Disparition du général de Percin-Northumberland.
Publié le 24 Octobre 2025
Photographie prise à l'occasion de l’élévation à la dignité de Grand officier de la Légion d'honneur du général de Percin.
Le général d’armée Pierre de Percin-Northumberland vient de disparaître à l’âge de 89 ans. Il avait été le président-général du Souvenir Français de 1997 à 2007.
Voici l’oraison funèbre prononcée par le CGA (2S) Serge Barcellini, président général du Souvenir Français le vendredi 24 octobre 2025 en l’église Notre-Dame à Rethondes (Oise).
« Il y a des hommes et des femmes dont nous sommes fiers d’avoir été à leur côté. Par leur personnalité, par leurs actions, ils nous ont chaque jour enrichis. Tel est le cas du général de Percin-Northumberland. Il est pour moi, une boussole, une référence, une admiration, tant pour sa carrière militaire que pour son implication dans la vie associative mémorielle.
Issu de la promotion Général Laperrine de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, il a choisi très tôt la voie de l’infanterie, cette arme qui symbolise encore et toujours notre armée. L’armée de Terre fut sa passion, mais aussi sa maison.
Formé à l’École d’application de l’infanterie, puis à l’École d’état-major et à l'Ecole supérieure de guerre, il y acquit la rigueur, la précision et l’esprit de décision qui marqueront toute sa carrière.
Au fil de ses affectations, il a exercé tous les commandements d’un officier d’infanterie, de chef de section à chef de corps. Il a participé à plusieurs engagements extérieurs, dans des contextes parfois difficiles, où se mêlaient maintien de l’ordre, assistance technique et opérations de stabilisation. Officier d’expérience et de terrain, il alliait courage et humanité, sachant toujours faire primer le sens du devoir sur la facilité.
Ses responsabilités d’état-major l’ont ensuite conduit à contribuer à la réflexion et à la modernisation de l’armée de Terre. Tour à tour inspecteur de l’infanterie, puis inspecteur général des armées, il a exercé ces fonctions avec autorité et exigence, veillant à la cohésion du corps des officiers et à la fidélité de l’institution à ses valeurs fondamentales.
En 1997, il rejoignait la 2ᵉ section, après plus de quarante années de service. Les décorations qui ornent son parcours témoignent d’une vie tout entière consacrée à la France : Grand Officier de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre national du Mérite, Croix de la Valeur militaire, médaille d’or de la Défense nationale, médaille commémorative des opérations extérieures, et de nombreuses distinctions étrangères. Son humilité, sans quête de reconnaissance, légitime pleinement l’attribution de ces distinctions.
L’année 1997 marque un tournant dans la vie du général de Percin – il rejoint le Souvenir Français dont il prend la présidence l’année suivante. Pendant dix années, à la tête de notre belle association, il mettra en œuvre une politique ambitieuse qui conjugua le respect envers les « Morts pour la France » et la volonté de transmettre à la jeunesse la connaissance de notre histoire combattante.
Dix années marquées par la découverte par Le Souvenir Français du monde enseignant, par la refondation de nombreux comités et délégations autour du passage de relais entre deux générations, celle de la Seconde Guerre mondiale et celle de la Guerre d’Algérie. Dix années, fidèle à la parole du maréchal Lyautey : « Les morts commandent aux vivants ».
Une décennie marquée aussi par le partenariat établi entre l’association Rhin et Danube et Le Souvenir Français. Si le siège actuel du Souvenir Français se trouve dans ce magnifique édifice du 17e arrondissement de Paris – ancien siège de Rhin et Danube offert à notre association, c’est grâce à ce partenariat réussi sous la direction du général de Percin. Chaque jour lorsque je rentre dans ce bel immeuble, j’ai une pensée pour vous, mon général, c’est grâce à vous que Le Souvenir Français peut aujourd’hui accueillir plus de salariés et de jeunes en service civique et ainsi développer de nouvelles initiatives mémorielles. C’est grâce à vous que notre association a renouvelé son rayonnement.
L’année 2007, vous quittez votre présidence en cédant la place au Contrôleur général des armées Gérard Delbauffe, votre ami, et mon ami, qui nous a quittés au début de cette année. Mais votre départ ne signifiait pas votre retrait de la vie mémorielle. En 2010, vous preniez en charge la présidence du Mémorial de la Clairière de l’Armistice à Compiègne – un des lieux les plus forts, les plus emblématiques de notre mémoire nationale. Plus qu’un Mémorial, une page d’histoire. A la tête de ce site, vous avez impulsé là aussi un temps d’ouverture vers la jeunesse et un temps de respect de notre mémoire, à travers des conférences, l’accueil de scolaires, des rénovations muséographiques et des cérémonies.
Cher général Percin, nous vous sommes profondément reconnaissants. Aujourd’hui, au nom de tous ceux qui vous admirent, je vous adresse un sincère « merci » et je suis certain que votre nom ainsi que votre action resteront à jamais gravés dans l’histoire de notre association et dans l’histoire mémorielle de notre Nation. Personne n’incarne mieux que vous cette citation d’Antoine de Saint-Exupéry : « Ceux qui ont sacrifié leur vie pour la France ne disparaissent jamais ; ils vivent à travers son souffle. »
Crédit photographique : Délégation du Souvenir Français de Haute-Savoie.
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