Publié le 26 Juillet 2009

Soldats portugais au front.

Soldats portugais au front.

Claude Correia, pilier du Souvenir Français du Plessis-Robinson, ancien de la 2ème Division Blindée, nous a communiqué des documents exceptionnels : des photographies du contingent portugais pendant la Première Guerre mondiale. Celles-ci ont été prises par un des premiers reporters photographiques de Guerre : Arnaldo Garcez.

 Claude Correia : « Pendant la Première Guerre mondiale, le Portugal avait envoyé un contingent pour aider les Alliés, sur le front de l’Ouest. Une des principales raisons de cet engagement consistait à combattre partout où cela était possible, l’ennemi allemand, qui avait des visées sur les possessions africaines du Portugal. Et d’obtenir un appui des Anglais. Mon père était de ce contingent. Il participa, entre autres, à la bataille de la Lys, en avril 1918. Le courage des Portugais força l’admiration de l’ensemble des Alliés. Mon père s’en sortit, comme par miracle. Sinon, je ne serais pas là ! »

 La bataille de la Lys.

 D’abord sous commandement britannique, comme le veut la convention du 3 janvier 1917, le contingent portugais prend par la suite l’entière responsabilité du front qui lui est affecté. Le 9 avril 1918, se déroule la terrible bataille de la Lys. Celle-ci consiste à reprendre Ypres aux troupes du IIème Reich. Pendant près de vingt jours, la seconde division portugaise, dirigée par le général Gomes da Costa (qui deviendra en 1926 président de son pays), forte de seulement 20.000 hommes, fait face à huit divisions allemandes, soit près de 100.000 hommes et un feu roulant d’artillerie. La lutte est acharnée. Les Portugais perdent plus de 7.000 hommes et 300 officiers.

 Ceux qui réchappent par miracle du carnage sont retirés du front et envoyés vers l’arrière pour se refaire une santé. En juillet 1918, le général Tomàs Antonio Garcia Rosado est nommé nouveau chef de commandement du CEP (Corps Expéditionnaire Portugais).

 Après l’armistice du 11 novembre 1918, une délégation portugaise participe à la conférence de paix de Versailles. Cette délégation est emmenée par le professeur Egas Moniz. L’une des clauses du traité apporte le port de Kionga (dans l’actuelle Tanzanie) au Portugal (à l’époque le Mozambique et l’Angola sont colonies portugaises).

 Il existe plusieurs monuments et cimetières portugais, ou à la mémoire du sacrifice des soldats portugais sur le front de France. Nous pouvons, par exemple, citer : le monument de la Couture et le cimetière de Richebourg l’Avoué, dans le Pas-de-Calais.

 

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Publié le 20 Juillet 2009

 

Avant le congrès départemental qui se déroulera le samedi 17 octobre 2009 à Sèvres, la Délégation générale des Hauts-de-Seine propose aux présidents des comités une réunion de préparation :

 

 

 

 

 

LE SAMEDI 19 SEPTEMBRE 2009 à 15h00

Maison du Combattant – Salle Jean Moulin – 1er étage.

4, rue du général Leclerc 92130 Issy-les-Moulineaux

Organisation : Frédéric RIGNAULT – 06 16 30 71 77

Gilles GUILLEMONT – 06 07 15 84 87

 

Métro : ligne 12 – Station Corentin Celton.

Parking : Mairie – un peu plus loin sur la droite en direction Issy Centre – Clamart.

Bus : 126, 189, 394 – Arrêt : Corentin Celton Métro.

 

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Publié le 18 Juillet 2009

Du changement à Issy-les-Moulineaux.

Il y a du changement dans le comité du Souvenir Français d'Issy-les-Moulineaux. Après plus de six années de présidence, Gérard RIBLET passe la main. Nous tenons à le remercier pour son dévouement et sa disponibilité.

Voici le nouveau bureau :


- Président d’Honneur : Général Roland GLAVANY


- Présidents honoraires :

  - Général Jean-Claude ICHAC.

  - Gérard RIBLET.

- Président : Frédéric RIGNAULT.


- Trésorier : Gilles GUILLEMONT.


- Secrétaire : Thierry GANDOLFO.


- Porte-drapeau : Roger DAUSSE.

La nouvelle adresse est : 10, avenue Bourgain - 92130 Issy-les-Moulineaux - Tél. : 01 45 29 04 71
Adresse email : sfdg92@neuf.fr

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Publié le 12 Juillet 2009

 

 

Au cimetière d’Asnières-sur-Seine, figure la tombe de Jean-Pierre Riller, maréchal des Logis au 1er Régiment de chasseurs d’Afrique, mort au combat en Algérie le 31 janvier 1959, à l’âge de 23 ans (il est né le 24 décembre 1936).

 

 

 

 

Création du 1er chasseur.

 

Créé le 1er mars 1832, le 1er Régiment de chasseurs d’Afrique s’est illustré dès ses premiers faits d’armes, en Afrique du Nord, à la bataille d’Isly, le 16 août 1844. Le maréchal Bugeaud remportant une victoire éclatante face au sultan du Maroc, Moulay Abd al-Rahman, allié de l’intrépide Algérien Abd el-Kader. Par la suite, lors de la Guerre de Crimée, le 1er Chasseur combat aux batailles de Balaklava et de Solferino. Pendant les guerres de colonisation, le 1er Chasseur est présent en Extrême-Orient, à Madagascar puis à nouveau au Maroc.

 

Participations aux conflits.

 

Pendant la Première Guerre mondiale, le 1er Chasseur se bat entre autres dans les Flandres, en 1914. Ensuite, il est l’un des régiments de l’Armée d’Orient. Il s’illustre par exemple lors de la prise de la ville d’Uskub, dans l’actuelle Macédoine.

 

Pour la Seconde Guerre mondiale, le 1er Chasseur débarque en Provence en septembre 1944. Doté de chars américains Sherman, il joue un rôle important dans la libération du territoire national.

 

Retour aux origines avec son implantation au Maroc après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le 1er Régiment de Chasseur d’Afrique participe aux « événements d’Algérie ». Dissous en 1964, le 1er RCA est récréé à Canjuers le 10 février 1998. Sa devise reste la même depuis l’origine : « Ubique Primus », c’est-à-dire « Toujours premier ».

 

 

 

Décorations.

 

Le 1er RCA est décoré de la Légion d’honneur, de la Croix de Guerre 1914-1918, avec deux palmes, de la Croix de Guerre 19139-1945 avec une palme, du Mérite Militaire Chérfien, de l’Ordre serbe de Kara Georges, de la Croix de Guerre serbe, avec une citation, de la Médaille d’or de la ville de Milan.

 

Dotations.

 

Le 1er RCA est équipe de 107 blindés : chars Leclerc, AMX 30 B2, AMX 10 RC, ERC 90.

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Publié le 11 Juillet 2009

Fidèle à sa mission, le Comité de Colombes du Souvenir Français a organisé le 8 juin 2009 la cérémonie de la Journée nationale d’hommage aux Morts pour la France en Indochine.

Au monument aux Morts, sous une pluie battante et incessante durant toute la cérémonie, les participants ont célébré la mémoire de ces Combattants.

Après la présentation de la cérémonie par M. Claude MIAS, vice-président du Comité, ils purent entendre la lecture de message du Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants par M. Gil MAYANS, président de l’Union des Anciens Combattants et Affiliées de Colombes et membre du conseil du Comité, puis l’allocution de M. Patrice FICHET, président du Comité.

Après avoir rappelé que les soldats du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient étaient les combattants de la Liberté, il centra son exposé sur les horreurs du traitement que durent subir les soldats français capturés par le Vietminh et gardés dans des camps plus proches des camps d’extermination nazis que de ce que doit être un camp de prisonniers. Le bilan est terrifiant : seulement 28% des prisonniers sont revenus vivants des camps Vietminh, soit le même pourcentage que celui des Déportés Résistants rescapés des camps de la mort nazis.

A l’issue de cette évocation, les Amis des Anciens Combattants, l’Union Nationale des Parachutistes, l’Union des Anciens Combattants et Affiliées et le Souvenir Français déposèrent chacun une gerbe à la mémoire des Morts d’Indochine.



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Publié le 4 Juillet 2009


Le cimetière de Nanterre, situé rue de Courbevoie, a cette particularité de présenter aujourd’hui encore des traces des combats pour la libération de Paris en août 1944. Il n’est pas rare d’y voir des tombes (voir la photographie ci-dessous) ayant subi des tirs allemands ou des FFI.

 

Plusieurs monuments ont été édifiés à la mémoire des hommes et des femmes morts pour la France sur le territoire de cette commune et des Nanterriens et des Nanterriennes morts pour la France.

 

Ainsi, un monument rappelle le souvenir des soldats morts pendant les combats de la Guerre franco-prussienne de 1870-1871. Plus loin, se trouve le carré militaire. Il comporte plusieurs dizaines de tombes individuelles de soldats morts pendant la Première Guerre mondiale.

 

Retrouvez les photographies du cimetière de Nanterre dans l’album intitulé « Carrés militaires des Hauts-de-Seine ».

 

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Publié le 27 Juin 2009

 

Origines.

 


Gaston Biron est né à Paris le 19 mai 1885. Seul fils d’une famille de sept enfants, le jeune homme écrit tant qu’il peut à sa mère Joséphine, sans oublier ses sœurs Berthe, Hélène, Blanche, Marguerite, Madeleine et Marie.

 

Blessé le 8 septembre 1916, Gaston Biron meurt trois jours plus tard à l’hôpital militaire de Chartres. L’acte est transmis à la mairie de Gennevilliers le lendemain.

 

« Lettres de poilus ».

 

En 1998, les éditions Taillandier Historia, en collaboration avec les stations locales de Radio France ont publié un livre remarquable : Lettres de poilus. Une lettre de Gaston Biron s’y trouve. La voici :

 

« Mercredi 14 juin 1916


Ma chère Mère,

 

Je suis bien rentré de permission et j’ai retrouvé mon bataillon sans trop de difficultés. Je vais probablement t’étonner en te disant que c’est presque sans regret que j’ai quitté Paris, mais c’est la vérité. Que veux-tu, j’ai constaté, comme tous mes camarades du reste, que ces deux ans de guerre avaient amené petit à petit chez la population civile, l’égoïsme et l’indifférence et que nous autres, combattants, nous étions presque oubliés, aussi quoi que de plus naturel que nous-mêmes nous prenions aussi l’habitude de l’éloignement et que nous retournions au front tranquillement comme si nous ne l’avions jamais quitté.

 

J’avais rêvé avant mon départ en permission que ces 6 jours seraient pour moi 6 jours trop courts de bonheur, et que partout je serais reçu les bras ouverts ; je pensais, avec juste raison je crois, que l’on serait aussi heureux de me revoir, que moi-même je l’étais à l’avance à l’idée de passer quelques journées au milieu de tous ceux auxquels je n’avais jamais cessé de penser. Je me suis trompé ; quelques-uns se sont montrés franchement indifférents, d’autres, sous le couvert d’un accueil, que l’on essayait de faire croire chaleureux, m’ont presque laissé comprendre qu’ils étaient étonnés que je ne sois pas encore tué.

 

Aussi, tu comprendras, ma chère mère, que c’est avec beaucoup de rancœur que j’ai quitté Paris et vous tous que je ne reverrai peut-être jamais. Il est bien entendu que ce que je te dis sur cette lettre, je te le confie à toi seule, puisque, naturellement, tu n’es pas en cause bien au contraire, j’ai été très heureux de te revoir et j’ai emporté un excellent souvenir des quelques heures que nous avons passées ensemble.

 

Je vais donc essayer d’oublier comme on m’a oublié, ce sera certainement plus difficile, et pourtant j’avais fait un bien joli rêve depuis deux ans. Quelle déception ! Maintenant je vais me sentir bien seul. Puissent les hasards de la guerre ne pas me faire infirme pour toujours, plutôt la mort, c’est maintenant mon seul espoir.

 

Adieu, je t’embrasse un million de fois de tout cœur.

 

Gaston. »

 

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Publié le 20 Juin 2009

 

 

Le cimetière d’Asnières-sur-Seine comporte plusieurs emplacements de sépultures de Morts pour la France. Il convient d’abord de citer le monument « Asnières à ses martyrs » dédié aux victimes de la barbarie nazie pendant les années de l’Occupation. Ce monument est prolongé de quelques dix-neuf stèles :

 

 

 

- Stanislas Liziecki, 37 ans – 1942.

- Mossek Rotzach, 33 ans – 1942.

- Robert Poing, 19 ans – 1942.

- un inconnu, décédé en 1942.

- Maurice Laisney, 21 ans – Le 8 juillet 1942.

- Marceau Delorme, 34 ans – Le 21 septembre 1942.

- Louis Melotte, 33 ans – Le 2 octobre 1943.

- Edmond Fantin, 39 ans et Lucien Micaud, 19 ans – Le 21 octobre 1942.

- Maurice Pellerin, 17 ans – Le 21 novembre 1942.

- Gabriel Delbonnel, 43 ans et Louis Vion, 38 ans, Roger Poncelet, 24 ans– Le 23 octobre 1943.

- Emile Agier, 49 ans – Le 20 novembre 1943.

- André Deveze, 34 ans – Le 12 février 1944.

- Dr René Dervaux, 34 ans – Le 7 mars 1944.

- André Cayron, 24 ans – Le 20 mai 1944.

- Georges Janin, 42 ans – Le 11 juillet 1944.

- Bernard Jugault, 32 ans – Le 21 août 1944.

 

Au centre se trouve le carré militaire (photographie ci-dessus), où est inscrit l’ensemble des morts pour la France de la Première Guerre mondiale – plusieurs centaines de noms – ceux de la Seconde Guerre mondiale, de l’Indochine et des combats AFN. Bien entendu, comme dans chaque village et chaque ville de France, nous notons pour les combats de 1914-1918 les noms de plusieurs membres de la même fratrie.

 

Ce monument est encadré de près de 180 tombes individuelles, toutes guerres confondues, où se côtoient aussi bien l’adjudant François, du 6ème Commando laotien, mort en Indochine, que le maréchal des logis Riller, du 1er Chasseur d’Afrique mort en Algérie, ou encore le lieutenant Bouchaud, du 31ème d’Infanterie coloniale, tombé au champ d’honneur en 1914. Enfin, une tombe rassemble les restes de vingt soldats et Gardes nationaux tués en 1870-1871.

 

Plus loin, de l’autre côté du cimetière par rapport au monument dédié à la mémoire des martyrs, se trouvent près de 35 tombes de victimes civiles de la Seconde Guerre mondiale (photographie ci-dessous).

 

Retrouvez les photographies du cimetière d’Asnières-sur-Seine dans l’album intitulé « Carrés militaires des Hauts-de-Seine ».

 


 

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Publié le 12 Juin 2009

 

 

L’un des carrés militaires du cimetière de Clichy Sud contient plusieurs tombes de martyrs de la Résistance. L’une des plaques interpelle le passant : « guillotiné ». Qui a bien pu être guillotiné sur ordre de Pétain ?

 

 

 

Une rue du 17ème arrondissement de Paris dans le quartier des Epinettes et une école dans ce même arrondissement, portent le nom d’André Brechet. Né en 1900, André Brechet est l’un des responsables communistes de Paris. Le remarquable site internet www.plaques-commémoratives.org donne des explications : « L’attentat qui, le 21 août 1941, coûte à Paris la vie à l’aspirant Moser déchaîne la fureur répressive de l’occupant et de l’Etat français. Menaçant de fusiller cinquante otages, le premier exige du second la condamnation à mort de six communistes. Vichy obtempère en créant le 23 août des les Sections spéciales. Le 27 août 1941, cinq magistrats français composent la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris. André Bréchet, condamné neuf jours plus tôt à quinze mois de prison figure parmi les neufs prévenus qui comparaissent ce jour-là ».

 

Ainsi sans d’autres charges que celle de militant politique (le Parti communiste était alors interdit), André Brechet est guillotiné le 28 août 1941, dans la cour de la prison de Santé à Paris, la même journée que Jean Bastard et Abraham Trzebucki,

 

Jean Bastard, né le 18 août 1896, monteur, est arrêté par la Section spéciale du Gouvernement de Vichy pour avoir été en possession d’une machine à écrire de marque Ronéo. Il est soupçonné de résistance communiste active, tout comme Abraham Trzebucki.

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Publié le 10 Juin 2009

Légionnaires en Indochine (copyright 3ème REI)

 

 

 

Le 30 mars 1926, Raymond Picco nait à Meudon. Il s’engage dans la Légion étrangère et est envoyé en Indochine. Sergent à la 1ère compagnie du 3ème Régiment étranger d’Infanterie, il meurt le 5 octobre 1950, au poste 41 Est sur 50, de la RC4, dans le nord du Tonkin. La RC 4 est la Route Coloniale n°4. Elle suit la frontière chinoise entre Cao Bang et Lang Son.

