Compagnons des Hauts-de-Seine.

Publié le 27 Mars 2011

 

Ordre de la Libération

 

 

Médaille de l’Ordre de la Libération

 

 

Formation.

 

Le 16 novembre 1940, à Brazzaville alors en Afrique Equatoriale Française, le général de Gaulle créé un nouvel ordre : l’Ordre de la Libération. Il s’agit de récompenser des personnes et des collectivités qui œuvrent de façon exceptionnelle pour la libération de la France. Les titulaires reçoivent le titre de « Compagnon de la Libération ».

 

En 1946, l’ordre cesse d’être décerné, la libération du territoire national étant achevée depuis plus d’une année. A cette date, mille-trente-six personnes physiques, dix-huit unités militaires et cinq communes (l’île de Sein, Paris, Nantes, Grenoble, Vassieux-en-Vercors) le portent.

 

L’ordre sera à nouveau ouvert en 1958 puis en 1960, à titre exceptionnel, pour le remettre à Winston Churchill puis au roi d’Angleterre George VI.

 

Le dernier compagnon sera inhumé au Mont Valérien, dans le 9ème cercueil de la crypte, laissé vide à cet effet.

 

A Saint-Cloud.

 

A Saint-Cloud, sont enterrés deux compagnons : Jean des Moutis et Gilbert Grandval.

 

  • Jean des Moutis : officier de marine, il rallie l’Angleterre le 17 juin 1940, emmenant avec lui tout le commissariat de la marine de Cherbourg. De tous les combats pendant la Seconde Guerre mondiale puis en Indochine, effectuant une carrière exemplaire au sein de son arme, il décède à Fontainebleau en 1965.

 

  • Gilbert Grandval : Alsacien (son nom de naissance est Hirsch-Ollendorff), haut responsable chez les FFI (Région C – Alsace / Lorraine), il prend une part importante dans la libération de cette zone en 1944. Il fait par la suite une carrière de haut fonctionnaire et est nommé Ambassadeur de France de 1952 à 1955. Après cette date, il quitte la fonction publique pour entamer une reconversion dans la Marine marchande, et devient président de la Compagnie des Messageries maritimes. Il meurt à Paris en 1981.

 

Dans les Hauts-de-Seine.

 

D’autres Compagnons de la Libération sont enterrés dans les Hauts-de-Seine, comme Yves Mahé à Issy-les-Moulineaux ; Pierre Julitte, Henri Dewavrin-Passy, André Bergeret ou encore Henri Gorce-Franklin à Neuilly ; André Schock à Meudon ; bien sûr Berty Albrecht et Alfred Touny, inhumés dans la crypte du Mont Valérien ; ou encore Pierre Louis-Dreyfus, décédé le 15 janvier 2011 et enterré à Ville d’Avray. Mais le département des Hauts-de-Seine en a vu naître aussi beaucoup d’autres :

 

  • Emile Bellet est né le 20 juin 1911 à Boulogne ; soldat au 1er bataillon d’infanterie de marine, il participe aux premières campagnes de la France Libre. Il meurt au cours d’un accrochage à Bir-Hakeim le 13 avril 1942 et est inhumé dans le cimetière militaire de Tobrouk.

 

  • Maurice Duclos est le 23 août 1906 à Neuilly-sur-Seine ; militaire de carrière, il participe à plusieurs engagements dont celui de Narvik au sein de la prestigieuse 13ème DBLE. Membre du BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Actions), il effectue de nombreuses missions en France occupée et en Afrique du Nord. Après 1945, il travaille pour des sociétés privées puis se fixe en Argentine. Il meurt le 23 février 1981 à Buenos Aires, où il est enterré.

 

  • Pierre Dureau est lui-aussi né à Neuilly-sur-Seine, mais le 23 août 1915. Présent sur presque tous les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, il quitte l’armée en 1945 avec le grade de capitaine et commence une nouvelle vie dans l’industrie du bois et de la construction. Il est mort le 22 avril 2006 à La Cadière d’Azur, dans le Var, où il vivait et où il est enterré.

 

  • Yves Ezanno nait le 14 juillet 1912 à Clamart. Militaire de carrière, il est un as de l’aviation, vainqueur de nombreux duels en vol. Présent aussi bien en Afrique du Nord et au Levant en 1942 qu’en Normandie deux ans plus tard, il gravit par la suite tous les échelons de l’Armée de l’air pour devenir général de corps aérien. Il décède le 20 octobre 1996 à Nice et est inhumé à Aix-en-Provence.

 

  • Philippe Fauquet est originaire de Neuilly-sur-Seine ; il y nait le 7 novembre 1921. Sous-lieutenant au 2ème RCP, il trouve la mort en octobre 1944 dans un accident de jeep.

 

 

  • Ernest Gimpel est natif de Vaucresson (le 5 août 1913) ; spécialiste du renseignement, membre du BCRA, il quitte l’armée après la Seconde Guerre mondiale et s’installe en Angleterre où il dirige une galerie d’art dont la renommée sera internationale. Il meurt le 26 janvier 1973 dans à Crettingham Woodbridge, dans le Suffolk, où il est enterré.

 

  • Jacques Joubert des Ouches est originaire de Meudon où il voit le jour le 2 mai 1920. Pilote, il réalise plus de cent-soixante missions offensives. Il disparait le 6 juin 1944, au-dessus d’Utah Beach, alors qu’il procède, à bord de son Spitfire, à sa seconde attaque. Son corps ne sera jamais retrouvé.

 

  • Roger Lavenir nait le 8 octobre 1919 à Bois-Colombes. Refusant l’armistice de 1940, il s’engage dans les Forces Françaises Libres et œuvre dans le cadre de la Campagne du Levant en 1941-42. Après 1945, il se fixe à Marseille. Il meurt à Saint-Maximin, dans le Var, le 31 juillet 2005, où il est enterré.

 

  • Jean Mantelet est de Nanterre. Il y nait le 5 mars 1891. Marin pendant la Première Guerre mondiale, il entre en 1925 à la Compagnie du canal de Suez en tant que pilote. En 1939, de nouveau mobilisé, il rejoint le général de Gaulle et devient commandant du paquebot Paul Doumer, mis au service des Forces Françaises Libres. Le navire est coulé par un sous-marin allemand le 30 octobre 1942.

 

  • Robert Marchand est né à Fontenay-aux-Roses le 6 février 1915. Résistant de la première heure, il soutient de nombreuses actions contre l’ennemi nazi. Arrêté en 1942, torturé, il est exécuté d’une balle dans la nuque le 22 août 1942, à Issy-les-Moulineaux.

 

  • Roger Motte est de Neuilly-sur-Seine où il nait le 15 août 1912. Pilote, il totalise, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, près de cent-soixante-dix missions et deux-cent-cinquante heures de vol de guerre. Il continue par la suite sa carrière au sein de l’Armée de l’air, et meurt en service commandé le 26 octobre 1962. Il est inhumé au cimetière de Pantin.

 

  • Jean Nanterre est né le 30 août 1907 à… Nanterre ! Sous-lieutenant chez les dragons, il combat avec bravoure en 1940. Démobilisé, il rejoint le général de Gaulle et intègre la 2ème Division Blindée du général Leclerc, avec laquelle il participe à la libération de la France. Cité à de nombreuses reprises, il quitte la vie militaire en 1945 et entame une carrière dans le privé, où il devient, entre autres, directeur des Etablissements métallurgiques Worms. Il meurt le 13 novembre 1996 à Paris où il est inhumé.

 

  • Jacques Piette nait le 13 mai 1916 à Issy-les-Moulineaux. Après l’armistice de 1940, il rejoint les réseaux de renseignement où il œuvre entre la fin de 1940 et 1944. Nommé commissaire de la République à Lille par le général de Gaulle à la Libération, il commence une brillante carrière politique, au Parti socialiste, qui le voit élu député, conseiller général et conseiller régional. Conseiller d’Etat en 1981, il meurt le 2 avril 1990 à Boulogne-Billancourt et est incinéré au cimetière du Père Lachaise.

 

  • Edgar Tupët-Thomé nait à Bourg-la-Reine le 19 avril 1920. Après la défaite de 1940, il rejoint la Résistance et permet l’évasion de nombreux camarades. En 1944, il rejoint le 3ème bataillon d’infanterie de l’air (futur 3ème RCP) et libère Daoulas (Finistère) puis Landerneau. De même, dans le Jura, il se distingue à Clerval puis intègre la 7ème armée américaine où il se couvre à nouveau de gloire. Après la guerre, il entre à l’Ecole Nationale d’Administration et est nommé en Tunisie. Par la suite, il exerce au sein de plusieurs secteurs de l’économie : viticulture, agriculture, élevage, mais aussi laboratoire pharmaceutique, construction automobile et tourisme.

 

  • Robert Weil est né le 25 avril 1916 à Suresnes. Sous-lieutenant dans l’Armée de l’air en 1939, pilote, il décide avec plusieurs de ses camarades de rejoindre le général de Gaulle en 1940. Mais au moment d’atterrir à Gibraltar, leur avion est abattu par la DCA espagnole. L’un des premiers compagnons de la Libération.

 

 

 

 

 

 

Sources :

 

o    Encyclopédies Larousse, Wikipédia.

o    Pierre Miquel, les Compagnons de la Libération, Denoël, 1995.

o    Olivier Matthey-Doret, les Compagnons de la Libération de la Région Franche-Comté et Bourgogne, 1996.

o    Henri Weill, les Compagnons de la Libération, Privat, 2006.

o    www.ordredelaliberation.fr.

o    www.cheminsdememoire.gouv.fr.

o    www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr.