A Nanterre, hommage du Souvenir Français à un ancien du commando Kieffer.
Publié le 9 Juin 2019
« Je tiens tout d’abord à remercier l’amicale des fusiliers marins commandos d’avoir alerté le Souvenir Français sur l’existence de cette tombe d’un Mort pour la France qui mérite désormais notre vigilance. Cela serait facilité si nous avions sur place quelques bonnes volontés pour créer un comité du Souvenir Français d’une dizaine de personnes afin d’implanter à Nanterre cette association mémorielle. Je suis prêt ensuite à les aider.
Mais nous sommes là, aujourd’hui 6 juin, jour du 75ème anniversaire du débarquement en Normandie, pour rendre hommage à ce jeune marin tombé il y a 75 ans lors de l’opération en vue de prendre d’assaut le fortin du casino de Ouistreham. Alors que le Président de la République, lui-même, se rend à l’instant vers Sword Beach, nom de code de la plage d’Ouistreham, et la commune de Colleville-Montgomery, l’amicale nationale des fusiliers marins commandos de Paris et le Souvenir Français accompagnés d’anciens combattants sont présents pour rendre un hommage intime mais fort à vous, Marcel Labas, marin du commando Kieffer, tué à Ouistreham à l’âge de 22 ans.
Né le 2 mars 1922 à Nanterre, engagé dans la Marine nationale le 19 avril 1941, vous avez suivi une formation de télémétriste, avant d’embarquer sur le « Commandant Teste » jusqu'en Janvier 1942 puis sur le cuirassé « Richelieu » qui vous conduisit à New York en mars 1943.
C’est lors de cette escale aux Etats-Unis, que vous ralliez une délégation de la France Libre puis rejoignez Londres au sein des Forces Navales de la France Libre.
Déterminé, audacieux, animé d’une volonté farouche, vous demandez à suivre l’éprouvant stage commando d'Achnacarry en Ecosse au terme duquel vous recevez le désormais célèbre béret vert.
Le 6 Juin 1944, vous prenez part avec 177 fusiliers-marins des Forces Françaises Libres au débarquement en Normandie sous le commandement du capitaine de corvette Kieffer mais votre élan magnifique est stoppé par un sniper allemand. Ce même jour, 10 de vos camarades perdront la vie en écrivant comme vous une belle page de notre histoire, celle des hommes du commando Kieffer, de la France Libre, de la France qui refuse coûte que coûte l’asservissement.
Comme vous l’écriviez à vos parents quelques semaines plus tôt « Je suis fier, que m’importe de mourir, je n’ai pas peur des balles, mais je veux qu’après la guerre vous n’ayez pas peur de citer le nom de votre fils et à en rougir ».
Marcel Labas, personne ne craint de citer votre nom, ni celui du commando Kieffer ou de vos fidèles héritiers morts il y a peu en Afrique.
Comme le disait l’historien Thucydide, il y a 2500 ans, « il n’y a pas de bonheur sans liberté ni de liberté sans vaillance ».
Marcel Labas, vous qui êtes dans la profondeur de l’éternité, vous étiez un brave, un soldat vaillant qui nous a offert la liberté et un bonheur retrouvé. Au nom de notre association mémorielle, de son président général que je représente dans le département, sachez à tout jamais qu’il y a sur cette terre de France à laquelle vous étiez tant attaché des femmes et des hommes qui se souviennent et forment les rangs du Souvenir Français, forts de leur devise « à nous le souvenir, à eux l’immortalité ».
Cette immortalité vous l’avez bien méritée ».
Claude Guy, Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine.