Publié le 30 Janvier 2024

A Rueil-Malmaison, le président passe le flambeau.

Le 28 janvier 2024, à Rueil-Malmaison, en présence de Patrick Ollier, maire de la commune, Jean-Pierre Didrit, président du comité local depuis 1996, a décidé de passer le flambeau. A cette occasion, Claude Guy a prononcé le discours suivant :

 

« Monsieur le président Didrit,

Vous êtes un lointain et fidèle adhérent de l’association mémorielle Le Souvenir-Français puisque vous êtes entré dans ses rangs en 1986.

10 ans plus tard, à la suite du décès dans des conditions tragiques du président de comité, vous avez pris la relève et assurez cette mission sans discontinuer jusqu’à maintenant.

Je pourrais ajouter que depuis 2016 vous avez été un véritable conseiller du délégué général pour les nombreuses questions liées à l’histoire locale.

- Dès 1996, vous lancez le premier ravivage de la Flamme de la Nation avec des jeunes scolaires malgré les fortes réserves des anciens combattants qui vous reprochaient sans doute de n’être pas assez « AC ».

- vous relancez la cérémonie du 19 janvier au pied du monument de Buzenval, en mémoire des combats qui se déroulèrent sur cette zone en 1871 et vous organisez la cérémonie du 125ème anniversaire de la 2ème bataille de Buzenval en présence du maire Jacques Baumel (Compagnon de la Libération) et du ministre de la Défense de l’époque sans oublier une exposition qui marque cet anniversaire en liaison avec la société historique de Rueil-Malmaison.

- Dans les années 2000, vous êtes à l’origine de la création des stèles « Rhin et Danube », « Indochine » et « Algérie -Tunisie » et plus culturellement d’un ravivage de la Flamme avec les élèves de la classe « orchestre » qui se déplacent avec leurs instruments et jouent notamment La Marseillaise sous l’Arc de Triomphe en présence du général Combette très ému par cette heureuse initiative.

- Depuis cette époque, vous consolidez l’assise de l’association dans la ville et veillez en particulier à la rénovation de plusieurs monuments et lieux mémoriels tel le cimetière de la famille de Kreuzenach dévolu au Souvenir-Français et ceux des soldats tombés au combat de la Malmaison le 21 octobre 1870.

- Chaque année, avec votre équipe, vous organisez le 19 janvier le ravivage de la Flamme avec des élèves de la ville puis la cérémonie nocturne qui se déroule à Buzenval et à laquelle assiste des élus municipaux, départementaux et bien sûr des adhérents du Souvenir-Français et le délégué général pour le département.

- Dans ce cadre historique et celui du 150ème anniversaire de la guerre de 1870 -1871, vous avez conduit malgré les contraintes imposées par la Covid 19, une cérémonie en hommage au peintre Henri Regnault mort à 27 ans le 19 janvier 1871, victime d’une balle de l’armée prussienne. Vous contribuez à la recherche de la tombe du commandant Jacquot qui fut retrouvée à Versailles par les partenaires du Souvenir-Français de Rambervillers. Un double hommage lui fut d’ailleurs rendu avec un geste mémoriel : le dépôt d’un bouquet de fleurs.

Dans le même temps, une plaque commémorative fut inaugurée sur le lieu où mourut cet officier en 1870.

- Récemment encore, en 2021, lors de « l’année Napoléon », vous êtes parti à la recherche des tombes de soldats de l’Empire oubliées et celle d’un général qui fut également maire de la ville. Une cérémonie d’hommage spécifique, en présence de Monsieur le maire fut alors réalisée. Elle était simple et émouvante comme nous le souhaitons et les aimons au Souvenir-Français.

- Ainsi depuis plus d’un quart de siècle, dans le cadre de ce que l’on appelle le « devoir de mémoire », votre comité a toujours été présent pour organiser des visites sur les lieux mémoriels pour les scolaires afin qu’aucun élève ne quitte sa scolarité sans être allé au moins une fois sur un lieu de mémoire.

- Vous avez toujours su mettre en œuvre les initiatives suggérées comme celle de remettre la garde d’un drapeau « Rhin et Danube » au conseil municipal des jeunes et plus récemment celui d’un drapeau de la 2ème DB au collège Henri Dunant.

Pour aller vers la fin de mon propos, je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui se sont impliqués à vos côtés et sans relâche pour porter ce comité à un haut niveau de représentation du Souvenir Français dans les Hauts de Seine.

Mais pour ce faire, le président Didrit, vous Jean-Pierre Didrit, avez su vous entourer d’une équipe fraternelle (12 personnes) motivée, sérieuse, bien organisée, présente sur tout le spectre associatif de la « ville impériale ».

Et je pense en premier lieu à votre épouse qui vous a accompagné dans ce périple mais aussi à chacune et chacun que j’ai rencontré au cours de mes visites ici à Rueil-Malmaison.

Je pense également à la municipalité et à son maire qui n’ont jamais hésité à vous apporter le soutien dont une association comme la nôtre a besoin. Sans les municipalités, nous ne pourrions pas faire grand-chose pour les Morts pour la France de toutes origines, confessions, croyances ou idéologies auxquels nous devons tant.  Jusqu’à 300 adhérents ont accompagné les nombreuses initiatives prises pour le rayonnement de l’association dans la ville et auprès des autres comités du département.

Ce comité demeure d’ailleurs le premier des Hauts-de-Seine mais il s’agira pour la nouvelle équipe de relever le défi des adhésions à notre association du passé, du présent mais surtout d’avenir.

Par ailleurs, vous avez été ou êtes :

  • Président de la République de Buzenval qui fédère en son sein de nombreuses associations dont les Vosgiens de Paris ou les Héros Rambuvetais de 1870 ; membre de l’association des élus ;
  • Organisateur pendant vos mandats de conseiller municipal puis d’adjoint au maire de la ville (1983-2020) des différentes cérémonies commémoratives, de deux congrès départementaux du Souvenir-Français et d’un partenariat inédit avec l’EMSOME (état-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger) et son officier général de l’époque, le général Bulit. Vous avez représenté à plusieurs occasions le Souvenir-Français et le maire de la ville auprès de celui de Bazeilles et participé aux cérémonies à Fréjus.

Président très investi dans votre mission depuis longtemps, je peux vous dire que notre président général et son Conseil d’administration n’ont pas hésité un instant à valider la proposition de vous décerner la cravate d’honneur du Souvenir-Français que je vais maintenant vous remettre.

J’y ajoute au titre de la délégation la plaque de prestige aux quatre visages qui symbolise parfaitement notre histoire ».

 

Claude Guy,

Délégué général pour les Hauts-de-Seine

 

A Rueil-Malmaison, le président passe le flambeau.
A Rueil-Malmaison, le président passe le flambeau.
A Rueil-Malmaison, le président passe le flambeau.

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Publié le 17 Janvier 2024

Chaville, 2016 : Aliette Coutelle reçoit des mains de Claude Guy une médaille du Souvenir Français. A g., François-Marie Pailler, pharmacien-général, président du Comité de Chaville.

Chaville, 2016 : Aliette Coutelle reçoit des mains de Claude Guy une médaille du Souvenir Français. A g., François-Marie Pailler, pharmacien-général, président du Comité de Chaville.

Entrée en résistance à l’âge de 18 ans sur la terre bretonne qui la vit naître, Aliette Trégoures fit partie des Forces Françaises de l’Intérieur au sein desquelles elle fut nommée lieutenant. Après la guerre, elle rejoignit le corps des auxiliaires féminines de l’armée de terre qui deviendra à partir de 1946 le corps du Personnel Féminin de l’Armée de Terre.

Elle s’installa alors à Châtillon et devint commerçante mais aussi une véritable missionnaire de la mémoire en s’engageant au sein de différentes associations dont le Souvenir-Français pour lequel elle accepta d’être la vice-présidente du comité de Châtillon.

Le 18 juin 2022, au moment où la maire de la ville dévoila le nom du square qui porte désormais son nom « Aliette Coutelle », je lui remis la médaille de Vermeil avec bélière laurée de notre association mémorielle.

Aujourd’hui encore, sur le coussin déposé sur le drapeau bleu blanc rouge qui enveloppe son cercueil, cet hommage particulier du Souvenir-Français est épinglé aux côtés des prestigieuses médailles que reçut cette femme exceptionnelle : médaille de la Résistance, Croix de Guerre 1939-1945, Croix de chevalier de l’ordre national du Mérite et Croix de chevalier de la Légion d’honneur.

Témoin d’une époque qui mit à l’épreuve son sens du devoir, son courage, son abnégation, Aliette Coutelle nous dit maintenant adieu avec délicatesse en laissant à chacun ce petit mot qu’elle rédigea avec le soin qu’elle mit à maîtriser sa vie : « Pour vous dire Au REVOIR, j’ai composé ce bouquet multicolore…j’ai mis dedans le bleu lapis-lazuli du Nil, l’or de l’ORIENT, le vert de l’IRLANDE, le blanc des Fjords, l’ocre du SAHARA et l’opale d’une aurore boréale.

En touche finale, je piquerai dessus le rubis de mon cœur qui vous aime ». Aliette

La cérémonie religieuse s’achève mais avant que le convoi funéraire s’éloigne du parvis de l’église un dernier chant des Partisans est entonné suivi de la Marseillaise, notre hymne national.

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts de Seine.

 

Crédit photographiques :

 

  • Les photographies qui suivent montrent : Aliette et le comité de Châtillon en 2012 (le colonel Keraudren au premier plan), l’inauguration du square en 2022, Chaville en 2016, la cérémonie des funérailles le mardi 16 janvier 2024.
  • Crédit photographiques : archives du Souvenir France, Anne-Sophie Damecour,

 

Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.

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Publié le 14 Janvier 2024

L’entrée dans Orléans libérée en 1944.

L’entrée dans Orléans libérée en 1944.

Marc O'Neill nait le 29 octobre 1909 au Mans dans la Sarthe ; son père, le général O'Neill, est mort des suites de ses blessures reçues pendant la Grande Guerre. Après des études au collège Stanislas de Nantes puis au lycée Louis-le-Grand à Paris, il entre à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1930 et en sort dans la promotion "Joffre".

Il est d'abord affecté au 3e régiment d'automitrailleuses puis passe à l'école supérieure de fabrication d'armement à Puteaux. Marc O'Neill participe brillamment aux combats de 1940 comme officier de la 4e Division cuirassée et est blessé sur la Somme. Il refuse d'être évacué et se trouve à Chasseneuil dans la Vienne au moment de l'armistice.

Très vite, il est muté au 1er régiment de chasseurs à Vienne et, refusant de prêter serment au maréchal Pétain, il se voit refuser l'octroi de la Légion d'Honneur pour laquelle il avait été proposé à titre militaire pour sa participation à la campagne de France. Il est ensuite envoyé au Maroc en avril 1941 où il est chargé de l'établissement du matériel à l'Ecole de Cavalerie à Meknès puis du camouflage du matériel. En avril 1942, il est nommé à la Direction du Matériel à Clermont-Ferrand puis à Paris. Il profite de cet emploi pour faire passer clandestinement plusieurs tonnes de matériel en zone libre.

En novembre 1942, il quitte la Direction du Matériel et entre à l'Organisation civile et militaire (OCM) par l'intermédiaire d'un camarade, afin d'aider à la mise en place de la résistance en région parisienne. Le capitaine Marc O'Neill, en mai 1943, reçoit la responsabilité du commandement des formations militaires de l'OCM en région parisienne ; en juillet 1943, il quitte l'OCM car il est nommé responsable des maquis de la zone Nord ; aidé notamment de sa femme Marie-Thérèse, il réussit ses deux premiers parachutages dans le Loiret et dans l'Oise grâce à des contacts avec le Special Operations Executive (SOE) britannique. Bientôt, il réunit sous son autorité directe les organisations mises en place dans les quatre départements de l'Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher, du Cher et du Loiret qui forment avec la Nièvre la Région P2. Il regroupe l'ensemble de ces forces sous le nom de Volontaires paysans et ouvriers (VPO).

Fin mars 1944, le lieutenant-colonel FFI O'Neill est nommé Délégué militaire régional pour la Région P2 et quitte Paris afin de rester au contact de la région qu'il dirige militairement et s'installe à Vitry-aux-Loges. Jusqu'au débarquement, il s'occupe de la mise en place des différents plans (parachutages, liaisons) et prend part avec ses maquis (maquis de Lorris) à la libération de la région par des raids de harcèlement des forces allemandes par des unités motorisées. Les maquis d'Eure-et-Loir grossissent en même temps que les moyens de communication allemands diminuent.

Le 17 août il libère avec ses hommes la ville de Châteauneuf-sur-Loire et entre le même jour dans Orléans, installant son PC à la Préfecture. Le lieutenant-colonel O'Neill parvient à amener jusqu'à Paris deux maquis motorisés venant de Chartres et d'Orléans qui établissent le contact avec les unités de la 2e DB à Morangis. Il dirige personnellement, le 25 août, la prise de l'Ecole Militaire avec deux sections pendant que les autres sections de ses maquis prennent le Ministère des Affaires étrangères et la Chambre des Députés. Ces opérations permettent de faire plusieurs centaines de prisonniers.

Le 27 août il retourne à Orléans avant d'être nommé sur sa demande, en septembre 1944, à la Délégation militaire nationale sous les ordres du général Chaban-Delmas qui lui confie l'inspection mobile de l'armée. La capitulation allemande le trouve, en mai 1945, à la tête du 2e Régiment de hussards qu'il quitte pour le Bureau scientifique de l'Armée.

Entre 1946 et 1952, il travaille dans l'industrie du pétrole et ses dérivés ; il est notamment gérant de deux sociétés de matières plastiques de 1948 à 1952. Fin 1954, il occupe le poste de Secrétaire adjoint de l'Ordre de la Libération jusqu'à son départ pour l'Algérie.

En 1956, le lieutenant-colonel O'Neill reçoit le commandement en second de la 532e Demi-brigade d'infanterie de l'Air en Algérie. Embarqué le 16 juillet à Marseille, il arrive à Oran le 17 et, tout de suite, il veut prendre part à une action menée par une unité voisine afin d'initier immédiatement les officiers de la Demi-Brigade à ce type d'opérations nouveau pour eux.

A 40 kilomètres au Sud d'Oran, à Sidi Ralhem près de Safaroui, le 18 juillet 1956, il tombe avec ses hommes dans une embuscade tendue par un ennemi supérieur en nombre. Avec 23 de ses hommes, le lieutenant-colonel O'Neill est tué au cours de l'affrontement.

Temporairement inhumé au cimetière du petit Lac à Oran, la dépouille du lieutenant-colonel O'Neill est rapatriée en France et de nouveau inhumée le 7 juin 1957 en forêt d'Orléans, devant le monument aux morts du maquis de Lorris qu'il avait dirigé pendant la guerre.

Marc O’Neill était titulaire des décorations suivantes : officier de la Légion d'Honneur ; Compagnon de la Libération – décret du 26 septembre 1945 ; croix de Guerre 39/45 ; croix de la Valeur Militaire avec palme (titre posthume) ; médaille de l'Aéronautique ; officier de l'Ordre de l'Empire Britannique.

Son nom est inscrit sur les monuments suivants : Plaque commémorative de Lorris (Loiret) ; monument aux morts d’Orléans ; mémorial départemental AFN de Nanterre ; plaque commémorative à la mairie de Neuilly-sur-Seine.

 

Sources :

  • http://www.memorialgenweb.org : Informations de Stéphane Protois et de Claude Richard.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site de l’Ordre de la Libération.

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Publié le 21 Décembre 2023

Un regard sur 2023 et mes vœux pour 2024.

Mesdames et Messieurs les présidents de comité, adhérents et amis du Souvenir Français des Hauts de Seine,

L’année 2023 qui bientôt s’achèvera a permis au Souvenir Français de poursuivre dans un contexte toujours difficile ses efforts de transition vers les générations montantes et de reconnaissance auprès des personnalités, des médias et des plus jeunes. Pour autant, il faut persévérer et convaincre toujours plus afin que les rangs de notre association mémorielle ne s’éclaircissent pas mais se renforcent de jeunes retraités, d’étudiants, d’enseignants et d’acteurs de la société civile notamment.

C’est pourquoi, je remercie vivement celles et ceux qui se sont investis personnellement dans nos projets, dépassant le cadre traditionnel de leur action pour s’ouvrir à des hommages plus ciblés, plus forts et finalement plus conformes à notre histoire commencée il y a plus de 136 ans.

Il s’agit toujours et en premier lieu de veiller, de sauvegarder voire de sauver les tombes de celles et ceux déclarés « Morts pour la France ». Celles des carrés militaires ce qui est le plus facile et le plus visible mais aussi celles familiales en déshérence et menacées de reprise par les municipalités afin de libérer et revendre les emplacements. Auxquels s’ajoutent désormais celles des « Compagnons de la Libération » ou des « Justes parmi les nations ».

Une fois remises en état et géolocalisées, ces tombes familiales deviennent les stations d’un parcours mémoriel et historique local dont peuvent en particulier bénéficier élèves et professeurs.

Dans des conditions parfois surprenantes, nous avons réalisés plusieurs gestes mémoriels comme ce fut le cas pour les fusillés du Mont-Valérien, les médaillés de la Résistance ou une Juste parmi les nations.  Nous avons également contribué à rendre hommage aux infirmières pendant la guerre avec une belle exposition à l’HIA Percy à Clamart. Et nous continuons de donner une seconde vie aux drapeaux d’associations dissoutes en les confiant à des établissements scolaires et des Conseils municipaux de jeunes.

C’est à la fois leur rendre hommage et rappeler leur histoire dont plusieurs pans nous aident à comprendre notre présent et à préparer l’avenir.

2023 fut également marquée par le centenaire de la Flamme allumée le 11 novembre 1923 sous l’Arc de Triomphe, devenue Flamme de la nation, et qui depuis cette date brûle sans répit et brille discrètement dans la nuit parisienne.

2023 fut aussi l’année Jean Moulin auquel notre association a rendu hommage à travers la voix de Stéphane Bern, parrain de l’année, lors de son assemblée générale statutaire à Chartres.

Enfin, nous avons rencontré de nouveaux partenaires comme Enedis qui est prête à mettre à notre disposition dans les Hauts de Seine des bénévoles de son entreprise.

Mais à peine évoquées, à grands traits, ces actions marquantes de 2023, qu’il nous faut envisager celles à venir.

2024, en effet, constitue déjà une année mémorielle importante avec le 80ème anniversaire des débarquements en Normandie et en Provence, de la Libération de villes comme Paris et Strasbourg et de la Victoire finale. Un combattant des Hauts de Seine « Mort pour la France » en 1944 sera sélectionné pour figurer dans le numéro spécial de la revue du mois d’octobre prochain.

2024 est aussi l’année des Jeux Olympiques qui nous invite à partir à la recherche des tombes des sportifs « Morts pour la France » pour leur rendre un hommage mérité et ciblé.

D’autres grands rendez-vous de l’Histoire nous appellent à des gestes mémoriels dans le cadre de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian ou du 70e anniversaire de la bataille de Diên Biên Phu.

Le Souvenir-Français demeure ainsi une grande association mémorielle qui honore celles et ceux déclarés « Morts pour la France » quelles que furent leurs origines, croyances ou appartenances.

Ces destins individuels ou collectifs furent ceux d’une « certaine idée de la France », de ses valeurs et de son attachement à la liberté.

Une nouvelle fois nos esprits seront donc nourris de ce passé, soucieux du présent et ouverts à l’avenir.

Merci encore à toutes celles et ceux qui œuvrent réellement pour que Le Souvenir Français séduise les cœurs et renforce son ancrage dans les villes de notre département en faisant appel à de nouveaux porteurs et gardiens de mémoire. 

Grande association mémorielle qui a déjà consacré 136 années aux « Morts au Champ d’honneur » puis aux « Morts pour la France » en sauvegardant notamment leur tombe familiale victime d’abandon, le Souvenir Français est plus que jamais utile, nécessaire et indispensable à la Mémoire d’un pays comme le nôtre.

À quelques jours du terme de cette année, le temps est venu de vous souhaiter à chacune et chacun malgré les vicissitudes et incertitudes du moment d’agréables fêtes de Noël et de fin d'année et de vous présenter mes vœux chaleureux pour 2024.

Ces vœux s’adressent d’abord à celles et ceux qui souffrent mais accomplissent avec constance ce qu’ils considèrent comme leur devoir et au-delà à chacune et chacun pour donner tout son sens et sa force à notre devise « À nous le souvenir, à eux l'immortalité »

 

 

Claude Guy,

Délégué général des Hauts de Seine

 

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Publié le 15 Décembre 2023

Le dernier SOE s’en est allé.

Le 18 janvier 2023, sur ce site, nous évoquions la disparition de Marcel Jaurant-Singer, dernier SOE français. Pour vous remémorer ce héros de la Seconde Guerre mondiale, il faut vous rendre sur ce lien : https://www.souvenir-francais-92.org/2023/01/marcel-jaurant-singer-de-sevres-dernier-soe-francais.html

Le 11 décembre dernier, Willy Beauclerk, vice-président de l’association Libre Résistance, dédiée, entre autres, à la mémoire des SOE et de la Section F, nous informait de la disparition de Pippa Latour, dernière SOE de la Seconde Guerre mondiale.

Willy Beauclerk : « C’est avec tristesse que nous avons appris le décès du dernier membre du SOE, Pippa Latour, qui vivait à Auckland en Nouvelle-Zélande, à l’âge de 102 ans. D’origine sud-africaine, elle avait reçu une formation d’opérateur radio et avait été parachutée au début de l’année 1944 dans la zone située juste derrière les aires d’atterrissage. Son arrivée sur le terrain avait été annoncée par un message diffusé par la BBC – « Le vin rouge est meilleur » – aux premières heures du 2 mai 1944, lorsqu’elle a été parachutée d’un bombardier de l’USAAF en Normandie occupée par les Allemands. Elle travaillait sous divers pseudonymes, dont Geneviève, Lampooner, Paulette ou le moins subtil Routal, et sa tâche consistait à être la radiotélégraphiste du réseau Scientist II, dirigé par les frères et sœurs Lise et Claude de Baissac. Elle effectue de nombreuses missions et envoie plus de 135 messages à Londres.

Pippa Latour a été nommée MBE (division militaire) et a reçu la Croix du guerre (avec palme de bronze) ».

 

Sources :

Encyclopédie Wikipédia.

Association Libre Résistance.

Les Amis de la Fondation de la Résistance.

Archives du Souvenir Français (siège).

Archives du Souvenir Français (Délégation générale des Hauts-de-Seine).

 

Association Libre Résistance

302, avenue Georges Clemenceau

78670 Villennes-sur-Seine

Le dernier SOE s’en est allé.

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Publié le 10 Décembre 2023

A Châtillon, Jean Dufour du bataillon de Corée.

La guerre de Corée.

La guerre de Corée se déroule de juin 1950 à juillet 1953. Elle résulte de la partition de cette péninsule à la suite d’un accord entre les Soviétiques, ayant libéré la Mandchourie et le nord de la Corée et les Alliés, victorieux de la guerre du Pacifique contre le Japon. Cette partition se réalise le long du 38e parallèle.

Mais à l'aube du 25 juin 1950, après une courte préparation d'artillerie, l'armée nord-coréenne met fin à plusieurs années de tensions entre les deux Corée et franchit le 38e parallèle : la guerre de Corée commence.

Le conflit se déroule en quatre phases principales :

  • Mal préparées, face aux 200 000 soldats nord-coréens bien équipés par les Soviétiques, les forces du Sud accusent de lourdes pertes durant les deux premiers mois et, à la mi-, elles se retrouvent acculées dans le sud-est de la péninsule.
  • Contre-offensive des forces de l'ONU, dirigées par le général MacArthur, avec un débarquement le  à Incheon, non loin de Séoul, qui repousse en  les Nord-Coréens bien au-delà du 38e parallèle.
  • La république populaire de Chine entre en guerre aux côtés de la Corée du Nord. 1,7 million de « volontaires chinois » forcent les Sud-Coréens et les troupes de l'ONU à se replier derrière le 38e parallèle à la veille de Noël en 1950. En , les communistes reprennent Séoul, reconquise par l'ONU en .
  • Au printemps 1951, ce sont les troupes onusiennes qui gagnent peu à peu du terrain au nord, et le front s'établit de nouveau aux alentours du 38e parallèle, revenant "peu ou prou" aux positions d'avant le début du conflit.

Les négociations reprennent alors et la guerre s'achève le ,

Le bataillon français.

