Le voyage à Verdun - 2/2.

Publié le 28 Mars 2016

Le voyage à Verdun - 2/2.

Verdun 15 février 16 février 2016

Mardi 16 février 2016

Le lendemain, debout à 6h30 et ….surprise ! Réveil par une sonnerie au clairon « Soldat toi, soldat lève-toi bien vite » (par deux énergumènes qui avaient dû se lever plus tôt !!). Petit déjeuner copieux.

Quelques-uns en profitent pour visiter la chapelle et les autres regagnent tranquillement le car. Pierrot et ses copains embarquent les paniers repas du midi. 1 œuf dur, 1 sandwich jambon ou jambon de dinde un bout de fromage, un fruit, une boisson ; vous comprenez pourquoi à Clamart nous avions embarqué son complément.

Et comme d’habitude on oublie, malgré des rappels, des choses. Je dois recevoir d’ici quelques jours un colis contenant un chapeau, un béret avec insigne, un appareil photo, des foulards, écharpes, etc., etc.

Le temps est froid - 4° mais superbe soleil, donc une belle journée en perspective. A 8h15 départ vers Verdun. Nous prenons une autre route que la veille, on visite la campagne meusienne. Tout est verglacé, blanc. On suit pendant un instant l’ancienne voie ferré Bar le Duc, Verdun qui a servi en 1916 à l’alimentation de la bataille. On longe des champs inondés car la Meuse a débordé et surprise on peut voir des cigognes en transit qui se restaurent avant leur retour en Alsace. Le temps clément de ces derniers jours le permet. J’ai même aperçu un vol d’oie en route vers l’est. Arrivé à Verdun à l’office de tourisme : quelques photos de famille et on retrouve Guillaume et Yvan.

Le car n°2 se dirige vers les champs de bataille. Nous passons devant le cimetière militaire du faubourg pavé ou se trouve dans le carré des 7 inconnus les corps des 7 soldats inconnus ayant servi dans les huit régions ou se sont déroulés les combats les plus meurtriers. 5095 corps y sont également inhumés.

En effet le 9 novembre 1920, huit cercueils en chêne ont été transférés à la citadelle de Verdun. Ils sont placés sur 2 colonnes de quatre dans une chapelle ardente dont la garde d’honneur est une compagnie du 132eme régiment d’infanterie. Parmi cette garde André Maginot, ministre des pensions, désigne Auguste Thin, soldat de 2eme classe âgé de 21 ans, engagé volontaire de la classe 1919 ; fils d’un combattant disparu dans la guerre, pupille de la nation. Il lui tend un bouquet d’œillets blancs et rouges qu’il devra déposer sur l’un des cercueils. Celui-ci sera transféré à Paris et inhumé sous l’arc de triomphe ou depuis le 11 novembre 1923 chaque jour à 18h une association devra l’honorer après ravivage de la Flamme. Auguste Thin a une pensée simple : « J’appartiens au 6e corps. En additionnant les chiffres de mon régiment le 132e c’est également le chiffre 6. Ma décision est prise. Ce sera le 6e cercueil que je rencontrerai ». Il s’est donc arrêté devant le 6e cercueil sur lequel il a déposé son bouquet et s’est figé au garde à vous.

Les 7 autres cercueils ont donc été remis au cimetière de Verdun et chaque année une association vient les honorer le 11 novembre. Le monument aux morts est entouré de divers canons français et allemands. Ce cimetière se trouve situé en face de la caserne des 1er et 2e régiments de Chasseurs. Cette caserne est aujourd’hui désaffectée.

Nous reprenons la route et passons devant l’ossuaire de Douaumont que nous apercevons de loin pour arriver devant la tranchée des baïonnettes. Mauvaise surprise car ce monument est en réparation donc fermé ; tout doit être terminé pour le 21 février. Mais Guillaume nous explique son histoire dans le car. D’abord la légende : le 11 juin 1916 57 hommes du 137e RI en majorité vendéens qui se préparaient à un assaut sont enterrés vivants par l’explosion d’un obus. En juin 1920 le secteur fut fouillé par des équipes de travailleurs émigrés indochinois et italiens, travail particulièrement pénible parmi les rats et les moustiques qui infestaient l’ancien champ de bataille. 47 corps furent mis à jour dont quatorze purent être identifiés. En fait après une offensive il était nécessaire d’enterrer au plus vite les corps y compris ceux des ennemis. La solution la plus pratique pour ceux-ci était de combler un boyau inutilisé avec leurs corps. La tombe collective était ensuite marquée par des fusils baïonnettes en l’air.

