Jacques Cristiani.

Publié le 4 Mars 2018

Jacques Cristiani.

Toutes celles et ceux qui ont un jour participé à une cérémonie au Mont Valérien ou sous l’Arc de Triomphe n’ont pas pu rater la présence de Jacques Cristiani. Infatigable porteur du drapeau de l’Association nationale des médaillés de la Résistance française, il était immanquable avec ses fameuses moustaches à la « gauloise » !

 

Jacques Christiani n’est plus. Il est décédé le dimanche 24 décembre 2017, veille de Noël. Ses obsèques religieuses se sont déroulées en la cathédrale Saint-Louis des Invalides le vendredi 29 décembre 2017. Il a été ensuite inhumé dans le caveau de l’Ordre de la Libération au cimetière du Père Lachaise.

 

Né le 20 juillet 1922 à Colmar, Jacques Cristiani tente par deux fois de rejoindre la France libre. Ces deux tentatives se soldent par des échecs. Arrêté une première fois en juillet 1942 à bord d’un bateau sur lequel il pensait pouvoir rejoindre les Forces Françaises Libres, condamné à neuf mois de prison, il est incarcéré à Saint-Paul-d’Evjeaux, puis libéré à l’issue de sa peine.

 

En septembre 1943, Jacques Cristiani rejoint le réseau Navarre à Bordeaux. Le réseau avait été créé par Jacques Henri Simon et Jacques Rebeyrol quelques temps auparavant. Sa centrale été implantée à Paris. Mais, comme bon nombre de réseaux, Navarre est décimé en avril 1944 avec l’arrestation des principaux cadres.

 

Jacques Cristiani ne fait pas exception. Il est arrêté par la Gestapo. Il parvient à leur échapper. A Paris, il rejoint l’OCM (Organisation Civile et Militaire), qui l’envoie en mission en Normandie où il termine la guerre.

 

L’OCM.

 

L’OCM est fondée en décembre 1940 à Paris, par la fusion de l’Equipe française d’Organisation du Redressement (EFOR) de l’industriel Jacques Arthuys et la Confédération des travailleurs intellectuels, animée par Maxime Blocq-Mascart. Dès janvier 1941, des fonctionnaires du ministère des Travaux publics, renforcent l’OCM, sous la direction d’André Boulloche et du couple Georges et Raymonde Ricroch. L’OCM recrute aussi dans la bourgeoisie, l’industrie, parmi les commerçants, les anciens combattants, les professions libérales et les universitaires. Deux tendances politiques sont particulièrement représentées : les conservateurs, souvent maréchalistes mais germanophobes et hostiles à la Révolution nationale, d’une part, et les socialistes d’autre part. La première tendance est majoritaire à l’origine, mais la deuxième l’emporte au cours de la guerre.

 

L’OCM est décapitée le 22 décembre par l’arrestation de Jacques Arthuys.

 

Le nouveau chef est le colonel Alfred Touny, ancien responsable du 2e Bureau de la IVe armée. Pierre Brossolette met l’OCM en contact avec le colonel Rémy, chef du réseau Confrérie Notre-Dame, lié au BCRA du colonel Passy. L’afflux de nouveaux membres en 1942-1943 permet au réseau de se reconstituer, entre autres grâce à des personnalités comme Guy Mollet. En dépit de nouvelles arrestations et du retournement de quelques membres, le réseau réussit à se maintenir jusqu’à la Libération.

 

Après la guerre.

 

Liquidateur national du réseau Navarre depuis la Libération, Jacques Cristiani était membre du Comité de la flamme sous l'Arc de Triomphe depuis 2000. Il était également le porte-drapeau de l'Association nationale des médaillés de la Résistance française depuis 2000, après avoir été durant vingt ans celui de la Fédération des réseaux de la France Combattante jusqu'à la dissolution de celle-ci.

 

Titulaire de nombreuses décorations, Jacques Cristiani était commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’honneur.

 

La médaille de la Résistance française.

 

La médaille de la Résistance française a été conférée à environ 65.295 personnes, dont 25.000 à titre posthume, appartenant aussi bien aux Français libres qu’à la Résistance intérieure. Elle a été également attribuée à dix-huit collectivités territoriales, à vingt-et-une unités militaires des trois armées et quinze autres collectivités (lycées, hôpitaux, couvents…).

 

Cette décoration n’est plus attribuée depuis 1947.

 

 

 

Sources :

 

  • Site des Gaullistes de France.
  • Site du Ministère des Armées.
  • Archives du Souvenir Français des Hauts-de-Seine.
  • Site « Musée de la Résistance en ligne ».
  • Encyclopédie Larousse.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Arthur Calmette, L’Organisation civile et militaire, Histoire d’un mouvement de Résistance de 1940 à 1946, Ed. PUF 1961.
  • Daniel Cordier, Jean Moulin, la République des Catacombes, Ed. Gallimard, 1999.
  • Guillaume Piketty, Organisation Civile et Militaire, dans le Dictionnaire historique de la Résistance, Ed. Robert Laffont, 2006.