Dès le début du conflit, à l'initiative des États-Unis, l'Organisation des Nations-unies est saisie. Il s’agit de faire respecter le droit international. Une force multinationale se constitue donc sous l’égide de l’ONU avec mission de restaurer par la force la souveraineté de la Corée du Sud. La France commence par refuser d’y participer : elle est en guerre en Indochine et ne peut dégarnir ses unités en Allemagne et en Afrique du Nord. Puis, ne sous-estimant pas le rôle qu’elle peut jouer à l’échelon international (la France est membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies), elle consent finalement, en août 1950, à mettre sur pied un bataillon formé de volontaires issus en majorité de la réserve, qui dorénavant sera connu sous le sigle de BF/ONU. Pour donner un relief et un prestige particulier à la modeste participation française, le général de corps d’armées Raoul Magrin-Vernerey, dit Monclar, abandonne momentanément ses quatre étoiles pour le grade de lieutenant-colonel et est nommé à la tête d'un état-major des Forces terrestres françaises (EMFTF) qui coiffe le BF/ONU. Au total, 1.050 hommes partent pour la Corée à l’automne 1950.

La reprise de l'offensive des Alliés en juillet 1951 donne lieu à de furieux combats. Le bataillon français est engagé quant à lui à partir du 26 septembre : la 3e Compagnie du BF/ONU doit de déloger les Nord-Coréens du sommet et des flancs du piton de Crèvecœur. C’est le début d’une bataille qui va durer quinze jours. Lorsque le bataillon est relevé le 21 octobre, il a perdu 60 des siens et près de 260 ont été blessés, mais Crèvecœur est, grâce aux sacrifices des volontaires français et de leurs compagnons d’armes américains, aux mains des troupes des Nations-unies. Après la bataille de Crèvecœur, le BF/ONU est mis au repos.

Les deux dernières années du conflit sont essentiellement marquées par des activités de patrouilles et des coups de mains dans les lignes ennemies pour rapporter des prisonniers ou du renseignement et il n'y aura plus d'offensives majeures pour les hommes du bataillon de l'ONU hormis les très durs combats d'Arrowhead. À la fin du mois de septembre 1952, plusieurs indices témoignent de l’imminence d’une attaque chinoise. Celle-ci a pour but de s'assurer du contrôle de hauteurs tenues par la coalition et de s’ouvrir la route de Séoul, défendue par deux positions White Horse, tenue par les Sud-Coréens et Arrowhead (ou cote 281) aux mains des Français. Pour renforcer la défense, les Américains ont également envoyé plusieurs blindés et des canons antiaériens. L'assaut chinois débute le 6 octobre 1952 en fin de journée et se révèle immédiatement meurtrier pour le bataillon qui voit disparaître l’une de ses unités d'élite, la section de pionniers. Toute la nuit durant, résistant au déluge de l'artillerie chinoise et aux assauts de ses fantassins, les combattants français vont tenir. Au matin du 7 octobre 1952, pourtant, 47 d'entre eux manquent à l'appel, la défense d'Arrowhead a coûté cher.

Au mois de décembre 1952, le troisième contingent du BF/ONU prend la relève. Il livre une guerre de positions, souvent passée sous silence, et perdra de nombreux soldats du fait des bombardements chinois ou d'attaques localisées. Après la signature de l'armistice, le 27 juillet 1953, ses hommes restent encore quelques mois en Corée avant de s'embarquer, le 25 octobre 1953, pour l'Indochine où d'autres combats très difficiles les attendent. Le BF/ONU, arrive à Saïgon le 1er novembre 1953 et est intégré au sein du Groupe mobile 100, stationné au Centre-Annam. Il subit de très lourdes pertes dans la dernière phase de la guerre d’Indochine, au mois de juin 1954.

 

Jean Dufour.

Jean Dufour nait à Paris 14e le 13 juillet 1927. Au moment de son incorporation il demeure au 45 de la rue Gabriel Péri à Châtillon dans les Hauts-de-Seine. Soldat du bataillon de Corée, affecté à la fameuse section de pionniers, Jean Dufour est tué lors des combats d’Arrowhead le 6 octobre 1952, à l’âge de 25 ans.

Son nom est inscrit sur le Mémorial de la guerre de Corée à Paris, sur une plaque commémorative à Saint-Germain-en-Laye, sur le monument aux Morts de Châtillon et sur le War Memorial of Korea de Séoul.

 

Sources :

  • Commandant Ivan Cadeau, La guerre de Corée, 1950-1953, Paris, Perrin 2013.
  • du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement – Histoire du bataillon de Corée.
  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Claude Delmas, Corée 1950 paroxysme de la guerre froide, Bruxelles, Editions Complexe.
Le sommet du piton d'Arrowhead en Corée. Début octobre 1952, photographe inconnu.

Le sommet du piton d'Arrowhead en Corée. Début octobre 1952, photographe inconnu.

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Publié le 9 Décembre 2023

Exposition « Jean MOULIN » à Vaucresson avec le Souvenir Français.

L’association Souvenir Français a présenté l’exposition « Jean MOULIN, une vie d’engagement » à l'occasion du 80e anniversaire de sa disparition. Son président, Alain GOUSSARD, a reçu au centre culturel La Montgolfière des classes élémentaires pour lesquelles il a retracé le parcours de ce grand résistant.

Cette exposition s’est déroulée du 6 au 15 novembre 2023.

 

Jean Moulin.

Jean Moulin (1899-1943) est un préfet ordinaire lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale.

Compétent et sérieux, cet homme de gauche est impliqué dans les luttes politiques et sociales que connaît la France de l’entre-deux-guerres. Les premiers épisodes de l’Occupation révèlent très vite une personnalité affirmée, qui refuse les diktats des Allemands victorieux comme ceux d’un gouvernement qui collabore avec l’occupant. Destitué parce que son active sympathie pour le Front populaire n'est un secret pour personne, il entre aussitôt en résistance. Il fait chevalier de la Légion d’honneur en 1937.

C’est en administrateur qu’il propose ses services au général de Gaulle, chef de la France libre. Ayant notamment pour pseudonymes successifs « Rex » et « Max », Jean Moulin parvient au péril constant de sa vie à rencontrer tous les chefs de la Résistance française et à rassembler leurs efforts au sein d’une même instance pour plus d’efficacité. Dénoncé, il sera arrêté à Caluire, près de Lyon, lors d’une réunion secrète en 1943. Torturé par les Allemands, il meurt le 8 juillet 1943 des suites de ses blessures, dans le train qui le conduit en Allemagne. Jean Moulin est fait officier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret du 1er octobre 1945.

 

Sources :

  • Crédits photographiques : Souvenir Français de Vaucresson et Legs Antoinette Sasse, Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris/Musée Jean Moulin (Paris Musées).
  • Ville de Vaucresson.
  • Comité du Souvenir Français de Vaucresson.
  • Site Chemins de Mémoire, du Ministère des Armées.
  • Site de la Grande chancellerie de la Légion d’honneur : https://www.legiondhonneur.fr/fr
Exposition « Jean MOULIN » à Vaucresson avec le Souvenir Français.

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Publié le 29 Novembre 2023

Ce 26 novembre 2023.

Plus de 80 drapeaux du Souvenir-Français flottaient sous la voûte de l’Arc de Triomphe pour notre ravivage annuel de la Flamme de la Nation.

Cérémonie sobre, présidée par notre président général, Serge Barcellini, en présence notamment de jeunes porte-drapeaux levés tôt le matin pour rejoindre la capitale depuis le Doubs.

On remarquait aussi les adolescents d’un Conseil municipal des jeunes, futurs citoyens responsables et quelques drapeaux de la délégation des Hauts de Seine souvent accompagnés de responsables de comité. Bois-Colombes, Colombes, Issy les Moulineaux, Le Plessis-Robinson, Sceaux purent ainsi échanger en marge de ce rendez-vous qui permet à notre association mémorielle de rendre hommage au Soldat Inconnu et de se souvenir que cette idée naquit dans ses rangs, à Rennes, il y a un peu plus de 100 ans.

 

Claude Guy,

Délégué général des Hauts de Seine

Ce 26 novembre 2023.
Ce 26 novembre 2023.
Ce 26 novembre 2023.

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Publié le 20 Novembre 2023

Des salariés d’Enedis lors de la cérémonie d’hommage aux Morts pour la France.

Des salariés d’Enedis lors de la cérémonie d’hommage aux Morts pour la France.

Cette année encore notre délégation générale a été très sollicitée dans le cadre des commémorations de la Victoire de 1918. Car c’était aussi le centenaire du premier ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe auquel furent associés quelques-uns de nos membres.

Mais c’était aussi la deuxième contribution à l’hommage rendu par une grande entreprise, Enedis, partenaire du Souvenir-Français, à ceux de la Grande Guerre.

Deux autres cérémonies à vocation culturelle cette fois permirent une rencontre avec les sociétaires de la Comédie Française et les artistes de l’opéra Garnier en mémoire des Morts pour la France de ces deux grandes institutions. Jean-Paul Vauquelin, ancien président national des anciens combattants lyriques, baryton de 92 ans qui travailla avec Maria Callas, interpréta a cappella une vibrante Marseillaise.

Enfin, les jeunes des établissements scolaires dépositaires d’un drapeau confié par notre association se distinguèrent. Qu’il s’agisse de ceux de Clamart vainqueurs académiques du concours des Petits artistes de la Mémoire ou de ceux de Neuilly qui prolongèrent dans le respect et l’enthousiasme la convention qui nous unit.

Un soleil citoyen se lève pour éclairer notre avenir.

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts de Seine

Des moments forts autour du 11 novembre 2023.
Des moments forts autour du 11 novembre 2023.
Des moments forts autour du 11 novembre 2023.
Des moments forts autour du 11 novembre 2023.
Des moments forts autour du 11 novembre 2023.
Des moments forts autour du 11 novembre 2023.

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Publié le 9 Novembre 2023

Soldats du 101e RI.

Soldats du 101e RI.

Le 101e RI.

Le 101e régiment d’infanterie est créé sous la Révolution à partir du régiment Royal-Légeois. Ce nom provient du fait que l’unité ait été la propriété perpétuelle des évêques de Liège. Au cours du Premier empire, le 101e va s’illustrer à Marengo puis à Bautzen en 1813 ; sous le Second empire, il combat notamment à Palikao, aux côtés des forces anglaises, contre les Chinois et cette victoire permet à la France d’avoir un accès à Pékin.

En 1914, à la mobilisation, le régiment est caserné dans le département de la Seine, à Saint-Cloud, et à Dreux. Il fait partie de la 13e brigade, 7 division d’infanterie et 4e corps d’armée. Son chef de corps est le colonel Ferret. Le régiment est composé d’un état-major, de trois bataillons de quatre compagnies chacun, soit 62 officiers, 3.200 hommes et, ajoute, l’historique du 101e publié par A. Félix à Sartrouville en 1920, 202 chevaux !

L’unité est engagée dès les débuts de la guerre et combat dans les Ardennes puis participe à la bataille de l’Ourcq. En 1915, il est d’abord positionné dans le secteur de l’Aisne, avant d’être intégré à la seconde bataille de Champagne. De là, il se dirige sur Verdun en 1916 puis est déplacé sur la Somme en 1917. Il est également des combats de la Woëvre et de la Marne cette année-là. En 1918, il est placé dans les secteurs de la Champagne avant d’être positionné de nouveau dans l’Aisne.

 

Novembre 1918.

Il est indiqué dans l’historique du régiment : « Le lendemain, le 101e se rend dans la zone des camps autour de la Neuville-en-Tourne-à-Füy, puis à Aussonce où il s'installe le 7 novembre. C'est là que viendra nous trouver la nouvelle de l'armistice ! Les hostilités cesseront à 11 heures, le 11 novembre. Les poilus du régiment fêtent discrètement l'armistice ; aucune manifestation bruyante. Le soir, feu d'artifice dont les Allemands font les frais. En effet, les hommes puisent dans les dépôts de fusées abandonnés, et tard dans la nuit, le ciel est sillonné de feux multicolores, rappelant les plus beaux soirs d'attaques et de coups de main. Les jours suivants apportent des nouvelles sensationnelles, dont l'abdication du Kaiser. Le 14 novembre, le régiment se met en route vers Rethel, étape pénible de 32 kilomètres que tous les hommes font néanmoins de bonne grâce, et va cantonner à Corny. Le colonel s'installe à la mairie où l'attend, d'ailleurs, un cycliste, porteur de la deuxième citation à l'ordre du régiment, et de la décision du maréchal commandant en chef, accordant au 101e le droit au port de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre.

Ordre général n° 1476, 4e armée, 29 novembre 1918. — 101e régiment d'infanterie : « Jeté brusquement dans la bataille, sous les ordres du lieutenant-colonel de Benoist, a justifié « à nouveau sa réputation d'unité d'élite. Fier de son glorieux passé et pénétré de l’importance « de la lutte engagée, du 4 au 14 octobre 1918, s'est magnifiquement porté par deux fois à « l'attaque de la position d'Orfeuil, formidablement organisée et âprement défendue ; puis, « oubliant ses fatigues, s'est élancé à la poursuite de l'ennemi, au cours de son repli sur l'Aisne, « repoussant ses violentes contre-attaques et précipitant sa retraite désordonnée ; a contribué, « par son énergie et sa ténacité farouches, et en dépit des pertes sévères qu'il avait subies, à « libérer une notable partie du territoire, des civils retenus par l'ennemi, et à capturer une « certaine quantité de matériel. »

 

1919.

Le 101e rentre à Saint-Cloud et dans la région de Versailles au début de l’année 1919. Les départs s'échelonnent sur les 15 et 16 avril. Les voyages s'effectuent sans incidents, parfois avec une sage lenteur. L'installation dans la caserne Sully des 1re et 2e compagnies, de l'état-major et la C. H. R. rencontre des difficultés, car le casernement de Saint-Cloud est occupé par le 62e régiment d'artillerie de campagne. Le 101e ne revient qu'en locataire et est considéré comme troupe de passage. Le vendredi 18 avril, le colonel et la musique se portent avec le drapeau, au-devant des 2e et 3e bataillons qui se dirigent respectivement vers Suresnes et le fort du Mont-Valérien.

Le général Lebocq, commandant la 7e D. I. (Division d’Infanterie), assiste au défilé sur la place d'armes de St-Cloud. Dès les premiers jours, le service de place absorbe le régiment ; l'installation s'effectue tant bien que mal. A la caserne Sully, la situation est devenue normale, après entente avec le 62e R.AC. Au Mont-Valérien, le 3e bataillon est fort bien logé, tandis que le 2e est encore réparti en cantonnement dans des maisons de Suresnes, plus ou moins bien installé. Les habitants de Saint-Cloud sont heureux de revoir le 101e et font excellent accueil aux éléments qui arrivent.

Le 28 juin, le jour de la signature de la paix, le régiment participe au service d'ordre dans la cour d'honneur du château de Versailles.

 

Au cours de la Première guerre mondiale, le 101e a perdu 81 officiers et plus de 2.100 soldats et sous-officiers.

 

Sources :

  • Archives de la Délégation du 92 du Souvenir Français.
  • Site Memorial GenWeb.
  • Historique du 101e régiment d’infanterie : http://tableaudhonneur.free.fr/101eRI.pdf
  • Site Chtimiste.
  • Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française, par le général Andolenko, Eurimprim 1969.
Caserne Sully de Saint-Cloud.

Caserne Sully de Saint-Cloud.

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