Le mystère de la tranchée des baïonnettes a provoqué des controverses extrêmement violentes avec les deux écoles totalement opposées. Mais très impressionné par ces images un banquier américain du nom de Georges T Rand fit don de 500.000 francs pour la construction du mémorial qui abrite le site.

Nous rejoignons ensuite l’ossuaire de Douaumont en longeant le ravin de la Dame dit « ravin de la mort » le plus mauvais coin du secteur. Ce ravin de tous les risques et de l’extrême danger dû a une orientation en enfilade particulièrement exposé aux tirs ennemis. De plus très profond, lors des attaques avec les obus à gaz, celui-ci stagnait au fond. Ainsi une compagnie engagée dans ce ravin n’est jamais arrivé à la sortie, tous asphyxiés. Nous arrivons enfin à l’ossuaire de Douaumont qui est une nécropole nationale située sur le territoire de la commune française de Fleury-devant-Douaumont, classé monument historique par arrêté du 2 mai 1996.

Il abrite un cloitre long de 137 mètres avec des tombeaux pour environ 130.000 soldats inconnus, allemands et Français indéfectiblement entremêles. En face de l’ossuaire se trouve un immense cimetière composé de 16.142 tombes de soldats français dont un carré pour 592 soldats musulmans de l’empire colonial. Nous commençons la visite .Les anciens demandent aux jeunes beaucoup de respect devant ces milliers de tombes très correctement entretenues.

Malheureusement je reçois un coup de «téléphone de Michel Chastan qui m’apprend l’accident d’Huguette qui a glissé sur les marches givrées près de la route de « l’abri caverne des 4 cheminées » en se fracturant la cheville droite d’où appel des pompiers, transfert à l’hôpital. Heureusement la fille d’Eliane qui faisait le circuit en voiture suit l’ambulance avec Jacqueline. Elles ont pris le bagage d’Huguette avec elles. Elle est hospitalisée à l’hôpital Saint Nicolas de Verdun ; Huguette est opérée le soir même à 20 heures. Pris en charge par Mondial Assistance elle pourra après l’accord de son médecin traitant, le médecin de Mondial Assistance et les médecins de l’hôpital de Verdun être rapatriée à Clamart puis pris en charge à Provins près de sa fille pour une rééducation de 6 semaines .Huguette très énergique malgré ce pépin a un super moral. Nous restons par la pensée avec elle en permanence.

Durant ce temps enfants et adultes pénètrent dans le cloitre. L’impression est saisissante .Les courageux peuvent monter à la tour ; un petit musée se trouve à mi-hauteur ; ensuite projection du film « Les hommes de la boue » un documentaire qui laisse le spectateur muet. Il faut quelques minutes pour se ressaisir. Comment des hommes ont-ils pu ainsi souffrir. Je comprends mieux les longs silences de mes grands pères quand on abordait le sujet de la guerre 14-18. Rapidement je rejoins les autocars pour préparer la commémoration de notre groupe. Les 7 gerbes sont arrivées, la fleuriste « aux iles fleuries » a été de parole.

Je suis rejoint par 5 anciens combattants meusiens invités par Michel .Ils sont de la Fnaca et ont amené avec eux un journaliste qui va nous sortir le 18 /2/2016 un super article dans l’Est républicain. Me nommant même responsable de la FNACA de Clamart ; désolé Michel mais je te rends immédiatement ta fonction !

La mise en place des drapeaux et des gerbes se fait. Une photo de groupe des portes drapeaux, des porteurs de gerbes, des enfants accompagnants est prise de nombreuses fois par les pèlerins.

Monsieur Maurice Michelet président du Souvenir Français de Verdun-Charny me rejoint. Il représente le général ETIENNE délégué général de la Meuse. Il m’apprend qu’il est aussi le maire de l’un de ces villages détruit en 1916. Ainsi le Souvenir Français sera présent à cette commémoration avec 2 présidents de comité. A 11h30 nous nous dirigeons en cortège vers l’intérieur de l’ossuaire. En tête les drapeaux puis les porteurs de gerbe accompagnés de deux enfants par gerbe puis en rang par deux les élèves des deux écoles et les anciens combattants qui ferment le cortège. Direction la statue de Notre Dame du Silence.

La cérémonie des dépôts de gerbe a lieu devant la vierge.

J’annonce ainsi dans l’ordre le dépôt par :

  • Les membres de la légion d’honneur : Monsieur le général Albert Moinard accompagné de Maïeule et Tristan.
  • Les médaillés militaires : Monsieur le président Lucien Vanneureux et Monsieur Michel Matiuzzo accompagnés de Alicia et Nassim.
  • La FNACA : Monsieur le président Michel Chastan et Roger Marchi accompagnés de Louise et Nathan.
  • L’union nationale des parachutistes section unp92 sud Lousteau : Monsieur Serge Potentier et Gimarat Modrego accompagnés de Farah Linna et Alexis.
  • Le Souvenir Français : Madame Jacqueline Braillon et Madame Renée Senat accompagnées de Nytia et Feddy.
  • Le Comité d’union des anciens combattants et victimes de guerre de Clamart CUACVG : Madame Christiane Philipp et Monsieur Jean Bonnefoy accompagnés d’Emlie et Jean Alexandre
  • La Municipalité de Clamart : Monsieur Patrick Sevin conseiller municipal représentant monsieur Jean-Didier Berger, maire de Clamart accompagné de Noémie et Omar.

Puis minute de silence ou en signe de respect les drapeaux s’inclinent devant les tombes. Une Marseillaise vibrante est ensuite chantée par tous les participants et les enfants des écoles. Quel bonheur de voir ces enfants la main sur le cœur chanter à plein poumon notre hymne national. Pour moi ma mission de transmission du devoir de mémoire est réussie. Sortie du cloître les porte-drapeaux s’alignent et ainsi chacun peut les saluer comme l’exige le respect des couleurs.

La cérémonie terminée tout le monde dans le car et direction Verdun.La salle Vauquois en face de la citadelle. Petit arrêt à Verdun à la boulangerie Miguet où le boulanger et la boulangère nous attendent pour la livraison des 25 baguettes en complément du panier pique-nique. Arrêt devant la citadelle. Nous demandons aux enfants et aux portes drapeaux de rejoindre rapidement la salle Vauquois en passant une passerelle métallique surplombant un bras de la Meuse. Nous laissons quelques instants aux anciens combattants qui doivent assurer le transport des paniers pique-nique et de son complément à la salle. Lourde tâche car malheureusement des travaux ont bloqué l’entrée du parking. Heureusement que la fille d’Eliane avec sa voiture peut transporter le plus gros.

Arrivées dans la salle les deux classes rejoignent deux longues tables, voient avec surprise les porte-drapeaux s’aligner derrière eux et 5 adultes leur faire face. C’est la grande surprise.

D’abord je les remercie d’avoir participé à ce pèlerinage, aussi pour leur gentillesse, leur enthousiasme, leur politesse, leur soif de savoir. Je les invite à réfléchir car j’aimerai que dans 30 ou 40 ans on puisse trouver parmi eux de nouveaux ou nouvelles présidents du Souvenir Français. Pius Albert, Michel, Claude avec son béret de chasseur alpin, Jacqueline et Christiane vont à tour de rôle appeler un enfant pour leur remettre nominativement le diplôme de « Jeune Poilu 2016 ».

Mais très vite, devant les acclamations et les applaudissements le mouvement s’accélère car des regards anxieux me regardent pour savoir si je n’ai oublié personne. Mais bien entendu tous les élèves sont élevés à la dignité de poilus. Enfin je termine en appelant Madame Loriquet Anne Emmanuelle et Monsieur Haffner Tristan professeur des écoles, responsables des deux classes à la dignité de classe de jeunes poilu. Par précaution les enseignants ramassent les diplômes pour les redonner en classe. Avant de partir les enfants posent des questions en particulier à Joseph le porte-drapeau de la fédération des anciens combattants à l’étranger. Il leur récite même un poème « l’art d’être grand père » mais très ému il ne peut continuer et c’est Madame Lancelin qui doit prendre la relève.

A 14h30 après avoir parfaitement rangé la salle les cars reprennent la route pour Paris. Voie sacré puis A4 .Le temps est toujours magnifique. Une petite pose confort à Tardenois. La route est très correcte. Nous atteignons à 18h le périphérique ; Porte de Choisy et alors le gros bouchon. Au pas jusqu’à la Porte de Gentilly « cela devrait venir d’un match au Parc des Princes !». Nous sortons du périphérique ou de nouveau un gros bouchon nous bloque jusqu’à la N20. Nous atteindrons Clamart Ile de France à plus de 20 heures où enfin les enfants après avoir récupéré leurs bagages retrouvent leurs parents.

Mission accomplie.

Jeannot nous ramène Place Hunebelled’ou nous regagnons notre domicile épuisés mais heureux de ces deux jours qui ont réuni jeunes et séniors pour une belle aventure. Dans les jours qui suivent je reçois de très beaux messagesdes deux écoles qui me font très chaud au cœur.

Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.
Le voyage à Verdun - 2/2.

Rédigé par Souvenir Français des Hauts-de-Seine

Publié dans #Actualité des Comités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :