Comité d'Issy - Vanves : Giacomo Signoroni nous a quitté.
Publié le 2 Juin 2018
Un très grand soldat et un très grand monsieur vient de nous quitter à l’âge de 96 ans : Giacomo Signoroni.
Notre ami avait commencé sa carrière des armes en Italie où il était né le 23 mai 1921 dans le petit village piémontais de Castagneto Po, non loin de Turin : « Le village de Carla Bruni » aimait-il à dire. D’ailleurs en 2010, lorsque le Ministère de la Défense lui décernera un Certificat pour sa conduite pendant la Seconde Guerre mondiale, Carla Bruni, devenue Première Dame de France, lui enverra un mot de félicitations et d’amitié piémontaise !
Il entre donc d’abord aux services de l’armée italienne au début du deuxième conflit mondial. Face à la défaite, « et à toutes ses horreurs vues et vécues pendant cette période », il passe en France au service de l’armée française puis s’engage au bureau niçois de la Légion étrangère. Direction Sidi Bel Abbes pour son instruction.
En 1948, le voilà en Indochine, au sein de la prestigieuse 13e demi-brigade de la Légion étrangère. C’est là qu’il côtoie de grands chefs comme Gabriel Brunet de Sairigné et Paul Arnaud de Foïard. Il exerce tous les métiers : pionnier, grenadier-voltigeur et même parachutiste. Au cours de ses séjours, il est blessé à trois reprises et reçoit trois citations dont l’une à l’ordre de l’armée. Il combat sur la RC4 en 1948, à Tan-My, à Xon-Lon, à Kham-Thien et est de ceux qui sont prisonniers à Dien Bien Phù en 1954. Auparavant, peu de temps avant la chute de la cuvette fameuse, il sera l’un des rares à partir en mission de récupération des morts et des blessés et à entrer en contact avec des officiers du Vietminh.
De retour en métropole au cours de l’été 1954 – il ne pèse plus que 49 kilos à la suite de son séjour dans les camps de la mort des communistes vietnamiens – il repart en opérations pour l’Algérie. Le voilà maintenant œuvrant pour plusieurs années de guerre au sein de différentes unités de la Légion étrangère. Sa dernière affectation étant au sein du 5e régiment étranger de cavalerie, avec le grade d’adjudant-chef.
Peu après, marié et futur père de famille, il quitte l’armée pour passer plusieurs années dans les sociétés de sécurité où il transmet ce qu’il a appris de son passé de légionnaire.
Dans quelques jours, le président honoraire du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir Français, le général de brigade aérienne Jean-Claude Ichac, prononcera un discours à l’occasion de la commémoration pour les Morts en Indochine. Nous le citons : « Pensionnaire depuis 18 mois de l'Institution nationale des Invalides, l'adjudant Giacomo Signoroni nous a quitté, il y a quelques jours, pour rejoindre ses camarades tombés à ses côtés à Dien-Bien-Phu. Lui, le guerrier, peut maintenant reposer, en paix. Nous ne l'oublierons pas ».
Giacomo Signoroni était titulaire du grade de commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’honneur, de la Médaille militaire, de la Croix du combattant, du Mérite de la Nation, de la médaille des blessés, de la médaille du Théâtre des Opérations extérieures, des médailles commémoratives des guerres d’Indochine et d’Algérie, de la médaille du Souvenir Français…
Il est mort le 22 mai 2018, veille de ses 97 ans.
Le Comité, dont il était l’un de nos « grands anciens » présente toutes ses condoléances à Vincenza, sa veuve, sa fille Elisabeth Blot et son fils, ainsi qu’à toute sa famille et ses proches.
Frederic Rignault
Président du Comité
Délégué général adjoint du 92