A Issy et à Chatenay Malabry: la Première Guerre mondiale expliquée aux élèves.

Publié le 18 Avril 2016

Au cimetière d’Issy-les-Moulineaux, Thierry Gandolfo explique la Première Guerre mondiale à une classe de l’école primaire Anatole France.
Au cimetière d’Issy-les-Moulineaux, Thierry Gandolfo explique la Première Guerre mondiale à une classe de l’école primaire Anatole France.

Thierry Gandolfo (à droite sur la photo) est conservateur au cimetière d’Issy-les-Moulineaux. Il est aussi passionné par l’Histoire de France et est secrétaire du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir français. Régulièrement, il prend sur ses congés pour expliquer les conflits mondiaux aux écoliers, collégiens et lycéens.

Il le fait chaque année pour la classe de CM2 de l’école élémentaire Anatole France d’Issy, classe dirigée par Madame Véronique Pacitto (à gauche sur la photo). L’idée étant d’expliquer et de raconter la Première Guerre mondiale au travers de destins de soldats ou des différentes armes : quel était le rôle d’un artilleur ? Comment était équipé un cavalier ? Etre pilote dans un avion, cela signifiait quoi en 1915 ? Pourquoi des travailleurs malgaches se trouvent-ils dans le carré militaire ?

Récemment, à la fin du mois de mars, à la demande du Comité de Chatenay-Malabry et de sa présidente, Madame Françoise-Marie Belin, il est allé rendre visite au lycée Jean Jaurès. Thierry Gandolfo a cette fois axé son propos sur les troupes coloniales, en évoquant les conditions d’engagement, de la traversée depuis l’Afrique jusqu’en Europe et d’emploi dans les tranchées (problématiques des températures hivernales, des conditions de vie, de la curiosité – et du racisme – de certains camarades français ou des troupes allemandes).

Petit rappel : en 1857, le général Faidherbe, commandant les troupes françaises au Sénégal, et devant faire face à des besoins accrus en hommes, propose la création du corps des tirailleurs sénégalais. Sénégalais de nom, car les soldats proviennent aussi bien de ce pays que de Mauritanie, du Mali ou encore de Guinée. Le décret est signé par l’empereur Napoléon III le 21 juillet 1857, à Plombières-les-Bains.

Des difficultés de recrutement interviennent de suite. Il n’est pas rare que des révoltes éclatent. C’est notamment le cas chez les Bambaras du Mali. Aussi, les principaux contingents sont constitués d’esclaves rachetés à leurs maîtres, de « volontaires » et de prisonniers de guerre. Le nombre de régiments de tirailleurs sénégalais s’accroit, pour atteindre plusieurs dizaines de bataillons au moment de la Première Guerre mondiale. La majeure partie des sous-officiers et de nombreux officiers subalternes sont Africains. Il est vrai aussi que les officiers supérieurs sont tous issus de la métropole.

Au cours de la guerre de 1914-1918, près de 200.000 tirailleurs sénégalais participent au conflit, et environ 30.000 y laissent la vie.

Thierry Gandolfo évoqua le tirailleur sénégalais bien connu de l’époque « Y’a bon » qui illustrait la marque Banania (voulant dire « il y a de la banane dedans"). Pierre Lardet, le fondateur de la marque, tire profit du ce conflit en décidant d’associer sa boisson à l’effort de guerre. Il envoie sur le front quatorze wagons remplis de poudre de Banania distribuée aux poilus dans les tranchées. Une légende veut qu’un tirailleur sénégalais blessé fût rapatrié à l’arrière et employé à la fabrication de la poudre Banania dans l’usine de Courbevoie. C’est en la goûtant qu’il se serait exclamé, la gamelle et la cuillère à la main : « Y’a bon » !