e RCC, équipée de chars légers. Le 20 mai 1944, l'unité est dirigée vers l'Angleterre où elle débarque le 31 mai. Stationné au camp de Huggate, dans le Yorkshire, puis à Bourgnemouth, Jean Nanterre embarque à destination de la France le 25 juillet 1944.

 

Il débarque à Utah-Beach le 2 août 1944, fait mouvement avec son régiment et bivouaque près du Mans le 10 août. A partir du 11 août, il participe à la campagne de Normandie, et notamment aux combats d'Ecouché, pour fermer la poche de Falaise, où il fait à nouveau preuve d'audace en se portant hardiment au contact des éléments américains en dépit du danger. Il quitte Ecouché le 23 août pour se diriger avec son régiment en direction de Limours, pour prendre ensuite part à la bataille de Paris, les 24 et 25 août 1944, dans les combats du Luxembourg, du Sénat, de la rue de Rivoli, de l'hôtel Meurice et de la place de la Concorde.

 

Lors de l'avancée vers l'est de la Division Leclerc, il participe à l'attaque d'Andelot le 12 septembre, puis à la campagne des Vosges et aux combats de la Ferme des Mouteaux, de Doncières, et de Châtel. Là, traversant à gué la Moselle, il neutralise les armes automatiques qui arrêtent l'infanterie et, progressant au mépris du feu intense de l'ennemi, il ramène sa section intacte et permet la création de la tête de pont. Il est, pour cet acte, cité à l'ordre du corps d'armée.

 

Jean Nanterre prend également part à l'attaque de Brouville Merviller, où il parvient à regrouper son détachement dont le chef venait d'être tué, ce qui lui vaut, une fois encore, d'être cité, puis à l'opération de Montigny, le 1er novembre, et à l'attaque menant à la libération de Strasbourg, le 23 novembre 1944.

 

Le 2 décembre 1944, il est grièvement blessé par éclats d'obus, à Herbsheim. Il rejoint son unité à sa sortie de l'hôpital le 7 mars 1945 pour être stationné à Cracay, dans le Cher, puis affecté au P.C. du régiment en qualité d'officier de renseignements. Il quitte ce lieu, le 23 avril 1945, pour prendre part à la fin de la campagne d'Allemagne. Il combat à Tegernsee et à la prise de Schliersee le 3 mai 1945. Il participe également à la prise de Berchtesgaden et de Strub le 5 mai. Toujours détaché en pointe pour les missions de reconnaissance de cette campagne, son sang-froid et son dynamisme le font citer à l'ordre de la division.

 

Rentré en France début juin 1945, il stationne à Champigny et est promu capitaine. De retour à la vie civile, le chef d'escadrons de réserve Jean Nanterre crée sa société d'import-export et prend la direction des Etablissements métallurgiques Worms.

 

Il est membre et trésorier de la Société d'Entraide des Compagnons de la Libération.

 

Jean Nanterre est décédé le 13 novembre 1996 à Paris où il est inhumé.

 

Décorations.

 

  • Commandeur de la Légion d'Honneur.
  • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945.
  • Croix de Guerre 39-45 (6 citations).
  • Croix du Combattant Volontaire 39/45

 

 

 

Source :

 

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr

 

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Publié le 29 Mai 2019

Soldats du 2e REI pendant l’Opération Licorne.

Soldats du 2e REI pendant l’Opération Licorne.

Les causes de la crise.

 

A la mort de Félix Houphouët-Boigny, en 1993, Henri Konan Bédié est élu président de la République de Côte d’Ivoire. Mais six ans plus tard, à la suite d’une mutinerie qui se transforme en coup d’Etat, celui-ci est renversé par l’armée, avec à sa tête le général Robert Guéï. Ce dernier promet des élections, qui se déroulent en 2000.

 

Mais « l'ivoirité » reste utilisée dans la politique du pays pour limiter la vie sociale des « Ivoiriens d'origine douteuse ». De fait, quatorze des candidats à l’élection présidentielle sont déclarés inéligibles, par la Cour suprême de Côte d’Ivoire.

