Antony libéré !
Publié le 11 Février 2018
Antony libéré !
C’était un jeudi. Ce 24 août 1944, Antony et ses 20 000 habitants sont libérés par la 2e Division Blindée (DB) du général Leclerc et l’appui de résistants antoniens. Une stèle du souvenir érigée au cours de l’été dernier leur rend hommage.
Elle fut la première unité alliée à entrer dans Paris, libérant la capitale le 25 août 1944. Mais la veille, c’est la ville d’Antony que la 2e DB du général Leclerc délivra de quatre années d’occupation allemande. Ce jeudi 24 août, en fin de matinée, la population entend les roulements de chars portant la Croix-de-Lorraine. Ce sont les Leclerc, des libérateurs français ! Ils pénètrent dans Antony par le sud, une colonne venant par la N20, l’autre par l’ancienne route de Chartres. Des tirs de rafales balaient les rues qui deviennent désertes. Mais la ville est rapidement libérée… à moitié toutefois, les soldats restant bloqués au niveau de la rue Auguste Mounié.
Un 88 fait barrage.
Place Croix-de-Berny, nœud routier stratégique, les Allemands ont installé un canon ravageur sur les blindés – un antiaérien de 88 – pointé sur la nationale. Au bout de plusieurs heures, décision est prise de le neutraliser par une manœuvre de flanc. Le capitaine Witasse et ses hommes sont guidés par des résistants antoniens parfaits connaisseurs du terrain, dont le policier Gaudry. Ils empruntent la rue Velpeau et remontent par l’ex-RN 186. Là, le char Sherman anéantit le canon 88 autour de 18 heures. De l’autre côté de la Croix-de-Berny, des résistants pénètrent dans le stade de l’US Métro et coupent les liaisons entre les Allemands quittant la Croix-de-Berny et ceux retranchés dans la prison de Fresnes.
L’appui des résistants locaux.
Le verrou de la Croix-de-Berny a sauté. Mais à l’entrée de Bourg-la-Reine, un autre canon 88 allemand détruit un char avant d’être mis hors d’état de nuire. Il est 19 h 30 quand le général Leclerc renonce à atteindre la capitale par la N20, itinéraire trop dangereux. Depuis l’actuelle rue Jean Moulin, il ordonne au capitaine Dronne de foncer vers Paris en passant « par où vous voudrez ». Ce sera par l’Haÿ-les-Roses. 150 hommes de la 2e DB atteindront la place de l‘Hôtel de ville à Paris vers 21 h 30…
Pendant ce temps, à Antony, soldats et habitants partagent la liberté recouvrée. Non sans morts. Trois hommes de la 2e DB sont tombés dans la ville. Les combats ont fait huit morts et quarante-deux blessés dans la population. L’aide de la résistance locale, conduite par Henri Lasson, aura été fort précieuse. Les résistants auront fait quelque 70 prisonniers durant cette journée. La stèle du souvenir inaugurée cet été au carrefour de la Croix-de-Berny, qui porte désormais le nom de place du Général De Gaulle, est un hommage à tous ces combattants de la liberté.
Sources :
- Site de la ville d’Antony.
- Archives de la Délégation générale des Hauts-de-Seine du Souvenir Français.
- Encyclopédie Wikipédia.