Il y a 70 ans : Dien Bien Phu. Le Souvenir Français n’oublie pas.
Publié le 7 Mai 2024
Le mot du Président-général.
Le 7 mai 1954, les armées françaises étaient vaincues à Dien Bien Phu.
Le 20 juillet 1954, la signature des accords de Genève mettait fin à la longue histoire de la présence française sur les terres indochinoises.
La France n’a pas à rougir de son œuvre dans ces terres asiatiques. Ce fut une histoire partagée, faite de pages de lumière – l’économie, l’urbanisme, l’éducation, la santé …. – et d’ombre – en particulier cette longue guerre d’Indochine, qui, de 1946 à 1954, fit plus de 500 000 morts [1].
70 ans sont passés. Alors que nous rapatrions 6 corps de combattants retrouvés à Dien Bien Phu, il nous appartient de nous souvenir.
D’abord de ceux qui, au nom de la République, ont combattu en Indochine.
Souvent victorieux, mais combien de fois souffrant – souvenons-nous de ceux qui furent prisonniers après Dien Bien Phu, souvent dans les camps viet que la République française a reconnus au même titre que les camps de déportation nazis [2]. Souvenons-nous aussi des combattants coloniaux et des combattants vietnamiens qui étaient à nos côtés [3].
Tous étaient la France.
70 ans sont passés. Alors que le Vietnam, le Laos et le Cambodge ont su développer une vie économique dynamique, alors que le tourisme est partout présent et s’empare de la « cuvette de Dien Bien Phu », il nous appartient d’être capable de construire une histoire partagée avec chacun de ces trois pays.
70 ans sont passés. Le temps est venu d’une histoire complète et scientifique et d’une mémoire apaisée.
Serge BARCELLINI
Contrôleur Général des Armées (2s)
Président Général de l'association "Le Souvenir Français"
[1] 500 000 morts dont 100 à 150 000 assassinés par le Viet Minh - 59 745 tués pour le corps expéditionnaire - 58 877 tués pour les forces vietnamiennes à nos côtés.
[2] Sur les 36 979 prisonniers français depuis 1945, 10 754 furent rendus (28%) dont 6 132 furent hospitalisés. Une mortalité égale à celle des camps de déportation nazis.
[3] Sur les 59 745 tués du corps expéditionnaire, 26 923 combattants originaires du Vietnam ; 12 997 sous-officiers et soldats français ; 2 005 officiers français ; 17 810 légionnaires et tirailleurs africains et nord-africains.
L’ensemble de ces chiffres provient de l’ouvrage du Général Yves Gras, Histoire de la Guerre d’Indochine, Editions Plon, 1991.
Dans les Hauts-de-Seine.
De nombreux soldats originaires des Hauts-de-Seine sont morts pendant la bataille de Dien Bien Phu ou quelques jours plus tard dans les camps de prisonniers. C’est le cas de Pierre Coupard, officier au 7e régiment de tirailleurs algériens, mort des suites de ses blessures au Camp n°1 le 18 juin 1954. Ses restes sont au cimetière de Levallois-Perret.
Une exposition au siège du Souvenir Français.
Le 15 mai sera organisée le vernissage d’une exposition au siège du Souvenir Français, sur le thème de la guerre d’Indochine. Cet événement est organisé conjointement avec l’ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française) et l’ONAC-VG. Il convient de s’inscrire pour y participer. Les modalités sont indiquées dans l’affiche ci-après.
Sources :
- Site MemGen Web – Fiche de Pierre Coupard.
- Contributions de Jean-Pierre Enault, d’Alain Girod et Bernard Butet.
- Archives du Souvenir Français – Délégation des Hauts-de-Seine.
- Lettre nationale n°94 du Souvenir Français.
- Crédit photographique : ECPAD.