 

Le décompte des bulletins de vote place Robert Guéï en seconde position derrière Laurent Gbagbo le 22 octobre. Pour autant, le général se proclame président de la République ce qui déclenche d’importantes manifestations de la population, bientôt suivie par la gendarmerie. Les affrontements opposent également la garde prétorienne du général à la population. Les premiers sont rapidement vaincus mais les affrontements se prolongent entre partisans de d’Alassane Ouattara, qui ne pas pu concourir à l’élection et ceux de Gbagbo.

 

Le 26 octobre, Laurent Gbagbo est proclamé président de la République sur décision de la Commission électorale. Le 27 octobre, un charnier de 57 corps est découvert à Yopougon. Le bilan officiel à la fin de l’année 2000 est de 303 morts, 65 disparus et 1.546 blessés.

 

Quelques mois plus tard, en mars 2001, les élections municipales se traduisent par une victoire du parti RDR d’Alassane Ouattara : pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire assiste à une défaite électorale du parti au pouvoir. Les choses s’enveniment alors…

 

Les débuts de l’Opération Licorne.

En septembre 2002, la République de Côte d’Ivoire (RCI) connaît une importante dégradation de sa situation sécuritaire. Le pays est divisé et la moitié Nord est passée entre les mains des rebelles. Dès lors, 600 militaires du 43e bataillon d’infanterie de Marine (43e BIMa), régiment stationné à Port-Bouët, dans la capitale ivoirienne depuis juillet 1978, se déploient pour assurer la sécurité des 16.000 ressortissants français. Quelques jours plus tard, le 22 septembre, la France lance l’Opération Licorne et des renforts militaires pré-positionnés en Afrique sont envoyés en Côte d’Ivoire. Mais, face à la montée de la violence, des tensions dans le pays et des crises successives, l’engagement militaire français ne cesse d’évoluer.

Les différentes phases de crises qui ont eu lieu depuis 2002 sur le territoire ivoirien illustrent les capacités d’adaptation des forces armées françaises. En effet, alors qu’au départ l’objectif des soldats était de mettre en sécurité les ressortissants français, rapidement, à la demande de la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du gouvernement ivoirien, et de l’ONU, l’engagement militaire évolue et les soldats français deviennent une véritable force d’interposition entre les forces armées ivoiriennes et les rebelles.

Quelques mois plus tard, en mars 2003, la mission de la CEDEAO en Côte d’Ivoire prend la relève des forces françaises et Licorne devient alors une mission de soutien et d’appui aux casques blancs africains. Dans le même temps, le Conseil de sécurité de l’ONU décide la création d’une Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire, la MINUCI.

Un an plus tard, en 2004, une résolution est adoptée créant une force de casques bleus en Côte d’Ivoire, l’ONUCI. Mais, à la fin de l’année 2004, la situation politique et sécuritaire du pays se dégrade. Les forces rebelles, qui refusent de se désarmer, décrètent l’état d’urgence dans le Nord du pays. À cette date, les effectifs français déployés sont à leur maximum avec 5.000 militaires français mobilisés dans le cadre de l’opération Licorne.

 

Situation stabilisée.

Dès 2005, la situation politique et sécuritaire se stabilise dans le pays. Cela permet d’alléger le format de la force Licorne avec le retrait de plusieurs centaines de soldats. Les effectifs sont progressivement ramenés à 4.000, puis 3.500 soldats. Cette évolution favorable de la situation permet de réduire encore les effectifs en passant en 2007 à 1.800 militaires.

Au premier semestre de l’année 2009, le nombre de soldats mobilisés diminue encore de moitié passant à 900. L’élection présidentielle de 2010 entraîne une nouvelle crise car les deux candidats présents au second tour se proclament vainqueur. L’ONU certifie la victoire d’Alassane Ouattara, et non de Laurent Gbagbo, président sortant. Dès lors, la force Licorne remonte à 1.600 soldats pour assurer la sécurité des ressortissants français. Le 11 avril, le président sortant est arrêté à sa résidence et la situation en Côte d’Ivoire s’apaise.

 

Les FFCI.

