Legio Patria Nostra - 1/3.
Publié le 4 Novembre 2009
Insigne de la 13 DBLE – 3ème compagnie
L’engagement.
Giacomo Signoroni est né en 1921 dans le petit village de Castagneto Po – connu depuis que sa native la plus célèbre est devenue Première dame de France – situé à quelques kilomètres de Turin, au cœur du Piémont. Les industries automobiles Fiat et l’agriculture, entre autres, assurent la prospérité de la région.
« J’ai assisté à pas mal d’atrocités, indique Giacomo Signoroni, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les Italiens étaient les alliés des Allemands. Avec eux, cela pouvait aller. Tout a dégénéré quand les Américains sont arrivés et que la population s’est coupée en deux : il y avait d’un côté ceux qui voulaient se battre pour le Duce, de l’autre, ceux qui voulaient aider la libération du pays. Puis le Duce a été renversé et la liberté est revenue. Mais j’en avais trop vu. J’ai décidé d’émigrer en France, vers Nice et de m’installer. Après quelque temps, je me suis engagé dans la Légion étrangère ».
La 13ème DBLE.
La 13ème Demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE) est créée en 1940, à partir de volontaires du 1er Régiment Etranger d’Infanterie et de troupe basées au Maroc. Elle est alors composée de 55 officiers, 210 sous-officiers et 1.984 caporaux et légionnaires. Destinée à combattre en Finlande contre les troupes de la Wehrmacht, elle est finalement envoyée en Norvège, à Narvik et se couvre de gloire pour son baptême du feu. Après l’armistice, son état-major est placé en Angleterre. Une partie des légionnaires reste dans ce pays et intègre les unités de la France Libre tandis que d’autres rejoignent l’Afrique du Nord. A partir de 1942, la 13ème DBLE est de tous les combats pour la libération de la France : Bir-Hakeim, Tobrouk, l’Italie puis le débarquement de Provence et la course vers les Vosges et l’Alsace.
A Nice, en avril 1945, le général de Gaulle embrasse le drapeau de l’unité, qu’il vient de décorer de la Croix de la Libération.
Dans le même temps, le tout jeune légionnaire, Giacomo Signoroni (il prend le pseudonyme de Signorini) intègre l’unité et part pour Bizerte en Tunisie. En son sein, il côtoie des hommes qui vont devenir des célébrités, comme le général Saint-Hillier (Grand Croix de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération), ou Pierre Messmer, qui un jour sera Premier ministre de la France. Quelques mois plus tard, la Guerre d’Indochine est déclenchée.
La 13ème DBLE est envoyée en mars 1946 à Saigon. Sous le commandement du colonel Brunet de Sairigné, cette unité participe à tous les engagements en Cochinchine, au Cambodge et dans le centre du Vietnam, l’Annam. Les chiffres témoignent de l’âpreté des combats : entre 1946 et 1951, l’unité perd 80 officiers, 307 sous-officiers et 2.334 légionnaires.
Giacomo Signoroni : « Nous apprîmes la mort de notre chef le 1er mars 1948. Le lieutenant-colonel Brunet de Sairigné fut tué lors de l’attaque du convoi de Dalat. Il avait 35 ans et c’était un chef exceptionnel et certainement un des plus jeunes officiers supérieurs qu’aie connu la Légion étrangère ».
A partir de 1951, la 13ème DBLE est transportée dans le Tonkin où, là encore, elle s’illustre à de nombreuses reprises. En novembre 1953, l’Opération Castor est décidée. Il s’agit de réoccuper les bâtiments d’une ancienne garnison japonaise dans le village reculé de Diên Biên Phù, à l’ouest du Tonkin, proche de la frontière du Laos. Le but étant d’attirer en cet endroit un maximum de forces du Vietminh et de les battre. Définitivement. Il s’agit également de fermer la frontière avec le Laos pour éviter la contagion communiste. Les 1er et 3ème bataillons y sont envoyés.
Largage au-dessus de Diên Biên Phù – Fin 1953.