 

Le « désastre de la RC4 » est aussi connu sous le nom « l’affaire de Cao Bang ». Sur cet événement, le général (2S) Jacques Maillard, Chef de corps du 503ème Régiment de Chars de Combat entre 1986 et 1988, a écrit : « La RC4 n’avait de route que le nom. C’était une piste élargie (d’environ cinq mètres) et empierrée, tout juste suffisante pour permettre le passage des camions et des blindés légers qui l’empruntaient pour aller ravitailler Cao Bang, ainsi que les agglomérations et les postes intermédiaires. Cette route reliait des massifs rocheux, « les calcaires », par un itinéraire sinueux, parfois escarpé, passant par des cols élevés et des gorges profondes, et franchissant de nombreux ponts ou radiers. La saison des pluies (mai à septembre) était éprouvante. On ne pouvait pas trouver mieux pour tendre des embuscades aux convois. Le Vietminh installait ses bases de feu sur les points dominants, « les calcaires », et ses bases d’assaut près de la route, bien camouflées dans la végétation luxuriante. Sur plusieurs dizaines de kilomètres, c’était un véritable coupe-gorge. Les blindés sautaient sur les mines. Les camions étaient incendiés. Les blessés agonisaient. Les légionnaires (mais aussi les coloniaux, les tirailleurs indochinois et nord-africains, les goumiers et les sénégalais) mouraient dans des combats violents et inégaux ».

 

L’évacuation de Cao Bang a été en fait décidée un an auparavant, à la suite d’un rapport du général Revers, chef d’état-major de l’Armée de Terre. La RC4 n’a jamais été totalement maîtrisée depuis la fin du 19ème siècle. Elle coûte trop cher, en vies humaines et en moyens. Mais il faut ménager les susceptibilités des officiers généraux en place. L’opération est reportée à plusieurs reprises. En Mai 1950, grâce à une attaque éclair, la Brigade 308 du Vietminh prend un poste situé sur cette RC4, entre Cao Bang et Lang Son : Dong Khé. Le 27 mai, le 3ème GCCP du commandant Decorse est parachuté et, aidé du 10ème Tabor marocain, reprend rapidement le poste. L’Armée française pense la situation stabilisée et décide finalement l’évacuation de Cao Bang pour le début du mois de septembre 1950.

 

L’opération est confiée au colonel Constans qui commande le secteur depuis Lang Son. C’est-à-dire très loin de la zone même des opérations. Le succès de l’évacuation repose sur le recueil de la colonne de Cao Bang du colonel Charton par la colonne du colonel Lepage, lui-même venant de Lang Son. Au même moment, le poste de Dong Khé est à nouveau attaqué, et pris, par les Bodoïs. Le plan de Giap, chef militaire du Vietminh fonctionne parfaitement : le colonel Lepage commence par porter secours aux légionnaires qui défendent Dong Khé. Puis, apprenant que la colonne Charton a quitté Cao bang, le colonel Lepage, alors qu’il est dans une position critique, décide de remplir sa mission initiale. Il lance ses hommes à travers la jungle afin de récupérer la colonne Charton. Dans le même temps, plutôt que de rebrousser chemin, la colonne Charton, lassée d’être harcelée par les Bodoïs, progressant avec une lenteur infinie sur des pistes déformées par les pluies, finit par abandonner ses matériels et équipements et applique l’ordre de défendre la colonne Lepage durement touchée par la guérilla.

 

C’est une catastrophe. Sortant des routes, les hommes du CEFEO (Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient) sont massacrés par les troupes communistes vietnamiennes. Face à 5.000 soldats français se trouvent plus de 20.000 ennemis, qui connaissent parfaitement le terrain. Se sentant perdus, les officiers français donnent l’ordre de constituer de petites unités afin qu’elles puissent, par chance, s’exfiltrer des griffes du Vietminh. Seuls 12 officiers et 475 soldats parviennent à regagner That Khé, camp qui sera lui-même évacué quelques temps plus tard, dans des conditions tout aussi dantesques.

 

L’un des régiments les plus touchés est le 3ème REI. Le chef de bataillon Forget est mortellement blessé avec bon nombre de ses hommes et de sous-officiers, parmi lesquels figure donc le sergent Raymond Picco.

 

Quant aux survivants des combats, encerclés, ils sont emmenés dans des camps : les officiers et certains sous-officiers sont envoyés au Camp n°1, situé dans cette région du Haut-Tonkin. La majeure partie des soldats sont envoyés dans d’autres camps, souvent dans des conditions encore plus épouvantables.

 

Ainsi, sur plus de 10.000 prisonniers après la défaite de Diên Biên Phù, seuls 3.200 rentreront en France…

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