Les lieux de mémoire du département : le musée des Gardes Suisses de Rueil.

Publié le 3 Avril 2021

Les lieux de mémoire du département : le musée des Gardes Suisses de Rueil.

Dans la série des lieux de mémoire du département, il convient de noter le musée des Gardes suisses de Rueil-Malmaison.

 

Le musée.

Le musée des Gardes suisses, fermé actuellement du fait des conditions sanitaires, est situé à Rueil-Malmaison, dans l'ancienne caserne des gardes suisses, corps d'élite de l'Ancien régime chargé d'assurer la garde et la protection du roi. La caserne des Gardes suisses à Rueil-Malmaison est appelée aussi Caserne Guynemer.

Au travers d'objets et costumes ayant appartenu aux Gardes suisses, le musée retrace l'histoire de ce régiment créé par Louis XIII en 1616.

L'architecte Charles Axel Guillaumot construit en 1756 la caserne de Rueil, en même temps et sur le même modèle que celles de Courbevoie et de Saint-Denis. Elles étaient destinées à abriter des gardes suisses. Caserne agrandie au début du 19e siècle. Autour de l'ancienne caserne Guynemer les nouveaux bâtiments sont construits en 1950. Le musée est situé à côté de la caserne de Rueil-Malmaison (caserne Guynemer) qui est la seule des trois casernes à exister encore aujourd'hui et qui est d'ailleurs classée monument historique depuis 1974.

 

Pourquoi des Suisses ?

Au XVe siècle, la Suisse est un pays pauvre dont les hommes émigrent facilement pour devenir soldats. Courageux, robustes et instruits militairement, ces hommes sont très recherchés par les princes. Louis XI (1423-1483), à l’âge de 20 ans, dauphin de France, assistant à la bataille de St Jacques sur La Birse, est conscient des qualités militaires des soldats suisses. Aussi, est-il le premier roi de France à pratiquer l’alliance avec les cantons helvétiques et à y recruter massivement, en accord avec les autorités locales, notamment pour sa guerre contre Charles le Téméraire qu’il gagne grâce à ses nouveaux alliés.

Suite à des malentendus, François 1er doit combattre les Suisses à Marignan en 1515. Vainqueur grâce à sa très belle artillerie, il veut la réconciliation et signe avec les cantons suisses la Paix Perpétuelle en 1516, suivie du Traité d’Alliance en 1521. Cette paix est respectée par la France et la Suisse jusqu’en 1792 et l’alliance confirmée périodiquement par la signature de capitulations. Ce mot vient du latin « capitula » qui signifie chapitres, traités établissant entre les deux parties des règles bien précises. Ainsi les régiments levés en Suisse doivent-ils être commandés par des officiers suisses.

Le nombre de Suisses ayant choisi de servir les Rois de France pendant trois siècles et demi est estimé à un million de soldats dont six cent mille sont morts au combat ou des suites de leurs blessures.

Parmi les différents régiments, celui des Gardes Suisses est un régiment d’élite devenu permanent en 1616. Formé de soldats de grande taille, triés sur le volet, il a été chargé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime d’une triple mission :

  • garde et service d’honneur auprès du Roi, à l’extérieur des châteaux royaux avec le régiment homologue des Gardes Françaises ;
  • maintien de l’ordre à Paris et en Ile de France ;
  • participation à la guerre en première ligne, comme les Gardes Françaises, pour une partie, au moins, du régiment.

Jusqu’en 1755, il n’y a pas de casernes pour ces soldats en région parisienne. Ils sont logés chez l’habitant. Il y a une compagnie à Rueil, et d'autres à Vanves, Issy, Colombes, Argenteuil, Saint Denis… L’arrivée des Gardes Suisses à Rueil s’est faite dès le début de la création du régiment et leur présence a été constante jusqu’au drame du 10 août 1792 (leur massacre aux Tuileries). Deux cents militaires vont cohabiter pendant plus d’un siècle avec la population du village de Rueil estimée à 1300 habitants vers 1700.

Puis, en 1755, selon la volonté de Louis XV, trois casernes identiques sont construites à Rueil, Courbevoie et Saint Denis. Elles reçoivent chacune, au minimum, un bataillon de gardes. A Rueil, c’est désormais presque un millier de militaires qui vont vivre en symbiose avec les Rueillois, représentant le quart, environ, de la population totale. Sur le plan économique, c’est une aubaine : tailleurs, cordonniers, couturières, cabaretiers… assurent les besoins d’une clientèle qui peut payer. D’autre part, les Suisses achètent des maisons, des terrains, des vignes. Les soldats, peu occupés à la caserne, exercent une foule de petits métiers civils qu’ils conserveront à la fin de leur carrière militaire. Il y a aussi des retombées démographiques : mariages entre Suisses et Rueilloises, naissances de futurs jeunes gardes… A la veille de la Révolution, les baptêmes, mariages et décès figurant sur les registres paroissiaux de Rueil concernent des Suisses dans la proportion de 10 à 12 %. Il n’est pas rare de trouver sur les actes de baptême de petits Rueillois un nom de parrain ou de marraine suisse.

 

Informations pratiques.

Les visites se font sur rendez-vous pour les particuliers et les groupes à partir de 10 personnes. L’adresse du musée au 5 place du général Leclerc 92500 Rueil-Malmaison.

 

 

Sources :

 

Rédigé par Souvenir Français des Hauts-de-Seine

Publié dans #Lieux de Mémoire du département

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