Progressivement, la situation en RCI s’améliore et un nouvel accord de coopération est signé en 2012 entre la France et la RCI. Cet accord est important car il consolide les engagements mutuels dans le domaine de la coopération militaire. Il permet notamment le maintien d’une présence militaire française permanente au-delà de la force Licorne. Le 21 janvier 2015, la France et les autorités ivoiriennes mettent fin à l’opération en créant une force de présence : les Forces Françaises en Côte d’Ivoire (FFCI). Elles ont pour objectifs d’être à la fois le point d’appui des forces de présence sur la façade ouest-africaine et un réservoir de force rapidement projetable en cas de crise dans la sous-région.

 

 

Source :

 

  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Archives ECPAD.
  • Site du Ministère des Armées.
  • Crédit photographique : Gomes Firmino.
  • Site : www.legion-etrangere.wifeo.com
  • Site de la Légion étrangère.

 

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Publié le 29 Mai 2019

L’aviso Commandant Blaison, qui effectua la première mission Corymbe en 1990 (« Corymbe 01 »).

L’aviso Commandant Blaison, qui effectua la première mission Corymbe en 1990 (« Corymbe 01 »).

La mission Corymbe est un dispositif naval mis en place en 1990 par la Marine nationale française, visant à assurer la présence permanente d’un bâtiment, au moins, dans le Golfe de Guinée et au large des côtes d’Afrique de l’Ouest.

 

Missions.

A l’origine, ce dispositif a été conçu pour préserver les intérêts économiques français dans cette zone, notamment ceux liés à l’exploitation pétrolière. Corymbe relève ainsi d’une logique de puissance militaire, en complément du dispositif militaire déployé en Afrique occidentale, constitué par les Eléments français au Gabon (EFG) et les Eléments français au Sénégal (EFS).

 

Dans ce cadre, on peut distinguer trois missions principales :

 

  1. Pré-positionnement « REVESAC » (Opération d’évacuation de ressortissants). La marine se tient prête à évacuer les ressortissants français et européens résidant en Afrique de l’Ouest.
  2. Soutien des forces françaises pré-positionnées avec par exemples des entraînements communs avec l’armée de terre et de l’air à Dakar (Sénégal).
  3. Lutte contre la piraterie et le brigandage.

 

Le dispositif relève en outre de la diplomatie navale française et souligne l’intérêt que porte la France pour la situation des pays bordant le Golfe de Guinée. Le renforcement des liens avec ces nations s’exprime par l’organisation de rencontres officielles à bord des bâtiments, par des manœuvres conjointes avec les marines des pays limitrophes, par des actions de formation de leurs marins, et d’aide à la population.

 

A de multiples reprises, le dispositif a connu une montée en puissance liée à la déstabilisation de pays d’Afrique de l’Ouest. A partir de 2004 et la guerre civile en Côte d’Ivoire, les bâtiments ont plus particulièrement soutenu les militaires français dans le cadre de l’Opération Licorne en Côte d’Ivoire.

 

Zone de déploiement.

Les bâtiments en mission dans cette zone se déploient de la frontière nord du Sénégal à la frontière sud de l’Angola, en passant par les eaux de la Côte d’Ivoire, du Bénin, de Ghana, du Togo, du Nigéria, du Cameroun, du Gabon ou encore des îles de Sao Tomé-et-Principe.

 

Corymbe.

 

Pour information, en botanique, le corymbe est une inflorescence simple, indéfinie, dans laquelle l’ensemble des fleurs se trouve dans le même plan, un peu comme dans une ombelle, et leurs pédoncules insérés sur la tige de façon étagée comme dans une grappe. Les pédoncules étant d’autant plus longs que les fleurs sont périphériques.

 

C’est en quelque sorte une grappe aplatie. D’ailleurs, le mot « corymbe » vient du latin corymbus (« grappe de lierre »).

 

 

 

 

Source :

 

  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Archives ECPAD.
  • Site du Ministère des Armées.
  • Site de la Marine nationale.
  • Archives du Fort de Vincennes.

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Publié le 12 Mai 2019

"J'ai l'impression d'avoir vécu plusieurs vies".

C’est ainsi que s’exprimait François Perrot, ancien résistant de la première heure, déporté à Buchenwald, soumis par les nazis aux « marches de la mort » pour échapper à l’avancée des Alliés mais libéré par ceux-là le 15 mai 1945. Jusqu’à sa mort en 1996, à 94 ans, il s’est appliqué à transmettre l’esprit de Résistance, à participer à la vie de la Cité comme maire adjoint de Vaucresson, à contribuer à celle de plusieurs associations dont le Souvenir Français.

À l’occasion de la cérémonie d’hommage dans la cour d’honneur des Invalides, notre délégation invitée lui avait consacré un long article publié le 18 octobre 2016 sur notre site.

Ce matin 11 mai 2019, à Vaucresson, Madame le maire, a inauguré une plaque sur la coulée verte, rue Victor Duret, « le chemin François Perrot ». À côté de l’épouse de ce grand serviteur des nobles causes, de ses amis du temps jadis, de sa famille, des associations d’anciens combattants, des élus de la ville, le Souvenir Français en tant que tel était représenté et cité en présence du président du comité et de votre délégué général.

Cette belle initiative mémorielle méritait d’être soulignée.

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir français pour les Hauts-de-Seine

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Publié le 8 Mai 2019

Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Gaston Tavian de Vanves.

Biographie.

 

Fils d'agriculteur, Gaston Tavian nait le 6 septembre 1908 à Echalot en Côte-d'Or.

 

Après ses études secondaires, il s'engage en 1928 dans l'artillerie et sert au Maroc jusqu'en 1933 comme sous-officier, chef de pièce. Il participe aux combats de pacification au cours desquels il est grièvement blessé à l'arme blanche le 19 mars 1931.

 

Servant au Ministère de l'Intérieur avant la guerre, il est affecté en 1939 au 407e Régiment d'Artillerie (407e RA) et cité pour avoir fait preuve des plus belles qualités de chef en toutes circonstances, sous les bombardements et au contact de l'ennemi en mai et juin 1940.

 

Alors qu'il s'est replié à Toulouse, l'adjudant-chef Tavian est mis en congé d'armistice à sa demande. Il forme avec Stanislas Mangin, Maurice Andlauer, Edgard Thomé et son camarade du 407e RA, Roger Warin, un groupe hostile à l'armistice. Le groupe, à l'exception de Mangin, entre, vers le mois d'octobre 1940, dans les Groupes de protection du colonel Groussard, qui se constitue comme une sorte d'armée secrète. Mais en décembre 1940, les groupes de protection sont dissous par le gouvernement de Vichy et Tavian et ses camarades cherchent un moyen de gagner la France libre. Alors qu'il ne parvient pas à découvrir la filière qui lui permettrait de gagner Londres, Tavian s'installe à Marseille pour s'occuper de camoufler des armes en liaison avec le colonel Groussard.

 

En mars 1941, Roger Warin établit une liaison directe avec l'Etat-major de la France libre à Londres par l'intermédiaire de Pierre Fourcaud, chargé de mission du général de Gaulle. Le 1er avril 1941, Gaston Tavian devient, avec ses quatre camarades de résistance, le premier engagé militaire secret dans les Forces françaises libres. Il exécute des missions de liaison pour le compte de Pierre Fourcaud jusqu'à l'arrestation de ce dernier en août 1941. Il participe activement à la préparation de son évasion, malheureusement sans réussite.

 

Début 1942, après le retour de mission à Londres de Thomé, le réseau de renseignements des Forces françaises libres "Ali" est formé et dirigé par Stanislas Mangin ; Tavian est un de ses immédiats adjoints. Le 26 avril 1942, il quitte la France pour Londres par une opération aérienne ; il est un des rares français à ne pas passer par la Patriotic School et fait un rapport sur le réseau au Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA) du colonel Passy.

 

Après une rapide instruction sur la recherche des terrains d'atterrissage et leur préparation, il est de retour en France avec un radio, le 29 mai 1942, par une opération d'atterrissage. Il a pour mission la création d'un réseau action en Corse et un autre à Saint-Etienne. Il gagne Toulouse et remet du courrier à différents responsables de réseaux. Conformément aux ordres, il coupe toute relation avec le réseau "Ali" et, sous le nom de code de "Tir", crée le réseau d'action du même nom dont il devient le chef. Sous le nom de Collin, Gaston Tavian recrute des radios, établit des contacts, se déplaçant en train ou à bicyclette, notamment dans l'allier et dans la Loire avec Henri Romans-Petit.

 

Il établit des terrains de parachutage et accueille son premier parachutage d'hommes et de matériel début juillet 1942 dans la région de Montrond-les-Bains dans la Loire. Un des agents parachutés se blesse très grièvement pendant son largage. Collin emmène le blessé (qui ne survivra pas à ses blessures) chez le prêtre du village qui prévient le médecin. Avec trois camarades, il rejoint alors la gare et attend pendant trois heures le prochain train. Mais le parquet, alerté par le médecin, a déjà lancé un avis de recherches des résistants qui parviennent tout de même à sauter dans le train à temps. De Saint-Etienne il part pour Toulouse puis pour Marseille fin juillet 1942 et, début août, pour la Corse afin d'étudier la possibilité de parachutages d'armes et de contacts avec Londres. Il prospecte la région d'Ajaccio et, de retour à Nice, apprend que des arrestations ont eu lieu dans le réseau "Ali".

 

En septembre 1942 il remonte à Saint-Étienne avec son radio, Joseph Piet, et tous deux organisent une opération d'enlèvement (Pierre Queuille et Guy Chaumet) pour le mois d'octobre dans la région de Châteauroux. Mais cette fois, Joseph Piet est arrêté à Marseille. Tavian est "brûlé" et monte une opération aérienne pour regagner Londres, où il a été appelé, le 23 novembre 1942.

 

Arrivé en Angleterre, il reste quelques mois au BCRA où il remplace Fred Scamaroni parti en mission en Corse début janvier 1943. Devant ensuite remplacer Scamaroni en Corse à son retour, l'arrestation de ce dernier en mars 1943 annule l'opération.

 

Gaston Tavian est alors volontaire pour une unité combattante et il est affecté à la 1ère Brigade française libre qui combat en Tunisie au Djebel Garci. Lieutenant au 1er Régiment d'Artillerie coloniale (1er RAC) de la 1ère Division française libre, il termine avec cette grande unité la campagne de Tunisie puis prend part aux combats d'Italie à partir d'avril 1944, du Garigliano jusqu'à Rome, et ensuite au débarquement en Provence et à la campagne des Vosges. En novembre 1944, il est affecté à la Police nationale à Paris. Chef du Service central automobile au Ministère de l'Intérieur après la guerre qu'il termine comme capitaine, il progresse ensuite jusqu'au grade de commissaire divisionnaire.

 

Sa compétence lui vaut d'accéder en 1964 au poste de contrôleur général de la Police. Il deviendra également le maire de son village natal d'Echalot. Il prend sa retraite en 1969. Gaston Tavian décède le 28 janvier 1987 à Vanves (Hauts-de-Seine). Il est inhumé à Echalot.

 

Décorations.

 

  • Commandeur de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
  • Croix de Guerre des TOE (2 citations)
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
  • Médaille Coloniale avec agrafe "Maroc"
  • Médaille des Blessés
  • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
  • Officier du Mérite Combattant
  • King Medal for Courage (GB)
  • Chevalier du Ouissam Alaouite

 

 

© Ordre de la Libération.

 

 

Source :

 

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr

 

 

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Publié le 21 Avril 2019

Henri de Broutelles de Clamart.

Henri de Broutelles nait à Paris le 11 septembre 1889, dans le 10e arrondissement, boulevard de Magenta. Ses parents sont Maurice et Caroline Mathilde Elisa de Broutelles. Lui est suisse et statuaire et elle est éditrice. Née à Alger, Caroline restera dans l’Histoire comme la directrice des publications féminines à la Librairie Hachette et surtout comme la fondatrice et secrétaire perpétuelle du Prix Fémina. Ce qui lui vaudra la Légion d’Honneur en 1925.

 

La famille habite Paris, au 26 rue Vavin dans le 6e arrondissement et a sa maison de campagne à Clamart, dans ce qui est à l’époque le département de la Seine. Alors que Caroline créé le « Sou du jour », qui est une œuvre qui consiste à envoyer des paquets aux soldats, mais aussi des vêtements et des meubles, le fils, Henri, s’engage en février 1915 au Régiment de Marche de la Légion étrangère (il est suisse). Mais il passe immédiatement à l’aviation, arme noble de l’époque.

 

Le sergent pilote Henri de Broutelles est abattu le 11 mai 1917, non loin de Prosnes, dans la Marne. Il meurt des suites de ses blessures dans l’ambulance 7 du 2e corps au Mont Cornillet. Il avait 27 ans.

 

Son nom est inscrit à Clamart, et aussi sur la plaque de l’église de Chatenay-Malabry.

 

 

Sources :

 

Encyclopédie Wikipédia.

Encyclopédie Larousse.

Site internet : Memorial GenWeb

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Publié le 14 Avril 2019

Au lieutenant Pierre Bulteaux, de Boulogne.

1 – Une enfance parisienne et algérienne.

Pierre Bulteaux nait à Paris, dans le 15e arrondissement, le 15 juillet 1924. 1924, en France, c’est le temps d’un changement de Président de la République : Gaston Doumergue remplace Alexandre Millerand, qui vient de démissionner. Edouard Herriot est nommé président du Conseil et participe au fameux « Cartel des Gauches » : il s’agit d’une coalition électorale, constituée dans une cinquantaine de départements, pour les élections législatives de 1924, entre les radicaux indépendants, le Parti radical et radical-socialiste, le Parti républicain socialiste auquel se joignent des socialistes indépendants et le SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière). Mais 1924, c’est aussi l’année durant laquelle André Citroën lance une expédition en autochenilles entre l’Afrique du Nord et Madagascar. Cette aventure restera dans l’Histoire sous le nom de Croisière Noire.

Pierre Bulteaux passe les EOR (Ecole des Officiers de Réserve) et intègre l’école des officiers de réserve de l’infanterie de Cherchell, alors en Algérie française. Cherchell étant alors une petite ville côtière, située à environ 70 kilomètres à l’ouest d’Alger. Pendant une vingtaine d’années, de 1942 à 1962, l’école va former des milliers d’élèves officiers. S’il s’agit, au début, de remplacer les écoles de métropole alors occupées par les Allemands, après 1944, Cherchell sera l’école de formation des officiers de réserve de l’armée de terre. Après 1962 et l’indépendance de l’Algérie, Cherchell formera les officiers de l’armée algérienne.

A la sortie de l’école, Pierre Bulteaux est affecté au 1er REC, régiment étranger de cavalerie.

 

Au 1er REC.

Créé en 1921 à Sousse, en Tunisie, à partir d’éléments des compagnies montées du 2e REI (régiment étranger d’infanterie), le 1er REC (régiment étranger de cavalerie) est le premier régiment de la Légion dédié à la cavalerie. A cette époque, la Légion n’est constituée que de régiments d’infanterie. Ce sont les légionnaires russes qui, forts de leur expérience de cavaliers avertis, permirent à la Légion de s’illustrer dans une nouvelle discipline. L’histoire a retenu l’importante faculté d’adaptation des légionnaires cavaliers : combattants à cheval en Syrie et au Maroc, les légionnaires du 1er REC ont, dès 1930, été dotés d’automitrailleuses sur lesquelles ils se sont distingués pendant les campagnes de France et de Tunisie, en 1940 et 1943. A la Libération, ceux-ci ont été équipés d’AMM 8 (blindés légers à roues, construits par Ford).

Lors de la guerre d’Indochine, les légionnaires ont converti leur régiment en unités amphibie afin de combattre à bord de Weasel M29 (« Crabes ») et de LVT 4 (« d’Alligators »). Il s’agit là encore de blindés légers qui permettent aux légionnaires de mener une série d’actions dans le secteur de Nam Dinh, servant de soutien aux GM (Groupes Mobiles) qui opèrent dans le triangle Nam Dinh, Ninh Binh, Phu Ly, à 60 kilomètres environ au sud-est d’Hanoi.

Le 1er REC a été envoyé à plusieurs reprises en Indochine. Le régiment y a laissé de nombreuses pertes, parmi lesquelles on ne dénombre pas moins de 23 officiers, dont de nombreux lieutenants et un lieutenant-colonel.

 

La tragédie de Tra Vinh.

Pierre Bulteau est à comptabiliser au nombre des officiers morts au combat.

Sur les registres de la promotion « Rome et Strasbourg » (1944) de Saint-Cyr, il est rappelé les décorations, citations et faits d’armes du lieutenant Pierre Bulteau : « Officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre des TOE – Citation à l’ordre de l’Armée : « Officier d'élite qui, au cours d'un premier séjour en Extrême-Orient, s'est vu décerné la Légion d'Honneur après amputation du bras gauche. Est revenue dans une Unité d'intervention ou, depuis son arrivée, il n'a cessé de rayonner par son esprit d'idéal, de commandement humain et d'esprit d'organisation. Chef de guerre, il a montré sur le terrain, a diverses occasions, son courage et esprit de décision. Le 21 janvier 1950, a TRUONG HIEP (province de TRA VINH - Cochinchine), s'est élancé sans hésiter, malgré la faiblesse de ses moyens, à l'aile marchante de son Escadron pour le nettoyage des couverts occupés par un adversaire enterré, fortement armé et camouflé. Après une demi-heure de combat à pied devant ses véhicules, qu'il dirigeait au milieu des difficultés de terrain, a été grièvement blessé en tête de l'Escadron. A été ainsi l'un des artisans certains du succès de son Unité."

En fait, le 21 janvier 1950, dans la région de Tra Vinh, les crabes du 2e escadron du 1er REC, commandés par le capitaine de Blignières déjouent une forte embuscade et mettent l’ennemi en fuite après quatre heures de combat. Si 40 rebelles sont tués, 45 sont prisonniers, le 2e escadron est sérieusement éprouvé – Le lieutenant Pierre Bulteaux, amputé d’un bras lors d’un premier séjour en Indochine, commandant le peloton de dépannage, est grièvement blessé. Il meurt de ses blessures en arrivant à l’hôpital de Tra Vinh en Cochinchine ; hôpital construit sous la direction du Père Favier, missionnaire.

 

Le nom de Pierre Bulteaux est gravé sur le monument aux Morts de Thieffain, dans le département de l’Aube, celui des Morts de la Légion étrangère à Puyloubier (Bouches-du-Rhône) et sur celui de la sépulture collective du cimetière de Boulogne Billancourt (le corps ayant été rapatrié dans cette ville).

 

 

 

Sources :

Au lieutenant Pierre Bulteaux, de Boulogne.

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Publié le 24 Mars 2019

Samedi 6 avril à Chaville : les 20 ans de l'HAMAP. Venez nombreux !

« Chers Amis du Souvenir Français,

 

Cela fait 20 ans que nous avons créé l’ONG HAMAP-Humanitaire. C’était en 1999. La ville de Chaville a été la première ville à nous accueillir, grâce à son maire Jean Levain et à son directeur de l’Atrium, Hervé Meudic.

 

Le député-maire, Jean-Jacques Guillet a poursuivi son soutien à notre ONG HAMAP-Humanitaire et l’a amplifié. Sous sa présidence et avec sa participation, nous viendrons fêter nos 20 ans dans cette belle ville de Chaville auprès de nos ami(e)s Chavillois(es).

 

Cette fête se traduira de deux façons :

 

  • 17:30 : Table ronde sur Les Femmes : un levier dans les projets de solidarité en France et à l’Etranger, suivie, à 19:00 d’un cocktail où vous êtes cordialement invités. (Vous pouvez venir avec votre bouteille si vous le souhaitez ! Mais il y aura ce qu’il faut !) 
  • 20:30 : concert (prix réduit de 14 Euros pour tous nos ami(e)s Chavillois(es) qui réserveront directement à HAMAP : cm3@hamap.org ou au 01 43 75 44 68 ou au 06 63 46 28 51.

 

Merci pour votre aide indéfectible et votre soutien si amical. Accepteriez-vous de faire passer cette invitation à vos voisins, amis et parents afin que cette journée soit pleinement réussie ?

 

Au plaisir de vous revoir très nombreux à la table ronde et/ou au concert

Bien amicalement ».

 

 

Joël KAIGRE,

Fondateur de l’HAMAP,

ancien président du Comité de Chaville du Souvenir Français

 

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Publié le 17 Mars 2019

Jean Sliwa, figure des anciens combattants de Malakoff.

 

Il y a un peu plus de six mois disparaissait une figure des anciens combattants du département des Hauts-de-Seine : Jean Sliwa. La Délégation des Hauts-de-Seine du Souvenir Français tient à rendre hommage à sa mémoire en publiant ci-dessous cet article qui était paru en septembre 2018 dans le journal de Malakoff.

 

« Jusqu’aux derniers moments de sa vie, Jean Sliwa aura tenu à être aux côtés de ses camarades anciens combattants. Par conviction et respect.

 

Né à Saulnes, dans le département de Meurthe-et-Moselle, le 26 mai 1929, il s’engage tout jeune pour ses idéaux : durant la Seconde Guerre mondiale, ce fils d’un couple de résistants franco-polonais passe plusieurs fois la ligne de démarcation pour aider des soldats polonais à rejoindre la France Libre. En 1949, il est diplômé de la première promotion de l’Ecole des sous-officiers de Saint-Maixent. S’ensuit une carrière militaire avec la participation à de nombreux conflits armés : en Indochine (1951-1953) ; au Maroc (1954-1955), en tant que goumier, et en Algérie (1955-1956). Il revient en France en 1962 et s’installe à Malakoff avec sa femme, Christiane, et leur fille, Marie-Pierre. Après avoir quitté l’armée active avec le grade d’adjudant-chef, il débute une carrière civile qui le conduira, notamment, à assurer la direction du mess des officiers de l’Ecole militaire à Paris.

 

Dès 1974, il se consacre aux anciens combattants, notamment comme président de l’Union locale des anciens combattants et victimes de guerre de Malakoff. Jean Sliwa était attentif à faire vivre la mémoire des soldats disparus, évoquant les conflits et la fragilité des temps de paix, auprès de toutes les générations de Malakoffiots, en particulier les jeunes. « Il a été l’artisan d’un travail de mémoire exceptionnel en recherchant dans les archives les noms des combattants morts pour la France, et ensevelis ailleurs, qui n’avaient pas encore été gravés sur notre monument aux morts », se souvient André Espi, l’un de ses camarades anciens combattants. « Il a été l’animateur infatigable de tant de journées commémoratives et nous a puissamment aidé à fortifier la mémoire de nos combats ! ».

 

Plusieurs fois médaillés, Jean Sliwa était aussi un homme à la personnalité attachante : joueur de banjo et d’harmonica, un peu alchimiste, amoureux des livres, du cinéma et de la musique, aventurier. Il s’est étaient le 1er août 2018 ».

 

 

 

Sources :

  • Journal de la ville de Malakoff.
  • Crédits photographiques : Union Nationale des Combattants des Hauts-de-Seine ; ville de Malakoff.
Jean Sliwa, figure des anciens combattants de Malakoff.

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Publié le 3 Mars 2019

A Fontenay, le facteur passe toujours deux fois !

A Fontenay-aux-Roses, il est une sépulture quelque peu particulière : il s’agit d’un monument bâti grâce à une souscription des habitants et avec l’aide du Souvenir Français : il s’agit de la sépulture du facteur Létoile.

 

Simon Charles Létoile nait à Châtillon le 7 mars 1833. Il devient facteur et œuvre sur le département de la Seine (qui allait pour partie devenir les Hauts-de-Seine). Pendant la Guerre franco-prussienne, en septembre 1870 « au péril de sa vie », il va traverser à deux reprises les lignes allemandes pour « accomplir son devoir professionnel » selon le texte inscrit sur le monument.

 

Il est ensuite ajouté : « Ses concitoyens de Fontenay et de Châtillon ont élevé ce monument avec l’aide du Souvenir Français pour honorer son courage ».

 

Il convient d’ajouter que Charles Létoile, avant son métier de facteur, avait été militaire. Il avait participé à la campagne d’Italie (1859, marquée par les victoires françaises de Magenta et de Solférino), où il s’était illustré, étant décoré de la Médaille militaire.

 

 

 

 

 

Sources :

 

  • Ville de Fontenay-aux-Roses :
  • Archives du Souvenir Français – Délégation des Hauts-de-Seine.
  • Landru Cimetière : site – remarquable ! – de Philippe Landru, professeur agrégé d’histoire – www.landrucimetieres.fr

 

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