Messaoud El Asry, d'Oran au cimetière Pierre Grenier de Boulogne.
Publié le 10 Novembre 2021
Les zouaves.
La dénomination de zouave vient du berbère zwava, qui est le nom d’une tribu kabyle. Fortement composés de métropolitains, les régiments de zouaves se couvrent de gloire partout où ils combattent. Leur réputation commence avec l’arrivée des Français en Algérie en 1830 : les Kabyles fournissaient des soldats aux Turcs sous la régence d’Alger ; avec la domination de la France, ils fourniront le Royaume puis la République. Ces unités sont également remarquables par l’exigence ultime de leur discipline ; d’où l’expression « faire le zouave » : un zouave est capable de tout faire, sur un simple commandement.
Le 3e régiment de zouaves est créé le 23 mars 1852, à partir du 3e bataillon de zouaves et de volontaires de plusieurs régiments de ligne. En 1914, l’unité est répartie de manière suivante : 1er bataillon à Constantine, 2e et 4e bataillons en opérations au Maroc, 3e bataillon à Philippeville et 6e bataillon à Batna.
En 1914, à la mobilisation, la majeure partie des bataillons du 3e zouaves est réunie et intègre la 37e division d’infanterie algérienne. Entrée en action au mois d’août, l’unité combat en Belgique puis sur la Marne et en Champagne (1915). Elle est de la défense de Verdun en 1916 puis au Chemin des Dames l’année suivante. En 1918, le 3e se bat en Lorraine, dans la Somme puis en Picardie.
Le 28 janvier 1916, le généralissime, en attribuant la fourragère au régiment, fait lire la citation suivante, à l'ordre de la IVe armée : « 3e régiment de marche de zouaves sous les ordres du lieutenant-colonel Louis. Le 25 septembre 1915, s'est rué à l'assaut des tranchées allemandes avec un élan et un enthousiasme qui confinent au sublime. Bien que pris de tous les côtés par un feu formidable d'artillerie et d'infanterie s'est enfoncé comme un coin dans les lignes ennemies qu'il a crevées sur une profondeur de 2 kilomètres, s'est emparé de onze pièces d'artillerie et de neuf mitrailleuses, a fait 400 prisonniers et ne s'est arrêté, bien qu'ayant perdu son chef et presque tous ses cadres, que lorsqu'il a été à bout de souffle. Dans toutes les circonstances où il a été engagé depuis le début de la campagne s'est montré à la hauteur des vieux régiments de zouaves ; en Champagne, il les a dépassés. Déjà, le 19 septembre 1914, il avait pris un drapeau à l'ennemi ». Signé : le général Henri Joseph Eugène Gouraud, commandant la IVe armée.
Messaoud El Asry.
Messaoud El Asry est né 28 mars 1882 à Oran (quartier dit du « Village Nègre ») en Algérie. Il est le fils Samuel et de Yacot Abecassis, des commerçants installés à Oran, et originaires d’El-Kelaïa au Maroc. Le 14 juin 1913, à Pailkao, dans le district d’Oran, Messaoud épouse Joséphine Benkemoun.
Engagé en 1914 au 3e zouaves, Messaoud est de tous les combats. Il est grièvement blessé en septembre 1918 et décède à l’hôpital de Neuilly-sur-Seine le 24 du même mois. Il est enterré au cimetière Pierre Grenier, à Boulogne, dans la 10e division.
Là-même où les représentants des Comités du Souvenir Français des Hauts-de-Seine se rendront le samedi 20 novembre en fin de matinée.
Sources :
- Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle de Messaoud El Asry – Annotations de Berbnard Butet et Laetitia Filippi.
- Site Chtimiste sur les régiments de la Grande Guerre.
- Encyclopédie Universalis, dictionnaire Larousse, encyclopédie Wikipédia.
- André Castelot et Alain Decaux : Histoire de la France et des Français, Larousse.
- Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.
- Les troupes coloniales dans la Grande Guerre – L’Armée d’Afrique, par Léon Rodier.
- L’Armée d’Afrique, Historama, n° 10, 1970.
- Histoire de l’Armée française en Afrique, par Anthony Clayton, Ed. Albin Michel, 1994.
- L’Armée d’Afrique, 1830-1962, par Robert Huré, 1830-1962, ED. Lavauzelle, 1977.