Les Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Bernard Saint-Hillier de Vanves.

Publié le 7 Mai 2015

Les Compagnons de la Libération des Hauts-de-Seine : Bernard Saint-Hillier de Vanves.

Biographie.

Fils de colonel d’infanterie, Bernard Saint-Hillier est né le 29 décembre 1911 à Dôle dans le Jura.

Après des études secondaires au lycée Michelet à Vanves, puis au Prytanée militaire de La Flèche, il entre à Saint-Cyr en 1931. Il en sort deux années plus tard, sous-lieutenant, et est affecté au 11e bataillon de chasseurs alpins. Lieutenant en 1935, il entre à la Légion étrangère en 1938, au 1er régiment étranger d’infanterie.

En avril – mai 1940, il participe, avec la 13e demi-brigade la Légion étrangère (13e DBLE) à l’expédition de Narvik, en Norvège, pour y déloger les Allemands et couper la fameuse route de l’acier en provenance de Suède. Bernard Saint-Hillier est blessé d’un éclat de bombe à l’occasion de cette opération.

Avec son unité, il est évacué vers l’Angleterre et il s’engage le 1er juillet 1940 dans les Forces Françaises Libres (FFL) sous le nom de Jean de Vienne. Capitaine en août 1940, il prend part à l’expédition de Dakar, où il doit renoncer à débarquer et rebrousser chemin après que les navires des Forces Navales Françaises Libres eurent essuyé les tirs des Français de la garnison de cette ville restée fidèle au maréchal Pétain et au régime de Vichy. Mais il finit par débarquer au Cameroun et, avec la Brigade française d’Orient, prend part aux combats en Erythrée contre les Italiens. Le 26 mars 1941, il fait 80 prisonniers. En avril, lors de la prise de Massaoua, il réussit, par une habile manœuvre, à faire encore plus de 150 prisonniers.

Il remplace par intérim le colonel Koenig comme chef d’Etat-major de la Brigade.

Adjoint du chef de bataillon Amilakvari, commandant le 1er BLE, pendant la campagne de Syrie, il participe brillamment, en Lybie, à la défense de Bir-Hakeim. (mai – juin 1942). Au cours de la bataille d’El Alamein, les 23 et 24 octobre 1942, il se signale par sa bravoure au moment de la prise temporaire de la position de l’Himeimat. Le 4 novembre 1942, il est blessé par une mine alors qu’il effectue une reconnaissance sur la cote 101 et qu’il règle des mouvements de canons antichars.

Après le campagne de Tunisie, en juin 1943, Bernard Saint-Hillier reçoit les galons de chef de bataillon. Nommé chef d’Etat-major de la 1ère Division française libre sous les ordres du général Brosset en septembre 1943, il débarque en Italie en avril 1944, puis en France, à Cavalaire, le 16 août 1944.

Après la remontée de la vallée du Rhône, à la tête de ses légionnaires, il libère Ronchamp. Il est de nouveau blessé par un éclat d’obus devant Belfort le 4 octobre et assure le commandement de la 1ère DFL entre la mort du général Brosset et la désignation du général Garbay pendant l’offensive au nord de Belfort. Promu lieutenant-colonel à trente-trois ans, le 5 décembre 1944, neuf fois cité et quatre fois blessé, Bernard Saint-Hillier prend, le 25 mars 1945, le commandement de la 13e DBLE et termine la guerre dans le sud des Alpes, au massif de l’Authion.

En 1946, il est affecté au Secrétariat général du Ministère des Armées avant de suivre les cours de l’Ecole supérieure de guerre et du Cours supérieurs interarmées (1947-1948). En poste à l’Etat-major général des Forces armées (1949), promu au grade de colonel (1951), il est affecté au Collège de défense de l’OTAN (1952) puis au commandement du 18e régiment parachutiste.

De 1954 à 1955, Bernard Saint-Hillier commande le Groupement aéroporté n°1 en Indochine.

Chef d’Etat-major à l’Inspection générale de l’Infanterie en 1956, il sert à l’Etat-major de Londres pour la préparation de l’expédition d’Egypte (Suez) à laquelle il prend part. En 1957, il se trouve au Centre des hautes Etudes militaires (CHEM) puis à l’Institut des Hautes Etudes de Défense nationale (IHEDN).

En 1958, il chef d’Etat-major du Corps d’Armée de Constantine avant de recevoir ses étoiles de général de brigade en 1959. Chef de cabinet du Ministre des Armées, il reçoit en mai 1960 le commandement de la 10e Division parachutiste en Algérie. Il est arrêté par les mutins au moment du putsch d’avril 1961 et interné à In Salah.

Représentant militaire français auprès du Commandement suprême allié en Europe (1962-1968), le général Saint-Hillier est promu général de division (1965) et reçoit la charge de l’Inspection technique du Personnel des Réserves de l’Armée de Terre (1966-1968). Général de corps d’armée en 1968, il commande alors la 3e Région militaire à Rennes jusqu’en 1971 et est membre titulaire du Conseil supérieur de la Guerre (1968-1971). Le 30 avril 1990, à Aubagne, à l’occasion de l’anniversaire de la Légion (Camerone), il a l’honneur d’être choisi pour porter la main du capitaine Danjou. Président de l’Amicale de la 1ère Division française libre, il est l’auteur de nombreux articles et ouvrage historiques.

Bernard Saint-Hillier est décédé le 28 juillet 2004 à Paris. Il est inhumé à Vanves dans les Hauts-de-Seine.

Décorations.

  • Grand Croix de la Légion d’Honneur.
  • Compagnon de la Libération – décret du 27 mai 1943.
  • Croix de Guerre 39-45 (9 citations).
  • Croix de la Valeur militaire (2 citations).
  • Médaille de la Résistance.
  • Croix du Combattant 39-45.
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance.
  • Médaille Coloniale avec agrafes « Erythrée », « Libye », « Bir-Hakeim », « Tunisie ».
  • Médaille de l’Aéronautique.
  • Médaille Commémorative 39-45.
  • Médaille des Blessés.
  • Distinguished Service Order (Royaume-Uni).
  • Croix de Guerre (Norvège).
  • Croix de Guerre (Brésil).
  • Grand Officier de l’Etoile d’Anjouan.
  • Commandeur du Nicham Iftikar.
  • Commandeur de l’Etoile Noire (Bénin).

Publications.

  • De Byzance à Byzance par l’atome, Berger-Levrault, Paris 1957.
  • Bir-Hakeim 1942. Sur les traces de la première légion romaine, ECPA, 1992.
  • Le cinquantenaire de Bir-Hakeim, 26 mai 1942-11 juin 1942, Délégation à la Mémoire et à l’information historique, paris 1992.
  • Les premiers soldats du général de Gaulle, Editions La Bruyère, Paris 2000.
  • Les Soutiers de la Gloire, Ed. Le Publieur, Paris 2004.

© Ordre de la Libération.

Source :

Musée de l’Ordre de la Libération et site : www.ordredelaliberation.fr